L'homme-mite



Résumé : Durant la saison 5, Jughead, lancé sur la piste de l'homme-mite, reçoit une étrange livraison de Nana Rose... Alors extraterrestre ou autre chose ? C'est qu'il va tenter de comprendre avec l'aide de Tabitha...

 

Genre :  Mystère, Romance, Humour

 

Pairing : Jughead Jones/ Tabitha

 

Rating : T

 

Note : Ecrit dans le cadre des Nuits du FoF 60 minutes pour un thème, ici : Momie

Répond également au défi du Discord Paradisio di Dante : 50 nuances de romance


L'homme-mite

Toute cette histoire avait commencé comme un roman SF de série B, Jughead en avait bien conscience : des lueurs dans les nuits, des phénomènes paranormaux, des disparitions de mineurs (sans doute trop avinés pour réussir à rentrer chez eux, songea-t-il en reprenant un verre de bourbon) … Tous les ingrédients d’une mauvaise histoire étaient réunis. 

 

Mais alors, que penser du corps momifié dans le sirop d’érable Blossom qui leur faisait face ? La bouche soudainement sèche, Jughead se tourna vers Tabitha.

« Tu vois ce que je vois ?

— Si c’est d’une momie dont tu parles, oui je la vois, répondit Tabitha l’air effaré.

— L’homme-mite », murmura Jughead.

Tabitha secoua vigoureusement la tête.

« Non ! Juste un corps qui, qui, s’est déformé sous l’effet du sirop d’érable des Blossom.

— Tu plaisantes, j’espère ? lui renvoya Jug, incrédule. Regarde là, et là, c’est bien des ailes de mite, non ? Comment veux-tu que le sirop soit responsable de ça ? »

Tabitha ouvrit la bouche, la referma, puis :

« Je ne sais pas… Mais, j’ai toujours entendu dire qu’il n’y avait pas que de l’érable dans le sirop des Blossom, qu’ils y ajoutaient une sorte de, d’ingrédient secret pour rendre les gens accros à leur recette. »

 

Jug secoua la tête.

« Jamais entendu parler de ça. Et, contrairement à toi, j’ai passé toute ma vie dans cette ville, s’il existait une rumeur sur les Blossom, je serais au courant.

— Ah oui ? Pourtant tu n’avais jamais entendu parler de l’homme-mite avant quoi… avant-hier ? »

Le jeune homme tiqua, mécontent. Cela lui coutait de l’admettre mais sa compagne marquait un point.

« Admettons. Mais, quand bien même ce serait le cas, quel additif pourrait transformer un corps en… ça ? »

Tabitha avala sa salive, ses yeux glissant sur les ailes momifiées du cadavre.

« Jug, je crois qu’on devrait appeler le sheriff… Mite ou pas mite, pourquoi Madame Blossom a-t-elle mis ce corps dans un tonneau ? Qui est cet homme ? 

— Mr Keller a déjà bien du mal à maintenir l’ordre à Riverdale sans avoir besoin d’enquêter sur le passé douteux de Nana Rose. Non, on va se charger de ça.

— Par « on » tu veux dire toi et moi ? releva Tabitha. Tu veux qu’on mène l’enquête ? »

 

Un sourire canaille se forma sur les lèvres de Jug.

« Pourquoi pas ? On forme une bonne équipe jusqu’à présent et je suis certain que ce mystère t’intrigue autant que moi. »

La jeune métisse posa un regard dégouté sur la momie qui encombrait le plan de travail de son arrière cuisine.

« Je n’irais pas jusque-là… 

— Allez, Tabitha, t’es pas un peu curieuse ? la testa Jug, un sourire tentateur aux lèvres.

— Si c’est le seul moyen de faire disparaitre cette chose de mon restaurant… céda la jeune femme.

— Oui ! triompha Jug. Tu verras, on va bien se marrer.

— A l’occasion, il faudra que tu me définisses ce que tu considères comme de l’amusement, releva Tabitha.

— Suis-moi. »

 

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Tabitha frissonna en suivant Jug à l’intérieur de la morgue.

« Tu viens souvent ici ?  chuchota-t-elle, impressionnée par les lieux.

— Plus autant qu’avant, lui jeta Jughead avant de se tourner vers le grand homme pâle qu’il cherchait. Dr Curdle ! Vous vous souvenez de moi ? Jughead Jones.

