Chapitre 8 : Elizabeth et les navires


Quelques mois après son anniversaire, Elizabeth, toute excitée dans sa robe d’un joli bleu océan et les cheveux ornés de rubans assortis attendait avec impatience l’arrivée de son père pour le petit déjeuner. Cela faisait plusieurs heures que, trop excitée pour dormir, la petite fille attendait plus ou moins sagement que son père donne l’ordre tant attendu de faire avancer la calèche. En effet, cette journée s’annonçait peu ordinaire, Weatherby s’était enfin décidé à honorer la promesse qu’il avait faite à Elizabeth à l’occasion de son anniversaire : l’emmener voir de vrais navires.

 

La petite fille avait attendu longtemps, craignant même que son père finisse par oublier sa promesse, ce qu’elle ne l’aurait de toute manière pas laissé faire, ou revienne dessus au prétexte qu’Elizabeth était trop jeune ou lui-même trop occupé. Mais Weatherby était un homme de parole, d’autant plus si c’était à sa fille qu’il avait fait une promesse. Aussi Elizabeth attendait elle avec impatience ce voyage à Plymouth où elle aurait enfin l’occasion de voir des navires semblables à ceux qu’elle avait découverts dans son livre de pirates et qui la faisaient rêver depuis des mois.

 

Mrs Brode lança un regard agacé en direction de la petite fille dont les pieds se balançaient nerveusement sous sa robe et trahissaient son impatience.

« Ne battez pas des pieds ainsi Miss Elizabeth. Ce n’est pas convenable.

- Oui Mrs Brode. » Soupira Elizabeth en songeant que RIEN n’était convenable, du moins rien d’amusant.

Finalement son père se décida à faire son apparition, engoncé dans un costume richement brodé et recouvert de fanfreluches qu’Elizabeth jugea ridicule sans toutefois le montrer. Weatherby avait revêtu une lourde perruque d’un brun bouclé et sa fille nota que cette dernière était légèrement de guingois, pourtant elle ne dit rien, craignant de voir leur départ retardé ou pire annulé par cet incident.

 

Weatherby posa un regard attendri sur sa fille dont l’impatience était visible et sourit.

« Je suppose que tu es prête ?

- Oui papa ! Répondit Elizabeth avec conviction.

- Bien dans ce cas, nous y allons. Cependant n’oublie pas Elizabeth que le but de ce voyage est avant tout de remplir une mission pour le Roi et que tu ne dois ta présence à mes côtés qu’en raison de la promesse que je t’ai faite. J’espère que tu sauras être patiente et que tu me feras honneur. » Ajouta Weatherby avec une feinte sévérité.

Mrs Brode toussota alors et son maître se tourna vers elle d’un air interrogateur.

« Monsieur Swann… Pardonnez-moi ma remarque, mais il me semble que Miss Elizabeth est encore bien jeune pour entreprendre un tel voyage seule avec vous. » Déclara l’intendante en passant sous silence le fait que selon elle Elizabeth ne saurait pas se tenir face à des personnages importants.

 

Elizabeth sursauta et serra ses petites mains sur les volants de sa robe. Elle songea qu’elle détestait de plus en plus l’intendante qui l’empêchait de faire tout ce qui était amusant : monter aux arbres, prendre un morceau de bois et se figurer qu’elle est un pirate se battant contre … euh d’autres pirates ou encore courir à en perdre haleine dans les couloirs de la maison de son père. Weatherby observa le visage de sa fille et sourit fugacement en lisant sur ce dernier les efforts qu’Elizabeth faisait pour ne pas se montrer impertinente. Il se retourna négligemment vers Mrs Brode.

«  Il me semble vous avoir dit il y a de ça plusieurs mois que je désapprouvais vos remarques sur la manière dont j’élève ma fille unique Mrs Brode. J’ai fait une promesse à Elizabeth. Selon vous quel genre d’exemple serais-je pour elle si je revenais sur ma parole ? »

 

Mrs Brode rougit violemment.

« Je…. Bien sûr Monsieur… Je me disais juste que peut être que ce serait une bonne idée d’emmener Miss Asst avec vous, afin de vous soulager de la charge que représente Miss Elizabeth. »

Cette fois Weatherby s’empourpra.

