Chapitre 37 : Je t'appartiens


Jack arriva au bayou, il chassa les scrupules qui le tourmentaient au moment de trahir à ce point les siens et s'engagea silencieusement sur la chaloupe. La barque progressa lentement dans le calme du marais, laissant le temps à Jack de regarder autour de lui et revivre les circonstances de sa dernière visite en ce lieu qui semblait oublié de tous.

 

Il n'y était jamais revenu depuis sa folle cavale, y trouvant trop de souvenirs douloureux, trop de rêves envolés, trop d'illusions perdues. Un moment il se demanda ce qu'était devenue Audrey et espéra qu'elle aussi avait échappé à cet endroit. Jack redoutait qu'elle soit là. Il n'avait pas envie de sentir son regard lavande sur lui tandis qu'il se préparait à vendre une femme à Cutler Beckett pour en sauver une autre.

 

Autour de lui, ses hommes restaient silencieux ou presque, ils chuchotaient de temps à autres, s'interrogeant sur le mutisme de leur capitaine et sur les raisons de leur présence ici. La barque arriva finalement à destination et Jack monta, seul, les degrés qui le séparaient de Tia Dalma. Il s'immobilisa devant la porte, encore incertain, conscient que lorsqu'il l'aurait poussée il serait trop tard.

« Il est déjà trop tard » Souffla une voix en lui.

 

Lizzie ….

Avec soupir résigné, Jack poussa la porte et arbora son masque d'ironie détendue avant de pénétrer dans la minuscule demeure.

« Jack Sparrow ! S'exclama Tia d'un air radieux, manifestement ravie de le voir

- Tia Dalma ! Répondit Jack sur le même ton. Comment vas-tu ma belle ? »

Elle s'approcha de lui, son corps ondulant sensuellement sous les haillons qui lui servaient de robe. Depuis toutes ces années, elle n'avait pas pris une ride et sa beauté sombre et inquiétante le captivait comme la dernière fois. Jack se sentit irrésistiblement attiré par elle et des images des voluptés passées lui revirent en mémoire.

 

Je l'ai prise contre ce mur, pendant qu'Audrey dormait, son mince corps à peine soulevé par sa respiration. J'ai très envie de la prendre à nouveau, sentir son corps plier contre le mien, entendre ses gémissements de plaisir. Encore.

 

Jack soupira discrètement à cette pensée. Seulement ce n'était pas les soupirs de Tia qu'il entendait mais la voix d'Elizabeth, ses gémissements où le plaisir et la souffrance s'étaient mêlés lorsqu’ils avaient fait l'amour pour la première fois sur Molokai. Perturbé, il baissa les yeux, faisant mine de s'intéresser aux colifichets qui jonchaient la table de la sorcière.

« Allons Jack Sparrow, dis-moi ce que tu es venu trouver ici. Murmura-t-elle d'une voix douce mais dans laquelle était perceptible sa volonté inflexible.

- Je suis venu te chercher, Calypso. »

Le sourire de Tia s'élargit.

«  Ainsi donc tu as toujours su qui j’étais. »

 

Jack hocha la tête, pressé à présent d'en finir, impatient de franchir le pas qui ferait de lui un traître mais aussi, paradoxalement, un vrai pirate.

« Et que ferais tu si je refuse de te suivre ? »

Jack releva la tête et s'approcha d'elle, un sourire aimable aux lèvres.

«  Je sais que tu viendras ma belle. »

Tia le regarda dans les yeux une nouvelle fois et sourit.

« Tu auras beau faire Jack Sparrow, tu n'échapperas pas à ton destin.

- Le destin. Oui oui, je le salue de la main quand je le vois passer. Le destin n'existe pas pour les hommes libres.

