Chapitre 10 : Balise et dîner


 

 

La Résistance,

 

« C’est une blague ! » s’exclama Dameron en pénétrant dans la salle des opérations où se tenaient Holdo et ses principaux officiers. 

La vice amirale pinça légèrement les lèvres et inclina sa chevelure mauve en direction du pilote.

« Capitaine Dameron, nous sommes en plein milieu d’une réunion et il ne me semble pas que vous ayez été convié à y participer. Sortez, je vous prie. »

Les yeux noirs de Poe se posèrent sur l’officier avec fureur.

« Il est hors de question que vous vous débarrassiez de moi ainsi. »

Holdo poussa un soupir exagéré et releva le visage. Une moue désapprobatrice se forma sur ses lèvres à la vue de la tenue désordonnée et de la tignasse en bataille du pilote. 

« Je suis votre supérieure, Dameron. Passer outre mes ordres ne vous aidera pas à retrouver votre place. »

Il se raidit et s’approcha d’elle.

« Vous avez visiblement un problème avec moi, Holdo mais je ne me laisserais pas marcher sur les pieds.

— Et vous, c’est avec l’autorité que vous avez un problème, de toute évidence. Mais, j’en ai maté des plus coriaces que vous. »

 

La tension était palpable dans la pièce lorsque la générale Organa fit son entrée. Leia posa un regard sévère sur les deux adversaires.

« Que se passe-t-il ici ? »

Poe fut le plus rapide.

« Générale Organa, je viens de découvrir qu’une mission de reconnaissance allait bientôt partir sur Kijimi qui est actuellement occupée par le Premier Ordre. 

— Et ? s’interrogea Leia.

— Et Dameron ne fait pas partie de cette dernière, ce qui explique sans doute l’esclandre à laquelle il se livre », annonça Holdo.

 

Poe ignora la vice amirale et s’adressa à Leia.

« L’escadron Black doit y participer mais cette femme refuse que je parte avec mes hommes.

— Ce ne sont plus vos hommes, capitaine », lui rappela la vice amirale.

Cette fois encore, Poe ne lui accorda aucune attention.

« Générale, je suis le meilleur pilote de la Résistance et vous le savez ! Priver l’escadron Black de mes connaissances et de mes compétences est injuste, stupide et dangereux.

— Je constate que vous avez vos camarades en piètre estime, releva Holdo. 

— Pas du tout ! s’insurgea Poe.

— Apparemment si, puisque vous les pensez incapables de mener une mission à bien sans vous. 

— Ce n’est pas, » commença Poe avant de s’interrompre.

 

La générale Organa venait d’abattre sa main d’un coup sec sur la console de commandement, attirant les regards sur elle.

« Assez ! tonna-t-elle. Tout cela est intolérable. Le Premier Ordre gagne du terrain dans toute la Galaxie et il semble que nul ne soit en mesure de lui barrer la route. Je ne supporterai pas plus longtemps que vos dissensions viennent entraver nos actions. Capitaine Dameron, il me semble que la vice amirale vous a donné un ordre : sortez immédiatement. Je vous verrai plus tard afin que nous parlions de votre comportement. »

Vaincu, Poe inclina le visage, le rouge aux joues. 

 

Une fois qu’il fut sorti, Leia s’approcha d’Amilyn.

« Est-il nécessaire que vous vous montriez aussi dure avec lui ? C’est la première fois que je vous vois agir de la sorte, » murmura-t-elle.

Les mâchoires serrées, Holdo répondit tout en l’entrainant à l’écart des oreilles indiscrètes.

« Si j’ai réagi ainsi, c’est parce que cet imbécile ne m’a pas laissé une seule chance de lui expliquer les raisons qui m’ont conduites à l’évincer de la mission sur Kijimi. J’avais autre chose en tête pour lui et je prévoyais de vous en parler dès ce soir. 

— De quoi s’agit-il ?

— Je comptais l’envoyer sur Coruscant afin de s’introduire dans l’ancien Temple Jedi, enfin, le palais Impérial, pour y dérober une Balise de Force. Luke m’a parlé de cet artéfact, il y a longtemps. Selon lui, elle permet d’envoyer un signal de ralliement sur une cinquantaine de planètes sans que quiconque ne soit en mesure de l’intercepter. »

Leia la regarda avec perplexité et Holdo ajouta dans un souffle. 

 « Les êtres sensibles à la Force ne peuvent s’en affranchir. Une fois l’appel lancé, ils doivent y répondre et converger vers son émetteur. »

Leia fronça les sourcils.

« Voilà qui est stupéfiant. Luke n’a jamais mentionné cette Balise devant moi. Pourquoi ne m’avez-vous pas informée de son existence avant ? »

 

Holdo soupira, un peu embarrassée. 