«  Ma fille n’est pas une charge à mes yeux Mrs Brode. Quand à Miss Asst, je ne vois aucune raison de la priver d’un congé amplement mérité. Déclara-t-il sèchement. Vient Elizabeth, nous partons. »

Elizabeth se leva avec diligence et glissa sa petite main dans celle de son père d’un air satisfait.

«  Bon voyage Monsieur. Plia Mrs Brode. Miss Elizabeth soyez sage avec votre père.

- Au revoir Mrs Brode ! » Lança gaiement Elizabeth sans se retourner.

 

()()

 

A Plymouth, Elizabeth descendit de la calèche avec soulagement tant le voyage lui avait semblé interminable. Son père, qui manquait visiblement de sommeil, avait fini par s’endormir, bercé par le mouvement régulier de leur calèche et Elizabeth avait passé le plus clair de son voyage à observer avec dégoût les grandes étendues vertes des prairies anglaises, n’osant réveiller son père.

 

Sentant la voiture s’arrêter, ce dernier ouvrit mollement les paupières, il cligna des yeux, la perruque encore plus de travers qu’à leur départ de Londres.

« Papa ! On est arrivés ! S’exclama joyeusement Elizabeth.

- Oh … Et bien … Je crois que je me suis quelque peu endormi. Répondit son père avec embarras. Tu n’as pas trouvé le temps trop long ?

- Non non. Mentit Elizabeth en tentant d’apercevoir les mâts des navires.

- Tu aurais du me réveiller. Soupira Weatherby en descendant de voiture, jetant à peine un regard au laquais qui lui tenait la porte.

- Quand allons-nous voir les bateaux ? Maintenant ? Demanda Elizabeth d’un ton plein d’espoir.

- Non nous allons d’abord nous installer dans cette hostellerie et prendre du repos, tu dois être fatiguée après ce long voyage. »

Elizabeth ne répondit pas et réprima de justesse que selon elle, son père devait être bien reposé à présent.

« Ce soir, nous irons dîner chez les Ashford, j’en profiterais pour remplir la mission de Sa Majesté. Nous irons voir les navires demain.

- Oh … Lâcha Elizabeth d’un ton qui laissait voir sa déception.

- Bien allons y. »

 

La petite fille baissa la tête et suivit son père dans l’hostellerie où le propriétaire les accueillit avec des manifestations de servilité qui firent froncer les sourcils de la petite fille. Étaient-ils donc des gens aussi importants pour qu’on les traite ainsi ? Weatherby répondit d’un hochement de tête aux salutations du commerçant avant de se figer brutalement. Il n’avait pas songé que pour le soir, il aurait besoin d’une femme de chambre pour la toilette de sa fille ! L’hôtelier s’empressa de le rassurer et quelques heures avant le dîner Elizabeth vit entrer dans sa chambre une femme qui n’avait manifestement pas l’habitude de porter une livrée de domestiques.

«  On m’envoie pour vous aider à vous habiller Miss. »Déclara-t-elle timidement.

 

Elizabeth soupira légèrement et songea à la soirée assommante qui l’attendait tandis que la femme effleurait d’un air rêveur le satin délicat de la robe de soirée de la petite fille. Toutefois, Elizabeth se laissa docilement habiller, craignant que son père ne la punisse si elle protestait et annule leur visite au port.

« Cette robe est très jolie Miss. » S’émerveilla la femme.

Elizabeth leva les yeux au ciel avant de détailler la tenue de la femme. Contrairement aux siens, les vêtements de la femme étaient usés et laissaient voir ça et là des traces de raccommodages. Elizabeth songea fugacement qu’effectivement pour la femme cette robe devait être très jolie.

«  Dites-moi si je vous fais mal. Murmura la femme en passant son peigne dans les longs cheveux blonds foncés de la petite fille.

- Ça va. Grimaça Elizabeth. Dites-moi comment vous vous appelez ? Demanda-t-elle d’un air curieux.

- Meredith, Miss. Répondit la femme un peu surprise par sa question.

- C’est joli. Déclara Elizabeth.

