Chapitre 18 : Bonheur conjugal


Le soleil réchauffait le visage d'Elizabeth et la jeune femme sourit. Un soupir de bien être lui échappa tandis qu'elle se pelotonnait contre le corps chaud qui touchait le sien. La maison était silencieuse et le sourire d'Elizabeth s'élargit. Elle était bien.

« Vous sentez vous mieux maintenant ? » ironisa Beckett.

Interrompue dans sa rêverie, Elizabeth ouvrit brutalement les yeux et recula à la vue du visage de Beckett.

 

Le lord lui renvoya un sourire moqueur et la jeune femme se redressa à la hâte. Le rouge lui monta aux joues au souvenir de la nuit précédente et de l'étreinte violente à laquelle Beckett l'avait soumise. Son regard s'assombrit de colère et Beckett soupira.

« Il n'y a aucune arme que vous pourriez saisir Elizabeth. Et quand bien même il y en aurait une, dois-je vous rappeler à quel point ce serait stupide ?

- Je vous avais interdit de me toucher, répondit Elizabeth d'une voix glaciale. Vous avez rompu notre accord. »

Beckett se redressa.

« Vous m'avez interdit votre chambre et votre lit Elizabeth. J'ai respecté cette partie.

-Pas du tout, si vous l'aviez fait je ne serais pas dans cette, position », ragea la jeune femme, plus furieuse après elle-même qu'autre chose.

Beckett la considéra froidement.

« Vous vous êtes glissée dans ma chambre en pleine nuit Elizabeth. Vous n'aviez pas d'armes, c'est donc que vouliez autre chose.

- Je vous l'ai dit, je voulais parler ! Si j'avais su que vous étiez avec cette fille, jamais je ne….

- Cessez d'être hypocrite Lady Beckett, si vous l'aviez su vous seriez venue plus tôt. » la coupa calmement Beckett.

 

Cette fois Elizabeth bondit sur ses pieds, furieuse.

« Pour qui me prenez-vous ? Comme si ce que vous faites avait la moindre importance à mes yeux ! Vous pourriez coucher avec la ville entière que je m'en moquerai du moment que vous me laissez en paix ! »

La bouche de Beckett se tordit dans une grimace sardonique.

« Ce n'est pas moi qui pleurait dans le couloir cette nuit…. Se moqua-t-il.

- Pour pleurer il faudrait que vous ayez un cœur. » Rétorqua Elizabeth.

Le lord sursauta et la saisit par le bras.

« Dois-je comprendre que votre cœur a été touché cette nuit ? Ce serait une première » badina t'il tout en la dévisageant.

Elizabeth se dégagea.

« Je pensais à Will cette nuit, il me manque, rétorqua-t-elle.

- Et donc vous vous êtes jetée dans mon lit pour combler ce manque ? »

Elizabeth blêmit.

« Je ne me suis pas jetée dans votre lit ! Je ne vous désire pas et ne vous désirerais JAMAIS. Si je suis venue cette nuit c'était pour, pour….

- Pour ce que je vous ai offert.» compléta Beckett d'un ton nonchalant.

Elizabeth le fixa avec haine.

« Vous n'êtes qu'un porc…Vous m'avez forcée ! »

 

Un rire bref échappa à Beckett.

« Ainsi c'est ça votre plan ? »

Interdite, Elizabeth sentit sa colère retomber.

« Mon plan ?

- Ne faites pas l'innocente Elizabeth. Vous voulez me demander une faveur, sûrement en rapport avec votre idiot de Turner et vous cherchez une transgression qui n'existe pas. »

La colère d'Elizabeth reprit de plus belle.

« Vous pensez que j'ai fait ça pour…. Pour…. Mais pour qui me prenez-vous donc ?

- Je pensais que vous le saviez. Pour une putain qui marchande son corps, seulement comme je vous l'ai déjà dit, je ne convoite pas assez ce que vous offrez pour contenter votre désir de marchandage. Maintenant laissez-moi voulez-vous. »

 

Cette fois la jeune femme vit rouge. Sa main s'écrasa de toutes ses forces sur la joue du Lord.

« Je vous tuerai ! Vous avez compris, je vous tuerai ! » Hurla t'elle, hystérique.

Beckett la considéra avec froideur et se dirigea vers la porte.

« Rejoignez-moi dans la salle à manger lorsque vous serez calmée. »

Folle de rage, Elizabeth le retint par le bras, prête à frapper. Cette fois Beckett tiqua.

« Seigneur que les femmes frustrées sont donc fatigantes. » soupira t'il en bloquant son bras.