« Parce que j’avais promis à Luke de ne pas le faire. Même si la Balise était en possession des Jedis, elle peut être utilisée par tout être sensible à la Force, quelle que soit son allégeance. Luke se méfiait de la puissance de cet objet et jugeait qu’il était préférable que son existence reste oubliée de tous. Il la voyait comme une sorte, de, de solution de dernier recours… Un ultime moyen de trouver les ressources nécessaires pour se dresser contre les Siths s’ils venaient à renaitre de leurs cendres et que les Jedis se retrouvaient submergés comme après l’Ordre 66. Je suis désolée, Leia, j’aurais sans doute du vous le dire plus tôt mais Luke a bien insisté sur la dangerosité de cet artéfact et la puissance nécessaire pour l’activer. »

Leia, le front plissé par la concentration, regarda son amie.

« Pourquoi maintenant Amilyn ? Vous connaissez l’existence de cette Balise depuis de nombreuses années mais vous n’avez jamais tenté de la récupérer… Je comprends que vous ayez voulu respecter votre promesse à Luke et je ne vous le reproche pas. Cependant, je m’interroge… 

— Je ne voulais pas en parler tant qu’il existait d’autres alternatives. Cet objet va à l’encontre des libertés individuelles… Je vous l’ai dit : nul être sensible à la Force ne peut ignorer le signal. Il est forcé de converger vers l’émetteur, quels que soient ses allégeances politiques ou son camp. Ce n’est pas en accord avec ce que je, nous, avons toujours défendu. Mais, lorsque Snoke est sorti de l’ombre et que le Premier Ordre a commencé son ascension, j’ai craint qu’un péril semblable à l’Empire ne se répande dans la Galaxie. Alors, j’ai fait mener discrètement des recherches afin de découvrir la localisation de la Balise. J’ai engagé un chasseur il y a plusieurs mois dans ce but. Malheureusement, peu de temps après m’avoir transmis ces informations, mon homme a été pris par le Premier Ordre. Nos amis de Kijimi m’ont confirmé qu’il avait été froidement assassiné, déclara-t-elle, le visage altéré par le remords. Lors de sa capture, il avait en sa possession différents textes Jedis qu’il rassemblait à ma demande, dont celui mentionnant l’artéfact. Ils tiennent déjà Coruscant et le Temple. S’ils découvrent l’existence et la localisation de cet objet…

— Snoke n’hésitera pas à s’en servir, compléta Leia d’un ton sombre.

— Ou son apprenti, ajouta Holdo. Voilà pourquoi, je pense qu’il faut que nous la récupérions avant eux. De plus, jusqu’à présent, nous n’avions personne d’assez puissant pour l’activer. »

 

Leia la regarda avec attention et comprit soudain ce que son amie se refusait à admettre à haute voix :

« Vous espérez que Luke se trouve sur l’une des cinquante planètes recevant le signal et qu’il soit contraint de sortir de l’ombre. C’est pour cela que les progrès de Rey vous intéressaient autant. Vous comptiez sur elle pour activer la Balise.

— Sauf que, grâce à Dameron et à ses amis, nous l’avons perdue, pesta Holdo. Même si nous récupérons l’artéfact, nous ne pourrons pas l’utiliser. »

La générale secoua la tête.

« Cela est sans importance. Notre priorité est d’empêcher le Premier Ordre de s’en emparer. »

Mal à l’aise, Amilyn baissa les yeux.

« Je suis désolée, j’aurais dû vous en parler lorsque j’ai commencé mes recherches. Je pensais avoir plus de temps pour le faire… Et que nous ne serions pas obligés d’en arriver à de telles extrémités. 

— Je ne vous en veux pas, soupira Leia. J’aurais certes apprécié d’être mise au courant, mais je comprends pourquoi vous vous êtes tue. Luke vous avait demandé de ne rien me dire. Il craignait sans doute que j’utilise la Balise pour nous donner un avantage sur nos ennemis et il avait raison. Mon frère a toujours été trop tendre, trop idéaliste », murmura-t-elle.

Un sourire triste se forma sur les lèvres d’Holdo à ces mots mais, elle ne releva pas.

 

Le Premier Ordre,

 

 

Après le départ de Kylo Ren, Rey était restée prostrée sur le sol durant de longues minutes, encore sous le choc de qui venait de se produire. Elle avait laissé ce monstre la toucher, pire, cela l’avait excitée. Elle avait ressenti du désir pour lui. Désemparée, elle songea au gouffre qui l’avait appelée lorsqu’elle s’était immergée dans la Force. Ce jour-là aussi elle avait éprouvé une tentation lascive, un besoin d’abandon et cette faim dans ses reins… 

« Je ne suis pas comme ça, se déclara-t-elle à voix haute. Je n’ai rien de commun avec ce qu’il croit. »

Pourtant, sa chair gonflée palpitait encore de plaisir. 

 

Eperdue, Rey se redressa et se débarrassa de ses vêtements. Elle avait l’impression de sentir son odeur sur elle. Comme un rappel de son instant d’égarement. Le cœur au bord des lèvres, elle se précipita sous la douche, espérant que l’eau brûlante l’aiderait à se sentir mieux.

