Chapitre 13 : Elizabeth négocie


Son regard chargé d’une colère mal maîtrisée, Jack fut le premier à réagir et il porta la main à sa ceinture en glapissant.

« A ta place je ne ferais pas ça Jack. Gronda Barbossa en maintenant sa main appuyée sur la gâchette de son pistolet. Un geste de plus et l’un de vous mourra. »

Derrière Barbossa, Pintel et Ragetti apparurent, ils couvèrent la poitrine nue d’Elizabeth d’un regard salace tandis que Barbossa s’écartait légèrement pour les laisser entrer.

« Mettez les fers à ces deux-là. Ordonna-t-il

- QUOI !!! Mais de quel droit !! » Explosa Elizabeth qui ramassa maladroitement sa chemise pour cacher sa demi nudité.

 

Barbossa la suivit des yeux d’un air goguenard et se tourna vers Jack dont le regard mobile cherchait désespérément un moyen de neutraliser son vieil ennemi.

« Laisser son navire dériver tout seul pendant que tu prends du plaisir dans ta cabine. Tu ne changeras donc jamais Jack…

- Et pourquoi je changerais ?

- Peut-être pour t’éviter ça. Ricana Hector tandis que Pintel et Ragetti glissaient des lourds fers aux poignets de Jack.

- Désolé. Murmura Ragetti d’un air navré.

- Mais qu’est-ce que vous faites !! Vous n’avez aucune autorité sur ce navire ! » S’exclama Elizabeth en se levant.

Barbossa pointa son arme vers sa tête, imité par deux de ces hommes qui les avaient rejoints.

«  Asseyez-vous Madame Turner. Ce navire et tout ce qu’il contient est désormais sous ma protection.

- Votre QUOI !!! Hurla Elizabeth

- Lizzie. » Lui souffla Jack tout bas.

 

Folle de rage et de consternation, Elizabeth se tourna vers lui et Jack secoua négativement la tête, lui indiquant de ne pas parler. Barbossa sourit cruellement et se rapprocha de lui.

« Alors quel effet ça fait d’être enchaîné Jack ?

- On s’y fait. Répliqua le pirate avec morgue.

- Tant mieux parce que tu risques de passer un bout de temps attaché. Répondit froidement Barbossa.

- Pourparlers ? Tenta Jack d’un air misérable.

- Pas de pourparlers… Emportez moi ça. Je le fouillerais plus tard. »

Elizabeth s’élança vers Jack tandis que ce dernier était forcé à se lever par Pintel et Ragetti mais la poigne d’un des hommes de Barbossa s’abattit sur ses épaules et la força à rester assise alors qu’un cri de douleur lui échappait. 

 

Barbossa regarda d’un air satisfait Pintel et Ragetti emmener Jack menotté puis se retourna vers elle.

« Madame Turner … C’est vraiment une surprise de vous retrouver dans ces draps. J’avoue ne pas avoir cru Anamaria lorsqu’elle m’a dit que vous aviez finalement rejoint Jack. Comment Monsieur Turner prend il la chose ?

- Il est mort. Cracha Elizabeth

- Donc elle a dit vrai pour cela aussi. Avez-vous trouvé le second morceau de la Conque ? » 

Elizabeth blêmit et tenta une nouvelle fois de se lever, sans plus de succès que la précédente.

«  J’en déduis donc que vous l’avez. Alors que préférez-vous ? Allez-vous me le donner ou vais-je devoir vous fouiller ? » Lui demanda Barbossa avec un sourire désagréable aux lèvres.

 

Elizabeth frémit et le toisa avec hauteur. 

« Je ne vois pas pourquoi je vous le donnerais. Et du reste il n’est pas en ma possession. 

- C’est donc Jack qui l’a. Réfléchit Barbossa. Et bien je pense que nous pouvons partir, à moins que vous ne préfériez rester ici pendant que je coule votre navire ? »  

Elizabeth le regarda avec une rage mêlée d’impuissance tandis que les deux sbires la forçaient à se mettre sur ses pieds. 