Sans se préoccuper du cri de douleur de la jeune femme, il ramena son bras derrière son dos et l'attira contre lui.

« Calmez-vous, murmura t'il. Ne me forcez pas à vous blesser. »

 

Tout en parlant, Beckett glissa sa main libre sur le dos de la jeune femme. Elizabeth déglutit et sentit le fut que lord avait passé à la hâte commencer à gonfler.

« Je croyais que vous ne me désiriez plus. » se moqua-t-elle.

La main de Beckett relâcha son bras et se posa sur les fesses nues de la jeune femme.

« Allons ma chère, il me semblait vous avoir prouvé le contraire. » Susurra-t-il.

Elizabeth le regarda avec surprise et avant qu'elle ait le temps de réagir, elle se sentit soulevée.

« Lâchez-moi ! » ordonna t'elle d'une voix tremblante.

Beckett secoua la tête.

« Cessez donc de faire l'enfant Elizabeth. Vous ne voulez pas que je vous lâche. Vos yeux m'hurlent de vous prendre. Ce que je me sens disposé à faire.

- Je ne vous aime pas, cracha Elizabeth.

- Moi non plus », répondit simplement Beckett avant de la déposer sur le lit.

Leurs yeux se croisèrent et Elizabeth sentit des larmes de rage rouler sur ses joues. Beckett soupira et la relâcha.

« Remerciez votre enfant ma chère, je vous laisse tranquille. »

 

Avant que la jeune femme ait eu le temps de réagir, il attrapa sa chemise et l'enfila. Puis il se dirigea vers la porte et sortit. Pantelante, Elizabeth cligna des yeux. Son corps lui faisait mal. Elle se redressa, un peu égarée, et se couvrit nerveusement du drap. Contre toute attente, elle devait s'avouer que le départ du Lord ne la soulageait pas. Bien au contraire.

 

Plus tard,

 

Assise seule dans le grand salon de la demeure, Elizabeth soupira et reposa son livre. Elle s'ennuyait. Tout l'ennuyait ce matin. Elle n'arrivait pas à penser à autre chose qu'à ce qui avait failli se produire dans la chambre fastueuse du lord.

« Milady, désirez-vous quelque chose ? » demanda une voix un peu tremblante.

Elizabeth leva les yeux et reconnut la jeune bonne qui était avec Beckett la nuit précédente. A sa vue, la colère monta en elle et elle la fixa.

« Je veux que tu partes. Le maître d'hôtel te donnera ta solde. Je veux que tu quittes ma maison avant midi. »

La bonne la regarda, tremblante.

« Madame…

- Es-tu sourde ? Ou alors tu préfères que je te jette dehors moi-même ? »

Comme la bonne ne bougeait toujours pas, Elizabeth se redressa et la saisit par le bras sans douceur.

« Très bien. »

Cette fois la jeune bonne hurla.

« Que se passe-t-il ? » demanda la voix calme de Beckett.

 

Furieuse, Elizabeth se tourna vers lui.

« Il se passe que je viens de renvoyer cette fille.

- My Lord ! » Plaida la jeune bonne.

Le regard de Beckett s'alluma brièvement et il se tourna vers la domestique.

« Tu as entendu Lady Beckett, elle ne souhaite plus te voir ici. Disparais. »

La fille s'écarta avec un sanglot et Elizabeth ne put retenir un sourire satisfait. Beckett la considéra avec intérêt et s'approcha.

« Savez-vous qu'elle travaille pour avoir de quoi nourrir ses frères et sœurs ?

- Je l'ignorais mais j'ai pu voir avec quelle ardeur elle accomplissait sa tâche. » Ironisa Elizabeth.

 

Beckett la regarda, surpris, et Elizabeth rougit, consciente de s'être ridiculisée. Après tout elle se fichait de Beckett comme d'une guigne. Mais la vue de cette fille... Tremblante à ce souvenir, elle ne protesta pas alors que Beckett la faisait asseoir.

« J'ai un cadeau pour vous », déclara t'il en posant sur ses genoux une petite boite.

Surprise par son attitude, Elizabeth ouvrit mécaniquement cette dernière et ne put retenir un cri de plaisir à la vue du lourd collier de rubis qu'elle contenait. Furieuse de sa réaction, elle leva les yeux sur Beckett.

« En quel honneur ? Ou plutôt que voulez-vous ?

- Vos remerciements sont toujours si délicats... » Ironisa t'il en se penchant pour le lui mettre.

 

Elizabeth sentit son souffle contre son oreille tandis qu'il manipulait habilement le fermoir.

« J'étais certain que le rouge vous irait mieux que des émeraudes ou des saphirs. » sourit Beckett.