 

Une fois récurée, Rey fixa ses vêtements avec dégout. Ils étaient sales depuis un bout de temps et elle ne supportait pas l’idée de les remettre alors qu’il les avait touchés. Prenant une profonde inspiration, elle s’empara du paquet qu’il avait apporté un peu plus tôt et entreprit de passer les vêtements noirs. L’étoffe était douce sur sa peau et le tissu de qualité, pourtant son malaise augmenta. Même sans le moindre miroir, elle savait à quoi elle ressemblait ainsi vêtue : au double de Ren. Ramassant ses vieilles hardes, Rey reprit le chemin de la salle de douche avant de les laver. Une fois sèches, elle les remettrait. 

 

( ) ( )

 

Sans se donner la peine de s’intéresser à ses progrès avec l’enregistrement, Opan jeta une pile de textes, visiblement anciens, sur la table qu’occupait Kaydel.

« Le général Hux veut que ces textes en provenance de Kijimi soient traduits au plus vite. »

Le cœur de la jeune femme manqua un battement. Cela faisait plus de cinq heures qu’elle était assise à cette table et elle mourrait littéralement de faim. Son mouvement d’hésitation n’échappa pas à Opan et il ironisa :

« Un problème Cottbick ?

— Non capitaine Opan, je me mets immédiatement au travail, » rétorqua-t-elle.

Elle ne voulait pas donner à son adversaire le plaisir de la voir flancher. 

 

( ) ( )

 

Les premiers textes traitaient des préceptes Jedis et étaient d’autant plus faciles à traduire pour Kaydel qu’elle les connaissait déjà. Cependant, elle prit soin de prendre son temps afin de ne pas éveiller les soupçons. 

 

Le quatrième était plus surprenant et traitait d’une Balise de Force, une sorte de système de communication complexe aux lignes rondes, semblable à une sphère, qui permettait d’envoyer un irrésistible signal de ralliement aux êtres sensibles à la Force résidant sur une cinquantaine de planètes dont les noms n’étaient pas révélés. Les yeux de Kaydel s’agrandirent en lisant que l’artéfact était dissimulé dans une infructuosité des fondations du Temple Jedi de Coruscant. Sauf que ce dernier avait été rasé lorsque Palpatine s’était emparé du pouvoir et remplacé par son Palais Impérial. Était-il possible que la Balise s’y trouve toujours, enterrée sous des tonnes de gravats ? Avec une telle arme et la puissance de Rey, la Résistance pourrait peut-être enfin retrouver Luke !

 

« Encore ici ? Il me semble que vous n’avez pris aucune pause aujourd’hui, Kaetix. » 

La voix de Hux fit sursauter Kaydel. La jeune femme cligna des yeux et remarqua avec stupeur que les deux autres officiers en poste n’étaient plus à leur place.  Le général passa derrière la jeune femme et consulta ses notes.

« Opan vous a donné les textes Jedis à traduire ? s’étonna-t-il.

— Et il m’a demandé de faire la transcription puis la traduction d’un enregistrement avant cela, » expliqua Kaydel.

 

Le roux fronça les sourcils.

« Beaucoup de travail pour une seule personne. Je vais veiller à ce que les tâches soient mieux réparties et un peu plus variées. Il n’a jamais été question de vous transformer en archiviste. Des droïdes peuvent tout à fait accomplir cette fonction.

— Ca ne me dérange pas vous savez », s’empressa de déclarer Kaydel qui trouvait au contraire le poste particulièrement intéressant.

Les yeux verts de Hux se posèrent brièvement sur son visage.

« Vous avez découvert quelque chose ? »

Avant qu’elle ait eu le temps de décider ce qu’elle allait lui révéler, il s’empara de son holopad et consulta les notes qu’elle avait prises.

 

Résignée, Kaydel observa le visage de Hux tandis qu’il prenait connaissance de l’existence des prétendus vaisseaux cachés des Siths ainsi que de la Balise.

« La Force, toujours la Force, maugréa-t-il. Une flotte prodigieuse mais que seule une personne possédant le pouvoir de l’Empereur Palpatine peut faire surgir. Une Balise mais, une fois de plus, seule cette maudite Force permet de l’actionner. »

Kaydel l’écouta avec intérêt et surprise. En dépit de son allégeance à Snoke, le roux semblait avoir une grande aversion pour les êtres sensibles à la Force. 

« Beau travail, Kaetix. Tout cela intéressera sans doute vivement le Suprême Leader, » soupira Hux avec une pointe de résignation.

 

Elle s’apprêtait à prendre congé lorsque la voix de Hux s’éleva de nouveau.

« Vous n’avez rien mangé de la journée. Autorisez-moi à vous proposer de partager mon repas. Après tout le travail que vous avez abattu, c’est le moins que je puisse faire, » ajouta-t-il, un peu gêné de son impulsion.

Il n’avait pas prévu de la retenir ainsi, mais en voyant la jolie blonde sur le point de s’en aller, il avait parlé sans réfléchir. 

Stupéfaite, Kaydel le fixa tandis que les accusations de Miskin et les regards en coin de Stynnix lui revenaient en mémoire.

