Chapitre 13 : Nouveaux accords


Trois jours plus tard,

 

 

Encore sous le choc des propos de Will, Elizabeth hachait menu le contenu de son assiette sans penser à manger, lorsque Beckett l'interpella.

« Vos œufs sont-ils assez écrasés ? »

Surprise, la jeune femme baissa les yeux sur son assiette et contempla la bouillie immonde qu'elle contenait.

« Il semblerait, répondit elle d'un ton dégagé.

- Je suis flatté que la nuit dernière vous ait troublée à ce point. » Ironisa le Lord.

Elizabeth rougit au souvenir de l'étreinte de « matelot » à laquelle il l'avait soumise et repoussa farouchement son assiette.

« Il n'y avait rien de troublant dans ceci Lord Beckett, ni de plaisant. Rétorqua-t-elle d'un ton pédant.

- Vraiment ? Fit mine de s'étonner le Lord. Dans ce cas pourquoi avoir crié encore ? »

La rougeur d'Elizabeth s'accentua mais elle se força à le toiser.

« Pour que vous finissiez plus vite, ou alors pour remplir ma part de notre marché. Choisissez donc la raison qui flatte le plus votre vanité Lord Beckett. »

 

La main de Beckett se crispa sur sa fourchette et Elizabeth lui fit un sourire faux.

« Puis je sortir de table ? Votre présence m'incommode… déclara t'elle en se levant.

- Restez assise, ordonna Beckett d'une voix froide.

- Pour quoi faire ? Il est presque aussi écœurant de voir votre visage que de subir vos caresses. De ce fait, je n'ai plus faim. » Rétorqua Elizabeth, un peu soulagée par l'affrontement qui avait au moins le mérite de détourner ses pensées de Will.

Beckett se leva d'un bond et Elizabeth le toisa.

« C'est fou ce que vous pouvez être petit, n'avez-vous pas mis vos talonnettes aujourd'hui ? » persifla-t-elle.

Un mince sourire éclaira les lèvres de Beckett.

« Petit ?

- Minuscule », renchérit Elizabeth.

 

Avant qu'elle ait eu le temps de prévoir ce qu'il allait faire, Beckett balaya d'un geste son assiette et la saisit par les hanches.

« Que faites-vous !

- Je vous offre ce que vous cherchez à obtenir en me provoquant. » Rétorqua Beckett d'une voix glaciale.

Elizabeth poussa un cri alors qu'il l'allongeait sur la table et relevait ses jupons.

« Espèce de ruffian ! Arrêtez ! » Hurla t'elle en comprenant ce qu'il avait l'intention de faire.

 

Entre ses cuisses, elle sentit la main de Beckett s'insinuer alors qu'il défaisait son propre pantalon de l'autre. Le lord la fit glisser vers lui sans douceur et la jeune femme enfonça ses ongles dans le bois de la table.

« Petit, souvenez-vous Elizabeth. Ceci ne devrait donc vous faire aucun mal. » ironisa t'il en se poussant en elle.

Un gémissement échappa à la jeune femme et elle écarta les cuisses.

« Humide comme une putain, cracha Beckett en accentuant ses mouvements. Vous êtes véritablement une fille de rien. »

Elizabeth gémit à nouveau. Son esprit se rebellait contre les insultes, pourtant un plaisir diffus montait en elle et la poussait à se cambrer sous ses assauts.

« Sur une table comme la dernière des dernières, » susurra Beckett d'une voix hachée par le plaisir.

Elizabeth gémit alors que le plaisir déferlait, lui ôtant toute volonté ainsi qu'elle l'avait déjà cruellement éprouvé.

 

Beckett le vit et se lâcha en elle dans un râle avant de se retirer, la laissant pantelante et tremblante d'un plaisir qui ne demandait qu'à exploser.

« Je viens Mr Mercer, annonça Beckett avec froideur en refermant son fut. J'avais une femelle en chaleur à combler. »

Elizabeth se redressa et poussa un cri d'horreur en croisant le regard vide de Mercer.