« Que comptez-vous faire de nous ? » Cracha-t-elle. 

Barbossa fit mine de réfléchir à sa question avant de répondre. 

« Et bien en ce qui concerne Jack, je compte bien obtenir de lui la Conque et la carte menant à un certain endroit. Quand à vous votre sort ne m’appartient pas. Anamaria souhaite vivement que vous lui soyez remise avec la Conque. » 

 

Elizabeth digéra l’information et tenta de se dégager de l’étreinte des deux hommes 

«  Je peux marcher seule ! S’exclama-t-elle, en colère. Quand à cette traîtresse d’Anamaria, je ne vois pas ce qu’elle pourrait vouloir de moi. » 

Barbossa éclata de rire tandis qu’il la forçait à monter sur le Black Pearl. 

« Je l’ignore, mais on dit qu’un certain prince d’Afrique serait prêt à payer une fortune pour une catin d’occident aux bonnes manières. » 

Elizabeth blêmit et le repoussa, l’air hargneux. 

« Pour qui me prenez-vous donc ! Je suis Seigneur et Roi des Pirates ! Vous ne pouvez pas me vendre comme une vulgaire marchandise ! » 

Barbossa la regarda avec ironie et répondit d’une voix sèche. 

« Si j’en juge par la position dans laquelle je vous ai trouvée, la sauvegarde de votre vertu n’est plus une priorité pour vous. » 

 

Rougissant de honte à la pensée que sans l’intervention de Barbossa elle se serait offerte à Jack sans le moindre scrupule, Elizabeth baissa la tête tandis que Barbossa éclatait de rire en voyant sa mine défaite. 

« Remettez-vous Madame Turner. Et je vous prie d’accepter mon hospitalité pour la durée de votre voyage jusqu’à ce que je vous remette à Anamaria. Déclara Barbossa en s’inclinant moqueusement avant de lui désigner la cabine du capitaine du Pearl. Cela sera-t-il digne de Votre Altesse ? Ajouta-t-il avec un sourire. 

- Je préférerais voyager en cale ! S’exclama Elizabeth avec fougue. 

- Ce n’était pas une suggestion. » Se contenta de répondre Barbossa.

Il la poussa vers la cabine et claqua la porte derrière elle.

« Pintel et Ragetti vous surveillez cette porte. Ordonna-t-il. Pour ma part, il est temps que j’ai une petite conversation avec ce cher Jack. » 

 

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Les fers aux poignets, à la fois furieux et inquiet pour Elizabeth, Jack regarda son vieil ennemi s’approcher de lui.  

« Que veux-tu Hector ?  

- Tu le sais très bien Jack. Mes mains sont ridées, mon visage est usé par les années, plus le temps passe, plus la mort s’approche. Je n’ai pas envie de vieillir.  

- C’est donc ça. T’as peur de mourir hein vieux mérou. Ironisa Jack. 

- N’abuse pas de ma patience Jack. La carte où est-elle ? » Demanda Barbossa d’un ton sans appel. 

Jack haussa les épaules d’un air désinvolte. 

« Je l’ignore …  

- Comment ça tu l’ignores !!! S’énerva Barbossa. 

- Bah tu sais ce que c’est, j’ai trouvé la fontaine, je l’ai bue puis j’ai fêté ça dans une taverne. Et le lendemain, plus de carte, envolée. » Répondit Jack d’un ton navré.

 

Le visage de Barbossa se marbra de rouge à ces paroles et il s’approcha des barreaux, pas suffisamment près toutefois pour que Jack puisse le saisir ou attraper son arme.

« Je ne te crois pas…

- Comme tu veux l’ami, tu peux me fouiller si tu le souhaites mais tu ne trouveras rien. Ni carte, ni Conque. »

Barbossa fit un geste dans sa direction avant de se raviser.

« Nous verrons si au bout de quelques jours sans eau et sans nourriture tu te montres toujours aussi peu conciliant Jack.

- Ça tombe bien je ne bois que du rhum. Répondit Jack d’un ton ironique.

