Chapitre 13 : Jacob Alister et la sorcière


Ithaque, plage

 

 

Barbossa, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, finit par se retourner vers Jack.

« Jack ! Te voilà enfin ! Je t’ai cherché partout tu sais ! » Déclara-t-il avec la plus parfaite hypocrisie

Le petit singe qu’il portait toujours sur son épaule se mit à crier en entendant son nom tandis que les hommes d’équipage, soufflés par autant de mauvaise foi, ne disaient mot.

 

Le singe se mit à bondir et faire des cabrioles et Barbossa l’apaisa d’un petit geste

« Non, pas toi… Je parle de l’autre singe. »

Jack choisit d’ignorer la dernière insulte, après tout comment pourrait-il se reconnaître sous le qualificatif de singe, et plissa les yeux dangereusement.

« Ne serait-ce pas plutôt certaine carte que tu aurais cherché partout Hector ? »

Barbossa ouvrit de grands yeux étonnés.

« Une carte ? Voyons Jack tu me connais bien mal. Mais, dis-moi pourquoi n’étais tu pas au rendez-vous à Tortuga ? Nous t’avons attendu tu sais.  Reprit Barbossa avec le plus grand sérieux, tout en cherchant à voir si le pirate avait la carte qui menait à la fontaine de jouvence sur lui

- C’est curieux. Lorsque j’ai vu les voiles du Black Pearl disparaître à l’horizon ça ressemblait fort à une sorte de, vol de navire. »

Les yeux de Barbossa roulèrent à nouveau, lui donnant un faux air étonné.

« Moi ??? Oh non je n’aurais jamais osé faire une chose pareille.

- Alors dis-moi Hector, par quel hasard t’es-tu retrouvé au large commandant mon bâtiment ? »

 

Barbossa laissa tomber le ton cordial qu’il s’était efforcé d’adopter.

« Ton bâtiment ? Depuis qu.. »

Jack l’écarta de la main d’un geste impatient et passa devant lui, sans faire attention au vieux pirate.

« Enfin bref, des détails toujours des détails. Mais je suis le capitaine, à présent que nous nous sommes retrouvés alors dépêchons nous de quitter cet endroit. On doit sauver Elizabeth. »

Barbossa et les autres membres du Pearl échangèrent un regard surpris devant cette phrase inattendue de la part de Jack tandis que ce dernier se dirigeait d’un pas assuré vers le Pearl, suivi par Tai Huang.

« Tu as dit qu’on devait faire quoi Jack ? Demanda finalement Barbossa d’un ton incrédule

- J’ai dit que nous devions sauver Elizabeth. » Répéta Jack sans s’arrêter.

Barbossa le regarda, toujours aussi incrédule, non c’était impossible, Jack devait avoir une idée derrière la tête !

« Mais de quoi ? Et depuis quand sommes-nous tenus d’assurer la survie de Madame Turner ? Elle assez grande pour se débrouiller sans nous ! »

Jack poussa la chaloupe à la mer et en écarta Barbossa avec des gestes inutiles.

«  Déjà de Beckett. Il l’a capturée. Ensuite, Elizabeth est notre reine et le Code dit qu’on lui doit assistance. » Déclama Jack d’un trait.

Barbossa leva les yeux au ciel et chercha à comprendre la situation.

« Beckett ? Mais il n’était pas mort celui-là ? Et depuis quand tu t’intéresses au Code ?

- Les morts reviennent parfois Murmura Jack avant de se tourner vers l’équipage ignorant la dernière question de Barbossa. Alors que choisissez-vous ? Vous venez avec moi ou vous restez ici avec cette vieille morue ? »

 

Les hommes n’hésitèrent pas longtemps et vinrent se ranger aux côtés de Jack qui sourit avec satisfaction. Barbossa grimaça avant de monter dans la chaloupe, n’ayant aucune envie de rester sur l’île d’Ithaque.

« Enfin Beckett ou pas, je ne comprends toujours pas en quoi cette histoire nous concerne.