« Comment osez-vous ! » ragea-t-elle à l'adresse de son mari.

Beckett congédia son homme de main d'un geste et se tourna vers elle.

« Il a frappé ma chère, ne l'avez-vous pas entendu ?

- Vous savez bien que non !

- Oh sans doute étiez-vous trop occupée à me crier votre dégoût. » Se moqua Beckett.

 

Rouge d'humiliation, Elizabeth le toisa.

« Vous voilà furieuse en plus d'être frustrée, se moqua Beckett. Et bien ma chère, j'espère que vous allez rapidement vous remettre, Lady Hillier vous attend dans le petit salon pour vous présenter ses excuses.

- Je n'ai pas la moindre intention d'être polie envers vos amis. » Cracha Elizabeth en lissant ses jupons.

Beckett sourit.

« Qui vous parle d'être polie ? Soyez aussi grossière que vous rêvez de l'être.

- Quoi ?

- Allons, Elizabeth, vous êtes Lady Beckett. Etre la femme d'un homme puissant n'a pas que des inconvénients vous savez. » Ricana Beckett en la laissant seule.

 

Elizabeth fixa stupidement la porte par laquelle il avait disparu. Un domestique toussota et évita de la regarder.

« Lady Hillier vous attend, Lady Beckett. »

Un sourire mauvais se forma sur les lèvres d'Elizabeth. Elle allait faire payer cher à son époux la permission qu'il venait de lui accorder.

 

()()

 

Lady Hillier, le visage blême se leva à l'entrée d'Elizabeth.

« Ma chère Elizabeth, je suis tellement …

- Désolée ? Ironisa Elizabeth. Allons Lady Hillier, nous savons toutes les deux que ce n'est pas le cas. »

Le visage de la femme perdit son expression douce et Elizabeth vit avec surprise l'angoisse la remplacer.

« Je ne voulais pas vous offenser…. Je vous en prie, Elizabeth, pardonnez-moi, je … »

A la grande surprise d'Elizabeth, Lady Hillier fondit en larmes.

« Elizabeth, mes paroles n'étaient motivées que par le désir de vous soulager de votre peine, vous êtes si seule et surement que votre pauvre maman aimerait qu'une âme bonne et charitable comme elle l'était, vous assiste dans ces moments… »

 

Ces derniers mots tuèrent dans l'œuf la compassion naissante d'Elizabeth.

« De quel droit parlez-vous de ma mère ? De quel droit osez-vous vous comparer à elle ? » Ragea Elizabeth.

Lady Hillier rougit.

« J'ai élevé trois filles et …

- Et la première est mariée au pire voleur de Port Royal quant à la seconde elle est tellement bien passée dans les draps de la garnison de Port Royal qu'elle a ruiné non seulement ses perspectives de mariage mais aussi celles de sa cadette. » Lui asséna durement Elizabeth.

Lady Hillier, la contempla, bouche bée.

« Cessez donc avec votre compassion mielleuse et vos compliments Lady Hillier. J'ai grandi à Port Royal, j'ai vu votre mari lécher les bottes de mon père avant de préférer la crotte de celles de Beckett. Vous me donnez envie de vomir. »

Lady Hillier la toisa, folle de rage.

« Vous n'êtes qu'une garce prétentieuse Elizabeth Swann ! Une peste que votre père aurait mieux fait d'enfermer plutôt que de lui laisser la bride sur le cou. Vous parlez de mes filles ? Mais vous ne valez pas mieux ! Vu votre réputation, c'est même un miracle qu'un homme comme Lord Beckett ait daigné poser les yeux sur vous ! »

Suffoquée, Elizabeth la toisa, surprise par la rébellion de la femme.

« Tout le monde sait que vous n'êtes qu'une putain qui se vend au plus offrant ! D'ailleurs, cela n'étonnerait personne si l'enfant que vous avez si opportunément perdu n'était pas celui de Lord Beckett. » Persifla Lady Hillier.

 

Elizabeth ouvrit la bouche pour répondre mais la voix de Beckett s'éleva, glaciale.

