Chapitre 25 : Poe fait des étincelles


 

Ajan Kloss, 

 

 

Après sa tentative avortée de rapprochement auprès de Luke et la fuite du Jedi, Kaydel se rua vers le camp principal. Sans se donner la peine de s’annoncer, la jeune femme pénétra avec fracas dans la salle de commandement où se tenait habituellement Leia. Le petit groupe qui entourait la Générale sursauta à son entrée et se tourna d’un seul mouvement vers elle. Kaydel, le regard fixé sur Leia, ne leur accorda pas la moindre attention. La Générale ne put retenir une grimace devant l’expression qu’arborait la padawan et s’adressa aux Sénateurs Casterfo et Berenko.

« Il semblerait que cette jeune femme souhaite me parler de toute urgence, pouvons-nous différer la suite de cet entretien ? »

Campée solidement sur ses jambes et droite comme un i, Kaydel continuait de fixer leur cheffe, ignorant le regard outré que son ancien supérieur, le Major Brance, lui adressait. Casterfo lui jeta un coup d’œil et haussa les épaules avec philosophie tandis que Berenko ne cachait pas son déplaisir.

« Je ne suis pas certain que nous ayons le choix, déclara Casterfo avant que son homologue n’ait eu le temps de protester. Faites-nous savoir lorsque vous serez de nouveau disponible pour nous recevoir.

— Je vous remercie de votre compréhension. Ne croyez-pas que je minimise l’importance de ce que vous avez à nous apprendre, » assura Leia, fixant la jeune rousse dont le visage s’était marbré de rouge. 

 

La jeune padawan attendit que la salle soit complètement vidée de ses occupants avant de se tourner vers la femme qu’elle admirait le plus au monde. Enfin, avant ce jour.

« Que s’est-il passé ? Pourquoi Luke est-il à ce point désemparé ? » éructa Kaydel une fois la porte close.

Ce n’était pas une question mais une exigence d’explications et Leia se raidit.

« Ce n’est pas à moi de te le révéler, mais à Luke de choisir s’il veut partager cela avec toi. Adresse-toi à lui. 

— Je l’ai fait, s’écria Kaydel d’une voix brisée. Seulement, il est tellement déprimé, bouleversé… Il ne veut pas m’en parler mais je sens bien que quelque chose de grave s’est produit entre vous, quelque chose qui le rend triste, amer. Il est en train de perdre la foi ! »

 

Le cœur de Leia se serra, un réflexe d’amour entretenu au fil des années. Puis, elle se souvint que Luke venait probablement de tuer la seule étincelle d’espoir de voir Ben revenir dans la Lumière qu’il lui restait encore. 

« L’a-t-il jamais vraiment eue ? » lui rétorqua-t-elle. 

L’incompréhension emplit le visage de Kaydel devant une telle remarque.

« Que voulez-vous dire ? »

Leia ferma brièvement les yeux. Il y avait au moins une chose sur laquelle son frère avait raison : Kaydel était pure. Elle n’imaginait pas une seule seconde qu’un Jedi, spécialement Luke, puisse mal agir. Sa foi totale était une lueur au milieu de l’obscurité qui menaçait de tous les engloutir. Elle n’avait pas le droit de reprocher à Kaydel les actes de Luke ou de la punir de sa fidélité envers le Jedi. Leia s’assit et désigna à Kaydel le siège qui lui faisait face.

« Approche, » lui murmura-t-elle d’une voix douce, consciente de devoir peser ses prochains mots afin de ne pas blesser inutilement la jeune padawan.

 

Surprise par ce brusque changement d’attitude, la jeune femme obéit et Leia prit une profonde inspiration.

« Mon frère, commença-t-elle, les mots laissant un goût amer sur sa langue, mon frère n’est pas parfait. 

— Luke est…

— Je sais ce qu’il représente pour toi et je comprends ton besoin de prendre sa défense, l’interrompit Leia, mais j’aimerais que tu acceptes d’entendre l’avis d’une femme qui le connait mieux que personne. »

 

Les joues de Kaydel s’enflammèrent devant cette réprimande et elle baissa les yeux. Une fois certaine d’avoir toute son attention, Leia reprit :

« Depuis que je le connais, Luke s’est toujours montré impulsif, il parait qu’il tient ça de Vador. Je suis heureuse de ne pas avoir hérité de ce trait, enfin, je crois. Ca n’est pas entièrement une critique, sourit-elle pour adoucir ses paroles, car cela a permis à Luke d’accomplir de grandes prouesses par le passé et à œuvrer pour la préservation de la Lumière. Mais avec le temps et les épreuves… Il s’est éloigné de la Force, de l’enseignement Jedi. »

A nouveau, Kaydel ouvrit la bouche pour prendre la défense de son mentor mais Leia posa une main sur la sienne afin de lui imposer le silence.

« Je ne dis pas que Luke s’est laissé séduire par le Côté Obscur, je sais que ce n’est pas le cas, pas plus que je ne pense qu’il est mauvais. Mais ses actes peuvent l’être, y compris lorsqu’il pense bien faire, parce qu’il agit sous le coup d’une émotion au lieu d’écouter sa raison.

