Trois cent cinquante-quatre ans



Résumé : Post-films. Edward et Bella sont mariés depuis plus de trois siècles à présent et... il y a du rififi au paradis !

 

Genre : Humour

 

Pairing : Edward Cullen/Bella Cullen

 

Rating : K+

 

Note : Ecrit dans le cadre des Nuits du FoF 60 minutes pour un thème, ici : Epuiser

Répond également aux défis suivants du discord de l'Enfer de Dante :  

Quatre vingt neuvième baiser : Un baiser avec des lèvres glacées

Situation 161 : Un personnage A demande à un personnage B de le tuer

Âmes-soeurs 36 : Voir à travers les yeux de l'autre

Divorce 76 : Edward Cullen/Bella Swan

Prompt 99 : « Il faut que ça s’arrête ici. »

Prompt d'amour 5 : "Oui, je t'aime comme jamais je n'ai aimé... mais là tu m'emmerdes, d'accord ?" 

Fan dom  de la semaine 21/06/2020 : Twilight


Trois cent cinquante-quatre ans

Trois cent cinquante-quatre ans. Cela faisait très exactement trois cent cinquante-quatre ans qu’Edward était marié avec Bella soit plus des deux tiers de sa vie, humaine et vampirique cumulées. Au début, cela avait été merveilleux (enfin, une fois qu’ils avaient été débarrassés de la menace des Volturi), on pouvait même dire que leurs quatre-vingt premières années de mariage avaient été un rêve éveillé (ou presque). Mais, après cela, tout avait commencé à changer… Les petites manies de Bella, qu’il trouvait au départ si attendrissantes, avaient lentement commencé à l’agacer puis, à mesure que les années s’écoulaient, à franchement l’énerver jusqu’à qu’Edward finisse par se résigner à les supporter, fatigué de se battre avec sa femme.

 

A présent, après trois cent cinquante-quatre ans de vie commune, (et vraiment commune dans le sens où Bella ne supportait pas qu’ils restent éloignés l’un de l’autre plus d’une demi-journée), Edward n’en pouvait plus. Si physiquement, il portait éternellement les dix sept printemps qui l’avaient vu devenir vampire, mentalement, il avait le sentiment d’avoir un millénaire. Au moins. 

« Edward ? » appela Bella d’une voix chantante, la même voix qui lui faisait désormais l’impression d’être le crissement désagréable du verre cassé.

Le vampire envisagea de courir à toutes jambes se cacher mais cela ne changerait rien. Ah, oui, parce qu’il y avait ça aussi… Quoi qu’il fasse, Bella était toujours, toujours, au courant… Tout cela parce qu’elle avait développé cette étrange (et désagréable) capacité de voir à travers les yeux d’Edward au bout de trente ans d’union. La chose était inexplicable et étrange, et au début cela les avait ravis tous les deux… Bella disait que si elle pouvait voir la même chose que lui, c’était parce qu’ils étaient des âmes sœurs. Et, la première fois qu’elle avait émis cette hypothèse, Edward avait trouvé cela mignon et tellement juste. Parce que oui, après tout, ils étaient faits l’un pour l’autre… 

« Ah je savais que je te trouverai ici, j’ai reconnu l’endroit », triompha Bella en se matérialisant devant lui.

 

Edward força un sourire sur ses lèvres tandis qu’elle se penchait pour l’embrasser. Comme toujours, ses lèvres étaient glacées, l’un des inconvénients évidents dans le fait d’être tous les deux des vampires. Mais, si Edward était tout à fait honnête avec lui-même, la vraie raison pour lesquelles les lèvres de Bella lui paraissaient aussi froides c’était parce que son ardeur pour elle avait subi la même chute vertigineuse de température… Comme si finalement, il avait épuisé tout son stock d’amour pour elle.

« J’ai pensé que nous pourrions peut-être… » commença Bella d’un air suggestif. 

Edward se raidit tandis qu’elle passait ses mains sous sa chemise et la jeune femme recula légèrement.

« Qu’est-ce que tu as ? J’ai l’impression qu’il y a quelque chose qui cloche… »

 

Et voilà... bien joué Edward, songea le jeune homme. Maintenant il allait en avoir pour deux bonnes heures de promesse d’amour éternel et de sanglots… ça le fatiguait d’avance ! Des larmes inondèrent les grands yeux de sa femme et elle demanda de cette petite voix timide qu’il trouvait tellement touchante avant :

« Tu m’aimes encore ? »

 

Il avait entendu cette phrase trop de fois qu’il ne pouvait le dire et quelque chose craqua en lui :

« Oui, je t’aime comme jamais je n’ai aimé… mais là tu m’emmerdes, d’accord ? » lâcha-t-il.

Le visage de Bella se décomposa encore plus (du moins si c’était possible) et Edward déglutit à la pensée de ce qui l’attendait… 

« Mais ? Pourquoi ? Que se passe-t-il ? Qu’est-ce que j’ai fait ? Pourquoi tu ne m’aimes plus ? »

Des questions, encore et toujours des questions, auxquelles il devait donner la bonne réponse, celle qui la rassurerait et qui calmerait ses angoisses du moment. Edward n’en pouvait plus, il était épuisé de devoir rabâcher sans cesse les mêmes mots, les mêmes promesses, les mêmes…

« Il faut que ça s’arrête ici, » déclara-t-il pour lui-même.

L’expression de Bella lui fit réaliser qu’il venait parler à voix haute… à moins qu’elle n’ait développé une nouvelle super capacité d’âme sœur (ou de pot de colle, selon le point de vue). 

« Que, quoi ? » bredouilla-t-elle.

 

Le vampire rassembla tout son courage pour continuer, maintenant qu’il avait bien entamé le sujet (même si c’était involontaire de sa part), autant aller jusqu’au bout.

« Je n’en peux plus, Bella, je t’aime mais je ne te supporte plus, lâcha-t-il. J’ai besoin d’air, besoin de ne pas t’avoir sans arrêt sur le dos… Je veux être seul.

— Mais… sanglota la jeune femme.

— Je suis navré, je sais que ça te fait de la peine mais j’ai besoin de faire une pause dans notre relation. »

D’un air mélodramatique, Bella posa la main d’Edward sur sa poitrine où nul cœur ne battait plus.

« Alors, autant que tu me tues tout de suite, parce que je te préviens, je ne supporterais pas que tu t’éloignes de moi. C’est ça que tu veux, Edward ? Que je meure ? Dans ce cas, vas-y… tue moi ! »

Edward la regarda stupidement tandis qu’elle s’échauffait et commençait à crier.

« Allez, tue-moi ! Puisque que je te le demande ! »

 

Le vampire songea un instant que le fait de la démembrer lui apporterait certainement plus de plaisir qu’elle ne lui en avait donné durant les deux derniers siècles de leur mariage avant de se reprendre. Il ne voulait pas réellement de mal à Bella, il ne la supportait simplement plus… Ses crises incessantes, ses manifestations d’affection, sa manie de s’immiscer dans sa vision afin de deviner où il se trouvait (comme si c’était un jeu !) tout en elle l’épuisait.

« Je ne souhaite pas que tu meures, lâcha-t-il. Je veux juste divorcer. 

— Quoi ? Mais Edward, tu, tu , ne peux pas… Nous… 

— Nous divorçons, Bella, » lui assena-t-il d’un ton qui ne souffrait pas de contradiction.

Tandis que Bella sanglotait de plus belle, le vampire s’éloigna d’un pas trainant.  Certes, il n’en avait pas encore tout à fait fini avec Bella et ses crises mais une part de lui se sentait libérée à présent qu’il avait enfin mis fin à ce mariage ! 

 


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