- Nous verrons … Rétorqua Barbossa en s’éloignant. Maintenant si tu permets, je vais m’occuper de mon invitée, peut-être se montrera-t-elle plus conciliante que toi. Enfin avant que je la remette à Anamaria.

- Anamaria ? » Demanda Jack brusquement inquiet.

 

Barbossa, qui lui tournait le dos, s’autorisa un petit sourire en percevant cette dernière et répondit sans s’arrêter.

« Elle a trouvé un acheteur pour Madame Turner. Amusant non ? »

Sans attendre la réaction de Jack, Barbossa remonta l’escalier menant à la cale et lança un regard peu amène en direction de ses hommes.

« Toutes voiles dehors. Anamaria nous attend dans trois jours ! »

 

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Dans la cabine de Barbossa, Elizabeth cherchait désespérément de quoi venir à bout de ses fers ou une arme quelconque qui lui permettrait de se défendre contre son ancien allié et retourna la pièce avant de se faire une raison en s’apercevant qu’elle ne trouvait rien.

« Maudit pirate. » Grogna-t-elle avec mécontentement.

 

Se forçant au calme, Elizabeth s’assit à même le sol et commença à réfléchir à la situation peu brillante dans laquelle elle se trouvait. Elle avait entendu Barbossa donner ses ordres et elle songea avec désespoir qu’elle n’avait que trois jours, peut-être moins, pour sauver sa vie et celle de son fils, sans oublier Jack. Elle y pensa longuement avant de sourire alors qu’un plan révoltant germait dans son esprit.

« Ça pourrait marcher … » Murmura-t-elle pour elle-même avant de se tourner vers la porte, attendant avec une soudaine impatience que son geôlier la franchisse.

 

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La nuit tombait à peine lorsque Barbossa pénétra dans la cabine. Il gratifia Elizabeth d’un regard surpris.

«  Je me serais attendu à ce que vous fassiez preuve d’un peu plus de rage. Déclara-t-il en observant que son repaire était presque intact. Sparrow ne cesse de tempêter et de tenter de s’évader. » Ajouta-t-il.

Elizabeth haussa les épaules d’un air désinvolte et s’assit tranquillement.

«  Ça le regarde.

- Oh… S’étonna Barbossa. Je croyais que Jack et vous…

- Foutaises. Répondit Elizabeth. Anamaria vous a raconté non ? Jack a accepté de m’aider en échange de services sexuels. Par conséquent son sort ne me fait ni chaud ni froid. »

 

Barbossa tiqua légèrement et la regarda avec surprise.

« Vous avez changé. Je ne vous aurais pas cru ce genre de femmes.

- Si vous aviez attendu dix ans un homme qui vous a rejeté comme Will l’a fait avec moi, vous auriez changé aussi. Répondit Elizabeth avec une rancœur qu’elle n’eut pas besoin de feindre.

- Je vois. Répondit Barbossa. Et croyez bien que je comprends Madame Turner, comme vous le savez j’ai moi-même été victime de la malédiction de la Muerta donc je peux imaginer ce que vous avez ressenti. Et je ne doute pas que ce prince arabe saura vous satisfaire. Ironisa Barbossa.

- Vous voici donc devenu le toutou d’Anamaria. Je ne l’aurais pas cru moi non plus. Rétorqua Elizabeth, satisfaite de voir le visage de Barbossa s’empourprer.

- Anamaria et moi nous avons un accord. Sparrow et la fontaine pour moi. Vous et la Conque pour Anamaria. Une fois que nous aurons les trois morceaux, nous dominerons les océans à nous deux. »

 

Elizabeth lui sourit.

« Les alliances sont faites pour être brisées Barbossa. Qui vous prouve qu’Anamaria honorera sa part du marché ? Pourquoi ne pas négocier avec moi plutôt ? Vous y gagneriez plus.

- Elle a déjà un morceau de la Conque. Répondit Barbossa en grimaçant, agacé de la chose.

