Chapitre 20 : Nouveaux accords bis


Troublée par son entrevue avec Will, Elizabeth remonta l'escalier, le visage sombre. Elle s'était laissé emporter durant les derniers mois. Enfermée dans la cage que Beckett lui avait forgée, elle avait perdu de vue bon nombre de choses. A commencer par la responsabilité du Lord dans la mort de son père. Le visage d'Elizabeth se contracta à cette pensée et elle rougit de honte. Comment pouvait-elle passer ses nuits dans les bras d'un homme pareil ? Bien sûr, cela faisait partie du marché, mais le plaisir qu'elle prenait à la chose lui apparut soudain dans toute son indécence.

 

Le bébé remua et Elizabeth posa la main sur son ventre. Des larmes montèrent à ses yeux. Comment pouvait-elle porter l'enfant de celui qui avait tué son père ? Pire, comment pourrait-elle l'abandonner aux mains de Beckett le moment venu ? Le souffle de la jeune femme se bloqua et elle hoqueta. Pour la première fois, elle réalisa pleinement ce que l'accord qu'elle avait passé avec le lord signifiait. Cet enfant était le prix à payer pour porter ceux de Will. Un enfant contre les suivants et la vie heureuse qu'elle avait toujours voulue. Des larmes de désespoir roulèrent sur ses joues et elle appuya ses mains sur son ventre.

« Je suis désolée… » Sanglota-t-elle.

 

Perdue dans sa détresse, elle n'entendit pas les pas de Beckett.

« Seigneur moi qui pensait vous retrouver la mine rieuse après votre visite, soupira Beckett. Que vous arrive-t-il donc ? Turner a-t-il enfin compris quel genre de femme vous étiez et vous a demandé de choisir entre lui et Sparrow, Norrington… Seigneur la liste est trop longue, éclairez moi, voulez-vous ? »

Elizabeth se raidit et se tourna vers lui, les yeux étrécis.

« Je vous hais…

- Oui il me semble ne pas être sourd et attendu que vous me le répétez chaque jour et parfois même la nuit, commença Beckett.

- Non vous ne comprenez pas… Je vous hais vraiment, cracha Elizabeth avec toute la hargne dont elle était capable. Vous n'êtes qu'un lâche, un minable arriviste qui ne sait qu'utiliser les autres pour arriver à ses fins.

- Elizabeth il me semble que vous êtes…

- Taisez vous, siffla la jeune femme. Vous voulez savoir à quoi je pensais ? Je pensais à mon père. Dites-moi que répondrez-vous à cet enfant lorsqu'il vous interrogera sur sa famille ? Que vous avez ordonné le meurtre de son grand père ? »

Beckett cilla.

« C'était une erreur.

- Une erreur… répéta Elizabeth avec amertume. C'est ce que vous lui direz ? Une erreur ! Pauvre enfant, il vaudrait mieux pour lui qu'il ne voit jamais le jour. Comme ça il n'apprendra jamais quel genre de monstre il a comme père. »

 

Cette fois Beckett blêmit et la saisit par le bras.

« Taisez-vous ! »

Elizabeth se dégagea avec brutalité de son étreinte.

« J'aurais dû choisir la mort le jour où vous m'avez proposé votre marché. J'ai été lâche. Mais il n'est pas trop tard. » Lâcha t'elle, en nage.

Cette fois Beckett l'attrapa sans douceur et la plaqua contre le mur.

« Ne dites pas des choses pareilles, je vous l'interdis vous avez compris !

- Ou sinon quoi ? Souffla Elizabeth. Vous m'avez déjà tout pris. »

Beckett la regarda et ses yeux se voilèrent légèrement.

« Croyez bien qu'il n'y a pas un jour où je ne regrette la mort de votre père, j'aurais dû trouver une autre solution.

- Comme de l'enfermer avec Jack et les autres ? » Lui jeta Elizabeth.        

 

Beckett soupira.

« Nous étions en guerre contre les pirates Elizabeth, nous le sommes toujours. Votre père s'apprêtait à nous trahir .Vous ne voyez donc pas qu'aucun autre homme dans ma position n'aurait pu agir autrement ?