- Mais la question Jack Sparrow c'est : es-tu vraiment libre ? Ou bien es tu esclave d'un sentiment qui n'est pas pour toi ? »

Jack sourit avec désinvolture et s'accrocha à son bras, il la guida vers la sortie tandis qu'elle se laissait faire avec un sourire. Le cœur battant, Jack l'emmena hors du bayou, rassuré de voir briller le collier dont lui avait parlé Beckett à son cou. Dans quelques heures Lizzie serait libre, enfin.

 

()()

 

Elle n'avait plus de lumière, elle ne voyait plus rien, les paupières gonflées à force des larmes versées, elle se sentait plongée dans des ténèbres si épaisses qu'on en revenait jamais. Elle avait couché avec son père. Elle n’arrivait pas à oublier ce corps flasque et vieilli qui allait et venait sur elle, râlant et soupirant tandis que son corps trop habitué au plaisir réclamait son du. Elle avait joui une fois et restait paralysée devant l'horreur. Ce père en qui elle avait toujours eu confiance, qui l'avait bercée enfant et consolé ses chagrins, ce père qui était celui qu'elle aimait depuis toujours l'avait lui aussi trahie, abusée.

 

Un sanglot déchirant lui échappa et elle replia son bras contre son visage, cherchant désespérément l'oubli. Elle sentait à peine le roulis du navire sous elle, à peine consciente de sa destination, sachant juste qu'au bout Jack l'attendrait. Le bruit de la porte la fit tressaillir et elle se recroquevilla en voyant entrer son époux. Ce dernier lui accorda un sourire désagréable avant de la regarder avec un air de dégoût.

«  Levez-vous Elizabeth. Ce n'est pas parce que vous êtes une catin qui se fait mettre par tous y compris son propre père que vous devez rester ainsi.

- Pourquoi, pourquoi faites-vous ça Cutler ? Pourquoi me faire autant de mal ? » Demanda-t-elle, une fêlure dans la voix.

Beckett la regarda et sourit.

« Vous faire du mal, moi ? Alors que je ne veux que votre bien que je vais vous redonner à celui à qui vous ne cessez de penser ? Bien sur ça sera difficile pour Jack quand il apprendra que l'homme avec qui vous avez pris le plus de plaisir est votre propre père. Néanmoins, peut être que le fait de savoir que vous pensiez à lui le consolera.

- Taisez-vous.

- Quand je pense à ce qu'il abandonne pour vous. Son honneur, ses chers principes, sa dignité, tout ça pour posséder une petite catin. »

Elizabeth détourna le regard, les larmes aux yeux et ne vit pas venir le coup, sec et violent.

« Ne te détourne pas quand je te parle ! Tu es à moi. Tu briseras le cœur de ce pauvre petit pirate amoureux. Puis… Murmura-t-il en caressant doucement son visage là où il venait de la frapper. Tu reviendras vers moi parce que tu m'appartiens. Corps et âme. »

 

Lentement, il se pencha sur elle et l'embrassa avec ardeur, tandis qu'elle restait passive sous ses caresses avant de se laisser glisser avec un gémissement terrifié. Il s'écarta légèrement et laissa cette fois sa main errer sur sa poitrine, qu’il découvrit sans se soucier de la présence de Mercer.

«  La luxure … Pauvre petite Elizabeth. Tu t'es laissée si facilement convaincre. Murmura-t-il à son oreille, ses mains continuant leur ballet sur elle. Tellement de plaisir, sans cesse, ton âme qui sombre dans la volupté du vice… »

Elizabeth soupira et le regarda avec hargne.

« Vous vous trompez, chaque fois, c'est à Jack que je pensais ! »

Les yeux de Beckett se durcirent, étonné secrètement de sa brutale résistance mais il n'en montra rien et ricana avec méchanceté.

«  Tu n'auras qu'à lui dire cela quand tu lui expliqueras comme tu jouissais dans les bras de ton père. »

La lueur de rébellion des yeux d'Elizabeth s’effaça, laissant place à la peine et Beckett sourit avec satisfaction avant de se tourner vers l'homme qui attendait dans l'ombre.