« Est-ce ainsi que vous présentez vos excuses à ma femme ? »

Lady Hillier blêmit et se retourna. Choquée par ses accusations, Elizabeth ne réagit pas tandis que Beckett passait un bras autour de sa taille.

« Quiconque insulte ma femme, m'insulte également. Disparaissez.

- Lord Beckett, je… » Tenta Lady Hillier.

Un regard froid lui imposa le silence.

« Un navire part pour l'Ecosse dans trois jours, je vous suggère de convaincre votre époux d'y embarquer avec sa famille, sans quoi vous pourriez regretter d'être restés. » gronda t'il.

Lady Hillier blêmit un peu plus et Elizabeth chancela. Le bras de Beckett s'affermit autour d'elle.

« Partez Lady Hillier et si j'ai vent d'une quelconque médisance au sujet de ma femme, sachez bien que je saurais en punir les auteurs où qu'ils soient. Est-ce clair ?

- Oui… Répondit la femme du bout des lèvres.

- N'oubliez pas Lady Hillier, votre mari travaille pour la Compagnie. Un mot de moi et sa carrière est finie. » Précisa Beckett.

 

La femme sortit et Beckett se tourna vers Elizabeth.

« Elle a raison… souffla la jeune femme. Sur moi… Ma mère, elle aurait tellement honte si elle savait. »

Beckett sourit ironiquement.

« Allons ma chère, vous vous vendez pour sauver vos amis. Regrettez-vous votre choix ? Vous ne pouvez conserver à la fois votre dignité et leur vie.

- Vous n'avez donc aucune décence ? Souffla Elizabeth.

- Quand cela vous concerne non, » répondit Beckett.

Elizabeth eut à peine le temps de s'étonner de cette curieuse réponse qu'un vertige la prit. La jeune femme s'agrippa à la manche de Beckett.

« Je me sens mal… » Souffla-t-elle.

Un voile recouvra ses pensées et elle sentit ses jambes flageoler. Le bras de Beckett durcit autour de sa taille.

« Elizabeth ? lui demanda-t-il d'un ton inquiet.

- Besoin d'air… » Souffla la jeune femme.

 

L'instant d'après elle se sentit soulevée de terre puis posée délicatement sur le sofa.

« Si c'est un nouveau tour…. » Pesta Beckett en dégrafant son corsage.

Elizabeth inspira goulument.

« Non. »

Beckett passa une main sur son front.

« Vous devriez garder le lit, je vais faire en sorte que l'on s'occupe de vous. »

Elizabeth, surprise par sa brusque gentillesse le fixa.

« Pourquoi ?

- J'ai encore besoin de vous. » Répondit le Lord d'un ton distant.

Elizabeth le regarda s'éloigner, vaguement déçue par sa réponse.

 

()()

 

Will lança pour la troisième fois un regard rempli d'impatience vers le couloir.

« Que fait Elizabeth ? »

Jack soupira.

« La donzelle ne veut pas venir, rien d'étonnant après ce que tu lui as dit …. »

Will se retourna vers lui, furieux.

« Quoi ? Ne me dis pas que tu n'es pas content qu'elle ait perdu l'enfant de ce, ce... Balbutia-t-il.

- Mon enfant. » Murmura Elizabeth.

 

Will tressaillit et se retourna vers elle.

« Elizabeth, je, je ne voulais pas…. »

La jeune femme lui lança un regard froid.

« Ce n'était pas seulement l'enfant de Beckett.

- Bien sûr mais tu ne le voulais pas… » Bredouilla Will.

Elizabeth le regarda avec tristesse.

« Il n'était pas responsable de nos erreurs. »

 

Will déglutit et chercha à saisir ses doigts à travers les barreaux. Elizabeth s'écarta et Will lui jeta un regard blessé.

« Je ne voulais pas te faire de mal Elizabeth, si j'avais su que tu étais là, je …

- Tu ne l'aurais pas dit à voix haute ? » Le coupa Elizabeth d'une voix froide.

Will baissa les yeux et Norrington s'avança.