- A ton avis que veux Beckett ?? Il veut le cœur. Il veut l’immortalité ! Et une fois qu’il l’aura, qu’est-ce qui l’empêchera de nous tuer ? Lui demanda Jack qui prit l’air concerné. C’est pour ça qu’on doit sauver Elizabeth… Expliqua-t-il avec une feinte patience avant de crier brutalement. En route !!! Ramez tas de chiens !!! »

Silencieux Barbossa observa le pirate. Il n’était pas convaincu par le numéro de Jack. Ce dernier cachait quelque chose, il en était certain. Le tout était de découvrir quoi. Et comment il pourrait retourner la situation à son avantage.

 

Prison de Londres…

 

Lord Beckett avançait, tout à fait à son aise au milieu de la crasse et de la puanteur maladive des détenus enfermés dans la plus grande prison de Londres. Dans sa main, brillait la clé qu’il avait arrachée au cou de la jeune femme qu’il avait connue alors qu’elle était sur le point de se marier et respectée de tous car elle était la fille du gouverneur. Beckett sourit lorsque Gilette, qui le précédait, lui ouvrit la porte de la dernière cellule de l’aile, celle dans laquelle on mettait les prisonniers les plus dangereux, les traîtres envers la couronne dont l’offense était telle qu’elle méritait un châtiment exemplaire.

 

Sans hésiter il se dirigea vers la forme tremblante qui gisait, allongée dans un coin reculé de la geôle.

« Comment allez-vous Madame Turner ? » Ricana-t-il à la vue de son visage défiguré par la brûlure et du regard fou de terreur qu’elle posait sur lui.

Elizabeth gémit et tendit une main décharnée pour saisir des haillons tachés par le sang et la vermine dont elle couvrit son corps couturé par les blessures que le Lord lui avait infligées. Ce dernier la regarda faire. Il savourait de voir son ennemie enfin à terre, agenouillée devant lui, incapable de se lever depuis qu’il lui avait brisé le genou.

 

Il plongea sa main ganté dans les cheveux blonds couverts de vermine et la força à le regarder.

« Je vous ai posé une question Elizabeth.

- Tuez-moi. Murmura-t-elle. Je ne parlerais pas vous le savez, jamais je ne trahirais Will.

- Oh vraiment ? Pourtant à la manière dont vous vous êtes jetée sur le corps de ce pirate j’avais cru le contraire. Pauvre Turner … »

Elizabeth le fixa, horrifiée et parla doucement d’une voix tendue par la douleur

« Vous ne savez rien Beckett. Vous n’êtes qu’un pauvre type qui se sert de sa position pour opprimer les autres et servir ses intérêts personnels. Je vous méprise. »

 

Beckett grimaça sous l’insulte et croisa le regard haineux de la reine des pirates.

«  Quel dommage… Nous aurions pu si bien nous entendre vous et moi. Je crois qu’en matière d’égoïsme vous n’avez rien à m’apprendre ma chère. »

Elizabeth grimaça.

« Tachez de prendre en compte dans votre calcul que jamais je nous donnerais ce que vous désirez tant. Vous pourrez me torturer, me violer, me tuer, jamais je ne parlerais. Tous ceux que j’aime sont morts et rien ne me rattache ici. »

Beckett la dévisagea avec haine, furieux qu’elle lui résiste encore.

« Vous allez mourir Elizabeth, vous serez pendue dans une semaine mais en attendant j’ai obtenu du roi qu’il me laisse continuer à m’occuper de vous, n’est-ce pas une bonne nouvelle ? »

Elizabeth blêmit les larmes aux yeux en comprenant ce qui allait suivre.

« Gilette, allez y je vous prie… Ordonna Beckett d’un ton cordial tandis que l’autre relevait le corps décharné d’Elizabeth et l’exposait aux regards. Il est temps que la reine des pirates rejoigne ses sujets. » Murmura-t-il.

 

Elizabeth sentit une main glacée lui étreindre le cœur tandis que Gilette la poussait sans ménagements dans la cellule qui contenait les hommes condamnés pour piraterie et qui, comme elle, seraient bientôt pendus.

« Salut ma belle.  Murmura l’un d’entre eux, la bave aux lèvres.

- Amusez-vous. Demain vous vous balancerez au bout d’une corde. » Déclara joyeusement Beckett.

