Chapitre 12 : Différentes versions


POV Capitaine Jack Sparrow 

 

 

Dès que je suis entré dans ma cabine j'ai su que mon plan avait marché. Elle l'a vu. J'en étais certain, j'étais sûr qu'elle ne pourrait pas résister à la curiosité. Elle a lu le livre que j'avais laissé pour elle et les annotations que j'ai disséminées ça et là. La rougeur de son visage est un aveu, ses mains tremblent et elle pose un regard troublé sur moi. « Ma L». Bien entendu, elle l'a pris pour elle. Et elle a raison, j'ai bien l'intention de lui faire toutes ces choses et plus encore avant de la livrer à son prochain maître. Tant qu'à être damnée à cause de son plaisir autant que celui ci soit complet.

 

Je dois avouer que je ne pensais pas si bien réussir avec la donzelle. Oh évidemment je n'ai jamais douté qu'elle tombe dans mes bras (je suis irrésistible !) en revanche l'ardeur qu'elle met à le faire est tout aussi surprenante qu'excitante. Cette délicieuse Madame Turner aurait fait une catin parfaite si elle était née dans une autre famille ou peut-être pas après tout. Peut-être est-ce justement cette "éducation" parfaite et raffinée que le Gouverneur a tenté de lui donner qui a fait d'elle une femme aussi... chaude.

 

J'espère qu'elle a vu la gravure que je lui destinais particulièrement. Depuis que je la connais, j'ai ce désir de la voir agenouillée et prête à me satisfaire qui me tord les reins. Rabattre son insupportable caquet en lui emplissant la bouche de ma vigueur.

« Vous êtes méprisable » a t'elle dit lorsque nous nous sommes rencontrés... Et bien je vais faire en sorte qu'elle ravale ses paroles et autre chose aussi.

 

Nos yeux se rencontrent comme par inadvertance. Ce que je lis dans les siens m'excite plus qu'aucune catin n'arrive à le faire. Confusion, désir et un dégoût matinée par la curiosité. La gravure la dégoûte et l'attire.

 

Will continue à parler, un vrai moulin à parole ce type, et ne semble pas se rendre compte que ni elle ni moi ne lui répondent. A croire qu'il a décidé de me faciliter la tâche...

« Désirez-vous quelque chose Elizabeth ? Quelque chose à boire peut être ? » Ne puis je m'empêcher de lui demander.

Des yeux je suis la boule qui remonte dans sa gorge tandis qu'elle comprend sans nul doute la vraie nature de ma proposition.

« Non, je, ça va Jack. Merci.

- Tu es certaine que ça va ? Lui demande Will avec son air inquiet habituel à chaque fois que sa donzelle semble aller mal.

- Oui, j'en suis certaine. » Rétorque Elizabeth avant de se lever.

 

Non ça ne va pas... Elle est troublée, frustrée peut être aussi. Je doute que mes doigts aient suffit à calmer les ardeurs que j'ai éveillées. Elle brûle de faire l'amour mais elle sait que son eunuque ne la satisfera pas. Comment le pourrait-il?

 

Sans faire attention à elle, je remplis à nouveau le verre de Will, je n'ai pas l'intention qu'il soit capable de faire quoique ce soit cette nuit.

« Vous êtes certaine de ne rien vouloir boire Elizabeth ? J'ai sûrement en réserve de quoi combler vos attentes. »

Oh cette rougeur, ce regard fuyant… Si l'eunuque n'était pas assis en face de moi, j'aurais vite fait de dissiper son malaise.

«  Je … n'en doute pas Jack. Mais en vérité je me sens un peu fatiguée. »

Prétexte évidemment.

 

L'eunuque se lève.

«  Oh excuse-moi, je croyais…

- Non. Reste, ne t'occupe pas de moi. Je vais dormir tout de suite. » S'empresse de répondre Elizabeth.

Ainsi elle ne veut pas de lui. Intéressant… Elle qui d'habitude recherche toutes les occasions pour être seule avec lui, rejette maintenant sa compagnie. Je joue encore un peu avec elle… C'est tellement. Bon.

«  Voulez-vous un livre Elizabeth ? J'en ai quelques-uns ici. Choisissez en donc un à votre goût et je me ferais un plaisir de vous le laisser pour la soirée. »

Nouvelle rougeur. Oh… Je vois le genre de livre qui plairait à la dame.

« Non. Merci Jack. Je… Ça ira. Je vais dormir tout de suite. »

La main de Will se pose sur la sienne. Il la retient. Non ! J'espère qu'il ne va pas changer d'avis et la suivre…

« Je t'accompagne. »

 

Sourire crispé du coté de Lizzie.