- Merci Miss. Répondit la femme avec étonnement.

 

Elizabeth laissa dériver son esprit jusqu’aux pirates avant de pousser un petit cri outré alors que la femme tirait brutalement sur ses cheveux.

- Pardon … Je veux dire excusez-moi Miss !!! S’écria Meredith en rougissant. C’est que je n’ai pas l’habitude des petites filles.

- Vous n’avez pas d’enfants ? Demanda Elizabeth d’un œil rond, repoussant loin d’elle toutes les leçons de Mlle Woods et Mrs Brode selon lesquelles une Lady ne devait pas se montrer curieuse de la vie de ceux qui la servaient.

- Un petit garçon. Sourit brièvement Meredith tout en continuant de la coiffer. Il a un peu près votre âge

- Ce doit être merveilleux pour lui pouvoir voir des bateaux comme il le veut ! » S’exclama Elizabeth.

 

Meredith la regarda un instant, interdite, et songea que ce qui serait le plus merveilleux pour William ce serait que son pirate de père revienne enfin assumer ses responsabilités au lieu de les laisser sans le sous dans une bicoque misérable. Mais ce n’était pas des choses à dire, encore moins à une petite fille qui n’avait pas la moindre idée de ce que pouvait être l’existence de ceux qui, moins riches qu’elle, devaient lutter pour avoir de quoi se nourrir.

« Oui Miss. » Répondit-elle du bout des lèvres en s’échinant à faire des boucles harmonieuses à la petite.

 

L’arrivée de Weatherby la fit sursauter. Meredith se leva brutalement et s’inclina maladroitement devant le riche père de la petite.

« Es-tu prête Elizabeth ? La calèche nous attend …

- Oui papa ! S’exclama Elizabeth en bondissant sur ses pieds.

- Bien allons y dans ce cas … »

Elizabeth toute enrubannée, suivit son père avant de se retourner vers la femme qui l’avait préparée.

« Au revoir Meredith. » Lança-t-elle joyeusement.

 

Le dîner fut en tout point ce qu’Elizabeth avait prévu : long et ennuyeux. Le fils des Ashford qui avait quelques années de moins qu’elle-même était un bambin timide. Le petit garçon avait tenté de faire la conversation à son aînée du moins lorsque la parole leur était donnée, c’est-à-dire très rarement et Elizabeth qui avait espéré avoir un compagnon de jeu pendant que son père traitait les affaires du roi avait été rapidement déçue. Droit comme un i, le petit garçon pérora durant de longues minutes sur l’honneur des Ashford et sur le fait que quand il serait grand « il ferait comme père et commanderait des navires pour chasser les méchants. »

Elizabeth le regarda avec horreur.

« Quels méchants ? »

Un peu embêté le bambin se tortilla sur sa chaise, mal à l’aise.

«  Les pitates. » Finit-il par lâcher de sa petite voix flûtée.

 

Elizabeth soupira lourdement, elle ne comprenait pas ce qu’on pouvait reprocher à des gens dont le seul but était de ne pas obéir. Elle s’apprêtait à répondre lorsqu’elle se rendit compte que son père la regardait depuis de longues minutes. Si elle disait un mot, il découvrirait son secret ! Et à coup sûr il lui reprendrait le livre au bout duquel, faute de vocabulaire, elle n’était toujours pas parvenue. Mr Ashford, qui avait lui aussi suivi les phrases laborieuses de son fils sourit largement et posa une main sur l’épaule du bambin.

« Très cher Swann, cet enfant n’est-il pas adorable ? Si jeune et il a déjà compris tout ce que l’honneur commande de faire à un homme ! » S’extasia-t-il.

Weatherby, gêné et vaguement inquiet devant la lueur qu’il avait vue luire un instant dans les yeux de sa fille, hocha la tête.

« N’est il pas un peu jeune pour ce genre de … de connaissances ?

- Voyons mon cher, nous lui épargnons les détails. Se récria Ashford. Mais n’est-ce pas le devoir de tout parent de transmettre des valeurs morales à ses enfants ?

- Évidemment. S’empressa de confirmer Weatherby.