Décontenancée, la jeune femme secoua la tête.

« Vous n'achèterez pas mes faveurs avec vos bibelots.

- Oh je vous en prie Elizabeth, comme si j'ignorais votre prix, se moqua Beckett. Non ceci est plus une récompense pour la nuit dernière... »

Elizabeth blêmit et porta la main à son cou mais Beckett la stoppa net.

« Pour l'amour du ciel, cessez donc de vous comporter stupidement ! J'ai vu vos yeux briller en découvrant le collier, tout comme j'ai entendu vos cris de plaisir cette nuit. Cessez donc de vous retrancher derrière votre prétendue vertu outragée et conduisez-vous comme une femme.

- Ce qui dans votre bouche signifie couchez avec moi », rétorqua Elizabeth.

Beckett soupira.

« Elizabeth, vous n'êtes pas le genre de femme à rester chaste. Votre conduite de cette nuit et vos hésitations entre ces hommes en disent assez long à ce sujet. Pourquoi refusez-vous ce qui est évident ? » Murmura t'il en glissant sa main sur sa nuque.

Elizabeth ferma les yeux. Son corps malmené par la grossesse avait soif de caresses. Elle avait soif de tendresse, de douceur. Elle en avait assez d'être seule.

« Négocions… » Lâcha-t-elle.

 

Beckett se crispa légèrement et elle rouvrit les yeux.

« Je n'en attendais pas moins de vous, ironisa t'il. Soit, même s'il me semble que vos faveurs font déjà l'objet d'un marché quel prix exigez-vous ? »

Elizabeth se raidit sous l'insulte mais elle ne recula pas.

« La liberté pour l'équipage du Black Pearl. »

Beckett siffla entre ses dents.

« Rien que ça ? Madame c'est un peu cher. Qu'offrez-vous ?

- Vous le savez très bien, souffla Elizabeth.

- Je pourrai l'obtenir sans les libérer.

- Chaque fois que vous le voudrez. Lâcha Elizabeth.

- Qui vous prouve que je le veux ? »

Cette fois Elizabeth ne put retenir un petit rire prétentieux.

« Ne soyez pas hypocrite à votre tour Lord Beckett, si vous ne le vouliez pas nous ne marchanderions pas…

- Sauf si je veux me divertir en voyant jusqu'où vous êtes prête à aller. » Rétorqua Beckett du tac au tac.

 

Leurs yeux se rejoignirent et Elizabeth sourit.

« Je prends le risque. Je suis prête à aller jusqu'où vous voudrez.

- Vous montrerez vous docile en société ?

- Juste en société ? S'étonna Elizabeth.

- Je vous l'ai dit, j'aime votre verve, elle me distrait. » Répondit Beckett.

Le cœur d'Elizabeth accéléra légèrement et elle sourit avec coquetterie.

« Accordé. »

Beckett s'inclina et la fixa.

« Une dernière chose Lady Beckett. Je ne veux plus de scènes ridicules où vous niez prendre du plaisir. Puisque vous vous offrez votre corps je veux que vous reconnaissiez devant moi votre satisfaction ou soulagement quel que soit le nom que vous lui donnez. »

 

Une fois de plus Elizabeth rougit.

« Je m'y engage. Et vous acceptez vous de libérer l'équipage ?

- A l'exception de Turner, Sparrow et Norrington.

- Pourquoi pas James ?

- Elizabeth… grinça Beckett. Ne me croyez pas suffisamment idiot pour ignorer que ce nouveau marché sert plus vos intérêts que les miens. Vous cherchez le plaisir sans vouloir reconnaître que je suis le seul à pouvoir vous l'offrir. Je suis prêt à vous donner une chance de vous en sortir avec les honneurs. Ne la gâchez pas. »

Elizabeth baissa les yeux

« Pourquoi acceptez-vous de négocier si vous estimez ne rien avoir à gagner ? Ce n'est pas dans vos habitudes. »

La main de Beckett se posa sur son ventre rebondi.

« Si la santé de l'enfant passe par la satisfaction de sa mère comme vous l'avez crûment exprimé il y a quelques mois, il me semble que je n'ai pas d'autres choix. De plus, entretenir ces hommes me déplait. Alors, sommes-nous d'accord Elizabeth ?

- Nous le sommes. » Répondit la jeune femme en se levant.

Beckett la retint d'une main ferme.

« Où croyez-vous aller ?

- Et bien, libérer mes amis.

- Non ma chère. Jusqu'à présent j'ai toujours rempli en premier mes engagements. Cette fois c'est votre tour. Et c'est non négociable. »

 

La bouche sèche, Elizabeth se laissa retomber dans le fauteuil et Beckett alla jusqu'à la porte.