- Vous justifiez vos actes par l'honneur ? Grinça Elizabeth. Et comment justifiez-vous le marché que vous m'avez proposé ? »

Beckett la fixa longuement.

« Répondez donc Lord Beckett, cracha la jeune femme. Quel est votre prétexte ?

- Je n'en ai pas… » Répondit-il avant de détourner les yeux.

Surprise, Elizabeth le regarda.

« Vous semblez touché… murmura-t-elle. Vous êtes donc capable d'éprouver quelque chose ?

- Que croyez-vous Elizabeth, vous n'avez pas l'exclusivité dans ce domaine même si je doute que vous soyez capable de comprendre ce que je ressens. » Persifla-t-il avec effort, les yeux sur le ventre de la jeune femme.

 

Elizabeth le regarda avec incrédulité.

« Vous aimez cet enfant ? »

Cette fois Beckett s'agaça.

« Evidemment, pour qui me prenez-vous ? Si ce n'était pas le cas je ne resterai pas ici à subir vos caprices de peur qu'il vous vienne l'idée de vous jeter par une fenêtre ou je ne sais quelle bêtise romantique ! »

Elizabeth se crispa et Beckett lui prit la main.

« Bon sang Elizabeth, je sais que vous ne voulez pas mourir ! Je sais aussi que vous me haïssez mais ce bébé, notre bébé, n'est pas responsable des erreurs que nous avons commises. Vous ne pouvez pas le condamner sous prétexte que vous vous réveillez un beau jour en voulant venger votre père ! Le Gouverneur Swann ne méritait pas de mourir. Mais cet enfant non plus ! Pas plus que vous ! Croyez-vous que c'est ce que votre père voudrait ? S'il est mort c'est parce qu'il voulait nous trahir pour vous protéger ! »

Elizabeth blêmit et Beckett soupira lourdement.

« Quoique vous en pensiez Elizabeth je vous ai offert une chance. Un autre que moi vous aurait tous pendus sans discuter. »

 

Elizabeth détourna le regard et Beckett la força à se tourner vers lui.

« J'ai été clair dès le début Elizabeth. Vous connaissiez le prix à payer. Une fois que vous aurez rempli votre part du marché et m'aurez donné un héritier vous serez libre de partir avec vos amis et de mener la vie de débauche dont vous avez toujours rêvé.

- Mais je ne reverrais jamais mon enfant, souffla Elizabeth.

- Nul ne vous oblige à partir avec eux Elizabeth. Vous pourrez rester si vous le souhaitez.

- Et abandonner Will ? Jamais je ne ferais ça ! S'exclama Elizabeth.

- Dans ce cas on dirait que vous avez déjà choisi, non ? »

 

Elizabeth le repoussa et se dirigea vers sa chambre, étouffée par les sanglots. Son cœur lui faisait si mal qu'il lui semblait qu'il allait exploser. Elle avait chaud, si chaud. Le couloir commença à tanguer autour d'elle et elle gémit. Puis le noir.

 

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Elizabeth battit des yeux et elle leva la main pour se débarrasser de ce qui encombrait son front.

« Ne bougez pas, il faut faire tomber votre fièvre. » déclara une voix.

Elizabeth se força à se concentrer et elle tourna la tête en direction de la voix. Elle vit trouble pendant quelques instants puis sa vision s'ajusta et elle reconnut Beckett.

 

Assis sur le rebord du lit, l'homme passait inlassablement un linge humide sur son front. Elizabeth déglutit. Fièvre. C'était donc qu'elle était malade. Elle passa sa langue sur ses lèvres sèches. Elle se souvenait. Ils s'étaient disputés, ils avaient criés et elle avait dit que le bébé, le bébé… Elizabeth poussa un gémissement étranglé et posa les mains sur son ventre.

« Mon bébé !

- Il va très bien, souffla Beckett. Ne vous inquiétez pas. »

Fiévreuse, Elizabeth le regarda alors qu'il humidifiait à nouveau le linge.

« Le bébé… murmura-t-elle. Jamais voulu faire de mal…

- Je sais. Souffla Beckett. C'est à moi que vous vouliez en faire. »

Il reposa le linge sur son front et elle sentit des larmes monter à ses yeux.