« Elizabeth… Pourquoi ne me l'avez-vous pas dit ? Sparrow m'a tout expliqué de votre accord et …

- Ca n'aurait servi qu'à vous faire tuer. » Le coupa Elizabeth avec tristesse cette fois.

L'ex amiral s'apprêtait à répliquer mais Jack lui coupa l'herbe sous le pied.

« Elle a raison, même si ça n'aurait pas été une grosse perte si vous voulez mon avis. Tant que Beckett aura le cœur de Jones il détiendra un avantage. Ce qui causera sa chute et notre victoire. » Murmura Jack.

 

Elizabeth le regarda, surprise, et Jack lui fit un grand sourire.

« Pourriez-vous nous obtenir du rhum trésor ? Nous sommes à sec.

- Jack ! Le rhum n'a aucune importance, » grinça Will, furieux de voir Norrington et Jack lui voler les quelques moments dont il disposait avec Elizabeth.

La jeune femme l'ignora et hocha la tête.

« Je vais essayer Jack. »

C'en fut trop pour Will qui explosa.

« Et qu'est ce qu'il va te demander en échange ! »

Elizabeth tourna un regard sombre vers son fiancé.

« Ca ne regarde que moi, Will. »

 

Le jeune forgeron recula comme si elle venait de le frapper et Jack plissa les yeux en direction d'Elizabeth. Cette dernière se leva.

« C'est l'heure. » annonça Mercer.

Elizabeth se mordit les lèvres et fixa Will.

« Je suis désolée…. » Murmura-t-elle d'une voix chevrotante avant de s'éloigner.

 

Will la suivit douloureusement du regard et Jack secoua la tête.

« Tu as été parfaitement stupide, commenta t'il. Ce n'est pas ainsi que tu aideras ta donzelle.

- Chaque jour qu'elle passe avec lui, l'éloigne un peu plus de moi. » Murmura douloureusement Will.

James et Jack échangèrent un regard. Aucun d'entre eux ne trouva la force de mentir en assurant le contraire à Will…

« Ce ne devrait plus être long, répondit Jack. Dans deux mois tout au plus nous retrouverons la liberté. Et le Pearl. »

Will se tourna vers lui.

« Et Elizabeth ?

- Et Elizabeth, soupira Jack avant de se tourner vers Norrington. Par contre vous...

- Je tuerais Beckett de mes propres mains, grinça l'amiral.

- J'en doute l'ami. » Ricana Jack.

James serra les poings et Will s'avança.

« Parce que je le tuerais avant lui ! »

 

Un sourire passa sur le visage de Jack et James se pencha sur lui.

« Que nous cachez-vous Sparrow ? Aucune prison ne vous résiste et pourtant vous restez ici, comme si, comme si vous attendiez quelque chose… »

Jack sourit.

« Tu te fais des idées l'ami.

- Je suis sûr que non, murmura James.

- Même si c'était le cas… Je ne vois aucune raison de vous en parler. »

James le suivit du regard.

« Donc vous dites que nous devons attendre.

- Le vent finit toujours par tourner. » Répondit Jack avec un sourire.

Résigné, James s'assit sur le sol de la cellule. De toute manière, ils n'avaient que ça à faire…

 

Un mois et demi plus tard,

 

Les couvertures soigneusement remontées et une bouillotte chaude à ses pieds, Elizabeth sourit à Estrella alors que la femme de chambre lui donnait une tisane. Restée seule, la jeune femme réfléchit. Depuis la perte de leur enfant, Beckett avait changé. Bien sûr, il était toujours aussi insupportable mais elle devait reconnaître qu'à chaque fois qu'elle avait eu besoin d'aide ou d'une épaule. Il était là.

 

Contrairement à Will qui s'était ouvertement réjoui de la perte de son bébé.