- Moi aussi. Rétorqua Elizabeth

- Mais étant donné que vous êtes ma prisonnière vous n’aurez bientôt plus rien à marchander, tandis qu’Anamaria tient sa partie bien cachée. »

 

Elizabeth réfléchit une fraction de seconde avant de se décider.

«  Et si je vous disais que celui que possède Anamaria n’est qu’un faux ? Et que j’ai en ma possession deux morceaux de la Conque ? Je ne les ai pas sur moi. » S’empressa de préciser Elizabeth en le voyant faire un geste vers elle.

Barbossa s’assit, une lueur amusée dans le regard.

« Continuez…

- Le pouvoir de la Conque ne m’intéresse pas. Affirma Elizabeth. Tout ce que je souhaite, c’est arracher mon fils au Hollandais Volant. En revanche, avec cette Conque, vous pourriez obtenir ce que vous voulez, même devenir le Capitaine du Hollandais Volant.

- Sauf que je n’ai pas envie de finir mes jours enchaîné à ce navire. Rétorqua Barbossa

- Avec la Conque vous seriez libre d’exiger de pouvoir aller où vous le voulez sans avoir à guider les âmes. » Suggéra Elizabeth.

 

Un éclair de convoitise brilla dans les yeux du vieux pirate et Elizabeth retint un sourire satisfait.

« Cependant ma chère Madame Turner, je ne vois rien ici qui me force à vous épargner ni même à m’associer à vous. Souligna Barbossa. Les femmes parlent toujours sous la torture et je doute que vous fassiez exception à la règle.

- Sauf que je pourrais mentir. Répondit Elizabeth. Du reste vous avez bien fait alliance avec Anamaria. »

Brusquement intéressé, Barbossa se pencha vers elle et la fixa d’un œil circonspect.

« Que proposez-vous au juste Elizabeth ? »

 

Cette dernière prit une brutale inspiration et rejeta la tête en arrière, le regardant avec fierté.

« Je vous propose de faire équipe avec moi. Je vous dis où trouver l’une des moitiés, je garde l’autre. Nous trouvons la troisième et nous la réunirons ensemble comme vous projetiez de le faire avec Anamaria. J’exigerais simplement la libération de mon fils et vous ferez ce que vous voudrez ensuite. »

Barbossa grimaça, peu convaincu.

« Et bien entendu votre aide recevra le même paiement que celui exigé par Jack. » Ajouta Elizabeth dans un souffle, le cœur battant.

Barbossa la regarda avec étonnement avant de se reprendre.

« Qu’est-ce qui vous fait penser que je pourrais avoir envie de vous ? Et du reste, je pourrais vous prendre sans que vous ne puissiez faire quoique ce soit. Souligna-t-il avec un sourire si mauvais que le cœur d’Elizabeth se serra brutalement.

- Sauf que si j’étais consentante. Je pourrais me dévouer à votre plaisir Hector. » Susurra-t-elle.

Barbossa la regarda une nouvelle fois, masquant mal son intérêt.

« Encore une fois, qu’est-ce qui vous fait penser que je pourrais vous désirer ? »

 

Cette fois Elizabeth sourit, sentant confusément qu’elle avait gagné et réussi à l’emmener sur le terrain qu’elle souhaitait.

« Allons Hector. Vous m’avez laissée en vie sur la Muerta. Vous qui n‘aviez pas touché de femme depuis dix longues années … Et plus tard j’ai bien vu la manière dont vous me regardiez… Vous rêvez de me posséder, que je vous laisse me prendre comme vous le voulez … Que je vous récompense comme vous le méritez … » Souffla Elizabeth en s’approchant de lui.

Barbossa déglutit brutalement et suivit du regard ses courbes épanouies par la maternité.

« Tout ce que je voudrais ? Demanda-t-il d’un ton qui se voulait ironique.

- Tout. Confirma Elizabeth en luttant contre une brutale nausée, n’osant imaginer ce que « tout » signifiait.

- Et Sparrow ? Demanda Barbossa d’un air méfiant.

- Faites en ce que vous voulez. Répondit Elizabeth en haussant les épaules. Il ne m’est plus d’aucune utilité si vous acceptez ma proposition.