— Même si vous prétendez le contraire, vous parlez de lui comme s’il était sur le point de basculer, s’horrifia Kaydel. Comment pouvez-vous sous-entendre une telle chose ? C’est le dernier Jedi !

— Et, avant tout, c’est mon frère, mon jumeau, lui rappela Leia. Je l’aime, Kaydel, mais pas au point d’être aveugle à ses défauts et ses failles. Plus à ce point, murmura Leia avec regrets. Luke a souvent transgressé les règles de l’Ordre. Il s’est laissé submerger par ses sentiments à de nombreuses reprises par le passé et de plus en plus, récemment. Cela a causé, cause encore, des dégâts irrémédiables et de la peine à de nombreuses personnes.

— Lui aussi, il souffre, terriblement ! 

— Je sais. Mais ni toi, ni moi, ne pouvons y changer quelque chose. C’est entre Luke et sa conscience, » lui répondit Leia plus de sécheresse qu’elle n’en avait eu l’intention.

 

Kaydel recula, bouleversée, arrachant sa main à l’étreinte de celle de Leia.

« Ce que je vois c’est que vous refusez d’aider Luke alors que sa tristesse inonde la Force. Je sais que vous la ressentez. Pourquoi restez-vous assise ici au lieu d’aller le consoler ?

— Parce que c’est ainsi que je l’aide le mieux.

— Vous mentez, murmura Kaydel. Vous lui en voulez, c’est pour ça que vous ne faites rien, pour ça qu’il est si malheureux… Parce que vous l’avez rejeté. »

Leia regretta intérieurement tous les doutes qu’elle avait eus sur les capacités de la jeune lieutenante. Kaydel était de toute évidence plus sensible qu’elle ne le croyait.

« Mais, moi je ne le laisserai pas tomber, décida Kaydel en se redressant. Je vais le retrouver et lui montrer qu’il n’est pas seul. Contrairement à vous, je ne renoncerai pas à lui. »

 

Le sang de Leia se glaça dans ses veines. Elle avait toujours eu un mauvais pressentiment en ce qui concernait le rapprochement de Luke et de Kaydel et voilà que ses pires craintes se confirmaient.

 

« Si tu agis de la sorte, tu ne réussiras qu’à te causer une grande déception et de la peine. Je te le répète, Luke ne deviendra jamais le partenaire que tu espères. Le Code des Jedis lui interdit d’entretenir ce genre de relation, t’entêter ne fera que perturber un peu plus sa paix et l’harmonie qu’il cherche à retrouver. Il ne sera jamais rien de plus que ton Maitre Jedi.

— Pourquoi pas ? rétorqua Kaydel. Vous affirmez qu’il ne croit plus aux principes des Jedis, qu’il ne les respecte pas, pourquoi continuerait-il à observer celui-là ? »

 

Leia hésita et les yeux de Kaydel s’agrandirent de stupeur alors qu’une idée désagréable naissait dans son esprit.

« Il y a déjà eu quelqu’un, murmura la jeune femme. C’est ça que vous ne voulez pas me dire ? »

La Générale se crispa. La clairvoyance de Kaydel était décidément de plus en plus affutée.

« Oui Kaydel, il y a eu une femme. Une seule. Et je crois que Luke ne l’a jamais totalement oubliée.

— Que s’est-il passé ? » l’interrogea Kaydel malgré elle.

 

Le regard de Leia se perdit au loin.

« C’était impossible. Elle a fini par en épouser un autre.

— Impossible, à cause des Jedis… murmura Kaydel.

— Oui, c’est cela, confirma hâtivement Leia. Luke a choisi l’Ordre Jedi et je suis certaine que, si on lui laisse le temps et l’espace dont il a besoin, il le fera à nouveau. Je sais que tu ne comprends pas pourquoi je n’essaie pas de l’aider ou de le consoler et que tu mets ça sur le compte d’une rancœur que j’ai à son égard. Et, tu as en partie raison sur ce point. Mais crois-moi, ce n’est pas la seule chose qui me pousse à rester tranquillement assise alors que la Force ne cesse me faire part de sa détresse et de ses regrets. Je les ressens à chaque instant et ça me brise le cœur, souffla Leia. Mais, je sais que le rejoindre et le pardonner n’est pas la solution. Luke a besoin de temps pour admettre ce qu’il a fait et en accepter toutes les conséquences. Alors seulement, il apprendra de ses erreurs et il reviendra. Plus fort, plus stable, plus serein. Tu dois respecter son désir de solitude, Kaydel. C’est la meilleure chose à faire pour toi, mais aussi pour Luke. »

Kaydel baissa la tête, consciente de la véracité des propos de Leia, même si ce n’était pas ce qu’elle voulait entendre.

« Je ne sais pas si j’en serais capable, souffla la jeune femme, les larmes aux yeux. Je ne supporte pas de le voir ainsi.