« C’est très aimable de votre part, général Hux, mais ce n’est pas nécessaire, tenta-t-elle. Je suis certaine de trouver quelque chose dans la salle de restauration, du moins quand j’aurais découvert sa localisation, » plaisanta-t-elle pour alléger son refus.

 

Le général savait que la jeune femme avait donné la réponse adéquate mais, pour une fois, il n’avait pas envie de s’en contenter.

« Permettez-moi d’insister, Kaetix. »

Il avait renouvelé son invitation avec plus d’autorité qu’il ne l’avait prévu et il vit le visage de la jeune femme se décomposer.

« A vos ordres, général Hux. »

Tandis que la jolie officière lui emboitait le pas, le roux grimaça intérieurement de sa propre maladresse.

 

La Résistance,

 

« Mais pourquoi tu as fait un esclandre auprès de la vice amirale ? gémit Paige en se laissant tomber à côté de Poe. Tout le monde ne parle que de ça.

— Parce que cette foutue bonne femme me tape sur les nerfs ! Elle joue les petits chefs tout ça uniquement pour montrer qui commande, maugréa Poe.

— Tu exagères, le contredit Paige. Ça fait un bout de temps que je sers sous les ordres d’Holdo et elle s’est toujours montrée juste et compétente.

— Comme quand elle a décidé de t’expédier ailleurs ? 

— Nous avons désobéi aux ordres, Poe. Et elle avait raison en m’accusant d’avoir entrainé Rose à en faire autant. »

 

La main de Paige se posa sur celle de Poe afin de calmer le jeu et elle entrelaça ses doigts aux siens.

« Je sais que le fait d’avoir été rétrogradé te pèse, mais, que voulais-tu qu’elle fasse d’autre ? A cause de nous, Rey a été capturée par Kylo Ren…

— Je sais bien que c’est notre faute, admit Poe. Mais, je n’y peux rien, cette femme a tendance à me mettre hors de moi.

— Si je ne te connaissais pas aussi bien, je penserais que tu es sacrément macho », plaisanta Paige avant de l’embrasser à pleine bouche.

 

Un toussotement les interrompit et Poe se rembrunit en découvrant la vice amirale.

« Je ne suis pas de service et Paige non plus, déclara-t-il. De plus, je vous croyais trop occupée pour accorder du temps à un simple capitaine ou à une petite canonnière.

— Vous avez vraiment un fichu caractère, observa Holdo. Si je suis ici, c’est à la demande de la générale Organa. Nous aimerions vous parler. »

Paige lui pinça discrètement le bras pour l’inciter à faire profil bas et Poe se leva avec un soupir exagéré. 

« Vous devriez venir aussi, Paige. Visiblement, votre présence a des effets apaisants sur votre ami. »

 

( ) ( ) 

 

Poe écouta sans dire un mot, ou presque, la générale tandis qu’elle lui présentait la mission Coruscant. 

« C’est la vice amirale Holdo qui a proposé votre nom pour mener cette opération, » ajouta Leia.

Poe se troubla légèrement et coula un regard vers sa supérieure.

« Je comptais vous en parler avant de vous mettre devant le fait accompli mais votre irruption de ce matin a bousculé mes projets, » ironisa Holdo.

 

Le pilote avala sa salive.

« Vice amirale, je…

— Vous êtes talentueux, Dameron. Il faudrait que je sois aveugle pour ne pas m’en rendre compte, le coupa Holdo. C’est pour cette raison que j’ai préféré vous affecter à cette mission plutôt que sur Kijimi avec le reste de votre escadron. Mais, si vous préférez les accompagner, je trouverai un autre officier de valeur pour récupérer la Balise. 

— Je, non, je vais le faire, évidemment que je vais y aller. »

Un petit sourire se forma sur les lèvres d’Holdo et elle se tourna vers Paige. 

« Je crois que Dameron aura besoin d’un peu d’aide sur place. La générale et moi avons pensé que vous pourriez l’accompagner tout comme Finn et la jeune Rose. 

— Rose ? Mais pourquoi ? » se décomposa Paige, inquiète.

 

Les yeux bleus de la vice amirale ne cillèrent pas.

« Parce qu’elle est douée pour craquer les systèmes en tout genre et qu’elle pourrait vous apporter une aide précieuse sur le terrain. De plus, il me semble que votre petite équipe a déjà su parfaitement s’organiser par le passé. »

Paige et Poe baissèrent la tête à cette mention et la jeune femme osa demander.

« Des nouvelles de Rey ? »

Cette fois ce fut Leia qui répondit par la négative. 

 

( ) ( ) 

 

« On a enfin quelque chose de concret à faire ! pavoisa Poe en rejoignant Finn un peu plus tard.

— Ils ont retrouvés Rey ? 

— Non, toujours pas, grimaça Poe. Par contre Holdo nous envoie sur Coruscant afin de récupérer un artéfact sphérique, une sorte de balise, si j’ai bien compris. Le hic, c’est qu’elle se trouve dans l’ancien Temple Jedi, devenu le Palais Impérial et actuellement occupé par le Premier Ordre. 