« Monsieur Mercer. Veillez à ce qu'on ne me dérange sous aucun prétexte jusqu'à demain. »

Un léger frisson secoua les épaules d'Elizabeth en l'entendant.

« Demain ?

- Oui ma chère, je ne compte pas vous laisser vous dérober. » répondit Beckett en la débarrassant de sa robe.

Elizabeth hoqueta alors qu'il la poussait vers le fauteuil en velours.

« Cette fois je veux vous entendre crier », déclara Beckett d'un ton glacial en lui écartant les cuisses.

Elizabeth croisa son regard froid tandis qu'il s'agenouillait. D'un geste sûr, Beckett la força à avancer son bassin vers lui et elle râla lorsque la langue du lord se glissa entre ses cuisses.

 

()()

 

« J'ai un plan » annonça Jack d'un ton triomphant.

Norrington lui adressa un bref regard complice et Jack commença à exposer son plan.

« Notre chère Lizzie est pleine, il est donc …

- Elle n'est pas un animal ! » Intervint Will, fou de rage.

Norrington soupira et Jack fixa le jeune forgeron.

« Comme tu voudras l'ami. Je disais donc que le joujou de Beckett a rempli son office avec diligence puisqu'elle s'est fait engrosser. Par conséquent mes amis, il semble que le moment est venu de nous faire la belle. »

Là, Jack s'interrompit et se tourna vers Will.

« Et je ne parle pas de Lady Beckett en disant cela. »

Will cligna les yeux tandis que Norrington ricanait.

« Content de vous faire rire ex Amiral. Nous faisons des progrès on dirait. » Ironisa Jack.

 

James haussa les épaules et le pirate poursuivit.

« Lorsque les gardes viendront chercher l'un d'entre nous pour l'amener dans une autre cellule, nous nous tiendrons prêts….

- Et on se fera la belle ! s'exclama Gibbs.

- Tout à fait l'ami. » Répondit Jack en coulant un regard vers Pintel et Ragetti.

James s'approcha de Jack.

« Vous n'avez pas plus subtil ? Je croyais que vous étiez un as en la matière.

- Quelquefois il faut se battre pour fuir, rétorqua Jack. Nous agirons dans une semaine.

- Pourquoi pas maintenant ? demanda Gibbs.

- Parce que nous devons prendre des forces et trouver de quoi nous armer. » Répondit Jack d'un ton patient.

 

Le second sembla ne pas comprendre et James Norrington brisa brusquement une bouteille de rhum.

« Ca peut remplacer une lame.

- Mais il est fou ! S'exclama Gibbs. Dites Amiral, y'a du rhum là-dedans ! »

A ces mots Jack regarda James d'un air catastrophé et l'homme répondit.

« Ex Amiral et rassurez-vous Mr Gibbs, j'ai moi-même vidé cette bouteille.

- Ah c'est ça l'odeur ? Plaisanta Jack. Mais Norrington a une bonne idée, planquez ce que vous pouvez et le moment venu on leur saute dessus. »

 

Les hommes approuvèrent mais Will les fixa.

« Et Elizabeth ?

- Désolé petit mais ceux qui restent sur place, restent sur place, répondit Jack.

- Je ne laisserais pas Elizabeth ! Beckett va la tuer.

- Pas tant qu'elle portera son marmot, le coupa Jack.

- Tu ne peux pas en être certain !

- La ferme Turner, soupira James

- Bien dit l'ami, » se réjouit Jack.

Will contracta ses mâchoires.

« Je ne partirai pas sans elle.

- Comme tu voudras », répondit Jack avant de se détourner.

 

L'heure suivante se déroula en âpres débats, Will tentait de persuader les marins de ne pas agir tandis que Jack restait à l'écart. Au bout d'un moment James se laissa tomber à côté du pirate.

« Croyez-vous qu'ils aient marché ? » murmura t'il.

Jack jeta un regard en direction de Pintel et Ragetti.

« J'en suis certain…

- Et si la chose est avérée que comptez-vous faire ?

- L'enfer attend les traîtres et les mutins. » Répondit Jack d'un ton funèbre.

Moins de deux heures plus tard, Pintel et Ragetti furent brusquement pris de malaises. La garde les évacua sans sourciller dans une autre cellule afin qu'un médecin les voie.

 

()()

 

Allongée sur le riche tapis de soie du salon, Elizabeth posa un regard lointain sur Beckett. Il lui semblait que tout son corps était douloureux, poussé à bout de volupté par les caresses du lord.

« Et bien ma chère vous ne dites rien ? Lui renvoya le lord en se servant à boire.