« Je crois qu'elle est prête pour une nouvelle leçon, qu'en pensez-vous Mercer ?

- Je le crois aussi Lord Beckett. »

 

Elizabeth gémit en sentant ses mains glisser sur elle, il pinça habilement son téton avant de descendre sur son intimité. D'un geste brusque il remonta sa robe et la força à se mettre à quatre pattes. Ses mains la caressèrent doucement et Mercer s'approcha tandis qu'il lui susurrait à l'oreille.

« Mets-le dans ta bouche Elizabeth. »

Elle gémit et secoua la tête en guise de refus tandis que ses cuisses s'écartaient d'elles-mêmes. Sans attendre, Mercer prit ses seins à pleines mains et soupira de plaisir.

« Magnifiques à dessiner et si chauds, ronds. » Souffla-t-il ses ongles la griffant légèrement.

Elizabeth poussa un cri en sentant son époux s'enfoncer en elle, la prenant par la voie la plus étroite avec force. Cutler agrippa ses longs cheveux cendrés et tira sa tête en arrière, la faisant gémir de douleur

«  J'ai dit … Mets le dans ta bouche. »

 

Sans hésiter, Mercer s'engouffra dans sa gorge tandis que Cutler la saisissait par les hanches dans un va et vient violent. Elizabeth ne parvenait plus à lutter, son corps répondait instinctivement à leurs caresses brutales. Elle gémit, sa langue joua sur le sexe de Mercer et retrouva les gestes que Beckett lui avait appris. Finalement elle le sentit grossir en elle et poussa un nouveau soupir étranglé lorsque le liquide amer se déversa dans sa bouche, saluant la jouissance de l'homme et sa défaite. Derrière elle, Beckett se retira en râlant et déversa sa semence chaude sur son dos.

 

Les deux hommes ricanèrent avant de s'éloigner d'elle, la laissant tremblante tant de désir inassouvi que de honte. Du bout de la botte, Beckett la poussa sur le sol et lui lança un linge à la propreté douteuse.

« Ressuie-toi. Ordonna-t-il avant de reprendre d'un ton suave. Tu ne veux tout de même pas paraître ainsi devant Jack Sparrow ? »

Elizabeth leva ses yeux sombres chargés de peine et de désespoir et rencontra le regard inflexible de Mercer. Ce dernier sortit son couteau et commença à l'aiguiser en la détaillant du regard. Beckett s'en aperçut et sourit.

« Bientôt Mr Mercer. Vous savez bien que celle-ci est à moi et ce qui m'appartient me revient toujours. Je vous la laisserai lorsque je me serais lassé de ses charmes. »

Mercer sourit méchamment, il laissa son regard malveillant errer sur le corps d'Elizabeth, continuant comme si de rien n'était à aiguiser la lame brillante.

«  Oui bien sûr. » Souffla-t-il avant de suivre Beckett sur le pont, la laissant seule.

 

()()

 

Elizabeth roula sur elle-même, le cœur encore meurtri du traitement qu'elle avait subi. Elle resta longuement sans pouvoir bouger, des souvenirs de sa rencontre avec Cutler puis de leur mariage lui revinrent en mémoire, tous plus douloureux les uns que les autres. Il lui avait apporté la luxure, l’avait transformée en cette femme qu'elle haïssait, cette femme qui se noyait dans le plaisir pour échapper à la peine que ressentait son cœur. Elle s'était tournée vers Beckett pour oublier Jack, pour faire taire ce sentiment qui lui disait son manque de lui. Seulement ça n'avait rien arrangé. A présent elle était une âme damnée, une de ses femmes dont le corps guide ses exigences. Le visage dans les mains, secouée par les sanglots, Elizabeth pleura sur ses illusions de petite fille envolées, sur son rêve de mariage et d'engagement, sur celle qu'elle avait été.