— Tu dois être forte et avoir confiance en Luke, c’est ainsi que tu le soutiendras le mieux, lui affirma Leia. Il reviendra en temps voulu. Je le sais.

— Seulement je ne pourrais jamais être avec lui, » murmura Kaydel pour elle-même.

La gorge de Leia se serra devant la sincérité et la puissance des sentiments que la jeune femme avait pour son frère. 

« Il y a d’autres formes d’amour, Kaydel. La Force en regorge. Je t’aiderai à retrouver la paix et la sérénité. »

La jeune femme baissa le regard pour dissimuler son chagrin et Leia lui sourit avec une infinie tendresse.

« Je sais que ma franchise te peine, mais un jour tu comprendras que c’est mieux ainsi. »

 

Kaydel ne répondit pas cette fois. Le cœur lourd, la jeune femme songea à l’instant où ses lèvres avaient rejoint celles de Luke et à la plénitude qu’elle avait ressentie alors qu’il s’abandonnait brièvement à leur baiser. Comment une chose aussi belle pouvait-elle être mauvaise ?

« Tu dois cesser de t’imaginer que quelque chose est possible entre vous, Kaydel, lui affirma de nouveau Leia. Pour ton bien et celui de Luke.

— Oui, Générale, murmura la jeune femme du bout des lèvres. Je sais que vous avez raison. Seulement, j’aimerais tellement pouvoir l’aider.

— Le seul moyen est de faire taire ces sentiments naissants que tu éprouves. La passion mène au chemin obscur, Kaydel et Luke a déjà perdu Ben et Rey sur cette route. Il ne supportera pas un nouvel échec. 

— Je ne veux que son bien, murmura la jeune femme.

— Alors aide-le à réussir. Laisse-le faire de toi un vrai Jedi, il n’y a qu’ainsi que Luke reprendra confiance en lui-même et en la Force, » lui souffla Leia.

 

 

 

 

Castilon, 

 

 

Une fois le Faucon Millénium posé sans encombre sur Castilon, l’Amirale Holdo et ses hommes débarquèrent, leurs mains prudemment posées sur leur blasters tandis qu’ils scrutaient l’endroit. La planète, qui servait de zone industrielle à une partie de la Galaxie, n’avait jamais été des plus attractives mais Amilyn devait admettre qu’à présent, elle était devenue carrément sinistre. Le paysage était d’un gris terne et un vent puissant soufflait, charriant des miasmes toxiques dans les rues désertes.

« Charmant endroit, commenta Finn. Super destination, vraiment, la Résistance nous bichonne.

— Taisez-vous, lui intima l’Amirale, agacée.

— Où sont tous les habitants ? s’interrogea Poe à voix haute. Ça ne devrait pas grouiller de monde ici ?

— Si, confirma Lando, son éternel sourire envolé. Je suis passé par ici il y a quelques mois et, même si ça n’a jamais été mon endroit favori, c’était nettement plus accueillant. »

Chewbacca posa un regard inquiet sur ce qui les entourait tandis que Poe faisait signe à BB-8 de le rejoindre.

« Reste à côté de moi, » lui enjoignit-il.

 

Holdo rabattit sa capuche sur sa tête, s’arrangeant pour dissimuler ses cheveux.

« Allons-y, notre contact habite dans le secteur 8. Je propose que nous ne trainions pas ici plus longtemps que nécessaire. »

 

Le petit groupe progressa lentement dans les rues, sans croiser la moindre âme qui vive. Pourtant, de temps à autres, ils pouvaient voir un rideau ou une lame de fer se soulever, signe que l’endroit était encore habité.

Brusquement, un bruit de pas cadencés les alerta et Holdo leur fit signe de trouver une cachette. Rapidement, ils se réfugièrent comme un seul homme dans une ruelle étroite.

Médusés, ils virent une escouade de troopers vêtus de rouge sang défiler dans la rue principale avec une parfaite synchronisation.

« Un vaisseau a atterri il y a peu, trouvez ceux qu’il transportait et ramenez-les moi, » ordonna l’homme de tête.

Poe se pencha à l’oreille de l’Amirale.

« Je crois qu’il parle de nous. »

Elle leva les yeux au ciel devant cette évidence et leur fit signe de la suivre.

 

Aussi silencieusement que possible, le petit groupe s’enfonça dans le dédale des ruelles sombres et malodorantes des quartiers des employés de Colossus, faisant régulièrement des haltes pour échapper à la vigilance des patrouilles.

 

Au bout d’un long moment et de nombreux détours, ils arrivèrent devant un immeuble minable et la tension de Holdo se dissipa un peu. Elle baissa les yeux sur son hologuidage et souffla :

« C’est ici que vit notre contact, venez. »

Massés devant le seuil, Poe et Finn jetèrent des coups d’œil inquiets alentour, redoutant de se faire surprendre. Après des pourparlers qui leur semblèrent ne pas avoir de fin, la porte s’ouvrit avec un grincement, leur offrant juste assez d’espace pour se faufiler dans l’immeuble.