«  Non. Reste avec Jack… Tu me raconteras. » S’empresse-t-elle de dire en se penchant vers lui pour un léger baiser.

Contre toute attente, l'autre approfondit leur étreinte et d'où je suis je peux presque voir les mouvements de leurs langues entrelacées. Blahhhhhhh.

« Je ne suis pas devenu invisible. » Ne puis je m'empêcher de dire.

C'est vrai ! Vraiment ce manque de pudeur me … Bref ça me déplait.

 

J'ai la satisfaction de voir l'eunuque sursauter et briser leur baiser. Quel imbécile ! A sa place j'aurais renversé cette fille sur le sol et je l'aurais prise comme elle le mérite.

«  Bonne nuit Jack… Murmure Elizabeth sans me regarder.

- Faites de beaux rêves trésor. »

Et je sais déjà de quoi elle va rêver. Si elle arrive à dormir.

 

()()

 

Me voilà seul avec l'eunuque. Si il n'y avait pas mon marché avec Jones, je lui aurais déjà mis une balle entre les deux yeux depuis longtemps. Seigneur que ce garçon est donc assommant !

 

Le voilà parti dans ses rêves de famille, de bébés et de toutes ces choses écœurantes qui entravent définitivement la liberté d'un homme. Finalement, à côté de ce qu'il se félicite de s'imposer, ce que je lui réserve est presque un paradis. Cent ans à naviguer. Qu'est-ce qu'un homme peut désirer de plus ? Oui, certes la situation a ses inconvénients… Il n'y a pas de femmes à bord du Hollandais Volant, du moins pour l'instant. Mais une fois que j'aurais brisé le cœur de sa chère Elizabeth, lui et tous les autres membres de l'équipage auront de quoi satisfaire leurs besoins. Même si pour celui-là, je doute que ça lui manque tant que ça finalement. Et puis il va retrouver son père aussi. Après m'avoir bassiné autant de temps avec ses inquiétudes au sujet de ce dernier ce n'est que justice que je les réunisse enfin. En fait, Will aura la famille dont il a toujours rêvé: ce bon vieux Bottier et sa donzelle. Le reste ce n'est qu'une broutille…

 

J'hoche la tête de temps à autres pendant qu'il continue à m'expliquer ce qu'il projette. Ses yeux brillent et s'il n'était pas aussi stupide j'aurais presque pitié de lui. Mais puisque Jones est bien décidé à compter un nouvel esclave dans ses rangs, je préfère que ce soit Will plutôt que moi. La liberté ne lui manquera pas puisqu'il s'est emprisonné tout seul.

« Dis-moi Jack, où allons maintenant ? Je veux dire, nous avons la clef, il ne reste plus que le coffre.

- Quel sens de l'observation. » Ne puis je m'empêcher de remarquer.

 

Ce qu'il m'énerve…

 

Un sourire hésitant sur les lèvres, Will reprend.

«  C'est que ... Je suis assez pressé de rentrer. »

Oui je sais, pour remplir le ventre d'Elizabeth de gamins aussi tièdes et mous que lui… Je m'empresse de répondre avant que Will ne se lance dans un nouveau descriptif de sa « famille idéale ».

« Pour trouver le coffre, il nous faut nous rendre auprès d'une amie à moi. »

 

Si je n'étais pas forcé de garder mon sérieux pour qu'il croit en mon histoire, j'éclaterais de rire en voyant l'air anéanti de l'eunuque. En vérité, je sais très bien où est le coffre, enfin du moins je pourrais le savoir si c'était la chose que je désirais le plus au monde. Ma raison de me rendre chez Tia est toute autre : je veux être certain que le marché que j'ai passé avec Jones est valable et qu'il annulera notre accord précédent. De plus nous rendre dans le bayou prendra quelques jours supplémentaires que je compte bien mettre à profit pour faire tomber la donzelle dans mes bras, enfin plus exactement que son cœur tombe dans mes mains.

« Et cette amie… Elle habite loin d'ici ?

- Quelques jours de navigation tout au plus.

- Jack… Est-ce vraiment nécessaire ? »

Pressé Turner, trop pressé.

 

Je lève l'index et je prends la parole d'un air sentencieux.

« William. Tu n'es pas dans la piraterie depuis assez longtemps aussi vais-je

- Je ne suis pas dans la piraterie ! Je ne compte pas devenir un hors la loi ! » S'exclame t'il.