 

Elizabeth rougit à cette pensée qui était une trahison envers son éternel fiancé et soupira. Beckett était un monstre. La seule raison de sa gentillesse était le profit qu'il espérait en retirer. Il ne veillait sur elle que parce qu'il avait besoin de son ventre. Cependant, elle ne put retenir un sourire au souvenir de la manière dont il avait pris sa défense devant Lady Hillier. Puis elle soupira et songea à Will…. Leur relation ne s'était pas améliorée. Malgré les excuses répétées et les tentatives de rachat de Will, elle ne parvenait pas à oublier les mots qu'il avait prononcés. Quelquefois, elle doutait même d'y arriver un jour.

« Madame, le médecin est là, » annonça Estrella.

 

Elizabeth haussa le sourcil. Bien sûr, elle avait eu quelques faiblesses ces dernières semaines, l'évanouissement face à Lady Hillier n'ayant été qu'un début mais elle avait mis cela sur le compte de la fatigue et de son manque d'appétit.

« Que veut-il ?

- Lord Beckett lui a demandé de venir. »

Elizabeth la regarda avec surprise cette fois.

« Pourquoi ? » demanda t'elle, vaguement méfiante.

Estrella lui fit un léger sourire.

« Parce qu'il s'inquiète de vous Madame, il ne se passe pas un jour sans qu'il me demande comment vous allez. »

Tellement attentionné, songea Elizabeth avec ironie avant de se tourner vers sa femme de chambre.

« Et bien faites entrer ce médecin, je suppose que je n'ai pas le choix. »

 

()()

 

Beckett froissa le morceau de papier qu'il tenait et leva un regard furieux vers le lieutenant Groves.

« C'est le dixième navire Groves ! Avez-vous une explication ? »

Le jeune lieutenant secoua la tête, un peu inquiet devant la rage sourde que le ton employé par Beckett trahissait.

« Répondez Groves. Chuchota presque le Lord ce qui redoubla l'inquiétude du lieutenant.

- Les quelques survivants que nous avons pu récupérer disent tous la même chose : une tempête s'est soudainement levée et a englouti leur navire… »

Beckett se crispa un peu plus.

« Sortez Groves. »

 

Le jeune lieutenant ne se fit pas prier pour obéir et se précipita vers la porte. Une fois seul, Beckett grimaça et posa les yeux sur la lettre qu'il avait froissée. Elle était du Roi. Il lui ordonnait de mettre bon ordre à la sécurité dans les Caraïbes sans quoi la mission échoierait à un autre. Beckett n'avait pas besoin qu'on lui explique les conséquences que cela aurait sur sa carrière.

« Imbécile de Roi. » ragea t'il.

Derrière lui, Mercer ne broncha pas. Beckett garda le silence un moment pour poussa un soupir résigné.

« Allez me chercher Sparrow. » ordonna t'il.

 

()()

 

James, à demi ivre, réagit à peine lorsque Mercer encadré par deux soldats se présenta à la porte de leur geôle.

« Où est Elizabeth ! » S'exclama Will en bondissant vers l'homme de main.

Mercer ne lui accorda même pas un regard.

« Venez Sparrow, Lord Beckett vous attend. » déclara-t-il au pirate, qui, un sourire aux lèvres était allongé sur la paille.

Cette fois Norrington réagit.

« Quoi ? Mais pourquoi lui !

- Dépêchez Sparrow, » ordonna Mercer sans répondre.

 

Un sourire vissé à ses lèvres, Jack se leva sans se presser.

« On dirait que Cutler a des ennuis », ricana t'il.

Mercer ne répondit pas et le pirate tendit ses poignets.

« Allez bourreau fait ton office, plaisanta Jack.

- C'est bien ce qu'il compte faire Sparrow », rétorqua Mercer.

Le sourire de Jack s'effaça brièvement avant de revenir.

« Ça serait mieux avec un Capitaine devant … »

Mercer ne répondit pas à la provocation et Jack lui emboita le pas sous les regards inquiets et dépités de Will et Norrington.

« Mais qu'est ce qu'il est encore allé inventer…murmura James.

- Quoi que ce soit, il a intérêt à protéger Elizabeth » rétorqua Will.

 

()()

 

Jack ne put retenir un sourire moqueur en apercevant la mine sombre de Beckett. Le Lord lui désigna la chaise d'un geste sec tandis que Mercer prenait place derrière le pirate.