— Je vois difficilement comment j’aurais pu vous oublier, assura l’homme avec flegme. Fut un temps où vous étiez un habitué de ces lieux. En revanche, il semblerait que vous avez changé d’équipière. » 

Tabitha se troubla légèrement à cette remarque mais avant qu’elle ait pu s’interroger sur ce qu’elle signifiait. Jug reprit la parole.

« C’est la petite fille de Pop, Tabitha, je bosse dans son restaurant et c’est d’ailleurs la raison de notre visite. 

— Ah oui ? Auriez vous trouvé un cadavre dans la chambre froide ? ironisa le Dr Curdle.

— Non, juste une momie dans un tonneau de sirop d’érable, lui renvoya Jug sur le même ton.

— Si c’est une momie, c’est le Muséum d’Histoire que vous devez contacter, non le Coroner. »

 

Jug sourit en coin.

« Et si je vous disais que cette momie ne ressemble à rien de ce qui est exposé dans les musées ? 

— Développez, Mr Jones…

— Un homme avec des ailes de mite… » tenta Jug.

A ces mots, le Dr Curdle s’anima pour la première fois depuis le dépit de la conversation.

« Vous avez mis la main sur un spécimen d’homme-mite ! »

Tabitha et Jug échangèrent un bref regard.

« C’est ce que Jug croit, commença Tabitha. Pour ma part, je…

— Conduisez-moi à lui », la coupa le Dr Curdle qui avait ramassé ses instruments tandis qu’elle parlait.

 

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« Fascinant… tout simplement fascinant, » s’extasia le Dr Curdle en s’approchant de la momie.

Sans la quitter des yeux, il s’empressa de mettre sa blouse ainsi que des gants stériles sous l’air effaré de Tabitha.

« Attendez là… Vous ne comptez tout de même pas l’autopsier dans mon restaurant ! »

Curdle se contenta d’un bref regard pour toute réponse et se pencha vers la momie, un scalpel étincelant dans la main.

« Déjà, débarrasser le corps des couches de sirop qui le recouvre… »

 

Horrifiée, Tabitha détourna le visage, le teint verdâtre. Jug s’approcha d’elle, prévenant.

« Tu ferais mieux d’aller t’asseoir dans le restaurant, je te préviendrais quand ce sera fini. »

Trop déstabilisée par le cours étrange prit par les événements pour protester, Tabitha obéit.

 

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Elle était assise depuis un petit quart d’heure lorsque Cheryl Blossom, toute de rouge vêtue et entourée par des employés de Thornhill fit son entrée.

« Délicieuse Tabitha, il semblerait que Nana Rose, dans une malencontreuse confusion due à son grand âge, vous ai fait livrer un tonneau de notre réserve originelle de sirop d’érable Blossom. Auriez-vous l’obligeance de m’indiquer, ainsi qu’à mes dévoués employés, où le trouver ? Bien entendu, vous serez dédommagée pour cette perte… Que diriez-vous d’un an de sirop d’érable gratuit en échange de votre coopération ? »

 

Muette de confusion, Tabitha indiqua d’un signe du menton l’arrière cuisine.

« J’étais certaine que vous étiez une femme de gout et d’intellect », se réjouit Cheryl avant de pénétrer dans la pièce.

 

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« Jughead Jones ! Quoi que ton ami s’apprête à faire à l’homme-mite de Nana Rose, je t’ordonne d’y mettre fin immédiatement ! »

Jug sursauta en se voyant ainsi tancé par la rousse incendiaire tandis que ses compagnons s’empressaient autour de la momie à demi débarrassée du sirop. Frustré, Curdle protesta mais Cheryl ne s’en laissa pas conter et impuissant, le légiste vit la momie lui échapper.

 

Cheryl se tourna alors vers Jughead.

« Je sais ce que ton imagination vivace te représente, Jughead mais je puis t’assurer que cette momie n’a rien à voir avec des extraterrestres ou d’autres fadaises…

— Dans ce cas, pourquoi t’être déplacée jusqu’ici afin de la récupérer ? »

Un sourire mystérieux se forma sur les lèvres carmin de Cheryl.

« Inutile de t’expliquer, tu ne comprendrais pas. Sache juste que cette pièce fait partie du patrimoine Blossom et qu’il est important pour moi qu’elle recouvre sa place dans notre fabrique de sirop d’érable… »

 

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Après le départ de Cheryl, le Dr Curdle, la mine défaite, et Jughead rejoignirent Tabitha dans la salle.