Oh ce qu'il m'énerve !! Quand on a rien d'intéressant à dire, on se tait. Ce qui dans le cas de Will signifie qu'il ferait mieux d'être muet comme Cotton. Quoique… Il a une belle voix, je suis certain qu'il ferait un admirable soprano. Les eunuques sont de bons chanteurs en règle générale et pour ce que ce qu'il a entre les jambes lui est utile, il aurait mieux valu qu'on lui coupe. Ce qui… Je m'égare…

 

« Je disais donc. Que tu n'es pas un pirate et que tu ignores donc que le succès d'une entreprise repose avant tout sur la manière dont elle a été préparée. »

Will lève les yeux au ciel.

« Et donc, cette… cette amie… Va nous aider à la préparer.

- Exactement ! »

Voilà quand il veut.

« Et qui est-elle exactement ? »

Intéressé mon gars ? Tu ferais mieux de te concentrer sur la femelle que tu n'arrives pas à combler.

« Tia et moi sommes amis depuis longtemps. Nous sommes, avons été… étions… Très proches. »

 

A mesure que je lui parle de Tia, un léger doute m'envahit. Ça fait un bout de temps que je n'ai pas vu Tia. En fait je l'évite. Notre dernière entrevue, quoique définitivement très agréable, a bien failli me coûter la vie et un autre de mes attributs aussi.

« Donc … Tu veux que nous allions chez une de tes anciennes… conquêtes pour qu'elle nous aide. » Résume Will avant de rire.

Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle !!!

«  Excuse-moi Jack mais… Je ne crois pas que tu laisses un très bon souvenir aux femmes si je me rappelle bien. »

Ah oui ? Demande à la tienne imbécile !

-« Tia est différente.

- Si tu le dis… » Soupire Will en se levant.

 

Non !! Pas déjà!! C'est pas que la compagnie soit agréable mais je compte bien me débarrasser de lui pour la nuit. La petite séance à la proue a peut-être assouvi les ardeurs d'Elizabeth mais les miennes sont loin d'être satisfaites et je n'ai pas l'intention de me contenter de ma main droite cette nuit.

« Où vas-tu ?

- Rejoindre Elizabeth. Elle m'attend. »

Je ne bouge pas et je prends l'air soucieux.

«  Ah oui Elizabeth. Dis-moi elle n'a pas l'air en forme. »

L'eunuque s'arrête immédiatement. J'en étais certain. Il suffit de le lancer sur son sujet favori pour qu'il devienne intarissable.

« Que veux-tu dire ? »

 

Il se rassoit et j'en profite pour remplir son verre. Vois-tu Will, ce n'est pas dans mes projets que tu sortes de ma cabine ce soir. Mais rassure toi je ne compte pas en profiter pour abuser de toi. Je préfère de loin réchauffer le lit de Lizzie, aussi plaisant qu'il me soit de t'imaginer à quatre pattes en train de découvrir ce qu'est vraiment un homme. D'ailleurs à ce sujet…

«  Et bien elle est un peu pâle. Tout va bien entre vous ?

- Elizabeth est pâle parce que comme moi, elle en a assez de ce voyage interminable !

- Tu n'as pas répondu à ma question. »

Will me regarde sans comprendre et je lui désigne son verre pour l'inciter à le boire.

« Je ne vois pas de quoi tu parles… Est-ce que … Est-ce qu'Elizabeth t'a dit quelque chose ? »

 

Il est perdu, troublé. Je ne réponds pas tout de suite ce qui l'encourage à vider son verre.

« Non, bien sûr que non. Mais … »

Je penche vers lui… Mon oreille frôle la sienne.

« Est-ce qu'elle jouit assez ? »

Will me regarde d'un air scandalisé et recule brutalement. Je le ressers.

« Elizabeth… n'est pas … ce genre de femme. Balbutie cet imbécile.

- Donc elle ne jouit pas. »

 

La rougeur envahit le visage de Will et je lis dans son regard qu'il ne comprend pas à quoi je fais allusion. C'est vraiment impensable que personne n'ait jamais pris l'éducation de ce gamin en main ! Je nous ressers et je vide mon verre d'un trait, espérant qu'il m'imite.

« Elizabeth est ma femme. Et elle n'a pas ce genre de… de désir. »

- Pourquoi parce qu'elle est trop « pure » ? » Ne puis je m'empêcher d'ironiser.

Will vide son verre. Bien, très bien…

« Oui, non… Elle, elle est mariée, nous sommes mariés... Et je ne tiens pas à parler de ça avec toi.

- Le mariage… Blahhhh. A t'entendre c'est vraiment une chose horrible. Pas étonnant qu'elle ne soit toujours pas grosse. »

La ficelle est énorme mais il est suffisamment stupide pour marcher.

