Conjuration

Résumé : Durant Dead Men Tell No Tales, une autre version de l'entretien entre Barbossa et Shansa

 

Genre : Général

 

Rating : K

 

Note : Histoire écrite dans le cadre des Nuits du Fof, 60 minutes pour un thème, cette fois : Apotropaïque et également pour le concours de Juillet du Forum Black Pearl : Barbossa et les sorcières

 

Hector Barbossa l’avait juré : on ne l’y reprendrait plus ! Après ses aventures avec Tia Dalma aka Calypso, il était bien décidé à laisser de côté malédictions, prédictions et autres sorcelleries. Son expérience avec la nymphe/sorcière lui avait servi de leçon et il était fermement décidé à ne plus s’engager dans cette voie.

 

Mais cela, c’était avant que la presque intégralité de la flotte qu’il s’était constituée à la sueur de son front (bon d’accord, il s’était contenté de récupérer les prises de guerre de feu Blackbeard — encore un sorcier— mais cela n’était qu’un détail) ne soit décimée sous l’effet d’un ennemi aussi impalpable que puissant. Là, Hector avait vu rouge… Entre la malédiction de la Muerta (à laquelle il avait brillamment — si, si— réussi à échapper), l’avènement de Calypso et la Fontaine de Jouvence, le pirate avait eu plus que son saoul de damnations et autres sortilèges ! 

 

C’est alors qu’il la rencontra.

 

Elle, Shansa…

 

Une sorcière, évidemment (à croire que toute sa vie était guidée par ces bonnes femmes !).

 

Mais, contrairement à la fausseté incarnée aka Tia Dalma (qui au bout du compte ne servait jamais que ses propres intérêts), Shansa était une vraie, une authentique, et surtout utile… sorcière.

 

Assis face à la jeune femme au crâne rasé dont les tatouages au henné recouvraient le visage et sans doute le corps (une idée qui ne laissait pas Hector indifférent, parce que bon… après tout il n’était pas de glace, que diable !) le pirate grimaça en la voyant jeter une poignée d’os à la provenance inconnue sur la table. Le geste lui rappelait trop Tia Dalma et ce n’était vraiment pas le type de souvenir qu’il chérissait (en fait, exception faite de sa petite étoile, l’enfant qu’il avait été forcé d’abandonner des décennies plus tôt, il n’avait aucun plaisante réminiscence à entretenir mais cela n’était qu’un détail.)

 

Le regard brûlant de Shansa rencontra celui du baroudeur des océans et un sourire énigmatique étira les lèvres de la jeune femme.

« Le responsable de la disparition de tes navires est un espagnol… Un officier tombé un moment sous l’emprise d’un puissant sortilège dont il a réussi à s’affranchir en partie… Il est sorti de sa prison réduit à l’état de mort vivant, à l’instar de son équipage, et cherche désormais à se venger de ceux qui lui ont volé sa vie. »

Hector leva les yeux au ciel : tu m’en diras tant ! 

« Quel rapport avec moi ?

— C’est un pirate qui lui a infligé cela, expliqua Shansa. Salazar et ses hommes sont condamnés à errer sur les océans jusqu’à ce que quelqu’un mette fin à la malédiction.

— Et comment conjurer le sort ? » 

 

Le sourire de Shansa s’élargit, dévoilant une dentition jaunâtre et malsaine.

« Pour cela, tu dois retrouver l’origine du mal, le compas… »

Hector manqua de s’étrangler : un compas ? Comme celui de Sparrow ? Celui que Tia Dalma lui avait donné ? C’était une plaisanterie ou l’univers était-il décidé à se liguer éternellement contre lui ? 

« Aucune envie de partir à la recherche de cet objet diabolique, affirma Barbossa. Existe-t-il un autre moyen de mettre un terme définitif à cela ?

— Le Trident de Poséïdon est la clé de tous tes problèmes, assura la sorcière. Celui qui le détient à le pouvoir de conjurer l’ensemble des sorts jetés en mer. »

 

Le pirate se pencha, intéressé. Décidément cette sorcière était plus qu’utile ! Rien à voir avec Calypso.

« Et comment on le trouve ? » l’interrogea-t-il, blasé.

Shansa lui adressa un clin d’œil.

« En retrouvant ton étoile… ainsi que l’ouvrage que tu lui as offert lorsque tu l’as abandonnée. »

Le pirate se raidit instantanément à cette mention.

« Comment sais-tu pour…

— C’est mon don… » affirma Shansa d’un ton trainant.

Barbossa rumina cette réponse avant de reprendre d’un ton pédant.

« Donc, ma fille putative est une solution apotropaïque. »

La sorcière lui renvoya un regard las.

« Si tu veux le formuler comme ça… Mais pour être sûre que nous nous comprenions : tu trouves la gamine que tu as abandonnée ainsi que le livre que tu lui as laissé. Puis, tu fais en sorte qu’elle te mène jusqu’au Trident et là, tu pourras conjurer le sort en te conduisant en héros. »

Hector tiqua à ce terme :

« Héros ? Les pirates ne sont pas faits pour ça, JE ne suis pas fait pour ça ! »

 

La sorcière lui adressa un nouveau sourire énigmatique :

« Qui sait, Hector… »

Agacé, le pirate se leva avec brusquerie. Cette femme était presque aussi folle que Tia Dalma, finalement, il avait eu tort de venir la consulter. Les sorcières étaient toutes les mêmes et visiblement elles et lui n’étaient pas faits pour s’entendre.

 

Sous le regard amusé de Shansa, Hector sortit de la pièce sans un mot. Une fois seule, la sorcière sourit : grâce à elle, Barbossa avait tous les atouts en main pour conjurer le sort qui pesait sur les pirates et surtout… la débarrasser de sa plus grande rivale : Calypso…