— Ce qui veut dire que Coruscant grouille de troopers, ajouta Paige.

— Ca je connais, déclara Finn. On part quand ? 

— Dès que possible, Holdo craint que le Premier Ordre ait eu vent de l’existence de cet objet et essaie de mettre la main dessus.

— Et elle sert à quoi cette balise ? demanda Rose, toute excitée par la perspective de l’aventure.

— A envoyer un signal de ralliement, Holdo espère que Luke l’entendra et nous rejoindra. »

 

Finn se décomposa légèrement.

« Alors, ils arrêtent de rechercher Rey…

— Non, ils ont besoin d’elle pour lancer le signal, lui jeta Poe avant de reprendre avec plus de douceur. La générale ne laissera pas tomber, Finn. Mais, si tu préfères rester ici afin de t’en assurer…

— Non, je viens avec vous, » confirma Finn à la grande joie de Rose.

Chewbacca qui se trouvait non loin de là, se manifesta alors et Poe lui adressa un signe de tête.

« Oui, j’imagine que tu as de l’expérience en ce qui concerne les vols et la contrebande en tout genre. Tu es le bienvenu parmi nous. »

 

Le Premier Ordre, 

 

En dépit de la somptuosité de la table et du raffinement des plats proposés, Kaydel ne parvenait pas à se détendre. A quoi jouait donc Hux ? Avait-il deviné ce qu’elle cherchait et s’amusait-il à ses dépens ? Ou attendait-il autre chose d’elle ? Une boule remonta dans la gorge de la jeune espionne à cette pensée et elle reposa le verre dans lequel elle s’apprêtait à boire.

 

Son geste n’échappa pas à Hux qui la dévorait des yeux depuis qu’ils étaient installés.

« Vous semblez mal à l’aise, Kaetix, soupira-t-il. Je crains que nous ne nous soyons mal compris, un peu plus tôt. C’était une invitation et non un ordre que je vous ai donné. Aussi, si ma compagnie vous déplait, ne vous sentez pas forcée de rester. »

La jeune femme releva les yeux et plongea dans les prunelles vertes de son compagnon. Hux avait beau représenter tout ce qu’elle combattait, elle ne pouvait nier qu’il avait des yeux magnifiques. 

 

« C’est juste que j’aimerais savoir ce que vous attendez exactement de moi, se décida-t-elle à répondre. Ma promotion soudaine a suscité beaucoup de questions dans mon ancienne unité d’affectation, voire même quelques insinuations, grimaça-t-elle. Aussi, je m’interroge. 

—La lieutenante Stynnix brigue une place dans mon cercle rapproché depuis un bon moment, j’imagine que ceci explique son comportement. Je veillerais à ce qu’elle comprenne qu’il n’est pas dans son intérêt de répandre des rumeurs sur votre compte. »

Agacée, Kaydel leva les yeux au ciel. En dépit du bref moment de vulnérabilité qu’il lui avait montré lors de leur précédent tête-à-tête, Hux était tel qu’elle se l’était toujours figuré. Froid, calculateur et exerçant son pouvoir d’une main de fer sans se soucier des sentiments des autres.

« Vous ne semblez pas satisfaite de ma réponse…

— Parce que ce n’en est pas une, général. Sauf votre respect, ajouta-t-elle avec un temps de retard. Je vous suis reconnaissante pour cette promotion mais elle me questionne également. 

— Je vois… »

 

Un silence de plomb retomba sur la pièce et, après avoir hésité quelques secondes, le roux déclara :

« J’ai le plus grand respect pour vous, Kaetix. Vous êtes travailleuse et, en dépit de votre ambition manifeste, vous avez à cœur les intérêts du Premier Ordre et de la Galaxie. Vous êtes le genre de personne dont nous avons besoin parmi nos officiers supérieurs. Beaucoup trop d’entre eux ont perdu de vue notre objectif premier : rétablir l’ordre et la justice malmenés par la République. »

Kaydel se retint à grand peine de pousser une exclamation stupéfaite. Rétablir l’ordre et la justice ? C’était ainsi qu’il justifiait la dictature qu’il cherchait à imposer ?

« Lorsque nous serons enfin débarrassés de la gangrène résistante et que nous exercerons notre pouvoir sans discussion, le chaos actuel cessera. Sous notre direction, la Galaxie connaitra une nouvelle ère de prospérité comme ce fut le cas durant l’Epoque Impériale même si ce système était perfectible. Vador y a apporté une rudesse et une sauvagerie qui en ont terni le raffinement. Mais, lui attribuer toutes les failles de l’Empire serait exagéré. Beaucoup d’officiers impériaux étaient des bêtes cruelles. »

Surprise par son discours, Kaydel le regarda avec attention. En dépit de la détestation qu’elle éprouvait pour les idéaux du général, elle devait reconnaitre qu’il paraissait sincère. Il pensait réellement agir pour le mieux.