 

Elizabeth hurla lorsqu’elle sentit des mains commencer à l’étreindre. Les poignes crasseuses écartèrent sans pitié ses cuisses tandis que d’autres mains maintenaient ses bras, l’empêchant de se défendre. Beckett resta un moment devant la cellule et sourit en voyant les hommes enfermés là depuis des mois se jeter sur la jeune femme.

« C’est donc vrai qu’ils l’aiment leur reine. Ricana-t-il, amenant un sourire amusé sur les lèvres de Gilette. Alors Madame Turner, vous qui aimez tant les pirates vous voilà comblée de toutes les issues possibles. S’exclama-t-il tandis qu’un long gémissement de douleur lui répondait. Laissez-les s’amuser un peu Gilette puis remettez la dans sa cellule. J’aimerais qu’elle comble le maximum de pirates avant de mourir. » Conclut Beckett avant de s’éloigner sans un regard vers Elizabeth, noyée sous les assauts des autres prisonniers.

 

 

Le Hollandais Volant, mer des défunts

 

 

Will ne savait plus où il en était, il était à la fois mort d’inquiétude pour Elizabeth qui selon toutes apparences était aux mains de Beckett mais il était aussi amer à cause du choix qu’elle avait fait. Les mots que Calypso avaient prononcés lui revenaient de plus en souvent et instillaient peu à peu leur poison en lui. Sans cesse Will repensait au glapissement du pirate.

« Mais elle m’a embrassé… »

Seulement de quel baiser parlait-il ? Est-ce qu’Elizabeth avait trahi leur engagement sacré en se tournant finalement vers Jack Sparrow ? Pourtant sur Molokai, ils s’étaient faits tant de promesses, tant de serments d’attente qu’il avait crus. Parce qu’elle avait fait son choix et qu’elle l’avait toujours choisi lui. Mais, sa relation avec Jack était si particulière. Une relation dont souvent il s’était senti exclu, qui l’avait blessé aussi, lorsqu’il avait vu Elizabeth embrasser le pirate. Bien sûr elle avait fait ça pour le tromper mais était-ce bien la seule raison de ce baiser ? Will, la mort dans l’âme réalisa qu’il n’en savait rien.

 

Le jeune capitaine était tellement absorbé par ses pensées qu’il n’entendit pas le pas de son père derrière lui et sursauta violement lorsque Bill posa une main sur son épaule.

« Qu’est-ce qui te tourmente William ?

- Rien, rien. Marmonna-t-il.

- Bien sûr que si. J’ai beau ne pas avoir été présent pour toi je te connais. Et je vois bien qu’une chose te tourmente. Est-ce que ça a quelque chose à voir avec Jack ? »

Will grimaça en entendant le nom du pirate et jeta.

« Avec qui d’autre ? »

Bill soupira. Il crut comprendre ce qui tourmentait son fils, ignorant jusqu’à l’existence du péridot.

« Will tu ne peux pas en vouloir à Jack d’être revenu dans le monde des vivants. Je sais que pour toi c’est injuste. Parce que là-bas Elizabeth t’attend et que je sais à quel point tu souffres de ne pouvoir être près d’elle. Mais Jack n’a rien à voir avec ta malédiction et s’il n’est pas arrivé jusqu’au monde des morts, s’il a été rappelé parmi les vivants, c’est que son heure n’était pas encore venue.

- Tu ne comprends pas. » Murmura Will avec désespoir.

 

Effrayé par le son de sa voix, Bill le força à lui faire face. Il avait compris d’après des bribes de conversation surprises entre Jack et son fils que ces derniers espéraient échanger leur place par un moyen qu‘il n‘avait pas compris, et lorsque Jack était finalement reparti dans l’autre monde ça avait dévasté Will. Bill affermit sa voix et saisit l’occasion qui lui était donnée de se comporter enfin en père pour le fils qui ne l’avait jamais abandonné, contrairement à lui.

« Qu’est-ce que je ne comprends pas Will ?

- Elizabeth. Elle a eu le choix. Elle possédait un, une sorte de pierre. Elle avait un vœu à faire, un seul. Et elle a choisi de ramener Jack. »

Bill blêmit légèrement et se pencha doucement sur son fils.

« Que dis-tu ?