L’odeur rance de crasse et de sueur les prit à la gorge.

« La vache, ça pue », maugréa Finn, s’attirant un regard noir de la part d’Holdo.

Sans se donner la peine de lui répondre, les autres emboitèrent le pas de l’homme qui leur avait ouvert et Finn laissa échapper un soupir las avant de les suivre avec réticence dans les profondeurs du bâtiment.

 

A l’issue d’une descente aussi raide que rendue malaisée par l’absence de lumière dans les escaliers, leur guide les conduisit dans une pièce étroite dont il referma la porte avec soin après leur passage. Une fois certaine que nul ne pouvait les surprendre, Holdo laissa retomber sa capuche et s’adressa à l’homme.

« La Générale Organa nous envoie.

— La Résistance, hein, grinça l’homme. C’est que notre petite planète devient l’endroit à la mode depuis quelques temps. »

Des bruits de bottes résonnèrent à l’extérieur et, instinctivement, tous s’immobilisèrent. Lorsque les pas eurent décru, Holdo reprit.

« Que se passe-t-il ici ? Pourquoi les rues sont-elles désertes ? Qui sont ces hommes ? Une milice du Premier Ordre ? »

 

L’homme secoua la tête.

« Le Premier Ordre de Kylo Ren n’a rien à voir avec ça. Je ne suis même pas sûr qu’leur chef sache à quel point la situation s’est dégradée depuis sa visite.

— Vous l’avez rencontré ? ne put s’empêcher de demander Lando.

— Ouais, le Suprême Leader en personne, ricana leur contact. Il voulait savoir c’qui était arrivé à la station. Je lui ai dit tout ce que je savais, c’est-à-dire pas grand-chose. Des vaisseaux sont apparus comme par magie dans le ciel et ils ont embarqué Colossus. 

— Embarqué ? releva Finn.

— Soulevée dans le ciel, d’un coup puis pouf, disparue avec tous ceux qui étaient dedans », expliqua l’homme.

Poe et Finn échangèrent un regard éloquent et leur contact eut un rictus.

« Le Seigneur Ren a eu la même réaction. Mais je vous le dis comme je lui ai dit : j’avais rien pris du tout. Ma femme était sur le point d’accoucher et j’étais en retard pour le boulot. Autre chose à faire que de me saouler ou prendre de l’épice. »

 

Sentant la tension  de leur hôte, l’Amirale calma le jeu.

« Nous vous croyons. Et pour ces miliciens ? Que savez-vous à leur sujet ? Pourquoi êtes-vous aussi certain que le Premier Ordre n’a rien à voir avec eux ?

— Quand leur Suprême Leader est venu ici, il a paru sincèrement surpris d’apprendre que des troopers avaient débarqué au nord. Il voulait pas le croire. Et moi, je lui ai dit que c’était ce qu’on m’avait raconté, hein. A ce moment-là, je les avais pas encore vus de mes yeux. 

— Ren a pu jouer l’innocence », remarqua Finn.

L’homme posa un regard injecté de sang sur lui.

« Ecoute gamin, je sais que la Résistance et le Premier Ordre, c’est pas l’amour fou. Mais Ren, moi j’l’ai rencontré, et je peux te dire que le gars a été plus que correct avec moi. Il savait que je vous donnais un coup de main de temps en temps et il m’a pas arrêté, rien du tout. Il a promis de me laisser repartir si je lui racontais c’que je savais et c’est ce qu’il l’a fait quand je lui ai tout dit pour les vaisseaux. Et après, j’ai reçu des portions pour ma femme et mon petit. C’est lui qui a dit de me les donner.

— Un vrai bienfaiteur pour la Galaxie », ironisa Finn sans pouvoir se retenir.

 

Holdo lui intima le silence d’un regard noir.

« D’accord, donc si ces hommes n’appartiennent pas au Premier Ordre, qui les dirige ? Et pourquoi sont-ils ici ? »

L’homme haussa les épaules.

« On n’en sait rien. Ils nous ont envahis quelques jours après la visite du Suprême Leader. Ils ont enlevé tous les types valides qu’ils ont trouvés et ils les ont envoyés au nord.

— Pas vous ? releva Lando. Pourtant, vous semblez en bonne santé.

— J’me suis caché, rétorqua leur contact. Ça fait des jours qu’on est terrés ici avec la femme et le gosse. Tous ceux qui avaient un peu de bon sens ont fait pareil. »

La compassion monta en l’Amirale et elle l’interrogea d’une voix douce :

« Pourquoi ne pas nous avoir appelés à l’aide ? La Résistance serait venue.

— Et comment ? Ils ont coupé tous nos systèmes de communication et ont mis la main sur toutes les navettes. Rien ne sort d’ici et, depuis que la station n’est plus là…

— Personne n’a de raison de venir sur Castilon, murmura Poe.

— Tout à fait, confirma l’autre. 

— Et ces hommes ? Qui sont-ils ? » le pressa Finn.