- Quelle froideur Madame Turner.

- Seul mon fils compte à mes yeux. Je suis prête à tout pour le libérer. Rétorqua Elizabeth. Alors Hector m’aiderez-vous ? »

Barbossa la fixa intensément durant quelques minutes et prit son temps pour réfléchir tandis qu’Elizabeth retenait son souffle, consciente qu’elle venait de jouer l’unique carte qu’elle possédait.

 

Finalement Barbossa se leva, la dominant de toute sa taille.

« Le problème est que je ne vous fais pas confiance.

- Ce qui est réciproque. Rétorqua Elizabeth. Et normal pour des pirates. Après tout nous sommes tous deux des Seigneurs. Alors qu’Anamaria n’est rien. » Souffla-t-elle.

Barbossa sourit légèrement en l’entendant

« Je commence à comprendre pourquoi elle vous hait à ce point. » Répondit-il.

Elizabeth ne répondit pas et se contenta de sourire alors qu’une boule d’angoisse se formait dans sa gorge.

 

Barbossa parut réfléchir un long moment et Elizabeth grimaça mentalement avant de se rapprocher de lui, refoulant son dégoût à l’égard du vieux pirate. Alors qu’elle frôlait les lèvres sèches de Barbossa, Elizabeth songea fugacement que Jack au moins était séduisant. Sur cette pensée, elle appuya sa bouche sur celle de Barbossa qui répondit un instant avant de la repousser violemment.

«  Ne tentez pas vos ruses sur moi Madame Turner. Je n’aime pas trop les manifestations d’affection. » Ironisa-t-il.

 

Elizabeth retint un juron et se maudit de ne pas avoir pris plus soin d’elle ainsi que Jack le lui avait dit tandis que Barbossa se levait à son tour. Un sourire mauvais aux lèvres, il arracha brutalement la chemise de la jeune femme avant de s’attaquer à son pantalon dont il la débarrassa à la pointe de son sabre.

« Lorsque je suis sur le point de conclure une transaction, je veux voir ce que j’achète. » Lui expliqua-t-il en la retournant sans douceur.

 

Ses mains palpèrent ses fesses tandis qu’elle retenait sa respiration et s’empêchait de hurler son dégoût. Derrière Elizabeth, les mains de Barbossa cessèrent finalement leur examen aussi désagréable qu’humiliant tandis que la respiration du pirate se faisait plus saccadée.

« Il me faut réfléchir à notre accord Madame Turner. Finit-il par dire. Mais pour l’instant, je vais m’assurer que vous restiez sagement ici. » Ajouta-t-il en la poussant sur le lit.

 

Ses mains vieillies par les années s’empressèrent d’unir les fers d’Elizabeth à la chaîne dont il avait orné son lit. Elizabeth frémit en entendant le cliquetis du métal et se rappela brusquement sa récente mésaventure avec Kolsey et la manière dont elle avait sacrifié Jack des années plus tôt.

« Surtout ne bougez pas Madame Turner. » Susurra Barbossa à son oreille avant de s’éloigner, claquant la porte derrière lui.

 

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Pintel et Ragetti dévisagèrent Barbossa qui paraissait plus énervé que jamais. Leur capitaine leur adressa un regard mauvais et les écarta brutalement pour se précipiter vers la cale où était retenu Jack.

« Déjà ? Ironisa ce dernier en le voyant revenir. Tu peux plus te passer de moi on dirait. »

Barbossa le regarda en souriant.

« Bien au contraire Jack. Je crois maintenant que tu ne m’es plus d’aucune utilité. A présent que je sais tout sur la Conque.

- Vraiment ? Alors Lizzie n’a pas supporté la torture de ta présence hein ?

- Jack, Jack, Jack…. Quand apprendras-tu donc qu’il ne faut avoir confiance en personne ? Vois-tu Madame Turner et moi avons trouvé un accord, hautement satisfaisant pour chacune des parties.

- Un accord ? Demanda Jack d’une voix blanche.