- Nous avions une chance de vivre l’existence dont nous avions toujours rêvé, j’avais une chance d’être libéré du sort qui me lie à ce navire. Jack aurait repris le commandement du Hollandais et tu serais venu vivre avec Elizabeth et moi. Nous aurions eu une petite maison, quelque part dans les terres, très loin de l’océan et des pirates. J’aurais ouvert une petite forge, quelque chose de modeste qui nous permette de vivre et où tu aurais travaillé avec moi, pendant qu’Elizabeth élevait nos enfants. Et quand ce rêve a enfin été à notre portée, après tant d’errances, après s’être perdus tant de fois. Elle a choisi de ramener Jack !! » Pesta Will.

 

Bill secoua la tête d’un air navré en voyant l’état dans lequel se mettait Will et comprit que la jalousie était responsable de son état.

« Et alors Will qu’aurais tu voulu ? Qu’elle laisse aller à la mort un homme qui a donné plusieurs sa vie pour vous ? Un homme qui a abandonné l’immortalité pour te l’offrir, afin que vous puissiez tout de même être réunis ? Un jour tous les dix ans, je sais que c’est peu Will mais n’est-ce pas toi qui disait que tout dépend de cette journée ? Aurais-tu préféré qu’Elizabeth se comporte en égoïste, faisant passer son intérêt personnel, votre intérêt avant la mort d’un homme ? L’aimerais tu encore si elle avait fait ce choix ? Serais tu heureux en sachant que tu ne dois ta liberté qu’à la mort de Jack ? »

 

Will soupira, comprenant le bien fondé du discours du bottier et ce qu’il essayait de faire.

« Mais si Jack avait pris ma place à la barre de ce navire elle n’aurait pas eu de remords.

- Et qui te dit qu’une telle chose est possible ? Peut-être que le destin de Jack n’est pas de commander le Hollandais Volant. »

Will le considéra avec amertume.

« Le destin. Comment ne pas croire à ce qui me condamne à errer dans le monde des morts à collecter des âmes en tremblant de découvrir celle de ma femme un jour ? »

Bill soupira.

« Allons Will tu ne m’as pas répondu. Aimerais-tu encore Elizabeth si elle avait laissé Jack mourir pour te ramener ? »

Will lui lança un long regard égaré, dans lequel dansait encore l’image que Calypso lui avait remis en mémoire. Jack et Elizabeth. Ensemble.

« Je ne sais pas… » Murmura-t-il avant de se réfugier dans sa cabine sous le regard inquiet de Bill

 

Londres….

 

Progressant dans les rues, déguisés en d’honnêtes bourgeois accompagnés par leur serviteur, Jack, Hector et Tai s’efforçaient de passer inaperçus chacun d’entre eux élaborant un plan visant à tromper les deux autres. Barbossa grinça des dents et caressa un moment l’idée de se servir de son pistolet pour tuer pour de bon ce maudit Jack avant de songer avec une pointe de désespoir que le pirate serait bien capable de revenir parmi les vivants une troisième fois. Ou était ce quatre ? Perdu dans cette question déprimante il butta en plein sur Tai Huang qui le précédait. Le pirate asiatique lui retourna un long regard mauvais qui donna des sueurs froides au pirate pourtant aguerri avant de reprendre sa route. Devant eux, le regard plus sombre que jamais, Jack suivait avec assurance la direction indiquée par son compas lequel semblait miraculeusement fonctionner à nouveau.

 

Finalement le groupe s’arrêta devant les portes de la Tour de Londres, la plus fameuse prison d’état de la Couronne. Jack leva les yeux et murmura.

« Elle est ici. »

Barbossa déglutit et s’approcha du pirate.

«  Tu n’as quand même pas l’intention de pénétrer là-dedans ? »

Pour toute réponse, Jack lui sourit.

« Non seulement nous allons y entrer mais en plus nous en sortirons.

- Sur une charrette les deux pieds devant ! » S’exclama bruyamment Barbossa.

 

Deux soldats se retournèrent d’un air suspicieux vers eux tandis que Barbossa leur retournait un sourire nerveux.

« Excusez-le. Mon père est un peu sénile. » Affirma Jack sur le ton de la confidence attirant sur le champ un air de compassion sur le visage des soldats et une mine outrée sur celui de Barbossa.