Le technicien désœuvré lui adressa un regard las.

« Ah bah ça si on le savait… Nous on les appelle les bloodtroopers à cause de leurs uniformes, mais c’est pas leur vrai nom. Ils se font appeler les Soldats de l’Eternel et la seule chose qu’on sait c’est qu’il vaut mieux pas tomber entre leurs pattes.»

Amilyn fronça les sourcils à la mention du mot éternel. Cela lui rappelait vaguement une conversation qu’elle avait eue récemment mais elle ne parvenait pas à mettre le doigt dessus.

« Les Soldats de l’Eternel… Ça vous dit quelque chose, Amilyn ? la pressa Poe.

— Non, pas spontanément mais…

— J’ai entendu parler d’un mouvement de l’Eternel, il y a plusieurs années dans un… disons un bar clandestin, je crois que c’était une sorte de secte, murmura Lando. Mais je ne me rappelle plus ce qu’on m’a raconté, j’étais dans un sale état ce soir-là. »

Perplexe, Poe considéra ses compagnons. Le pilote s’apprêtait à les encourager à fouiller leurs mémoires lorsque le fracas d’une explosion secoua l’immeuble.

 

La déflagration était toute proche et la petite troupe sursauta.

« Ils sont entrés là-dedans ! » entendirent-ils, quelques mètres au-dessus d’eux.

Le sang reflua du visage de leur contact.

« Il y a une issue souterraine, par les tunnels d’évacuation, vite ! Ils ne doivent pas nous trouver.

— Oh non, encore une chemise de foutue », pesta Poe.

Ils étaient arrivés devant la bouche d’égout nauséabonde lorsqu’un hurlement les glaça d’effroi.

« Shae ! Joras ! » s’écria leur contact avant de courir en direction des cris.

Un bruit spongieux résonna et Amilyn blêmit. Elle ébaucha un mouvement pour suivre leur guide mais Poe la retient.

« Non ! On ne peut rien faire pour eux, c’est trop tard, venez, » ordonna-t-il en la tirant d’une poigne ferme dans le tunnel.

 

Il sembla à Finn que leur chute durait des heures et, finalement, il retomba sur un tas de matière sombre et gluante à l’odeur insupportable.

« Couvrez-vous le nez et la bouche, leur ordonna Holdo. Le tunnel regorge de léthane. Surtout, ne tirez pas, vous feriez tout exploser et nous avec. Et avancez aussi vite que vous le pouvez, » ajouta-t-elle inutilement.

Les fugitifs commencèrent à courir tandis que des hurlements déchirants leur parvenaient. 

 

Au bout d’un long moment, ils émergèrent à l’air libre. Finn cligna des yeux, surpris par la lumière aveuglante. Un peu sonné, il chercha des yeux ses compagnons et le soulagement l’envahit. Ils étaient tous sortis et indemnes. Du moins, pour l’instant.

« Où doit-on aller ? » demanda l’ancien trooper avec une angoisse perceptible.

BB-8 bipa et Poe leur désigna une ruelle sombre.

« Par-là, le Faucon n’est qu’à quelques mètres.

— On a de la chance, » ironisa Lando.

Lorsqu’ils arrivèrent non loin de l’appareil, des miliciens l’entouraient.

« Amirale ? interrogea Poe.

— On tire dans le tas et on fonce en espérant s’en sortir, jeta Holdo en joignant le geste à la parole, le tir de son blaster atteignant un bloodtrooper en plein visage.

— J’adore cette femme ! » s’écria Poe avant de la suivre.

 

« Hey, mais ils sont increvables ! s’affola Finn devant l’inefficacité de leurs tirs de blaster.

— Ils ont renforcé leurs armures avec de la cortose ! répondit Holdo. Visez les jointures et leurs visières !

— Visez les jointures et leurs visières, maugréa Finn. Non mais je rêve ! »

 

BB-8 roula à toute vitesse vers le Faucon, suivi par Chewbacca qui se débarrassait de leurs adversaires à grands moulinets de bras.

« On suit Chewie ! » lança Lando.

Poe poussa un cri alors qu’un tir le frappait au flanc droit.

« Pas encore », gémit-il.

L’Amirale le saisit fermement par le bras.

« Ce que vous pouvez être maladroit, ragea-t-elle en décollant le casque d’un trooper d’un tir de blaster. Avancez, on y est presque.

— Je fais ça uniquement pour le plaisir de vous voir me servir d’infirmière », plaisanta mollement Poe avant de s’écrouler sur la plate-forme du Faucon, à demi-inconscient.

 

Faucon Millenium, 

 

Aux commandes, Lando poussa un cri de détresse.

« Je ne voudrais pas vous affoler mais on a plein de nouveaux amis qui nous attendent. 

— Par la Force, souffla Amilyn en découvrant la flotte déployée au-dessus d’eux. On ne passera jamais…

Le désarroi de l’Amirale était palpable et cela sortit Poe de l’hébétude dans laquelle l’avait plongé sa blessure.