« Allons c'est de bonne guerre, lui souffla Beckett. Reposez-vous maintenant. Vous ne voulez pas rater la prochaine bataille n'est-ce pas ? »

Elizabeth tenta de chercher une réponse mais la fatigue fut la plus forte et elle sombra dans un sommeil épais.

 

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Lorsqu'elle ouvrit les yeux pour la seconde fois, le soleil déclinait à l'horizon. Surprise, elle passa une main sur son front et ses doigts frôlèrent ceux de Beckett.

« La fièvre est presque tombée je crois, le médecin dit que vous devriez vous remettre. C'est l'affaire de quelques jours. » Lui déclara t'il.

Elizabeth hocha la tête.

« Et pour le bébé ?

- Il a manifestement très envie de vivre, je suppose qu'il tient ça de vous. » Répondit Beckett.

 

Elizabeth le suivit du regard tandis qu'il passait à nouveau le linge sur son front.

« Vous êtes resté ici ? Lui demanda-t-elle.

- Je ne voulais pas qu'un domestique incompétent tienne votre vie et celle de mon enfant entre ses mains », répondit Beckett.

Elizabeth se redressa légèrement, surprise par son attitude. Beckett glissa la main autour de sa taille et l'aida à se relever.

« Vous devrez garder le lit quelques jours. Avez-vous faim ?

- Oui mais… commença Elizabeth.

- Vous mangez. Ensuite nous parlerons si vous sentez en état de le faire. J'ai des choses à vous dire. »

Elizabeth le regarda s'éloigner et frissonna. Des larmes lui piquèrent les cils. Pendant une seconde, elle avait réellement cru qu'il se souciait d'elle.

 

()()

 

Une fois son assiette vidée, Elizabeth se tourna vers Beckett, revigorée par la nourriture.

« Votre appétit m'étonnera toujours ma chère, commenta le lord.

- Vous vouliez me parler, le coupa Elizabeth. Allez-y qu'on en finisse. »

Beckett soupira.

« Soit… J'ai eu le temps de réfléchir à ce que vous avez dit hier pendant que vous déliriez… Et j'ai quelque chose à vous proposer.

- Encore un de vos marchés pervers ? Que voulez-vous me prendre cette fois ? Cracha Elizabeth

- Je vous propose un arrangement. Sous réserve de certaines conditions et dans les limites du raisonnable, vous pourrez visiter votre enfant. Bien entendu il sera exclu qu'il sache que vous êtes sa mère. Et ma permission ne s'étendra pas aux amants que vous vous serez choisi pas plus qu'aux rejetons que vous aurez eus avec ces derniers. »

Elizabeth se troubla et des larmes brillèrent dans ses yeux.

« Qu…quoi ?

- D'ici à ce que l'enfant soit en âge de comprendre, la plupart des personnes auront oublié les Swann. Vous serez la sœur de sa défunte mère. Ainsi vous pourrez lui parler de votre père et de, ce que vous voudrez. Bien entendu toutes vos visites se dérouleront dans ma demeure et il vous sera strictement interdit d'emmener l'enfant où que ce soit. »

 

Elizabeth le regarda et cligna des yeux.

« Que voulez-vous en échange ?

- Rien je vous l'ai dit, pesta Beckett. Alors qu'en pensez-vous ? Serez-vous capable de respecter mes conditions ?

- Mais pourquoi faites-vous ça ? »Souffla Elizabeth qui songea qu'il devait avoir contracté sa fièvre.

Beckett soupira.

« Disons que… Vous ne souhaitez pas rester, mais je n'ai pas envie que mon enfant soit privé de vous, pas plus que de vous priver de lui. Alors si vous vous sentez capable de respecter ce marché… Pourquoi pas ? »

Elizabeth le regarda en tremblant.

« Vous le pensez vraiment ?

- Bien sûr que oui Elizabeth, » s'impatienta Beckett.

La jeune femme le fixa et des larmes roulèrent sur ses joues.

« Je suis d'accord…. Souffla-t-elle.

- Dans ce cas cessez donc de pleurer ! Il vous faut du repos. Je n'ai pas envie de vous veiller à nouveau parce que vous serez évanouie dans un couloir. »

 

Elizabeth déglutit et le regarda. Elle s'avisa alors que la robe qu'elle portait la veille était soigneusement posée sur une chaise et qu'elle-même était en chemise.