« Il est obligé de rester dans mon dos ? Il me donne la chair de poule » ironisa Jack.

Beckett se servit un verre et fixa Jack.

« Cela va faire deux mois que nos navires disparaissent. Dix à ce jour. Une idée sur ce qui peut en être la cause ?

- Une tempête ? Répondit Jack. Une mer calme qui se change en tourbillon l'instant d'après ?

- Vous savez donc… »

 

Les deux hommes se jaugèrent du regard et Jack sourit.

« Je prendrais bien un verre finalement, déclara t'il.

- Pas sans information.

- Pourquoi ne les demandez-vous pas au corsaire Feng ? Railla Jack.

- Il est mort, répondit Beckett.

- Tu m'en diras tant… »

Un nouveau silence s'installa et Beckett vida son verre.

« Qui est à l'origine de ceci ?

- Pourquoi vous le dirais-je ?

- Votre prix ?

- La liberté. Pour moi et mes hommes. Vous pouvez garder Norrington et le gamin.

- Et Lady Beckett ? »

Jack se crispa légèrement.

« Je m'en doutais, ricana Beckett. Dites-moi qui…

- Pas sans ma liberté. »

Beckett le fixa.

« Mercer, allez chercher Lady Beckett. »

Jack sursauta légèrement.

« Pourquoi ? Elle n'a rien à voir dans cette négociation…. »

Un sourire froid lui répondit.

 

Elizabeth fit son apparition, l'air troublé, avant d'apercevoir Jack.

« Jack ! » s'écria t'elle en ébauchant un geste vers lui.

Le bras d'acier de Mercer la retint tandis que Beckett chargeait soigneusement son pistolet.

« Voilà le marché Sparrow, sa vie contre vos informations.» déclara t'il froidement en pointant le canon de son arme vers la tête de la jeune femme.

Jack blêmit légèrement.

« Vous bluffez…

- Etes-vous prêt à prendre le risque ? »

Elizabeth fixa Beckett comme si elle ne l'avait jamais vu.

« Nous avons un accord….

- Sparrow propose mieux, ricana Beckett. Suppliez-le, il a votre vie entre ses mains. »

Elizabeth posa un regard affolé sur Jack et le pirate secoua la tête.

« Vous ne le ferez pas. »

 

Un sourire sardonique aux lèvres, Beckett pointa son arme vers le sol et tira. La balle se ficha aux pieds d'Elizabeth qui poussa un cri que Mercer étouffa sous sa main, la bâillonnant.

« La prochaine fois que je tirerai, ce ne sera pas à côté Sparrow. » déclara Beckett.

Elizabeth hoqueta et Jack se tourna vers elle, roulant des yeux affolés.

« Je veux des putains et du rhum à profusion. Et l'assurance d'être inclus dans les négociations. déclara-t-il.

- C'est-à-dire ?

- Je ne dirais pas un mot de plus…

- Regrettable », susurra Beckett en appuyant lentement sur la détente.

 

Elizabeth poussa un gémissement et Jack se leva.

« Non ! Ne faites pas ça ! Calypso, c'est Calypso la responsable ! » S’exclama Jack.

Un mince sourire aux lèvres, Beckett baissa son arme.

« Que veut-elle ? »

Jack jeta un regard inquiet vers Elizabeth, qui pâle comme la mort, semblait sur le point de s'évanouir.

« Le cœur de Jones… Laissez-moi négocier avec elle et elle laissera vos navires tranquilles

- Ainsi que le Pearl j'imagine ? »

Jack lui sourit et Beckett soupira.

« Pourquoi le cœur ?

- Elle considère qu'il lui appartient.

- Jones pourrait la vaincre.

- Je ne crois pas, souffla Jack. Il est en quelque sorte amoureux, était, a été…

- J'ai compris l'idée. »Le coupa Beckett.

Le lord réfléchit quelques minutes tandis qu'Elizabeth hoquetait, terrifiée.