 

Il la fixa, puis :

« Mais, ceci n’est pas la réponse que vous souhaitiez. Vous voulez savoir si j’attends quelque chose de moins, disons professionnel, en échange de votre promotion. »

Embarrassée, Kaydel baissa les yeux. Comment avait-elle pu être aussi stupide ? Et qu’allait-elle faire s’il répondait par l’affirmative ? 

Il toussota brièvement.

« Je ne vous cacherai pas que vous m’avez favorablement impressionné, Kaetix. Vous êtes une très belle femme. Mais pas seulement. Vous êtes également intelligente, cultivée et raffinée. Il est visible à votre seul maintien que vous êtes issue d’une race supérieure. Si je devais faire des hypothèses, je dirais que vous avez des racines aldéraaniennes, sans doute du côté de votre mère, si j’en crois le bracelet qui ne quitte jamais votre poignet. Sa facture est typique de la joaillerie de cette planète disparue. »

La jeune femme manqua de se liquéfier de terreur à la mention d’Alderaan et de sa mère. 

« La destruction de cette civilisation fut une erreur, peut-être la plus grosse commise par l’Empire, poursuivit Hux sans remarquer l’angoisse de Kaydel. Tout cela pour donner une leçon à une petite princesse rebelle qui, comme nous l’a prouvé l’histoire, n’était finalement qu’une usurpatrice sans aucun droit sur le trône d’Alderaan. »

 

Il s’interrompit et Kaydel s’avisa qu’il attendait une réponse de sa part. Ne jamais trop s’éloigner de la vérité, se rappela-t-elle.

« Vous êtes observateur, général. En effet, ce bijou me vient de ma mère. Elle était effectivement originaire d’Alderaan et faisait partie de l’aristocratie locale, reconnut-elle. Fort heureusement pour elle, elle était en voyage lorsque la planète a été détruite. Elle a tout perdu ce jour-là. Ses amis, sa famille, sa vie toute entière ont été effacés par l’Empire, déclara-t-elle sans dissimuler son émotion. Mais, elle a rencontré mon père peu de temps après et elle s’est créé une nouvelle existence. 

— Votre mère semble avoir été une femme courageuse.

— Très, confirma Kaydel, les yeux dans les siens. Quoiqu’il se passe, elle n’a jamais renoncé devant l’adversité. Elle est la personne que j’admire le plus au monde. J’espère qu’un jour, je lui ressemblerais. »

Sa réponse sembla combler le général qui lui sourit. 

« Voilà ce qui me plait en vous. Vous êtes franche et directe. De plus, vous avez de l’audace et l’étoffe d’une dirigeante. Ce sont ces qualités qui justifient votre promotion. Mon intérêt personnel pour vous n’a eu aucune part dans ma décision. Quant à votre crainte de me voir exiger des privautés personnelles en guise de rétribution, elle est sans fondement. Je ne suis pas comme mon père. Jamais je n’abuserais de ma position afin de m’attirer les faveurs d’une femme, quelle qu’elle soit. Si vous souhaitez quitter cette table, vous êtes totalement libre de le faire. Cela n’aura aucune incidence sur votre carrière au sein du Premier Ordre. »

Il avait débité son discours d’une traite avec raideur. Il reprit brièvement son souffle, puis :

« Mais j’espère que vous déciderez de rester. J’apprécie sincèrement votre présence, Kaetix et j’aimerais que vous vous sentiez aussi à l’aise en ma compagnie que je le suis en la vôtre. »

 

Kaydel savait qu’elle aurait dû saisir cette occasion pour partir mais, en dépit de ce qu’elle savait des horreurs dont Hux était capable, son discours l’avait touchée. Elle reconnut l’incertitude dans ses yeux verts et comprit qu’au fond, le puissant général se sentait terriblement seul. 

« Je vous remercie de votre franchise, général. A présent que vous avez apaisé mes craintes, je crois que j’aimerais gouter à ce repas, » déclara-t-elle sur une impulsion.

 

( ) ( )

 

La porte de sa prison s’ouvrit avec un chuintement et Rey bondit sur ses pieds en reconnaissant le bruit désormais familier. Kylo Ren avait remis son masque, ce qu’elle jugea de mauvais augure, même si elle était soulagée de ne pas avoir à croiser ses yeux.

« Tu t’es changée, remarqua-t-il d’un ton satisfait. Bien.

— Mes vêtements étaient sales et j’avais besoin d’une douche », rétorqua-t-elle.

 

Sans relever, il lui jeta un sabre laser. La jeune femme le rattrapa instinctivement et l’actionna immédiatement. Une moue déçue lui échappa en entendant un faible grésillement.

« C’est une arme d’entrainement. La mienne également. Suis-moi, je veux voir de quoi tu es capable face à un adversaire qui n’est pas blessé. »

Rey hésita et il se tourna vers elle.

« Tu veux sortir de cette pièce oui ou non ?

— Oui ! » s’empressa Rey.