- Et dites-moi votre délicieuse Elizabeth a beaucoup grandi. Remarqua Mrs Ashford. Elle sera bientôt une jeune fille accomplie.

- Elle est encore un peu jeune. Marmonna Weatherby

- Joues-tu d’un instrument quelconque Elizabeth ? Demanda Mrs Ashford en se tournant vers cette dernière.

- Oui Madame. Répondit poliment Elizabeth comme on le lui avait appris.

- Serait-ce par chance du piano ? » Demanda Mrs Ashford.

 

Elizabeth réprima une grimace et se résigna à répondre positivement en raison de la présence de son père sinon elle se serait empressée de trouver un instrument rare.

« Tout à fait charmant ! S’exclama Mrs Ashford. Il se trouve que notre fils a une fort jolie voix …

- Un passe-temps bien plaisant pour un petit garçon de quatre ans. » S’empressa de préciser Mr Ashford qui redoutait visiblement que l’aptitude au chant de son fils fasse de ce dernier une mauviette.

Weatherby s’empressa d’aller dans leur sens et quelques instants plus tard, ce fut une Elizabeth maussade qui se retrouva assise devant le grand piano de la demeure.

« Ne soit pas timide Elizabeth. » L’encouragea son père.

 

La petite fille se mordit les lèvres. Elle détestait le piano. Plus encore que les leçons de maintien ou de bienséance. Chaque fois qu’elle posait ses doigts sur cet instrument de torture des sons discordants s’en échappaient, faisant s’arracher les cheveux de Mlle Woods qui la poussait encore et encore à reprendre le même morceau jusqu’à ce qu’elle réussisse à le jouer sans fausse note ou presque. Elizabeth commença donc à jouer et sortit de l’instrument des sons aussi peu mélodieux qu’à l’accoutumée tandis que la voix claire du petit Ashford s’élevait, le petit garçon suivant tant bien que mal la musique dépourvue d’harmonie d’Elizabeth. Une fois le morceau terminé, Elizabeth retira avec soulagement ses mains du clavier tandis que Mrs Ashford applaudissait légèrement.

« Charmant, absolument charmant. Répéta-t-elle d’un ton qui se voulait convainquant. Bien sur votre Elizabeth est encore bien jeune mais elle joue déjà très bien. »

Weatherby lui rendit son sourire, il affecta une fierté de façade et fit signe à Elizabeth d’aller reprendre sa place sur le canapé ce que la petite fille fit avec soulagement, le rouge aux joues.

 

A la fin de la soirée, Elizabeth, les paupières lourdes se glissa dans la calèche et se blottit contre son père qui la regarda d’un air à la fois attendri et ennuyé.

« Dis-moi Elizabeth … Le piano ?

- Je n’aime pas trop ça papa. Murmura Elizabeth avec les yeux brillants de fatigue.

- C’est bien ce que, ce que j’avais cru comprendre. Je pense que nous ferions mieux de passer sous silence ta pratique de cet instrument désormais… Toussota Weatherby.

- Pardon papa. Je ne voulais pas te faire honte. » Murmura Elizabeth en pleurant cette fois ci.

 

Attendri Weatherby la serra contre lui et essuya légèrement ses larmes.

« Voyons Elizabeth que tu saches jouer du piano ou non n’a aucune importance pour moi. Et je suis très fier de toi, tu t’es admirablement comportée ce soir.

- C’est vrai ? Renifla Elizabeth.

- Quel père ne serait pas fier de sa fille ? Répondit Weatherby avec un bon sourire. Allons tu es fatiguée, nous allons rentrer dormir et demain nous irons voir les bateaux.

- Oui. » Répondit Elizabeth d’une petite voix qui se serra contre son père, son nez s’emplissant des effluves de brandy qui s’échappaient de ce dernier.

 

()()

 

Le lendemain Elizabeth avait totalement oublié les Ashford et leur stupide piano et se préparait à visiter un navire. Avec un soupir indulgent, Weatherby la regarda ouvrir de grands yeux alors qu’elle mettait pour la première fois le pied sur un navire marchand. Le Capitaine de ce dernier, un officier de la Navy, commença la visite tandis que Weatherby le remerciait chaleureusement de sa bonne volonté.