« C’est ce qu’on va voir ! grinça-t-il en clopinant vers la console de pilotage. Poussez-vous, ordonna-t-il rudement à Lando. Chewie, avec moi. »

 

L’ancien contrebandier ouvrit la bouche pour protester mais Holdo, le tira en arrière.

« Faites ce qu’il vous dit. Si quelqu’un peut nous sortir de là, c’est lui. 

— Ca va secouer », prévint Poe d’un ton exalté en actionnant les propulseurs.

Le Faucon partit comme une flèche, droit vers les immeubles dont ils venaient.

« Mais qu’est-ce que vous faites ! s’affola Lando. C’est trop… »

Les mots moururent sur ses lèvres alors que Poe s’engageait dans un vaste tunnel.

« Finn, quand on sort de là, tu arroses le souterrain. Surtout, pas avant !

— Vous êtes malade ! s’insurgea Holdo. Vous allez tout faire sauter !

— C’est l’idée, grinça le pilote. De toute manière, tous ceux qui vivaient ici sont déjà morts ou sur le point de l’être. La seule chose qu’on peut faire, c’est d’infliger un max de dégâts à ce truc de l’Eternel ! »

 

Chewie approuva vigoureusement tandis que Poe poursuivait.

« BB-8, trouve-moi une brèche, un égout, une cheminée, n’importe quoi… Et vite ! »

Le petit droïde bipa avec affolement.

« Non, il y en a forcément une, cherche mieux, lui ordonna Poe, sans briser sa concentration. »

BB-8 gémit avant de triller avec excitation.

« Bravo ! Chewie, tu l’as ? »

Le wookie confirma et, sans le moindre avertissement, Poe redressa le Faucon.

« Tiens-toi prêt à faire feu à mon signal, Finn !

— On est encore dans le tunnel ! gémit Lando. Vous allez nous tuer ! »

L’Amirale agrippa le siège de Poe de toutes ses forces, faisant blanchir les jointures de ses doigts. 

 

Au lieu du choc auquel ils s’attendaient, le Faucon s’engouffra dans une cheminée avec un bruit de raclement et jaillit à l’air libre.

« Maintenant Finn ! » hurla Poe. 

Le souffle d’une gigantesque explosion fit vaciller le Faucon et Poe s’accrocha de toutes ses forces aux commandes. Chewie poussa un cri.

« J’ai vu, lui jeta le pilote. Lance l’hyperpropulsion.

— On va tous mourir », souffla Finn voyant qu’ils filaient droit vers deux destroyers.

Cette fois la main d’Holdo se crispa sur l’épaule de Poe et elle ferma les yeux alors qu’ils s’élançaient vers une mort certaine. 

 

La première chose qu’elle entendit fut la voix du pilote.

« Je le savais que ça passerait, il y avait de la place pour deux croiseurs comme le nôtre, au moins. »

Elle ouvrit les yeux et découvrit qu’ils avaient quitté l’orbite de Castilon. De la sueur coulant sur son front, Poe lui adressa un sourire fiévreux.

« Alors, c’est qui le meilleur, Amirale ? 

— La vache ! s’exclama Finn. La vache ! » répéta-t-il, abasourdi.

Holdo eut juste le temps de retenir Poe alors qu’il s’effondrait.

 

()()

 

Amilyn, concentrée, recousait soigneusement le flanc du pilote lorsque celui-ci rouvrit les yeux. Il ne put retenir un sourire hâbleur à la vue du pli soucieux qui barrait son front.

« On dirait que vous y prenez goût, plaisanta-t-il.

— Ne bougez pas, espèce d’idiot, grinça Amilyn. J’ai presque terminé. »

Le pilote se contenta de sourire et se rejeta en arrière, les bras croisés derrière sa nuque dans une posture décontractée.

« Je constate qu’en dépit de votre spectaculaire évanouissement vous semblez aller parfaitement bien, grinça Holdo. Enfin, je crois que j’ai eu un bon pressentiment en demandant à ce que les fournitures médicales du Faucon soient renforcées.

— Je pense qu’il faudrait regarder un peu plus bas aussi, déclara Poe. Il se pourrait qu’une autre partie de mon anatomie ait grandement besoin de vos soins attentifs. »

 

L’Amirale ne put maitriser la rougeur qui envahit ses pommettes et s’écarta.

« Vous êtes décidément un…

— As du pilotage, ne mentez pas, c’est ce que vous alliez dire », la coupa Poe.

Elle le regarda quelques secondes et ne put retenir une ébauche de sourire.

« Je reconnais que vous m’avez impressionnée aujourd’hui. Sans vous, je doute que nous nous en soyons sortis.

— Ah ! Enfin, vous reconnaissez mes mérites !

— Je l’ai toujours fait, protesta Holdo. C’est simplement que vous êtes tellement… impétueux. Une vraie tête brûlée.

— Si j’avais pris le temps de réfléchir, je ne me serais pas engouffré dans ce tunnel, et ils nous auraient sans doute descendus, rétorqua Poe. Comme quoi, l’impulsivité, ça a parfois du bon ! »

 

Holdo ne répondit pas, le visage brusquement assombri.