 

En effet Will s'immobilise.

« Que … qu'est-ce que tu veux dire ? »

Un geste vague de la main.

« Oh non, tu ne veux pas parler de ça avec moi…

- Jack… si, si tu sais quelque chose… je .. S'il te plait, Elizabeth et moi nous voulons tellement cet enfant. »

Elizabeth ? J'en doute. Mais ce n'est pas le moment de te le dire mon gars.

« Et bien… Pour avoir de nombreux bâtards ça et là… Je peux te dire que les choses marchent mieux quand la future maman prend du plaisir. »

Will baisse les yeux, songeur et j'en profite pour le resservir. On réfléchit mieux avec un verre de rhum. Il boit mais rien ne vient. Soit aidons-le un peu…

« Et bien, tu la caresses au moins ? »

 

Will rougit comme une vierge effarouchée, à moins que ce ne soit du au rhum… Les deux sûrement.

« Oui… Bien sûr… Répond-il, mal à l'aise.

- Et tu l'embrasses ?

- C'est ma femme !

- Oui. Mais est-ce que tu l'embrasses… partout ?

- Oui… »

Quel imbécile…. Il me faut être plus précis.

« Entre les cuisses ? Les filles adorent ça. Et leur goût… Mmmm... Délicieux. Presque aussi bon que le rhum ! »

Oh oui, à commencer par Lizzie d'ailleurs. J'ai hâte d'y goûter à nouveau.

 

Rien qu'à cette idée je sens mon sexe pointer et je me force au calme. Ce n'est pas encore le moment. Bientôt. Apparemment, Will ne semble pas partager l'opinion de ma queue…

« Mais c'est … dégoûtant ! On ne … ne … s'embrasse pas là ! »

Oh si mon gars. Et je peux te dire que ta femme adore sentir une langue habile la lécher, la prendre… Bugger. Ne pas y penser, ne pas y penser, ne pas y penser…

« Bien sur que si. Crois en le bon vieux Jack, Willy…

- Quand je vois la manière dont te traitent les femmes j'en doute. »

Encore ! Mais c'est quoi son problème à cet imbécile ?

«  Mais moi je comble les femelles.

- Elizabeth n'est pas une femelle !!! C'est MA femme.

- Foutaises, c'est une fille comme les autres. Si tu ne la combles pas, tu la perdras. »

Pour une fois que je dis la vérité ! Même s'il est trop tard pour ça. Il l'a déjà perdue…

 

Will boit encore.

« Je doute ... Je … Que ça... Elle m'aime… »

Son élocution est moins claire. Parfait.

«  Et toi tu l'aimes aussi non ?

- Évidemment ! »

Il semble presque outré que je lui pose la question.

«  Alors fait lui plaisir. »

 

Will ne me répond pas et ses yeux cherchent désespérément quelque chose à quoi se raccrocher dans la pièce.

« Comment as-tu cassé ton lit ? » Finit-il par me demander.

Je manque de cracher mon rhum… Pourquoi faut-il qu'il parle justement de ça ?

« Oh… Et bien certaines femmes sont des tigresses mon gars. Et je dois dire que…

- N'en dis pas plus. » Me coupe Will, encore plus gêné.

Je n'en avais pas l'intention. Du moins pas pour l'instant…

 

Contre toute attente, il se lève à nouveau et se retient à sa chaise.

« Ça tangue rudement ce soir.

- Tu ferais mieux de t'allonger… » Lui dis-je gentiment en le prenant par le bras.

Et vite. J'ai le pistolet qui me démange.

« Non. Je vais… Rejoindre Eli… Eli… »

Cette fois je prends l'air sévère.

« Dans cet état ? Tu crois que la donzelle va apprécier de te voir rentrer ivre mort ?

- Suis pas… » Commence Will en se retenant de plus belle.

 

Oh si mon gars. J'y ai veillé.

 

Je le prends par la taille et je le pousse vers mon lit.

« Jack. Fais quoi ?

- Je te couche. Tu vas rester là le temps de dessaouler. Après tu rejoindras ta femme.

- Non… Eli… S'inqu

- Si elle se réveille je lui dirais que je t'ai donné des cartes à étudier. Tu ne veux pas qu'elle te voit dans cet état n'est-ce pas ? Lui dis-je en l'allongeant.

- Non…

- Alors repose-toi. De toute manière j'ai des choses à faire. »

 

Rejoindre ta femme.

 

« Merci… T'es… un vrai… » Commence Will avant de fermer les yeux.

Il s'est endormi encore plus vite que je n'aurais pu l'espérer.

