Nous partirons ensemble



Résumé : Pré série. Et si Bellamy avait trouvé un moyen de s'introduire dans la zone carcérale de l'Arche afin de délivrer Octavia ?

 

Genre : Drame

 

Rating :T

 

Note :Ecrit pour les nuits du FoF  sur le thème "Règle"


Nous partirons ensemble

Les règles de l’Arche étaient claires : effectuer la tâche qui vous est assignée, ne pas gaspiller l’oxygène, ne pas avoir plus d’un enfant, ne pas remettre en question l’autorité du Chancelier, ne pas chercher à découvrir ce qu’on vous dissimule pour votre propre bien. Et bien entendu, respecter les règles. Se faire dériver était la punition pour tout délit dès lors que le coupable avait atteint ses dix-huit ans.

 

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Clarke Griffin avait grandi dans la station spatiale de l’Arche, enfant docile et parfaite du couple de Jake et Abby. Jamais il ne lui serait venu à l’idée de désobéir ou de transgresser les règles, après tout, si elles existaient, c’était pour leur bien à tous. Pour leur survie. 

 

Mais tout cela, c’était avant que son père ait été condamné à se faire dériver.

 

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Bellamy Blake avait été confronté très jeune à la transgression. A l’instant où sa petite sœur, Octavia, était née, le garçon avait compris qu’il n’y avait rien de bon ou de juste dans les règles qui les régissaient. Alors, il avait aidé sa mère à dissimuler sa sœur. Pour leur survie.

 

Mais tout cela, c’était avant que sa sœur soit découverte. 

 

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Son père était mort et Clarke avait été condamnée à l’isolement. 

 

Octavia avait été emmenée en prison et Bellamy n’avait qu’une idée en tête : la délivrer. 

 

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Bellamy força la porte de la cellule 319, certain d’y retrouver enfin Octavia dont il n’avait aucune nouvelle depuis qu’elle avait été prise par les soldats.

 

Une moue déçue se forma sur ses lèvres en découvrant la jeune fille blonde qui y était enfermée. Il avait tellement espéré la prisonnière serait sa sœur. 

 

Clarke posa les yeux sur le garde à l’uniforme un peu en désordre qui venait de pénétrer dans sa cellule. 

« Je n’ai pas encore l’âge de me faire dériver, lui lança-t-elle. Je n’aurais dix-huit que dans six mois.

— Je ne suis pas là pour ça, rétorqua Bellamy. Oublie que tu m’as vu, ok ? »

Il tournait les talons quand Clarke le rappela.

« Alors qu’est-ce que tu fais ici ? Tu ne fais pas partie des gardes habituels. Qui es-tu ? »

Bellamy pesta intérieurement et se retourna, ses yeux noirs vrillant les prunelles bleues de la jeune fille.

« Aucune chance que je te le dise, Clarke Griffin. »

Les yeux de la jeune femme s’arrondirent de surprise et Bellamy ricana.

« Oh oui, je sais qui tu es, princesse… La petite copine du fils du Chancelier en personne.

— Wells et moi nous ne sommes pas, commença Clarke, agacée, avant de se reprendre. Laisse tomber. Tu crois vraiment que je suis en position de te dénoncer ?

— Avec ton amour des règles et l’application que tu as toujours mise à les suivre ? ironisa Bellamy. Je crois que tu n’hésiteras pas une seconde, même si ça ne change rien à ta situation. »

 

Clarke se troubla. Elle ne connaissait pas le brun, elle ne l’avait même jamais croisé, pourtant, il semblait la détester. 

« Ca c’était l’ancienne Clarke, déclara-t-elle. La décision du Chancelier de faire dériver mon père avant de me faire enfermer ici m’a conduite à douter légèrement du bien-fondé des règles dont tu parles. 

— Une princesse reste une princesse et je n’ai pas envie de m’embarrasser de toi, » lâcha Bellamy en lui tournant le dos.

 

Clarke se releva à la hâte.

« Reste ici ou je crie pour donner l’alerte. »

Les épaules de Bellamy tressaillirent.

« Qu’est-ce que je disais… »

La jeune fille eut la bonne grâce de rougir légèrement.

« Je ne veux pas en arriver là, tout ce qui m’intéresse c’est de sortir d’ici afin de prévenir tout le monde que…

— Que quoi ? l’interrogea Bellamy.

— Je te le dirais quand tu m’auras libérée. »

 

Il haussa les épaules. 

« Peu importe, garde tes secrets.

— Les réserves d’oxygène de l’Arche seront bientôt épuisées, avoua Clarke. Il ne nous reste que quelques mois à peine. Mon père voulait tout révéler mais le Chancelier Jaha l’a fait dériver avant qu’il ait l’occasion de le faire. »

Bellamy la fixa, l’air suspicieux. 