« Qui m'a délacée ? demanda t'elle brusquement.

- Vous avez toujours de ces inquiétudes. C'est moi qui vous ai déshabillée et mise en chemise.

- Vous ?

- Allons ma chère, ce n'est pas la première fois que je vous vois nue, ironisa Beckett. Maintenant dormez, je vais prendre un peu de repos à côté à présent que je suis rassuré sur votre état. »

Sans attendre, Beckett sortit et Elizabeth le regarda, pensive.

 

Quelques minutes plus tard, Estrella frappa doucement à sa porte.

« Lord Beckett m'a demandé de venir voir si vous désiriez quelque chose. »

Elizabeth secoua la tête et lui fit signe d'entrer.

« Vous nous avez fait peur vous savez. Sourit Estrella. Lord Beckett n'a pas cessé de vous veiller, il ne vous pas quittée une seule minute.

- Vraiment ? S'étonna Elizabeth.

- Oh oui Madame… Même qu'il a failli frapper le médecin quand celui-ci lui a dit qu'il ne pouvait pas rester parce qu'il avait d'autres malades à aller voir. »

Elizabeth ouvrit la bouche pour poser d'autres questions mais Estrella rougit.

« Pardon Madame, je parle trop, Lord Beckett a bien recommandé de ne pas vous fatiguer. Bonne nuit madame.

- Bonne nuit Estrella, » répondit Elizabeth, songeuse.

 

Cinq jours plus tard,

 

Vêtue d'une robe d'organdi rose, Elizabeth frappa doucement à la porte du bureau de Beckett. Elle avait beaucoup hésité avant de se décider à aller voir le Lord. Depuis sa maladie, ce dernier passait régulièrement la voir sans pour autant s'attarder. Ce qui la troublait beaucoup sans qu'elle ne réussisse à définir pourquoi.

« Entrez. » répondit le lord avec sécheresse.

Elizabeth pénétra dans la pièce et Beckett la fixa.

« Depuis quand frappez-vous aux portes ?

- Je ne savais pas si vous étiez seul, répondit Elizabeth.

- Et bien asseyez-vous donc. » S’impatienta Beckett.

 

Elizabeth s'assit et le regarda.

« Que voulez-vous ? Je suppose que vous vous sentez mieux sinon vous ne seriez pas là. Mais avant que vous ne parliez je tiens à vous avertir Elizabeth. Il est hors de question de revenir sur les termes de notre dernier accord en date. Quel que soit ce que vous venez marchander si allègrement ça ne m'intéresse pas. »

Rouge de colère, Elizabeth se leva.

« Comment ai-je pu être aussi stupide ! Ragea-t-elle. Je venais juste prendre de vos nouvelles.

- Pardon ? Ironisa Beckett. Vous quoi ? Seigneur ce médecin est un charlatan, vous délirez encore…

- Oh vous…pesta Elizabeth.

- Allons Elizabeth que voulez-vous ? Soupira Beckett avec lassitude.

- Je vous l'ai dit ! Cela fait des jours que vous ne faites que des passages rapides et que vous ne paraissez pas aux repas ! »

 

Beckett la regarda sans dissimuler sa surprise.

« Vous voulez dire que je vous manque ?

- Bien sûr que non ! Ragea Elizabeth. Oh, et allez au diable, c'est encore là que vous êtes le mieux !

- Ah je retrouve enfin ma douce épouse, plaisanta Beckett.

- Quand je pense que j'étais juste venue vous dire que je me sentais mieux et que…. » Pesta la jeune femme sans réfléchir.

Beckett ricana froidement et elle le fixa, coupée net dans son élan.

« Je vois, ironisa Beckett. En fait vous vous sentez mieux et vous vous inquiétez de ne pas avoir de compagnon dans votre lit. »

 

Elizabeth rougit violemment et Beckett se dirigea vers la porte.

« Il eut été plus simple de le dire. J'avais cru comprendre que ma présence vous indisposait, j'attendais simplement que vous soyez totalement remise.