 

Elizabeth regarda autour d’elle et cherchait à identifier les différentes pièces du navire. Le capitaine et son père la regardèrent avec amusement, visiblement surpris du plaisir qu’elle semblait prendre à la visite.

« Avez-vous des questions Miss Swann ? Demanda le capitaine.

- Est-ce que vous avez des canons ?

- Oui évidemment pour nous défendre. Répondit le capitaine, un peu surpris car il s’attendait à une question sur les joujoux et les commodités.

- C’est quoi bâbord et tribord ? Enchaîna Elizabeth tandis que son père la regardait avec surprise, se demandant où sa fille était allée pêcher tout ça.

- Bâbord est un terme de marine Miss. C’est la gauche du navire. Tribord est la droite.

- Et la proue c’est le devant c’est ça ?

- Oui en effet …

- C’est vrai que vous calculez les trajets avec un compas et une boussole ? Demanda Elizabeth à toute vitesse, heureuse de pouvoir enfin poser ses questions.

- Trajectoire. La corrigea le capitaine. En effet oui Miss …

- Je peux voir la barre ? Demanda Elizabeth au grand effroi de son père. S’il vous plait Capitaine. » Se reprit-elle rapidement.

 

Le capitaine sourit et l’entraîna devant la barre.

« On dirait une roue. Commenta Elizabeth qui posa une main hésitante sur la barre. Dites-moi qu’est-ce que la verge ?

- Elizabeth !!! S’exclama son père scandalisé.

- C’est une partie de l’ancre. Répondit calmement le capitaine tandis que Weatherby rougissait.

- Oh …. Murmura pensivement Elizabeth. Je croyais que cela avait un rapport avec les voiles.

- Non cela c’est la vergue. Corrigea le capitaine en lui désignant le mât. C’est-ce qui soutient les voiles.

- Oh, et qu’est-ce que c’est une jonque ? »

Le capitaine, de plus en plus étonné, regarda Elizabeth et chercha les mots pour lui répondre.

« C’est un bateau d’extrême orient. Très léger. Il est différent des nôtres. »

 

La matinée se déroula ainsi, Elizabeth posait des questions et le capitaine y répondait de plus en plus volontiers. A la fin de la visite, ce dernier se tourna vers Weatherby qui, médusé, observait sa fille brusquement intarissable.

«  Ce fut un plaisir et un honneur de vous faire visiter mon bâtiment Monsieur.

- Et bien je crois…que ce fut une matinée riche d’enseignement. Marmonna Weatherby.

- Votre fille est charmante Monsieur. J’espère que vous me pardonnerez si j’ajoute qu’il m’aurait été agréable de la prendre à mon bord le moment venu si elle avait été un garçon.

- Oui j’imagine. Répondit Weatherby d’un ton maussade.

- Merci Capitaine. » Pépia Elizabeth qui exécuta pour une fois une révérence parfaite, les joues roses de plaisir.

 

Le père et la fille reprirent alors leur calèche et se préparèrent à rentrer à Londres. Elizabeth, le regard rêveur, garda ses yeux fixés sur le port longtemps après que ce dernier ait disparu tandis que Weatherby la regardait avec surprise.

«  J’ignorais que tu connaissais autant de choses sur les bateaux Elizabeth » Finit-il par dire en songeant que sa fille en savait probablement plus que lui-même sur le sujet.

Pour la première fois Elizabeth eut l’air embarrassé.

«  J’aurais préféré que Mlle Woods consacre plus de temps à t’enseigner des choses qui te seront utiles mais enfin si ce sujet t’intéresse pourquoi pas. Soupira Weatherby. Qui sait peut être deviendras-tu l’épouse d’un amiral… Sans doute appréciera-t-il une femme qui connaisse les navires. » Se mit il à rêver.

Trop contente de s’en tirer à si bon compte sans questions embarrassantes, Elizabeth se garda bien de sortir son père de sa rêverie et songea pour sa part que si elle voulait apprendre tout ce qu’il fallait savoir sur les bateaux ce n’était pas pour devenir la femme d’un amiral mais plutôt pour naviguer elle-même !


Chapitre 7                                                                                                         Chapitre 9


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