« Je suis désolée, Cheryl est entrée et, j’ai été tellement surprise que…

— Ce n’est rien, vous manquez de pratique, après tout vous n’êtes qu’une débutante », soupira le Dr Curdle.

Tabitha fronça les sourcils tandis que Jug se penchait vers le légiste.

« Qu’avez-vous eu le temps de voir ? C’est… Est-ce que cette chose venait d’ailleurs ou pas ? »

 

Tabitha se surprit à se pencher en avant, elle aussi, avide d’entendre le verdict du médecin. Curdle s’esclaffa.

« Ailleurs ? Comme un extraterrestre, vous voulez dire ? Allons, Mr Jones, je vous ai connu plus sagace. Non, cette chose est bel et bien humaine.

— Mais… et les ailes de mite ? l’interrogea Jug, déçu. Et pourquoi vous êtes vous précipité ici si vous n’y croyez pas ?

— Oh, mais je crois à l’existence des hommes-mites et cela depuis toujours. Seulement, je ne leur attribue visiblement pas la même origine que vous…  Des extraterrestres… ridicule… »

 

Un peu vexé, Jughead le regarda avec défi.

« Et d’où viennent-ils selon vous ?

— Ca, c’est aux Blossom qu’il faut le demander, soupira Curdle tout en se levant. N’hésitez pas à me contacter si vous parvenez à mettre la main sur un autre spécimen, vivant ou momifié. »

 

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Une fois le légiste parti, Jug se tourna vers Tabitha, l’air circonspect.

« C’était quoi déjà l’histoire que tu as entendue sur les Blossom ? 

— Rien de plus que ce que je t’ai dit, qu’ils mettaient quelque chose dans leur sirop pour rendre les gens accros…

— Et si une exposition prolongée à cette substance engendrait des modifications sur le corps humain ? réfléchit Jones à voix haute.

— Comme des ailes de mite ? Non mais Jughead, tu t’entends ? » s’agaça-t-elle en se levant.

 

Le jeune homme la rejoignit derrière le comptoir.

« Cela expliquerait leur succès ainsi que leur monopole sur le marché… 

— Peut-être, admit Tabitha du bout des lèvres. Mais ce ne sont pas nos affaires… »

Jughead dans son enthousiasme, la saisit par la taille, leurs bouches à quelques centimètres l’une de l’autre.

« Tu n’es même pas un peu curieuse ? Tu n’as pas envie de savoir si la rumeur est vraie ? Ou d’expliquer ce qui a mis ce pauvre type dans un état pareil ? »

Troublée, Tabitha retint son souffle. Jughead était proche, si proche… Et l’homme mite était le cadet de ses soucis à cet instant.

« Aide moi à mener cette enquête… » murmura Jug, tentateur.

Cela lui rappela les propos du légiste et Tabitha se dégagea de son étreinte.

« C’était ton truc avec Betty, n’est-ce pas ? Elucider des mystères, ce genre de chose ? C’est comme ça que tu as connu Curdle. 

— Oui, admit Jug. Mais ça n’a rien à voir avec toi ou avec moi. 

— Pourtant, de mon point de vue, on dirait que tu te cherches une Betty de substitution, lui jeta Tabitha. Et je n’ai pas l’intention de devenir celle-ci. »

 

Elle ébaucha un mouvement pour s’en aller mais il la rattrapa et l’attira contre son torse.

« Ce n’est pas ce que j’attends de toi. Cette partie de ma vie est derrière moi. Le mystère de l’homme mite m’intéresse, c’est vrai. Et toi aussi tu m’intéresses. Pas comme équipière de remplacement de Betty, mais parce que tu es toi. »

Tabitha leva ses grands yeux sombres vers ceux de Jughead et il se pencha sur ses lèvres. Après un infime instant d’hésitation, il l’embrassa.

« Si tu ne veux pas m’aider à dénouer ce mystère, je ne t’en voudrais pas, murmura Jug contre ses lèvres. La seule raison pour laquelle je te l’ai proposé, c’est parce que je pensais que tu serais curieuse de savoir. »

Tabitha se mordit les lèvres. Il avait raison… Toute cette histoire d’homme mite l’intriguait. Et encore plus depuis que Cheryl avait fait irruption chez Pop. 

« On peut toujours voir si on trouve quelque chose, mais juste un peu… » céda-t-elle.

 

Jug lui sourit et se pencha de nouveau sur ses lèvres, caressant ses cheveux.

« Et pour ça ?

— Tant que tu veux », souffla Tabitha.

 


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