- Oh comment osez-vous ! Ragea la jeune femme. Ça n'a rien à voir avec ça, je vous …

- Hais, je sais. Vous avez été claire sur ce point. Mais sachez ma chère que je m'en moque. Je laisse votre petit cœur fourbe et infidèle à d'autres, en revanche votre corps… » Murmura-t-il avant de l'attirer contre lui.

 

Le cœur d'Elizabeth accéléra et elle se débattit.

« Lâchez-moi !

- Taisez vous donc » lui ordonna Beckett avant de l'embrasser profondément.

Elizabeth se cabra. Elle n'allait pas le laisser faire ça, c'était un meurtrier. Un assassin… Un… Beckett passa ses mains sur sa poitrine gonflée et elle se sentit réagir. Elizabeth glissa les bras autour du cou du Lord sans y penser et il la poussa vers son bureau.

« Elizabeth, murmura t'il en l'embrassant dans le cou.

- Je ne vous veux pas…. Ragea-t-elle

- Respectez au moins notre contrat dans ce cas », murmura Beckett en dénudant ses jambes.

Elizabeth gémit alors qu'il la caressait et Beckett sourit avec ironie avant de se glisser entre ses cuisses.

 

Une heure plus tard…

 

« J'ose croire que vous voilà rassurée Elizabeth, ironisa Beckett en réajustant son vêtement.

- Comme si j'étais inquiète !

- Je vous rejoindrais pour le dîner de ce soir, continua Beckett. Ensuite nous passerons un peu de temps dans votre chambre. »

Elizabeth rougit.

« Ne parlez pas ainsi. Je ne suis pas votre maîtresse !

- Dans ce cas qu'êtes-vous donc ? Vous ne voulez pas être ma femme, vous n'êtes pas ma maitresse comment dois-je vous qualifier ? Il ne reste qu'un seul mot : putain. »

Cette fois Elizabeth claqua la porte avec violence. Une fois dehors, la jeune femme secoua la tête. Elle avait été complètement idiote d'aller la voir alors qu'il la laissait enfin en paix.

 

()()

 

Le lendemain, Elizabeth s'avança dans le couloir menant à la cellule qu'occupaient Will, Jack, Norrington et Gibbs. Cette fois, elle n'avait pas oublié leur rendez-vous. Elle rougit au souvenir de la semaine écoulée tandis que Will se précipitait aux barreaux.

« Elizabeth, tu vas bien ? Tu as l'air malade, s'inquiéta-t-il.

- Je l'ai été. Mais ça va mieux maintenant, Lord Beckett m'a aidé à faire passer la fièvre.

- Lord Beckett… » Répéta Will avec amertume.

 

Elizabeth posa une main sur son ventre pour calmer le bébé qui s'agitait, et Will détourna brièvement les yeux avant d'approcher.

« Elizabeth… J'ai réfléchi, chuchota t'il. Une fois que nous serons sortis d'ici, nous t'aiderons à venir chercher le bébé. Tu connais la maison par cœur et je suis certain que nous y arriverons. J'ai convaincu Jack et il est d'accord pour nous aider. »

Derrière Will, Jack glapit outré.

« En fait ça s'est pas exactement, » commença-t-il avant de s'interrompre devant la mine d'Elizabeth.

Estomaquée, la jeune femme ne disait rien et Will lui prit la main.

« Elizabeth… Je… C'est vrai ça ne me fait pas, enfin cet enfant que tu as avec ce Beckett. Mais je ne veux pas que tu sois malheureuse. Alors, je m'y ferai. Je suis sûr que j'y arriverai. Je tacherais d'être un bon père pour lui. Du moins si tu veux toujours de moi.»

Elizabeth cligna des yeux et Will s'inquiéta.

« Elizabeth, tu entends ? Je te dis que tu ne le perdras pas. »

Elizabeth le regarda.

« Mais…. Tu ne l'aimes pas.

- Je t'aime toi. Et puisque c'est la seule solution. » Soupira Will.

Elizabeth se mordit la lèvre.

« Beckett a proposé un accord. Il me laissera voir le bébé après notre départ. Si je ne tente rien et si je ne lui révèle pas qui je suis, il me laissera le voir. »Déclara t'elle très vite.

 

Will retira sa main tandis que Norrington et Jack échangeaient un regard.

