Version 2 : L'Enfer de l'esclavage


« C'est la vie qui est cruelle, pourquoi la mort devrait-elle être différente ? »  

Davy Jones

 

Lorsqu'il reprit connaissance, tout était sombre autour de lui. Un peu étourdi par sa chute et le choc qu'il avait ressenti lorsque son cœur avait été poignardé, Davy Jones resta quelques minutes sans bouger. Puis, les yeux grands ouverts sur les ténèbres, il tenta de se relever. Sans succès. Comme s'il était cloué au sol. 

 

Intrigué et vaguement angoissé par cette découverte, il observa ce qui l'entourait et finit par reconnaître avec étonnement les flots sombres de l'océan au-dessus desquels perçait avec difficulté le ciel obscurci par la fureur de Calypso.

 

Où suis-je ? se demanda Davy Jones en tentant de tourner la tête pour voir ce qui l'entourait

 

Une fois encore, son corps refusa de lui obéir ce qui redoubla son inquiétude. Avec précautions, il tenta de bouger ses tentacules, puis ses jambes, ses mains… Mais rien ne se produisit. Pire, il ne sentait plus ses membres. Comme si en plus d'être incapable de faire le moindre mouvement la faculté même de sentir son propre corps lui avait été enlevée. Un filet de sueur courra le long de son visage et Jones fut presque soulagé de sentir le sillon qu'il laissait. Il inspira brutalement puis se rassura. Il sentait les vagues lécher ses jambes et le reste de son corps, c'était donc qu'il était encore là. En revanche, son corps refusait toujours de lui obéir... 

 

Troublé, Jones tenta de fermer les yeux persuadé que cela l'aiderait à reprendre ses esprits. Mais rien ne se passa. Au-dessus de lui le ciel mouvant ne s'effaça pas. Jones se força au calme et examina le ciel à travers le prisme étrange de l’océan. Ce spectacle, devenu familier au fil des décennies, l’avait toujours calmé et cette fois ne fit pas exception. Peu àpeu, Jones se détendit et respira plus calmement.  

 

Il songea alors à ce qui s’était passé. Sparrow avait poignardé son cœur. Il était mort. Sauf que, et il était bien placé pour le savoir, les défunts en mer devaient rejoindre le passage vers leur repos ultime. Mais il était incapable de faire un mouvement.

 

Calypso… Songea-t-il. Oui, ça devrait être ça, Calypso avait choisi de l’épargner. Il tenta de sourire à cette idée, mais comme précédemment ses lèvres ne bougèrent pas. Calmé à cette idée, Jones tendit l’oreille et écouta l’océan, cherchant le pas de sa bien-aimée….

 

Il sursauta presque, du moins il l’avait fait s’il en avait été capable, lorsque des voix rauques et étouffées lui parvinrent, scandant de plus en plus fort la même insupportable formule.

«  Partie du navire, partie du navire »

Le Hollandais Volant ? Se demanda Jones. Mais c’était impossible ! Il était tombé dans les flots ! Il ne pouvait donc plus être à bord…

 

Pourtant….

 

A quelques mètres de lui, les voix continuèrent d’enfler, répétant leur malédiction ….

«  Partie du navire, partie du navire. »

Jones tenta une nouvelle fois de tourner la tête dans leur direction mais n’y parvint pas.

 

A cet instant le silence retomba autour de lui et il s’avoua presque soulagé de ne plus les entendre. A la place, des murmures surpris résonnèrent et Jones entendit une voix qui lui rappelait vaguement quelque chose ordonner :

«  A la surface ! »

Jones eut à peine le temps de se demander ce que cela signifiait qu’il se sentit comme aspiré vers le ciel, la pression de l’eau sur son corps lui infligeant une douleur presque irréelle. Fou de douleur, il hurla mais à sa grande terreur aucun son ne s’échappa de sa gorge.

 

Il sentit le choc de plein fouet lorsque son corps creva la surface et ses yeux se remplirent de larmes sous la brûlure de la lumière du jour après l’obscurité mate des abysses.

«  FEU ! » Hurla une voix.

Un navire je suis à bord d‘un navire…. Lui cria son esprit en retour.

 

Sous lui Jones sentit le sol se déplacer, l’entraînant avec lui et un fracas de canon explosa dans sa tête.

 

Puis le silence à nouveau.

 

Et ensuite des cris de joie qui explosèrent à quelques mètres de lui.

 

Il ne comprenait toujours pas.

 

Son corps fut soudain secoué de vibrations et il reconnut des bruits de pas.

 

«  Un seul jour…contre dix années de service. C’est cher payé pour une bonne action » Entendit-il.

Avec un léger choc, Jones reconnut la voix de Bill le bottier. Le Bottier était donc mort lui aussi ?

«  Tout dépend de cette journée. » Répondit une voix triste.

Cette fois Jones reconnut son propriétaire… Turner. Le jeune Turner. Celui qui avait poignardé son cœur à cause de Sparrow.

 

Un grand froid emplit son esprit. Si Turner était là cela voulait dire que…

«  Tu as une dette à payer Davy Jones. » Susurra la brise à son oreille.

Un sanglot, le premier véritable depuis des années s’étrangla dans la gorge de Jones.

 

Calypso.

 

« Tu n’as pas honoré ton devoir envers le Hollandais Volant. » Continua la brise

Jones chercha à parler, à hurler les reproches qui, même des siècles après sa défection, lui brûlaient les lèvres. Tu n’étais pas là ! Hurla-t-il intérieurement.

«  A ton tour te voilà devenu partie du navire… Chair mortelle attachée pour toujours au pont de celui que tu as détourné pour toi-même. Tu as utilisé le Hollandais Volant pour te servir. A présent l’heure est venue de le servir à ton tour » Souffla la voix de Calypso avec des inflexions cruelles.

 

Jones cessa de se débattre. Il avait compris. Comme d’autres avant lui, d’autres dont il avait oublié le nom et qu’il avait lui-même réduits en esclavage il était devenu une partie du Hollandais Volant.

 

Pourquoi ? Hurla-t-il à nouveau mentalement.

 

«  Je te l’ai dit … Tout ceux qui m’ont enfermée doivent maintenant subir ma fureur » Se réjouit Calypso.

 

Cette fois Jones ne tenta pas de répondre. C’était inutile. La brise repartit avec un rire cruel et Jones sentit son corps s’engouffrer dans les flots. Son enfer venait de commencer.


Version 1                                                                                                              Version 3


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Commentaires: 4
  • #1

    Wizzette (vendredi, 02 décembre 2011 11:47)

    Pauvre Jones. Tu es horrible avec lui. Il n'aurait pas pu avoir pire punition.

  • #2

    JessSwann (vendredi, 02 décembre 2011 14:25)

    Lol bah si pourtant ( mdrrr j'anticipe sur ton comm d'après)

  • #3

    Microcosmos (samedi, 05 mai 2012 17:09)

    Il n'aurait pas pu avoir pire punition mais en même temps, il la méritait un peu aussi, non? ^^

    Une autre version qui me plaît bien, même si j'avoue qu'un Davy Jones prêtre m'intéresse davantage. ^^

  • #4

    JessSwann (samedi, 05 mai 2012 18:12)

    Ah ça pour la mériter
    La version prêtre offre plus de possibilités de suite :)