- C’est-ce que j’ai dit. Mais rassure toi, je ne penserais pas à toi la première fois que je la prendrais. » Susurra Barbossa d’un ton ravi.

 

Jack accusa le coup un instant puis le regarda avec moquerie.

« Ah elle t’a fait le coup aussi hein ? Mais je te rassure elle n’a rien de si exceptionnel, en fait elle est même plutôt mauvaise.

- Je te dirais ça demain matin Jack. Lorsqu’elle m’aura fait jouir et qu’elle m’aura dit où sont les morceaux de Conque. Quand à toi, je te garde en vie le temps de m’assurer que Madame Turner ne m’a pas menti. Car dans ce cas, je la tuerais après en avoir profité bien sûr. Bonne nuit Jack. » Finit Barbossa en remontant les escaliers.

 

Le sang battant aux tempes, Jack se laissa retomber sur le sol.

«  Impossible … Murmura-t-il. Elle ne peut pas lui offrir en une journée ce que j’ai mis des années à obtenir. »

Fou de rage à cette idée, Jack commença à secouer les barreaux de sa prison tandis que quelques étages plus haut, Barbossa pénétrait de nouveau dans sa cabine.

 

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Elizabeth le regarda s’approcher d’elle avec un mélange d’espoir et d’appréhension, sa poitrine se soulevant rapidement sous l’effet du courant d’air froid qui soufflait dans la pièce.

« Je crois que nous avons un accord, Madame Turner. » Dit simplement Barbossa en commençant à ôter sa veste.

Le cœur soulevé de dégoût, Elizabeth se força à sourire, elle se concentra sur le souvenir de son fils pour lui répondre.

« Dans ce cas je suis prête Barbossa. » Affirma-t-elle en guettant le moment où il lui enlèverait ses fers.

Sauf que Barbossa n’était pas du genre à aimer les caresses. Du moins les manuelles. Aussi Elizabeth, le cœur soulevé de répulsion, dut se faire à l’idée que son plan avait une faille.

 

Barbossa la toisa avant de la saisir par les cheveux, il la força à s’asseoir et à lever le visage vers lui.

« Vous étiez plus appétissante il y a dix ans Madame Turner.

- Je n’étais pas aux abois à cette époque et donc vous n‘aviez aucune chance de me posséder. Rétorqua-t-elle avec morgue.

- Voyons plutôt ce que vous savez faire. Se réjouit Barbossa en défaisant sa ceinture d’une main pressée pour exhiber un long morceau de chair flasque qu’Elizabeth eut du mal à regarder sans se détourner.

- Il faudrait me libérer les bras. » Tenta-t-elle, songeant qu’une fois la « chose » bien serrée dans ses mains elle aurait un moyen de pression sur le pirate.

Barbossa éclata de rire, confirmant la faille qu’Elizabeth avait soupçonnée un peu plus tôt dans son plan et souleva son morceau de chair entre le pouce et l’index

« Avec votre bouche Madame Turner. » Ricana-t-il.

 

Le cœur d’Elizabeth manqua un battement en l’entendant. Elle n’avait pas la moindre idée de ce qu’elle devait faire, ni même de la manière dont elle devait s’y prendre, Will n’avait jamais ni exigé ni même parlé de ce genre de pratique, si tant est qu’il en connaissait l’existence.

« On a pas toute la nuit. S’impatienta Barbossa en poussant son sexe contre ses lèvres. Dépêchez-vous d’honorer votre contrat, sans quoi je me verrais forcé d’honorer le mien avec Anamaria. » Ajouta-t-il.

Refoulant son dégoût et ignorant ce qu’il attendait d’elle, Elizabeth écarta les lèvres. Elle sentit confusément le sexe de Barbossa s’introduire dans sa bouche et commencer à grossir alors qu’elle réprimait un haut de cœur.

« Allons Madame Turner, ne jouez pas les timides. Souffla Barbossa. Servez-vous de votre langue. »

 

Le cœur soulevé, Elizabeth se força à penser à son fils et donna de légers coups de langue sur la verge de Barbossa tandis que ce dernier se tendait peu à peu.