 

De nouveaux couloirs sombres et humides puis une grande salle qui avait visiblement été rénovée récemment. La jeune femme explora rapidement la pièce des yeux et grimaça. Il n’y avait pas la moindre chose utile ici.

« Au lieu de chercher un moyen de me tuer, pourquoi tu ne me montrerais pas ce que tu sais faire ? Je sais que tu m’en veux, Rey. Laisse donc ta rancœur s’exprimer. A moins que ce ne soit de la frustration, » insinua Kylo Ren.

Un cri de rage échappa à la jeune femme et elle se jeta sur lui, le sabre brandi. Le masque se contenta de lever la main et elle fut projetée contre le mur le plus proche. A présent elle comprenait pourquoi ces derniers étaient capitonnés. 

« Tu ne réfléchis pas, lui lança Kylo Ren avec sécheresse. Tu agites ce sabre comme si c’était un bâton et tu ne te concentres pas sur ce que la Force te dicte. Je me doutais que Leia n’avait pas les épaules pour t’entrainer mais je pensais qu’elle t’enseignerait tout de même les bases. »

 

Cette mention de la générale et le ton méprisant sur lequel il avait fait ses observations réveillèrent la hargne de la jeune femme. De nouveau, elle passa à l’attaque, cherchant à le déstabiliser. Cette fois, Kylo Ren prit la peine de lever son sabre laser, les cristaux rouge pâle se croisant avant qu’il ne la repousse de nouveau avec brutalité. Assise sur le sol, Rey leva les yeux. 

« Encore, » ordonna-t-il.

Au lieu d’obéir, la jeune femme referma son sabre d’entrainement et le jeta loin d’elle. 

« Non. Je sais ce que tu fais. Tu cherches à me mettre en colère afin de me pousser vers le Côté Obscur. Je ne te suivrais pas. »

Le masque se baissa imperceptiblement vers elle.

« Pourtant, tu rêves de réussir à me battre. Tu crois qu’ainsi, tu vengeras la mort de Han Solo. »

Rey ferma les yeux à l’évocation de celui qui avait été trop brièvement son mentor afin de reprendre son calme.

 

Voyant que la jeune femme ne réagissait pas à ses provocations, Kylo Ren se détourna, les mains tremblantes de rage mal contenue.

« Tu es stupide et bornée, lança-t-il à Rey. Tu as besoin que l’on te guide, sans quoi tu n’arriveras jamais à rien.

— J’ai déjà un guide : Leia Organa. 

— Dans ce cas, où est-elle ? se moqua Kylo Ren. Il faut que tu comprennes une chose, Rey : ici, il n’y a que moi. Alors soit tu te décides à apprendre, soit tu retournes dans tes appartements. »

 

La perspective de retrouver ses quatre murs sinistres fit frissonner la jeune femme mais elle ne céda pas.

« Je refuse de discuter avec une créature masquée qui me torture et m’emprisonne, rétorqua-t-elle. Tu, tu n’es même pas humain. »

Sa réponse attisa la colère qui bouillonnait en Ren. D’un mouvement brusque, il ôta son casque et frappa le violemment contre le sol à plusieurs reprises. A cet instant, il était devenu complètement imperméable à ce qui l’entourait, déchainant sa rage et sa frustration. Effarée, Rey recula, le cœur battant à tout rompre.

« Tu es fou… » souffla-t-elle.

 

Le son de sa voix ramena Kylo Ren au présent et il jeta un regard dégouté au masque désormais inutilisable. Cette vision décupla sa rage et il le lança loin de lui avant de s’approcher de la fille. Cette fichue pilleuse d’épaves qui s’entêtait à lui résister commençait à sérieusement l’énerver. Il songea avec angoisse à la réaction de Snoke s’il échouait à corrompre Rey et agrippa cette dernière par le bras.

« Lève-toi. »

Les yeux de Ren brillaient d’un éclat orangé et Rey se recroquevilla sur elle-même. Son expérience passée lui avait appris qu’il valait mieux faire profil bas lorsqu’on n’avait rien sous la main pour se défendre. A cet instant, elle regrettait le mouvement d’humeur qui l’avait conduite à se débarrasser de sa seule arme. Terrifiée, elle dissimula son visage derrière son bras libre.

 

Son geste d’appréhension interrompit celui de Ren.

« Tu as peur de moi, remarqua-t-il, vaguement surpris.

—Je ne vois pas ce qui t’étonnes, le provoqua Rey d’une voix toutefois tremblante. Depuis que je te connais tu ne cesses de me harceler et de me faire du mal. »

Quelque chose dans sa voix troubla Kylo Ren et il la relâcha. 

« Quand t’ai-je fait du mal, Rey ? Je veux dire : réellement. »

La question était tellement incongrue qu’elle en oublia sa peur.

« Tu plaisantes ? Tu m’as enlevée à deux reprises, tu es entré de force dans ma tête plusieurs fois, tu m’as torturée sans pitié, tu as failli tuer Finn, tu as assassiné ton père… » 

La voix de la jeune femme se fêla sur les derniers mots et il sentit une émotion étrange monter en lui. Comme, comme des remords ? 