 

()()

 

Jack s'avança dans le sable, Tia Dalma à ses côtés. Ils étaient sur l'îlot qu'il avait choisi pour procéder à l'échange et qui n'était en fait qu'un ban de sable autour duquel l'horizon s'étendait à l'infini, permettant à Jack de prévenir une embuscade. Tia commença à fredonner une vieille chanson dans une langue inconnue avant de s'interrompre.

« Alors ça y est …Tu te décides Jack Sparrow, tu choisis ton camp. »

Jack poussa un soupir las et continua de fixer l’horizon, le menton fièrement dressé, dans l’attente de son ennemi. Tia sourit avant de poser sa main sur son bras et de murmurer d'une voix chaude.

«  Tu n'échapperas pas à ton destin Jack… »

 

Il tressaillit légèrement et se souvint des étranges prophéties qu'elle lui avait fait jadis entre deux ébats avant de reporter son attention sur l'autre bout de l'île. Trois silhouettes indistinctes s'approchaient de lui et il sentit son cœur battre un peu plus vite en reconnaissant celle d'Elizabeth. Beckett lui lança un regard supérieur tandis qu'à ses côtés, Elizabeth toute de rouge vêtue semblait sur le point de défaillir. Jack la dévora des yeux, il chercha à voir son visage qu'elle maintenait baissé et sa fougue qu'il aimait tant.

 

Oh Lizzie, ma Lizzie si belle. Je t'en prie regarde-moi. Je ne te ferais pas de mal Lizzie. Juste m'occuper de toi, te serrer contre moi, te faire l'amour jusqu'à ce que tu oublies jusqu'au souvenir de cet homme.

 

Comme si elle l'avait entendu, Elizabeth leva lentement ses yeux vers lui, et Jack reçut de plein fouet le poids de son regard mort. Les yeux plissés, le cœur battant follement il chercha la petite lueur de défi qui brillait toujours dans son regard mais ne rencontra que deux abysses dont la noirceur ne parvenait pas à masquer la mort. Jack frissonna tandis qu'à ses côtés Tia Dalma ricanait doucement. Sans douceur Beckett poussa Elizabeth devant lui et sortit son arme qu'il braqua sur sa tempe.

« Allons Jack faites la avancer. »

Jack sourit et poussa Tia devant lui, la forçant à avancer tandis que Beckett faisait de même avec Elizabeth.

 

Les deux femmes se croisèrent sans s'adresser un regard, la victoire remportée faisait briller les yeux de Tia Dalma tandis qu'Elizabeth ne parvenait pas à soutenir le regard de Jack. Beckett regarda Jack d'un air sardonique.

« Je vois que tu as finalement appris à marchander les vies Jack.

- Je me suis mis à ton niveau Beckett.

- Tu fais une mauvaise affaire Sparrow. Celle la n'a aucune valeur, une catin encore plus pervertie que l'autre. A moins que ce soit ce qui te plait chez elle.

- Notre accord stipulait un échange Beckett. Pas une conversation mondaine. »

Beckett ricana.

« Parle-lui de son père. »

 

A ces mots, les épaules d'Elizabeth frémirent avant de s'affaisser. Le cœur de Jack se serra, traversé par un affreux doute, et il la regarda approcher de lui, le visage baissé. Beckett reprit tandis que Tia Dalma venait se placer à ses côtés.

« Elle est très docile, obéissante, tu verras Jack. »

Le pirate grimaça et toisa Beckett d'un air ironique avant de ramener Elizabeth contre lui, son cœur battait la chamade, n'osant croire que c'était bien elle qu'il touchait. Beckett le regarda avec mépris avant de détailler d'un œil froid Tia Dalma, un éclat luisant dans son regard en reconnaissant le bijou qu'elle portait au cou.

« Venez Calypso. »

 

Un léger sourire flottant sur ses lèvres, Tia le suivit, sure d'être bientôt libre. Ça ne pouvait être autrement, elle l'avait lu dans les augures, elle irait avec Beckett puis quitterait enfin cette forme humaine qui lui faisait horreur.

