Chapitre 3 : Weatherby fait des rencontres



Londres

 

Après son entretien avec Elizabeth, Weatherby referma la porte derrière lui et soupira. Il ne pouvait s'empêcher d'être inquiet… A la différence de sa fille il avait un caractère assez timoré et même si l'on ne pouvait l'accuser de lâcheté, il fallait bien reconnaître qu'il était loin d'apprécier d'être en première ligne. Il soupira lourdement et se demanda pour la centième fois ce qui lui valait d'être envoyé à l'autre bout du monde, si loin de la sécurité de l'Angleterre et de la tombe d’Anne. Néanmoins il devait également reconnaître qu'il était honoré d'être celui que le roi avait choisi pour représenter le royaume et ses valeurs dans ce nouveau monde !

 

A presque quarante ans, Weatherby était un homme qui mettait l'honneur au-dessus de toutes les autres vertus et qui avait un sens aigu de sa position mais aussi de la justice. Sa fille, Elizabeth, était la seule chose plus importante que le devoir à ses yeux. Au-delà du fait qu'elle était le seul enfant issu de son union avec Anne, Weatherby admirait sa fille si belle et si courageuse même s'il sentait qu’elle risquait un jour de se mettre dans une situation impossible…. Enfin... Il était temps de commencer à préparer son voyage et notamment de contacter la Compagnie des Indes Orientales ainsi que le roi lui avait ordonné.

 

Le lendemain, obéissant à cet ordre, Weatherby se rendit au comptoir londonien de la Compagnie. Il y fut reçu par un modeste grouillot. Cet homme était d'une obséquiosité onctueuse qui déplut souverainement à Weatherby, ceci d'autant plus que l'apparence de l'homme était assez repoussante. Il soupira, prêt à subir les assauts et les flatteries éhontées de Cutler Beckett. Ce dernier entama un monologue insoutenable sur les prérogatives de la Compagnie qui risquait de durer un bon bout de temps. A bout de patience, Weatherby interrompit brutalement l'homme.

 

« Écoutez mon ami, lui dit-il avec condescendance, je ne suis pas venu ici pour écouter vos doléances mais pour me conformer aux désirs de Sa Majesté. Veuillez donc faire ce pour quoi l'on vous paye et me donner ce que je suis venu chercher.

- A vos ordres Mr le Gouverneur Swann, » répondit respectueusement Cutler en pâlissant sous l'affront qu'il venait de subir.

 

Il fournit alors au gouverneur le pli qui lui était destiné et s'inclina avec lui tout en se jurant qu'un jour il serait en position de pouvoir imposer sa loi à cet homme qui l'avait traité avec tant de mépris…De son côté Weatherby était soulagé de pouvoir enfin quitter ces infâmes bureaux et ce petit homme déplaisant. L'espace d'un instant, il regretta son attitude, car il avait bon cœur, mais l'homme partit alors dans une révérence grotesque qui eut le don de réveiller l'irritation de Weatherby lequel se précipita hors des locaux de la Compagnie.

 

Une fois à l'extérieur, il se rendit sur le port où il devait rencontrer le lieutenant du Dauntless, le bateau à bord duquel ils allaient effectuer la traversée. Il espérait de tout son cœur que celui-ci ne ressemblerait pas à cet insupportable Cutler Beckett ! Il entra d'un pas décidé dans la capitainerie et vit un jeune homme d'un peu près vingt-cinq ans venir à sa rencontre. Celui-ci lui fit tout de suite bonne impression, il était grand, brun sa démarche était assurée et tout son être respirait l'élégance et le bon goût si chers à Weatherby. Cette excellente première impression fut confirmée par le salut respectueux de l'homme.

« Gouverneur Swann, je me présente, Lieutenant James Norrington, à votre service » dit l'homme en claquant des talons.

Weatherby hocha la tête avec approbation, l'homme lui plaisait, sa compagnie serait sûrement bien agréable durant le long voyage qu'ils allaient entreprendre.

 

Deux semaines après cette rencontre, Weatherby, Elisabeth et le lieutenant Norrington prirent la mer…


Chapitre 2                                                                                                         Chapitre 4


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