« Cesse d’essayer de me manipuler ! » rugit-il avant de sortir de la pièce d’entrainement.

 

Un cliquetis salua sa sortie. Une fois de plus, Rey était seule et emprisonnée.

 

( ) ( ) 

 

Si l’on faisait abstraction de ses idéaux suprémacistes et de ses projets dictatoriaux, Hux était un homme plutôt agréable et Kaydel se surprit à apprécier la soirée. 

« Parlez-moi de votre père, lui demanda-t-il d’un seul coup. Vous avez dit qu’il était mort récemment et que, même si vous l’aimiez, vous n’étiez pas très proches. Pourquoi cela ? »

Kaydel ne s’y attendait pas et elle se troubla légèrement. Elle devait être plus vigilante et s’en tenir à la petite histoire qu’elle avait imaginée pour Kaetix Cottbick : visiblement Hux avait une excellente mémoire.

« J’ai perdu mon frère, déclara-t-elle. Il est mort, il y a plusieurs années, lorsque je n’étais encore qu’un bébé. Sa disparition a brisé le couple de mes parents.

— Pourquoi cela ? 

— Mon frère, il était en … voyage, une décision de ma mère, expliqua Kaydel. Mon père n’était pas d’accord mais il avait renoncé à s’y opposer.

— Il a rendu votre mère responsable, comprit Hux.

— Je crois, d’une certaine manière », murmura Kaydel qui n’avait jamais vraiment réfléchi à la question. 

 

Hux la regarda longuement, un peu embarrassé par la tristesse qu’elle exhalait désormais et dont il se savait à l’origine. Il n’aurait pas dû l’interroger ainsi.

« Je ne voulais pas réveiller de pénibles souvenirs, pardonnez-moi.

— Je n’étais qu’un bébé, rétorqua Kaydel, se reprenant. Et, somme toute, j’ai toujours vécu ainsi. Je n’ai pas de famille à regretter. Ma mère me manque bien sûr, mon père aussi mais je suis déjà reconnaissante du temps que j’ai pu passer avec eux. 

— Que faisaient vos parents ?

— Ma mère travaillait pour l’administration dulathienne. Mon père était commerçant. Il voyageait beaucoup.

— Ce qui explique que vous ne soyez pas très proches. 

— En effet, il passait de longues périodes éloigné de la maison mais, aux vues de ses relations avec ma mère, je suppose que c’était mieux ainsi », soupira Kaydel, songeant que si son enfance avait été ainsi, elle s’en serait contentée.

En vérité, ses parents l’avaient confiée aux Ko Connix, des gens simples, de Dulathia, comme elle l’avait dit, et elle ne voyait Han et Leia que très épisodiquement et jamais ensemble. 

« Votre père était d’une classe très inférieure à celle de votre mère, n’est-ce pas ? »

Kaydel se raidit légèrement. Elle n’avait jamais envisagé les choses sur cet angle et elle savait que Leia non plus. Pourtant, selon les critères de Hux, c’était probablement le cas. Han était contrebandier et Leia la princesse d’une planète disparue. Cependant, la question de Hux lui rappela la nature de celui avec lequel elle bavassait depuis plusieurs heures : un homme bourré de préjugés et obsédé par les castes. A présent, elle s’en voulait de l’avoir trouvé sympathique.

« Oui, » confirma-t-elle avec sécheresse. 

 

Hux grimaça, se méprenant sur la réaction de la jeune femme.

« Je n’en dirais rien, ne vous en faites pas. Je sais ce que c’est. Ma mère était une simple aide de cuisine et personne ne m’a jamais laissé la possibilité de l’oublier. A commencer par Brendol. Il me méprisait pour ça.

— Brendol ? releva Kaydel alors qu’elle savait fort bien qui il était.

— Mon géniteur, cracha Hux. Croyez-moi, sa femme Maratelle et lui ne m’ont jamais permis de croire que j’étais autre chose qu’un résidu. »

En dépit du ton sans émotion avec lequel il avait énoncé ce dernier fait, Kaydel perçut sa fragilité. Une blessure d’orgueil qui remontait à très loin mais dont il ne s’était jamais remis.

« Il se fait tard, » déclara le général.

Le message était limpide et Kaydel se leva.

« Et la journée a été longue. De plus, je n’ai toujours pas vu mes nouveaux appartements.

— Je demande à Phasma de vous y escorter, » déclara Hux en actionnant son comlink.

 

Les minutes suivantes passèrent dans un silence de plomb. Finalement, Phasma fit son apparition et Hux se tourna vers Kaydel.

« Je vous remercie pour cette soirée, Kaetix, ce fut fort agréable.

— Pour moi aussi, général, » répondit impulsivement Kaydel.

A sa grande surprise, elle réalisa que, pour la première fois depuis qu’elle avait intégré le Premier Ordre, elle ne mentait pas.

 


Chapitre 9                                                                                                        Chapitre 11


Écrire commentaire

Commentaires: 0