Je l'installe confortablement et je le recouvre même. Hors de question qu'il se réveille parce qu'il a trop froid

« Dors bien mon gars. »

Aucune réponse ne vient hormis ses ronflements d'ivrogne, c'est sans doute la première fois pour lui (que penser d'autre d'un homme qui n'a que du sherry à offrir à ses invités ?) Je m'éclipse sans attendre.

 

()()

 

Je glisse comme une ombre au milieu de mon équipage endormi. C'est facile. Je connais chacune des planches de mon navire, chacun des grincements qu'il produit. Je parviens facilement jusqu'à l'alcôve qu'Elizabeth a insisté pour que je leur aménage et je me félicite de son idée. Même si elle ne pensait pas qu'elle me, nous servirait. J'avance lentement, me laissant le plaisir de l'imaginer, étendue, endormie paisiblement… Rien que le fait de m'imaginer la réveiller m'excite. Ses yeux remplis de sommeil dans lesquels le plaisir brillera bientôt. Oui….

 

Sans bruit je m'approche. Ma main s'apprête à soulever la voile épaisse qui la sépare de mon désir lorsqu'un bruit étouffé m'arrête net. Les sens aux aguets, je tends l'oreille. Une respiration lourde. Un léger bruit de frôlement. Oh bugger est-ce…. Est-ce bien … Cette fois le désir irradie mes reins. Je n'en peux plus. Je soulève légèrement un coin de la voile… Et mon cœur s'affole.

 

Elizabeth ne dort pas. Bien au contraire. Je la dévore du regard tandis qu'elle respire rapidement. Ses yeux sont fermés mais elle ne dort pas. Sous la couverture je suis les mouvements légers de sa main pendant qu'elle se caresse. Oh non ne pas entrer maintenant… Ne pas la déranger. J'observe son visage tendu tandis que les mouvements sous la couverture se font plus rapides. Sa respiration accélère, se fait plus lourde et je la vois se mordre les lèvres pour étouffer un gémissement. Oh Lizzie tu m'avais caché ça. A quoi penses-tu ? A ce que tu as vu dans le livre ? Oui… je suis sûr que c'est à ça.

 

Elle tourne la tête à présent, elle l'enfonce dans le sac qui lui sert d'oreiller. Oh non ma belle… Le plaisir solitaire te convient peut être mais ça n'est pas mon cas. Encore moins après avoir vu ça. Prenant garde à ne pas faire de bruit, je pénètre l'alcôve. Elle ne m'entend pas.

« Puis je me joindre à toi ? »

Je murmure mais elle sursaute brutalement, arrachée à son plaisir. Son visage se marbre de rouge mais son regard est encore alangui.

 

«  J… Jack mais que faites-vous ici… Et où est Will ? Demande-t-elle avec un temps de retard.

- Will dort profondément. Quand à moi j'avais envie de toi. »

Tout en répondant, je m'approche d'elle.

« Vous êtes fou ! Sortez, n'importe qui pourrait vous surprendre ! »

Oh c'est donc ça qui la tourmente. D'être prise sur le fait. Je ne peux m'empêcher de soulever sa couverture, je dévoile sa chemise remontée jusqu'à la taille tandis qu'elle rougit de plus belle.

« Tout le monde dort. Il nous suffit d'être discrets. »

Je prends sa main et je lèche ses doigts humides un par un. Délicieuse et plus que prête si j'en crois la saveur qui envahit ma bouche.

« Jack… Non. Je ne veux pas… »

Ses protestations sont déjà plus faibles, sa voix est mourante, son corps s'arque légèrement dans ma direction. Oh oui elle est prête…

« A quoi pensais-tu ? Dis-moi Lizzie qu'est-ce que tu imaginais… »

 

Ma voix est plus rauque que je ne l'aurais cru… Dans mon pantalon mon sexe me brûle. J'ai envie d'elle.

«  Pas à vous ! S’exclame-t-elle.

- Menteuse. Moi j'ai passé la soirée à penser à toi. A ce que j'allais te faire… Ma Lizzie. »

Je glisse ma main le long de sa cuisse. Mes doigts rencontrent brièvement l'objet de tous mes désirs et se couvrent d'humidité… Oui…

« Will risque de venir d'une minute à l'autre. » Objecte-t-elle encore.