Avant que le vieux pirate n’ait eu le temps de faire ravaler ses paroles à Jack ce dernier se tourna vers lui, la mine soucieuse cette fois.

« Allons Père. Je vous ai déjà dit mille fois que les femmes qui entraient dans la Tour de Londres ne venaient pas ici pour être emprisonnées mais pour visiter des hors la loi qui ne méritent pas une telle clémence. Tai, occupe-toi donc de Père. » Lâcha-t-il d’un ton sec qui attira cette fois une grimace mécontente sur le visage du second d’Elizabeth rapidement remplacée par une soumission factice.

 

Barbossa se sentit bouillir tandis que le chinois jouait son rôle de serviteur dévoué. N ‘ayant pas d’autre choix, il endossa le sien et mima l’inquiétude.

« Mon petit Jacob Alister, s’il te plait allons-y, je. Cet endroit me fait peur. Tant de femmes de mauvaises vies, folles, incestueuses. Je ne voudrais pas que l’une d’entre elles pose les yeux sur mon petit garçon. »

Jack blêmit et se retourna vers Hector. Il cacha sa rage devant les gardes qui pouffèrent de voir ce grand gaillard traité comme un enfant par son père. Il sourit gracieusement au pirate avant de se retourner vers les gardes avec l’air exaspéré.

« Voyez-vous mon père est obsédé par l’histoire de.. »

Jack baissa alors la voix et força ainsi les gardes à se rapprocher

« Anne Boleyn. Il pense qu’elle hante ces murs et que ces derniers sont remplis de femmes aussi trompeuses, perverses et retorses que celle-ci qui risquent de s’échapper et d’envahir la ville. Expliqua-t-il d’un ton dramatique en roulant les yeux. Pourriez-vous je vous prie lui confirmer qu’il n’y a aucun danger vu qu’aucune femme n’est enfermée dans ces murs ? »

Le premier soldat lui sourit.

« Bien sûr. Monsieur il n’y a aucune femme dans ces murs. »

 

Barbossa leva les yeux au ciel d’un air exaspéré et maudit Jack et son compas farceur tandis que Jack glissait au soldat.

« Engagez votre parole de gentleman. Sans quoi il refusera de vous croire. »

Le soldat s’insurgea comme Jack l’escomptait.

« Mais Monsieur, je ne peux pas. On a bel et bien une femme dangereuse dans nos murs. »Chuchota t’il.

Jack ouvrit des yeux étonnés tandis que Tai, semblant obéir à un ordre muet, éloignait opportunément Hector des soldats, comme pour le protéger des propos de ces derniers.

«  Quoi une femme vous dites ?

- Oui et des plus dangereuses. On dit qu’elle est la reine des pirates et qu’elle a tué des tas d’hommes à elle toute seule.

- Et qu’elle a des pouvoirs magiques. Parait que son étreinte est mortelle et qu’elle a arraché elle-même le cœur palpitant de son époux qu’elle cache dans un coffre. »

Jack se retint de justesse de balancer son poing dans la figure du garde.

« Une telle prisonnière doit être étroitement gardée.

- Oh oui Monsieur. C’est Lord Beckett qui supervise entièrement sa réclusion sur ordre du roi.

- Lord Beckett ? Oh oui un homme de bien si j’en crois ce qu’on dit dans Londres. » Assura Jack, chaque mot lui écorchant la bouche

 

Les soldats s’entre regardèrent mais aucun n’eut le cran de donner son opinion sur l’homme plus connu pour sa cruauté que pour ses bienfaits. Jack reprit alors d’un air de conspirateur.

« Dites, elle est comment ? Vous croyez que je pourrais la voir ? » Murmura-t-il en exhibant une bourse pleine et un air de curiosité malsaine.

L’un des soldats fixa la bourse d’un air envieux avant de répondre avec regret.

« Vous perdriez votre argent Monsieur. Des gars l’ont vue et disent qu’elle est affreuse. Défigurée par la marque de la piraterie en plein visage. Parait que c’est Lord Beckett qui lui a infligée en personne pour être sûr qu’elle ne charmera aucun homme pour parvenir à ses fins. »

En face de lui, Jack conserva à grand peine son air impassible, une boule dans la gorge tandis qu’il n’imaginait que trop bien la souffrance qu’Elizabeth avait dû endurer.