« Que se passe-t-il ?

— Rien. Simplement, nous nous en sommes sortis indemnes, grâce à vous. Mais, tous ces gens, là-bas sur Castilon… Nous n’avons rien fait pour les sauver. C’était des civils, il y avait des femmes parmi eux, des enfants… Certes, nous avons sérieusement mis à mal nos poursuivants mais combien d’innocents sont restés bloqués dans l’immeuble que nous avons fait exploser ? »

Poe cessa de plaisanter et la regarda avec gravité.

« Je sais ce que notre fuite a couté.  Et j’ai vu à quel point le sort de ces gens vous touchait, au point que vous étiez prête à vous faire tuer avec eux. Mais votre mort ou la mienne ne les aurait pas aidés. Ils étaient condamnés dès l’instant où les bloodtroopers ont envahi leur refuge. La seule chose que nous pouvions faire pour eux, c’était d’en sortir vivants afin de raconter ce que nous avions vu. »

 

L’Amirale déglutit, le regard embué.

« Oui, mais…

— Mais rien, la coupa Poe. Ce qui vient de se passer sur Castilon est injuste tout comme le sort de ceux qui y vivent. En rapportant ce que nous avons vu, nous ferons en sorte que leur calvaire ne soit pas vain. Nous allons rentrer à la base, monter une opération de sauvetage, et nous trouverons un moyen de nous débarrasser de ces Soldats de l’Eternel. »

Elle plongea son regard dans celui du pilote et s’obligea à maitriser son émotion.

« Oui, vous avez raison. Pardonnez-moi, j’ai eu un moment de faiblesse. Mais je n’abandonnerai pas ces gens à leur sort.

— Je n’en doute pas une seconde, sourit Poe avant d’effleurer le visage de l’Amirale du bout des doigts. Je me suis trompé sur vous la première fois, vous êtes une femme admirable et un excellent commandant, ce qui ne gâche rien. »

Le cœur d’Amilyn accéléra brusquement. Elle savait qu’elle devait se soustraire à sa caresse mais elle n’en avait pas envie.

« Qu’est-ce que vous faites ? tenta-t-elle de protester.

— Vous le savez très bien », répondit Poe avant d’attirer son visage à lui.

 

Contrairement à tout ce que l’Amirale avait pu s’imaginer durant les quelques rêveries auxquelles elle s’était abandonnée depuis qu’elle avait rencontré Poe Dameron, son baiser fut doux, presque hésitant, comme s’il avait besoin de s’assurer de son accord. Sans comprendre comment c’était arrivé, elle se retrouva assise sur lui. Elle glissa ses doigts dans les boucles sombres de Dameron et elle sentit sa bouche s’affermir sous la sienne. Instinctivement, elle glissa ses mains sur le torse dénudé du pilote et elle sentit ses mains rugueuses glisser sous sa robe pour remonter le long de ses cuisses. Un gémissement guttural lui échappa alors qu’il glissait ses doigts sous le tissu de sa culotte.

 

« On ne peut pas, souffla-t-elle. Je suis votre supérieure directe et…

— Et demain on sera peut-être tous morts. Ou alors, dans une semaine, un mois, la coupa Poe tout en continuant ses caresses. Je ne veux pas perdre le temps qu’il me reste à vivre à me laisser brider par des considérations hiérarchiques stupides. Et toi ? » la défia-t-il.

 

Pour toute réponse, Amilyn se pencha sur ses lèvres pour l’embrasser. Elle était devenue folle, certainement, mais qu’est-ce que c’était bon parfois de l’être ! 

 

Poe la souleva légèrement, retenant une grimace de douleur et la débarrassa de son encombrant sous-vêtement tout en défaisant son pantalon avant de la positionner sur lui. Ses bras se crispèrent autour de sa taille alors qu’il la maintenait fermement contre lui et elle poussa un léger cri lorsqu’il s’enfonça en elle d’un coup de rein décidé.

 

()()

 

Finn releva la tête alors que lui parvenaient des bruits sourds depuis l’unité de soins médicaux.

« Je crois que Poe vient encore de faire un malaise, je vais voir si je peux aider, » déclara-t-il.

 

Aux commandes du Faucon, Lando sourit.

« Tu bouges pas d’ici, gamin. 

— Mais…

— T’inquiètes pas pour ton ami, il va très bien, précisa Lando alors que les bruits sourds gagnaient en intensité. Je dirais même que c’est la grande forme. »

Fin fronça les sourcils avant de comprendre.

« Vous pensez que, Poe, avec Holdo ?

— Crois-en ma longue expérience, c’est exactement ce qui est en train de se passer.

— Mais il est blessé !

— Et alors, c’est pas le bas de son corps qui a été touché », rétorqua Lando.

 

Finn resta silencieux et le vieux briscard se retourna.

« T’as l’air tout calme d’un coup. Dis voir, tu sais ce qu’ils font, au moins ?