 

Sa bouche dit non… Ses yeux, son corps, sa peau, son antre disent oui. Je me penche sur elle et je la bâillonne d'un baiser. J'en ai assez de l'entendre argumenter alors que nous savons tous les deux qu'elle ne luttera pas longtemps. Sous mes lèvres, les siennes s'ouvrent et ses bras m'attirent à elle. Que d'ardeur pour une femme qui prétend ne pas me désirer ! Sans attendre je me débarrasse de mon fut et je fais jaillir mon sexe qui n'en pouvait plus d'être ainsi retenu. Pas de caresses ni de préparatifs cette fois. La dame s'en est elle-même chargée. Mon pantalon retombe sur mes bottes et je la tire vers le bord du lit, sans m'occuper du gémissement qu'elle pousse sous ma bouche. Mes mains écartent ses cuisses et je m'enfonce en elle. Oui… Chaude, humide…. Étroite…

 

Je la prends avec force. Oh oui !!!

 

« Jack… »

Sa voix est gémissante, son regard alangui… Ses lèvres sont humides de désir. Tentatrices.

« Chut. »

Je lui ordonne et elle se cambre brutalement sous mes coups de boutoirs. Bugger c'est qu'elle aime vraiment ça ! Non pas que j'en doutais mais…

«  Plus fort… » Soupire-t-elle.

Je… mes mains serrent, empoignent, palpent sa chair chaude et avide de caresses. J'ai envie de la prendre partout, de la mordre, de la molester, de lui faire mal, de la faire jouir de…

« OUI !! »

Son cri de jouissance me ramène au présent et je colle ma bouche sur la sienne pour ne pas qu'on l'entende. L'instant d'après je décharge à mon tour.

 

Elle est …. C'est ….

 

Sa main caresse doucement mon visage et je me force à la regarder. Je n'ai pas de mal à lui sourire. Elle me donne tellement de plaisir, plus que je ne pourrais lui dire.

«  Qu'est-ce qui m'arrive. » Murmure-t-elle.

Et je sais que sa question ne m'est pas adressée. Au lieu d'y répondre, je caresse sa cuisse.

« Tu es délicieuse… Tu n'imagines pas tout ce que je te ferais si nous étions vraiment seuls. »

Pour une fois je ne mens pas.

 

Elle frissonne et me regarde avec ce petit air alangui que je commence à lui connaître et qui m'excite plus que je ne saurais le dire.

« Ce qu'il y a dans, dans le livre ? »

Son chuchotement est presque timide et elle baisse rapidement les yeux.

«  Et plus encore. Après demain nous ferons une escale. Je louerais une chambre au nom du capitaine Smith à l'auberge de « L'épée croisée ». Rejoins-moi là bas.

- Jack… je, non, je ne peux pas…

- Bien sur que si trésor. Et tu le feras. »

Ma main glisse sur sa peau une dernière fois et je me force à m'écarter d'elle. Sans rien ajouter de plus je m'écarte et je remonte mon fut avant de sortir. Derrière moi, j'entends sa respiration lourde. Elle viendra.

 

()()

 

Le voyage continue. Will a passé la journée à se plaindre qu'il a mal au crâne. Elizabeth nous évite tous les deux même si je sens son regard peser sur moi. Je ne l'approche pas. Je n'ai plus besoin de la séduire pour qu'elle se jette dans mes bras, son corps l'y poussera. De mon côté j'organise la suite de notre voyage. Il me reste deux mois pour réussir. Ce sera amplement suffisant.

 

Nous jetons l'ancre ainsi que je l'avais promis à ma jolie friandise et je la regarde longuement.

«  Je vais à terre. William tu restes ici et tu aides Gibbs à faire les réserves.

- Mais Elizabeth et moi, nous…

- Pas de mais ! Madame Turner est libre de se rendre à terre. Si elle le désire. »

 

Nos regards se nouent et elle baisse le sien, déjà coupable.

«  Je … oui, il me faudrait certaines choses…Commence-t-elle d'une voix faible en rougissant.

- Tu peux demander à l'un des hommes de te le ramener. » Suggère Will.

J'interviens.

«  Bien je vous laisse à vos considérations domestiques. »

 

Je pars sans me retourner et je ne peux m'empêcher de sourire en entendant Elizabeth bafouiller que non, elle doit y aller elle-même car ce sont des choses de femme qu'il lui manque. Je ne l'avais jamais vu autrement.

 

()()

 

La chambre est propre, agréable. Pas le genre d'endroit pour lequel j'ai l'habitude de payer mais si ma liberté est à ce prix je suis prêt à en faire le sacrifice.

 

Un coup léger. J'ouvre la porte. Derrière, Lizzie évidement. Elle arbore ce petit air coupable que je lui connais bien et je me résigne à subir une nouvelle fois la liste assommante de ses réticences.

« Jack… je ne suis pas venue pour ce que vous pensez. »

Je m'écarte et je lui fais signe d'entrer.