 

()()

 

Jack força doucement Elizabeth à relever la tête et chercha une étincelle de vie dans son regard. La jeune femme baissa rapidement les yeux, remplie de honte à l'idée qu'il voit celle qu'elle était devenue. Le bras de Jack retomba, le cœur d'Elizabeth se serra en se sentant privée de son contact et elle lutta contre l'envie de se jeter dans ses bras. Jack s'éclaircit la voix.

« Venez Elizabeth. » Dit-il simplement, refoulant l'envie de la prendre contre lui, de l'embrasser, de la faire sienne à nouveau juste pour s'assurer que rien n'avait changé.

Elle hocha la tête avant de lui demander d'une voix hésitante.

«  Pourquoi Jack ? »

 

Pourquoi ? Oh Lizzie parce que je te veux comme je n'en ai jamais voulu aucune autre. Parce que pendant ces semaines sans toi ont été les plus longues de ma vie, parce que rien que l'idée que cet homme puisse te toucher me rend malade.

 

« Il me semble que nous n'avions pas fini notre discussion. » Répondit-il froidement en lui désignant la chaloupe dans laquelle elle prit place avant de replier ses bras sur elle-même, le regard vide.

Elizabeth était anéantie. Elle ne comprenait pas plus à présent ce que Jack attendait d'elle. Elle se rappelait leur dernière conversation et sa colère envers Jack, sa jalousie et sa souffrance alors qu'elle lui avait annoncé son départ. Ils arrivèrent au Pearl. Gibbs les regarda monter d'un air sombre et observa les gestes peu assurés d'Elizabeth.

« Quelle folie … » Murmura-t-il.

 

Jack décocha un regard noir à son second avant de se tourner vers Elizabeth. Il ne pouvait plus attendre, il avait envie de la voir, envie de la toucher.

Oh Lizzie mais qu'est-ce que tu m'as fait ? J'ai envie de sentir le goût de lèvres, de caresser ton corps … ça fait si longtemps Lizzie.

« Venez dans ma cabine. » Ordonna-t-il d'un ton un peu coupant, déstabilisé par l'intensité de ses propres sentiments.

 

()()

 

Elle le suivit sans un mot et le laissa refermer la porte sur eux. Son regard embrassa le lit qui trônait dans un coin de la pièce. Ainsi donc c'était ça. Il l'avait échangée contre une autre femme pour ça. Sans doute qu'Anamaria l'avait lassé et qu'il aimait l'idée d'avoir une fille de gouverneur sous lui. Elizabeth se mordit les lèvres et refoula la pensée de son père avant de lever son regard triste sur Jack, sentant son cœur s'émouvoir malgré elle en retrouvant ce profil auquel avait passé tant de nuit à rêver.

 

Jack la regarda, il ne savait quoi lui dire, ni même comment regagner sa confiance à nouveau. Il ouvrit la bouche et cherchait quoi dire lorsqu'elle lui sourit tristement et commença à défaire machinalement les lacets compliqués de sa robe. Jack, surpris autant par son geste que par son regard, la saisit par le poignet.

« Que croyez-vous faire Elizabeth ? »

Elle le regarda, les larmes aux yeux devant sa froideur, perdue. Elle ne savait plus ce qu'il attendait d'elle.

« N'est-ce pas ce que vous voulez Jack ? Coucher avec moi … » Annonça-t-elle crûment d'une voix qui tremblait de colère.

 

Oh Lizzie tu ne sais pas à quel point. Je te veux et si je m'écoutais je ferais ce que tu dis, je t'arracherais tes vêtements et je te prendrais ici, sur le champ mais ….

 

« Non. » Se borna-t-il à répondre.

 

SIIIIIIIIIII !

 

Elizabeth, rouge de honte, remonta son vêtement et couvrit maladroitement sa poitrine.

- Alors quoi ? Vous allez m'utiliser comme monnaie d'échange contre Will ? Ou contre autre chose ? »

Jack recula, comme frappé par ses paroles.