« Bugger, le bougre est sacrément accroché. » murmura Jack.

Will recula et toisa Elizabeth.

« Et puis je savoir ce que tu lui as promis en échange ? Il te laisse voir l'enfant et tu couches avec lui c'est ça ? Après tout vous avez l'habitude non ? »

Outrée Elizabeth se redressa.

« Il ne m'a rien demandé du tout et surtout pas ça ! Il veut juste que notre enfant connaisse ses deux parents !

- Votre enfant… souffla Will.

- Je crois qu'il essaie de se rattraper pour la mort de mon père, poursuivit Elizabeth. C'est pour ça qu'il n'a rien exigé en échange.

- On dirait que ça fonctionne plutôt bien », souligna Norrington avec amertume.

 

Elizabeth les regarda d'un air désemparé.

« Mais je ne pouvais tout de même pas refuser.

- Est-ce ce que tu diras lorsqu'il voudra renégocier vos accords et exigera que tu couches avec lui ? lui demanda Will d'une voix blanche. Que tu ne pouvais pas refuser ?

- Will ! Bien sûr que non ! S'insurgea Elizabeth. Essaie de comprendre, c'est mon enfant ! »

Will ne répondit pas et Jack tiqua.

« Là je crois que tu fais fausse route petit, la donzelle a raison. Elle ne pouvait pas refuser une telle proposition. »

Elizabeth lui adressa un regard rempli de gratitude et Will se tourna vers lui.

« Tu la défends ? Quand je pense qu'elle préfère continuer à coucher avec ce, ce… plutôt que nous élevions cet enfant ensemble ! »

 

Elizabeth se tourna vers Mercer qui attendait dans l'ombre.

« J'en ai assez entendu », murmura t'elle, blessée.

Will se retourna vers elle.

« ELIZABETH ! Nous n'avons pas fini ! Il est hors de question que tu ailles le rejoindre !

- Tu n'as pas le pouvoir de m'interdire quoique ce soit Will. » Ragea Elizabeth avant de s'éloigner à grands pas.

 

Jack se retourna vers Will et siffla entre ses dents.

« Alors là mon gars t'as fait fort ! Si c'est l'éloigner de toi que tu veux, c'est rudement bien joué. »

Les épaules tremblantes, Will baissa la tête.

« Chaque minute qu'elle passe près de lui l'éloigne un peu plus de moi. Et maintenant que tout allait être fini voilà qu'il passe encore un de ces marchés ! Mais qu'est-ce qu'il veut à la fin ?

- Ca je pensais que c'était évident, même pour un demeuré comme toi, ragea Jack. Il la veut elle ! »

Will le fixa.

« Et toi Jack ? Qu'est-ce que tu cherches en l'encourageant comme tu le fais ?

- Rien du tout, je voulais juste te venir en aide mon gars… »

 

Will arracha la bouteille des mains de Gibbs et but une longue lampée.

« Désolé Jack mais je ne suis pas demeuré au point de ne pas voir que tu cherches la même chose que Beckett. »

Jack prit l'air suffisant.

« Mais pas du tout. » se défendit-il.

Norrington lui jeta un coup d'œil éloquent.

« D'accord avec Turner, désolé Sparrow. »

Jack tiqua et reprit.

« En attendant, Beckett avance ses pions…. murmura t'il.

- Ce n'est pas un jeu ! C'est d'Elizabeth dont il est question ! » Gémit Will.

Le pirate ne répondit pas et s'assit dans un coin, James le rejoignit.

« Vous croyez qu'il a une chance ?

- Qui ça ? Beckett ? »

Norrington hocha la tête et Jack soupira.

« Il sait être persuasif. Et ce maudit enfant est un sacré atout. »

Norrington ne répondit pas, à la place, il lui tendit une bouteille de rhum pleine.


Chapitre 19                                                                                                      Chapitre 21


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Commentaires: 2
  • #1

    Amel (mardi, 19 août 2014 01:55)

    Depuis quand Beckett est il humain ? Hum...bizarre...en attendant...la grossesse progresse, la liberté approche et les choix cornéliens aussi ! :P

  • #2

    Jess Swann (mardi, 19 août 2014 11:19)

    Ah un Beckett amoureux s'humanise ^^