« C’est pour ça que les arrestations se multiplient depuis un an ou deux, poursuivit Clarke. Plus ils font dériver de gens, plus ils épargnent de l’oxygène. »

Le jeune homme blêmit.

« Si ce que tu dis est vrai alors…

— Ca l’est. Tu me fais confiance, maintenant ? »

 

Bellamy hésitait toujours et Clarke reprit.

« Quoique tu cherches, je peux t’aider. Je connais la plupart des codes d’accès de l’Arche. »

Le jeune homme se décida et se pencha pour lui ôter ses menottes.

« Merci. Maintenant si tu me disais qui tu es et ce que tu cherches ?

— Bellamy Blake. J’essaie de délivrer ma sœur, Octavia, elle a été arrêtée il y a quelques jours mais elle n’apparait sur aucun manifeste de prisonniers.

— Une sœur ? Mais c’est une infraction caractérisée de la plus importante des règles !

— Je le savais, maugréa Bellamy qui regrettait déjà sa décision. Une princesse reste une princesse. »

 

Ses longs cheveux blonds lui retombant sur le visage, Clarke se crispa.

« Désolée. Pas facile de perdre une habitude qu’on a eue toute sa vie. Allez, suis-moi, on va tâcher de trouver ta sœur. »

 

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Bellamy devait admettre que sans Clarke, il aurait eu beaucoup plus de mal à pénétrer dans la station Alpha. Le visage dissimulé sous sa casquette, Clarke se dirigea d’un pas assuré vers le centre de communication.

« Hey ? Tu fais quoi ? s’inquiéta Bellamy.

— Il faut prévenir les habitants de ce qui se passe.

— Et Octavia ? »

 

Le regret passa un instant dans les yeux de la jeune fille.

« Je suis désolée, Bellamy. Elle n’était pas sur les registres. 

— Je ne comprends pas, qu’est-ce que ça veut dire ? »

Clarke évita son regard.

« Qu’elle n’est pas officiellement une habitante de l’Arche. Si tu n’as pas trouvé de traces d’elle depuis son arrestation c’est sans doute parce que… qu’ils l’ont fait dériver, » termina-t-elle sans un souffle, consciente du chagrin que ses paroles allaient causer à son nouvel ami.

Les yeux noirs de Bellamy s’emplirent de larmes.

« Non, tu dois te tromper, elle, Octavia n’a pas dix-huit ans, ils ne peuvent pas… Enfin la règle veut que…

— Les règles ne s’appliquent que pour les habitants recensés de l’Arche, murmura Clarke. Je suis navrée, mais vu la pénurie d’oxygène dont je t’ai parlé, je suis pratiquement certaine que… »

 

Elle s’interrompit alors que Bellamy tombait à genoux, des larmes roulant sur ses joues. Emue, elle s’approcha et l’enlaça spontanément. 

« Tu savais ça depuis le début, lui reprocha Bellamy en la repoussant. Mais tu n’as rien dit. 

— J’avais besoin de pouvoir sortir pour accéder à cette pièce, déclara-t-elle en désignant le centre de communication. Pour que la population sache. Et que Jaha cesse de faire dériver des innocents pour garder ses secrets. Si je t’avais dit la vérité tout de suite, jamais tu ne m’aurais aidée. »

 

Leurs regards se nouèrent et Clarke tendit la main vers lui.

« S’il te plait, pardonne-moi. 

— Elle était la personne qui comptait le plus à mes yeux.

— Je sais, c’est ce que mon père représentait pour moi. C’est pour ça que je refuse que d’autres subissent ça à leur tour.

— Leur dire ne changera rien.

— Non, mais peut-être qu’ainsi, Jaha sera enfin forcé d’envoyer des navettes sur Terre. Cela fait des siècles que l’explosion nucléaire a eu lieu et mon père pensait qu’elle était redevenue habitable. Seulement le Chancelier n’a rien voulu entendre et il a refusé d’envoyer une expédition sur place.

— Et si ton père se trompait ? Si rien n’a changé en bas ?

— Mieux vaut mourir en tentant sa chance que de rester ici à attendre que l’oxygène soit épuisé. »

 

Bellamy hocha la tête et leurs mains se joignirent.

« D’accord, princesse, on suit ton plan. »

Ils y étaient presque lorsqu’une patrouille menée par le Vice Chancelier Kane les intercepta. Le regard froid, Kane arracha la casquette de Clarke d’un geste.

« Cette fois, tu es allée trop loin, lâcha-t-il. La règle des dix-huit ans ne te protégera pas. »

Bellamy, outré, tenta de s’interposer mais Clarke le retint.

« Laisse. Je préfère encore me faire dériver plutôt que de passer un jour de plus en isolement pendant que Jaha et lui ne font rien pour sauver la population. Au moins, nous partirons ensemble, ajouta-t-elle en refermant sa main sur celle de son ami.

— Nous partirons ensemble, » promit Bellamy en étreignant la paume de Clarke. 

 


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