« Comme ça … » Râla le pirate en posant la main sur son crâne pour imprimer à sa tête un mouvement de va et vient rapide.

Elizabeth réprima une envie de vomir en sentant son sexe à l’entrée de sa gorge, grossissant encore dans sa bouche. Avec un gémissement qu’elle espérait faire passer pour du plaisir, elle serra instinctivement ses lèvres autour de lui tandis que Barbossa sifflait entre ses dents, le souffle coupé.

« Ne vous avisez pas de mordre. » Gémit-il.

Elizabeth ne réagit pas, sa langue glissa sur la hampe noueuse du pirate qui lui emplissait la bouche tandis que la main de Barbossa se crispait sur ses cheveux, le pirate gémissant sans retenue.

« Sparrow vous a bien éduquée. » Haleta-t-il avant de la repousser brutalement, libérant sa bouche.

 

Essoufflée et le cœur au bord des lèvres, Elizabeth tourna la tête vers le côté, effarée à la pensée de ce qui arriverait si elle ne parvenait pas à s’empêcher de vomir tandis qu’au-dessus d’elle, Barbossa la regardait avec envie, le sexe fièrement dressé. Sans lui laisser le temps de reprendre son souffle il la poussa sans douceur sur le lit et la força à s’allonger tandis que sa main remontait rapidement le long de ses cuisses et les écartait.

 

Les yeux à demi fermés et se forçant à penser à autre chose, Elizabeth poussa un glapissement en sentant un doigt crochu pénétrer son intimité avant de ressortir, humidifié par le désir qu’elle avait éprouvé quelques heures plus tôt pour Jack.

« Une vraie catin sous vos grands airs. Murmura Barbossa. Si j’avais su qu’il était si simple de vous posséder. »

Elizabeth se mordit les lèvres jusqu’au sang alors qu’il abattait son corps sur elle et l’écrasait tandis qu’il approchait son sexe du sien d’une main pressée.

 

Quelques secondes plus tard, Elizabeth poussa un gémissement de détresse en le sentant en elle, le pirate allait et venait avec ardeur, le visage congestionné par le plaisir. Elizabeth gémit à nouveau alors que son sexe l’emplissait entièrement, le cœur battant la chamade alors que son corps trop longtemps frustré répondait instinctivement aux coups de rein de Barbossa, la faisant se cambrer alors qu’elle songeait brièvement que jamais le sexe de Will ne l’avait emplie à ce point. Au dessus d’elle, le visage rouge, Barbossa poussa un râle de jouissance et ressortit à la hâte de son vagin tandis qu’un liquide blanchâtre jaillissait de son sexe pour se répandre sur son ventre qu’il macula.

 

Une fois qu’il eut fini de se décharger, Barbossa se laissa retomber à ses côtés, la poitrine soulevée par sa respiration saccadée.

« Vous êtes très agréable à posséder … Lui affirma-t-il. Sparrow a menti là-dessus. Nous allons faire de grandes choses tous les deux.

Elizabeth baissa un instant les yeux, un peu émue en comprenant que Jack avait tenté de lui épargner la corvée de s’offrir à Barbossa avant de se reprendre. Affichant un sourire qu’elle espérait épanoui, elle s’approcha de Barbossa et tendit ses chaînes au maximum.

« Si vous me laissiez-vous toucher je pourrais vous donner plus de plaisir encore. » Souffla-t-elle.

Barbossa se retourna vers elle et tapota amicalement sa joue, un sourire fatigué aux lèvres.

« Nous verrons ça plus tard Madame Turner. » Murmura-t-il avant de sombrer dans le sommeil.

 

Elizabeth retint une exclamation dégoûtée avant de se retourner à son tour, cherchant une position qui lui permettrait de trouver le sommeil. Le visage durci par la colère, elle ferma les yeux et se força à attendre le bon moment pour agir. Ce dernier viendrait, elle n’en doutait pas. Même si elle devait coucher cent fois avec Barbossa, elle sauverait son fils quoiqu’il lui en coûte.


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