« C'est vraiment ce que vous pensez de moi Lizzie ? Je ne croyais pas que vous me haïssiez à ce point. » Dit-il avec une ironie qui masquait difficilement sa peine.

Elle le regarda tristement et lutta contre son chagrin de se voir rejetée par lui.

« Je ne vous hais pas. C'est juste que je ne comprends pas pourquoi vous m'avez échangée contre cette femme, cette pauvre femme. » Murmura-t-elle en songeant à celle qui était dans les mains de Beckett.

Jack soupira.

« Cette femme est de taille à se défendre croyez moi. Il ne pourra pas la torturer comme il l'a fait avec vous. »

Elizabeth se raidit, les larmes aux yeux.

«  Vous savez n'est-ce pas ?

- Quoi donc ?

- Ce que j'ai fait, c'est pour ça que, que vous ne voulez plus de moi, alors qu'allez-vous faire ? »

 

Jack réfléchit quelques instants, il souffrait de la voir aussi triste et ne comprenait pas ce qu'elle attendait de lui ni même de ce dont elle voulait parler.

« Antony mon frère … » Souffla dans sa mémoire la voix d'Audrey.

« Parle-lui de son père » avait dit Beckett.

Non, non pas ça Lizzie non ! Ma pauvre Lizzie. Je, je tuerai ce monstre je te le promets.

Sans mot dire il s'approcha doucement d'elle.

« Vous n'avez pas compris Elizabeth. Je vous désire c'est vrai mais je ne vous veux pas ainsi. Quand à ce que vous avez pu faire, je sais que vous n'êtes pas responsable, je connais Beckett. »

Elle le regarda, pleurant ouvertement cette fois.

«  J'y ai éprouvé du plaisir Jack. Je ... Je l'ai appelé, fait venir à moi, en moi … » Gémit elle entre deux sanglots.

 

Le cœur battant Jack la prit dans ses bras, il la serra aussi fort qu'il le pouvait et caressa ses cheveux blonds, luttant contre son désir d'elle.

«  Chut c'est votre corps qui le voulait mais vous est-ce que vous pensiez à lui ? Est-ce que vous le vouliez lui ? Je ne crois pas. Beckett a juste exploité votre désir ça ne veut pas dire que vous désiriez cet homme. »

Elizabeth gémit dans son cou et savoura le sentiment de sécurité qu'elle retrouvait enfin.

« Jack, je c'est à vous que je pensais … » Murmura-t-elle.

 

Moi ! Elle pensait à moi … oh mon dieu Lizzie !

« Pourquoi êtes-vous partie dans ce cas ? A cause de Will ? »

Elle secoua la tête.

« A cause d'Anamaria. Je ne pouvais plus supporter de te savoir avec elle alors je suis partie. Et Cutler était là il m'attendait et je, je l'ai épousé. » Dit-elle très vite.

Anamaria …. Oh Lizzie comment peux-tu être aussi stupide et croire que je te préfère cette garce !

« Je me moque d'Anamaria, Lizzie. Si, j'ai … Enfin ... C'est que j'ai cru ... Will… j'ai cru. »

Elizabeth se recula légèrement et le regarda l'air effaré, comprenant enfin ce qui s'était passé.

« Tu as cru que je l'aimais. »

 

Jack hocha silencieusement la tête, incapable de répondre, le cœur battant à tout rompre.

« Et Anamaria elle est quoi pour toi ? » Demanda Elizabeth avec hésitation.

Jack prit une grande respiration avant de se décider à lui répondre, conscient que les mots ne pourraient être repris une fois prononcés.

Non imbécile non ! Tu es libre Jacky ! Libre !

« Elle n'est rien. Je… Mon cœur ... Je t'appartiens Lizzie. » Murmura-t-il.


Chapitre 36                                                                                                   Chapitre 38


Écrire commentaire

Commentaires: 0