« Tu ne crois pas que tu pourrais me tutoyer lorsque nous sommes seuls ? »

Elle rougit.

« Je ne préfère pas. Jack il faut que ça cesse.

- Pourquoi ? Tu n'aimes pas ça ? »

 

Elle rougit de plus belle. Ce qu'elle peut être jolie comme ça… J'adore la façon qu'elle a de se mordre la lèvre lorsqu'elle est dans une situation difficile.

« Ce n'est pas la question Jack.

- Bien sûr que si mon ange.

- Non ça ne l'est pas !! Je suis une femme mariée … et je … j'aime mon époux.

- Aucune loi ne l'interdit. Mais si tu aimes tellement ton cher William… Que fais-tu ici ?

- Je suis venue pour parler. Jack… il faut, il faut que vous me laissiez tranquille.

- Pourquoi ? Parce que tu es incapable de résister à la tentation ? Parce que tu me désires autant que je te désire ? »

J'en ai assez de parlementer. Je plaque sa main sur mon entrejambe.

«  J'ai un cadeau pour toi Lizzie. »

Elle retire sa main. Pas bon.

«  Je ne peux pas. Jack, je ne peux pas… Will, il, il m'aime. Il a confiance en moi.

- Et moi je te veux. »

 

La réponse m'est venue spontanément. Son regard s'assombrit et je sais que j'ai marqué un point. Bien sûr… Le point faible de toutes les femmes, surtout de celle-là. Être désirée… être admirée… soumise à un désir plus fort qu'elle.

« Même si je voulais me donner à vous… C'est impossible. Je … j'ai mes… choses. »

Elle rougit et baisse les yeux sur son entrejambe.

 

Oh. Ça ….

 

Chez certaines femmes, cela décuple le désir… Est-elle de celles-ci ?

« Il y a d'autres moyens… »

Je m'approche d'elle et je caresse ses seins à travers l'étoffe de sa chemise. Elle rougit tandis que je sens leurs pointes se dresser.

«  Non… je … mettre ça … dans la bouche c'est … C'est dégoûtant… »

Petite hypocrite égoïste. Lorsque ma langue te prend tu ne trouves pas ça si répugnant… J'appuie ma caresse. J'ai une autre idée…

«  Comme je le disais, il y a d'autres moyens… D'autres endroits aussi chauds et aussi étroits que celui d'où s'écoule ton sang. »

 

Un peu abrupt peut être….

 

Elle rougit encore plus. Oh bugger elle ne sait pas !! Elle ne soupçonne pas, elle … Mais ce Turner qu'elle a épousé est-il seulement un homme ????

«  Il n'y a qu'une seule question qui compte Lizzie. Ce dont tu as envie et ce dont tu n'as pas envie. »

Ma main glisse sous sa chemise et je caresse sa peau nue. Son cœur bat à tout rompre contre ma paume.

« Mon dieu Jack. Pourquoi faut-il que vous soyez si…

- Irrésistible ? Peut-être parce que nous sommes pareils toi et moi. Nous aimons être libres. Nous aimons jouir de la vie. »

Adieu le chemisier… Elle est torse nu devant moi.

 

Je prends un de ses tétons entre mes dents. Elle gémit.

«  Oh Jack….

- Dis juste que tu en as envie. Lizzie. Dis que tu as envie de moi… »

Je n'aime pas le son de ma voix… Trop rauque… Presque suppliant…

« Oui. J'ai envie de toi Jack… » Répond elle avec une hésitation mêlée de remords… ou est-ce des regrets ?

Peu importe. Je suis trop excité par ce qui va suivre… Si je m'écoutais j'y serais déjà. Mais je dois la faire m'aimer. Pas lui faire peur.

 

Je me force au calme et ma main remonte le long de son cou, mes doigts caressent ses lèvres et je sens sa langue rose les caresser par inadvertance. Bugger. Sait-elle au moins à quel point elle est désirable ? Sensuelle….

« Est-ce que tu veux savoir ce que ça fait Lizzie ? D'être prise par un pirate. »

Il est trop tard pour enrober mes paroles. Mais ça n'est pas grave. Sous ma main je la sens trembler. Son regard s'obscurcit… Elle a honte mais elle ne peut plus me résister.

«  J'ai très envie de savoir. »

Oui !!!! Elle a dit oui !!! Elle …. Oh bugger !! C'est encore meilleur que de m'imaginer dans sa bouche, de…

« Déshabille-moi. »

 

Je lui ordonne et elle obéit. Ses mains, un peu plus assurées maintenant, parcourent mon torse, s'arrêtent sur mes cicatrices, restes d'impacts de balles d'un abordage qui a mal tourné. Je sens ses lèvres dans mon cou… Elles sont si douces… Aussi douces qu'elle. Mais chaudes aussi. Elle est nerveuse.