- Soyez maudit… » Gémit Elizabeth.

Les lèvres de Beckett se posèrent sur les siennes, encore gonflées de leurs étreintes et Elizabeth se cabra.

« Je suis épuisée… » Protesta-t-elle.

Beckett caressa lentement son ventre.

« Levez-vous et allons-nous coucher… »

Elizabeth déglutit.

« Seigneur, je croyais que mes charmes n'avaient plus d'attraits à vos yeux, tenta t'elle d'ironiser faiblement.

- Qui vous parle de ça ? rétorqua Beckett. Je pensais que vous seriez mieux dans un lit pour y dormir plutôt qu'en boule sur le tapis comme une vulgaire catin. »

Elizabeth le fixa furieuse mais elle soupira. Elle était trop épuisée pour répondre.

 

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Le lendemain, flanquée de Mercer, Elizabeth s'avança lentement dans le couloir menant aux geôles. Tout son corps lui faisait mal et ses yeux creusés de cernes dénonçaient la nuit passée. Will se rua aux barreaux en la voyant.

« Elizabeth ! Elizabeth, qu'est-ce qu'il t'a fait ? S'inquiéta-t-il en la voyant marcher avec difficultés.

- Rien, rien de mal », répondit la jeune femme en évitant son regard.

Jack se crispa en la voyant tandis que Will secouait les barreaux.

« Elizabeth !

- Arrête de t'énerver mon gars… siffla Jack. On dirait juste que Beckett met de l'ardeur à remplir ses obligations conjugales. »

Elizabeth rougit et redressa la tête.

« L'équipage est libre » déclara-t-elle.

Will blêmit en l'entendant.

« Elizabeth, qu'est-ce que tu as fait ? Non ! Dis-moi que tu n'as pas, tu ne l'as pas laissé...

- Il y a toujours un prix à payer pour la liberté, souffla la jeune femme. Je suis désolée Will. »

 

Le jeune homme blêmit tandis que les gardes ouvraient la geôle.

« Vous n'êtes pas concerné Sparrow, pas plus que Turner et Norrington, si vous bougez je vous abats, annonça Mercer.

- Tu m'en diras tant. » Ricana Jack.

Un sourire réjoui aux lèvres, Pintel et Ragetti furent les premiers à sortir. Will les ignora et chercha la main d’Elizabeth.

« Tu n'aurais pas dû faire ça, quand je pense que tu as laissé cet homme te faire du mal à cause de…

- Il ne m'a pas fait mal, le coupa Elizabeth.

- Qu…quoi ? bredouilla Will.

- Je ne veux pas que tu t'inquiètes pour moi, souffla Elizabeth. Dans quelques mois, tout ça sera derrière nous. Pour toujours. »

Troublé, Will ne répondit pas tandis qu'elle regardait les hommes sortir de la geôle.

 

Seul Gibbs ne bougea pas.

« Dépêche toi, lui dit rudement Mercer.

- Je reste avec le Capitaine Jack », répondit Gibbs d'un ton résolu.

Jack sourit et ironisa.

« Merci l'ami, la fidélité est une chose si rare que j'apprécie ton geste à sa juste valeur. »

Elizabeth se troubla sous l'œil inquiet de Will tandis que Pintel et Ragetti échangeaient un regard.

 

Mercer haussa les épaules et referma la grille. Puis il se tourna vers Pintel et Ragetti et leur remis une bourse.

« De la part de Lord Beckett.

- Quoi ? Mais pourquoi ? Feignirent de ne pas comprendre les deux hommes.

- Ne vous fatiguez pas, intervint Jack. Nous savons tous ce que nous vous devons. Je veillerais à ce que Calypso l'apprenne. »

Pintel et Ragetti blêmirent tandis qu'Elizabeth se levait.

« Je reviendrais. Ai confiance en moi Will. » Souffla-t-elle.

Le cœur lourd, Will la regarda s'éloigner. Plus le temps passait, moins elle ressemblait à la femme qu'il connaissait…

 

Norrington soupira tristement lui aussi et avala une grande gorgée de rhum.

« L'honneur aurait commandé que vous ordonniez à Gibbs de partir Sparrow. » commenta t'il.

Jack et son second échangèrent un regard et ce fut Gibbs qui se chargea de répondre.

« Il faut cinq personnes pour manœuvrer le Pearl. »

Le regard de Norrington s'alluma brièvement.

« Nous quatre et Elizabeth. Décidément vous avez tout prévu Sparrow.

- Je l'espère », répondit le pirate d'un ton lointain.


Chapitre 17                                                                                                      Chapitre 19


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