— Ca va, je ne suis pas complètement idiot, maugréa Finn.

— C’est pas ce que je voulais dire, soupira Lando. Je voulais savoir si tu 

— C’est bon ! J’ai compris Lando ! Et pour votre information, non. La discipline du Premier Ordre ne laisse pas trop de temps aux troopers pour avoir une vie intime, avoua Finn avec rancœur.

— Ca fait un bail que tu t’es échappé, remarqua Lando. Et t’es un beau gars, bien fait, il y a des tas de filles sur la base qui seraient ravies de t’éclairer sur le sujet. A commencer par la petite technicienne, Rose.

— Rose ? s’étouffa à moitié Finn. Non, c’est comme ma petite sœur ! »

Lando leva les yeux au ciel.

« Je ne pense pas qu’elle le voit comme ça. »

Le plus jeune s’empourpra.

« Vous dites n’importe quoi, Rose sait très bien que

— Que quoi ? Que tu passes ton temps à te languir de cette Rey ? »

Finn lui lança un regard catastrophé et Lando ricana.

« Tout le monde l’a vu, tu sais. Mais, si tu veux un conseil d’un vieux connaisseur,

— Non, pas spécialement,

— Oublie cette fille et passe à autre chose, lui asséna Lando. Tu crois qu’elle passe son temps à penser à toi ? Tu t’imagines vraiment qu’elle passe ses nuits toute seule alors que Ren est dans la chambre voisine ? »

 

Finn se redressa, bouleversé.

« Elle ne ferait jamais ça. »

Un rire lui répondit.

« Tu sais, j’ai connu Kylo Ren, quand il n’était encore que Ben et, crois-moi, aucune fille n’a jamais su résister à son charme ténébreux et tourmenté même si, contrairement à notre ami Dameron, le pauvre gamin ne s’en rendait pas compte. Il était tellement complexé et mal dans sa peau qu’il était incapable de voir l’effet qu’il faisait aux demoiselles. Sans doute aussi qu’il était trop obsédé par l’idée de maitriser la Force et de devenir un grand Maitre Jedi, reconnut Lando. Mais, j’imagine qu’à présent qu’il a basculé du Côté Obscur et pris la tête du Premier Ordre, tout cela est derrière lui. De plus, on sait tous que la chasteté ne fait pas partie des préceptes des Siths.

— Taisez-vous ! Ce que vous suggérez est immonde. Ça n’arrivera pas. Rey est différente, elle, commença Finn, incapable de trouver les mots adéquats pour décrire la jeune femme.

— Elle quoi ? Elle a la Force ? Elle est un Jedi ? Foutaise, c’est une femme comme les autres. Et jeune de surcroît. Je doute que Kylo Ren la garde avec lui juste pour le plaisir de bavarder ou lui apprendre je ne sais quelle manipulation de la Force. Sauf si elle vraiment laide, ajouta Lando après un moment de réflexion. Mais vu l’état dans lequel elle te met, ça m’étonnerait. »

 

Troublé par l’idée sournoise insufflée par Lando, Finn crispa les mâchoires.

« Rey n’est pas ce genre de femme, elle est pure. Si elle reste aux côtés de Ren, c’est uniquement pour nous protéger.

— Mais oui, bien sûr… Enfin, si ça te fait plaisir de continuer à te bercer d’illusions… » lâcha le contrebandier tandis que les bruits sourds venus de la salle médicale perdaient en intensité.

Un ultime gémissement étouffé brisa le silence qui s’était installé dans le poste de pilotage et Finn se redressa d’un mouvement brusque qui trahissait sa gêne.

« On sera rentrés dans combien de temps, Chewie ? » interrogea-t-il.

Lando émit un rire léger.

« Plusieurs heures, ça te laisse du temps pour réfléchir. »

Finn dédaigna de répondre.

 

Une dizaine de minutes plus tard, l’Amirale les rejoignit. 

« Veillez à ne pas déranger Mr Dameron. Sa blessure n’est pas trop sévère mais il a néanmoins besoin de repos.

— Tu m’étonnes, murmura Lando entre ses dents.

— Pardon ? 

— Rien, Amirale. Je suis juste soulagé pour Dameron », répondit Lando.

 

Le regard noir, Finn se précipita vers la porte. 

« Je vais me dégourdir les jambes.

— J’espère que vous ne comptez pas aller voir votre ami ! lui rappela Holdo.

— Non, tout ce que je veux, c’est être un peu seul, grinça Finn avant de claquer la porte.

— Qu’est-ce qu’il lui arrive encore ? interrogea Holdo.

— Qui sait ? répondit Lando avec une feinte innocence. Sans doute qu’il a besoin de réfléchir, les dernières heures ont été plutôt éprouvantes.

— Oui, c’est vrai, » soupira Holdo avant de se laisser tomber sur un siège.

Elle avait beau faire, elle ne parvenait pas à se départir de son sourire.

 


Chapitre 24                                                                                                    Chapitre 26


Écrire commentaire

Commentaires: 0