« Soit. C'est de bonne guerre… Vous irez la rencontrer avec Mercer. Si vous ne revenez pas ou si votre plan échoue, Elizabeth trouvera la mort et votre précieux navire sera brûlé. Suis-je clair ? »

Jack déglutit et Beckett sourit.

« Bien, vous partez maintenant, fournissez le cap à Mr Mercer. »

 

Jack se leva et jeta un nouveau regard inquiet vers Elizabeth qui peinait à respirer. Mercer la relâcha et elle se laissa tomber le sol.

« Lizzie….murmura Jack.

- Ne vous en faites pas pour elle Sparrow, elle ne craint rien tant que vous respectez notre accord. Par conséquent, pressez-vous donc. »

Jack lança un regard noir à Beckett tandis que Mercer saisissait ses fers pour l'entrainer.

 

Resté seul avec Elizabeth, Beckett se tourna vers elle et la toisa.

« Tout le monde a un prix. On dirait que je viens de trouver celui de Sparrow. Allons relevez-vous Lady Beckett, vous me décevez, je ne vous savais pas lâche… »

Elizabeth releva le visage, les yeux gonflés par les larmes qu'elle ne retenait qu'à grand peine et les traits durs.

« Vous ne voulez pas savoir ce que le médecin a dit Lord Beckett ?

- Que vos malaises sont une comédie ? » Ironisa le Lord.

Elizabeth sourit tristement.

« Non… Il a dit que l'enfant que je porte en est la cause »

Beckett cilla.

« Je l'ignorais, je… » Commença t'il en tentant de l'aider à se relever.

Elizabeth dédaigna sa main tendue.

« Ne me touchez plus Lord Beckett. Notre accord n'a plus raison d'être.

- Vous n'avez pas les moyens de décider cela » observa Beckett.

 

Elizabeth le toisa avec dégout.

« Oh si Lord Beckett, comme vous le dites, tout le monde a un prix. Voici celui de la survie de votre enfant.

- Faites ça et je les tue, répondit Beckett d'une voix blanche.

- Ce n'est pas moi qui viens de rompre notre accord Lord Beckett. Et vous savez quoi ? Le médecin recommande du calme et du repos. Continuer à me menacer dans mon état ne serait pas très intelligent, ironisa Elizabeth. Vous ne voudriez pas que je m'angoisse et perde votre précieux marmot ? »

 

Beckett se crispa.

« Je vous avais sous-estimée….

- Votre erreur, répondit Elizabeth d'un ton froid. Alors puis-je en déduire que je dormirais seule cette nuit ?

- Vous le pouvez. Vos charmes n'ont de toute façon plus le moindre attrait pour moi.

- Et bien nous avons un nouvel accord Lord Beckett » lui asséna Elizabeth avant de sortir dans un bruissement de jupons.


Chapitre 12                                                                                                      Chapitre 14


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Commentaires: 8
  • #1

    Sharkna (mercredi, 02 mai 2012 14:54)

    mouahahaha je m'en douter quel serais enceinte encore XD trop bien

  • #2

    JessSwann (mercredi, 02 mai 2012 15:15)

    Lol bah oui vu la fréquence de leurs rapports mdrrr ( enfin c'est du passé ça maintenant hem)

  • #3

    Elizabeth Swann Kenway (jeudi, 01 mai 2014 01:49)

    Haha ! C'était sur qu'elle allait retombée enceinte ! :D Et au moins grâce à ça, le Beckett ne pourra plus coucher avec elle, du moins je l'espère...

  • #4

    Jess Swann (jeudi, 01 mai 2014 09:52)

    Mmmmmm crois-tu ?

  • #5

    Elizabeth Swann Kenway (jeudi, 01 mai 2014 11:57)

    ...Je pense qu'il trouvera un moyen d'y parvenir comme toujours... :P

  • #6

    Jess Swann (jeudi, 01 mai 2014 11:58)

    lol ^^

  • #7

    megan (samedi, 11 octobre 2014 22:40)

    lol tres chou ce couple !

  • #8

    Jess Swann (samedi, 11 octobre 2014 22:45)

    Merciiii