 

La voix légèrement éraillée, il reprit.

« Oh. En effet c’est plus sage vu ce que vous m’apprenez sur les capacités surnaturelles de la dame. Je serais vraiment curieux de la voir, juste une minute. Peut-être qu’on pourrait l’amener jusqu’ici.

- Oh non Monsieur. Elle ne bouge pas de sa geôle au sous-sol. Elle ne le peut pas, Lord Beckett lui a brisé le genou pour éviter qu’elle s’enfuie. Du reste, nous n’avons pas le droit d’approcher d’elle, seul Lord Beckett et son adjoint Gilette pénètrent en bas. Près de la salle de torture et là où sont enfermés les pirates. Oui parce que vous comprenez, Lord Beckett préfère la laisser avec ses hommes plutôt qu’elle tente de séduire des bons soldats. Vu que comme toutes celles de son espèce elle se vautre dans la luxure. Murmura le soldat en se signant rapidement. En fait, comme Anne Boleyn elle est issue d’une bonne famille. Votre père a peut-être raison ! » S’exclama-t-il avec un air si terrifié que Jack aurait pu en rire s’il n’avait pas été occupé à maîtriser les tremblements de rage que lui causait le sort d’Elizabeth.

 

Le second soldat regarda son collègue.

« Ne soit pas stupide. Toujours est-il, Monsieur, que sorcière ou non, nous ne pouvons pas vous montrer la fille. Comme on vous l’a dit seul Lord Beckett et son adjoint Gilette peuvent y pénétrer. Et bien sur les bourreaux. »

Jack prit l’air déçu mais desserra pourtant les cordons de sa bourse.

- Bien. Je comprends Messieurs. Vous ne faites que votre devoir et c’est tout à votre honneur. Tout comme ça mérite une récompense. Déclara-t-il en se forçant à sourire. Tenez mes braves. » Dit-il en leur tendant deux pièces d’or à chacun.

Les soldats se répandirent en remerciements tandis que Tai, sentant le moment venu, les interrompait

« Monsieur. Monsieur votre père ne se sent pas bien.

- Oh, bien nous y allons dans ce cas. Messieurs. Merci pour votre amabilité et pour protéger aussi bien notre beau royaume. Dieu garde le roi. » Conclut Jack avant de tourner les talons.

Les deux soldats regardèrent le trio disparaître et plaignirent un homme si distingué que Jacob Alister de devoir veiller sur un vieux fou.

 

Une fois hors de portée de voix, Jack murmura d’une voix tremblante.

« Je sais où elle se trouve… »

Hector leva les yeux au ciel.

« Alors ? Où est-elle ?

- Étroitement gardée. Seul Beckett et son aide peuvent l’approcher. Eux, et les bourreaux.

- Je vois. Du gâteau en quelque sorte. Affirma Hector en croquant dans une pomme. Ces gardes étaient d’une rare stupidité. Comment ont-ils pu croire une seconde qu’un homme aussi fringuant que moi pouvait être assez âgé pour être ton père ? Hein, Jacob Alister ? » Ne put-il s’empêcher d’ajouter.

Tai gloussa.

« Nom ridicule. Comment eux croire homme porter nom aussi stupide ? »

Distrait un instant de ses sombres pensées, Jack lui lança un regard meurtrier tandis que Barbossa s’esclaffait.

« Le fait est que c’est le vrai nom de notre bon vieux Jacky. »

 

Jack ne réagit pas à cette ultime provocation. Continuant sa route d’un pas décidé, il s’efforçait de peaufiner les derniers détails du plan qui lui permettrait de libérer Elizabeth des mains de Beckett, quel que soit le prix qu’il devrait payer pour ça.

 

 


Chapitre 12                                                                                                      Chapitre 14


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Commentaires: 2
  • #1

    Alice (vendredi, 25 juillet 2014 15:20)

    MDR il s'appelle vraiment comme ça? ça fait plutôt... corsaire.

  • #2

    Jess Swann (vendredi, 25 juillet 2014 15:42)

    Mdrrr bah dans l'histoire vi