« Je te promets d'y aller doucement… Jamais je ne te ferais de mal Elizabeth. »

A peine…

« J'ai… j'ai confiance en vous Jack. »

 

Oh Lizzie… Tu es si naïve…

 

Je m'empresse de la débarrasser de cet affreux pantalon. Je devrais penser à lui acheter une robe, un de ces modèles au laçage compliqué et largement décolleté. Elle serait merveilleusement excitante dedans. Elle tremble et je la serre contre moi pour la rassurer. Mon nez inspire l'odeur de ses cheveux. L'odeur de Lizzie…

« Ne t'en fait pas… Nous avons tout notre temps, je vais te préparer… »

Mes mains glissent sur ses fesses bien galbées, les palpent. Ce qu'elle peut être jolie.

« Allonge toi sur le ventre. »

 

Elle hésite et je l'encourage d'un sourire. Elle est en presque touchante. Finalement elle se décide et mon excitation redouble. Lentement je la caresse, je masse ses fesses, me rapprochant lentement de la rondelle qui attire toutes mes convoitises. Elle gémit.

«  Jack… »

Oui ! J'adore ça. J'adore la manière dont elle dit mon nom. Sans lui répondre, je m'empare de la fiole qui ne me quitte jamais et qui est bien utile pour les longs trajets en mer, lorsque le matelotage est la seule issue pour un désir qui demande à jaillir.

Elle frissonne lorsque j'en laisse couler une quantité généreuse sur son œillet.

« C'est chaud… » Souffle-t-elle.

 

Mes doigts l'étalent. Sous eux je la sens se dilater légèrement à mesure que mon « massage » fait son effet. Je l'encourage.

«  Dis-moi ce que tu ressens…Dis-moi ce que tu veux. »

Oui parle-moi… Ta voix est plus excitante qu'aucune putain prête à me satisfaire.

 

Je glisse l'un de mes doigts en elle….

«  Oh !!!! »

Elle résiste. Ce n'est pas encore le moment. Je ressors mon doigt alors que je prends plus de soin d'elle que de tous les partenaires que j'ai baisé par ce moyen.

«  Détends-toi…. Mets-toi sur tes coudes. Et sur tes genoux. »

Un gémissement me répond tandis qu'elle obéit instinctivement et mon doigt vagabonde à nouveau. Cette fois elle ne résiste pas. Son corps tremble.

«  Jack… c'est … bon… »

 

Oh bugger !!!

 

J'entame un long va et vient en elle et je ferme les yeux sous ses soupirs. Délicieuse, si étroite… J'ai hâte de la prendre.

 

Je n'en peux plus. Mon gland humide frôle son œillet rougit et ouvert par mes caresses.

« Tu peux crier tant que tu veux trésor. »

Je me guide en elle. Le bout d'abord. Lentement. Doucement. Elle m'enserre. C'est……………………………………

 

«  Jack……….. »

 

Sa voix est mourante.

 

Je m'enfonce un peu plus. Je ne bouge pas encore. Je dois la laisser s'habituer à ma présence sans quoi elle détestera.

 

Ma main glisse sur son sexe, mes doigts cherchent son bouton de plaisir. Son sang les recouvre mais ses gémissements le valent bien. Je suis en elle jusqu'à la garde maintenant. Je la branle et je commence à aller et venir en elle. C'est chaud. Étroit. Délicieux.

 

Je ne sais plus… Où j'en suis. Ses gémissements explosent à mes oreilles ou peut-être est-ce les miens. La main qui la caresse se couvre d'un liquide chaud tandis que je la sens se resserrer autour de ma queue. Elle jouit …. Je… ne peux pas…

 

L'orgasme explose dans ma tête. Je ne sais plus qui je suis…

 

Ma poitrine me brûle, j'ai du mal à voir. Je ressors d'elle et elle se retourne, se glisse contre moi et m'embrasse. Oh oui…. Ma langue épouse la sienne, ma main est pleine de son plaisir, son cul est plein du mien. Lizzie.

 

«  Oh Jack… Je ne veux … je ne veux pas que ça s'arrête… Jack, je veux, je veux…. »

Je l'arrête d'un geste.

« Moi aussi… »

 

Oh oui je le veux.

 

()()

 

Elle est repartie comme elle est venue. Le regard plein de plaisir et les lèvres humides. J'ai gagné.

 

Elle est mienne.

 


Chapitre 11                                                                                                       Chapitre 13


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