Chapitre 61 : Cœurs brisés sur Naboo


 

 

Naboo,

 

 

Tsabin fixa Kaydel pendant un long moment après sa requête et la Jedi attendit, consciente qu’il ne fallait pas brusquer la vieille femme.

« Je n’ai jamais parlé de ça à quiconque, murmura-t-elle. Je pensais emporter ce secret dans ma tombe mais il est temps d’enfin révéler la vérité. Elle ne peut plus faire de mal à Padmé désormais… Et puis, je crois que tu mérites de connaitre cette histoire, Kaydel de Dulathia. »

La jeune femme, gênée, détourna les yeux devant l’intensité avec laquelle son hôtesse la regardait.

 

« La Force ne t’a pas conduite ici par hasard et je ne compte pas m’interposer dans ses desseins, marmonna Tasbin.

— Que voulez-vous dire ?

— Si je ne me trompe pas sur toi, tu comprendras toute seule. Alors, souhaites-tu entendre cette histoire, oui ou non ?

— Bien sûr que je le veux ! 

— Souviens-toi que c’était ton choix, murmura la vieille femme avant de commencer son récit. Tout cela a commencé bien avant ta naissance, jeune Kaydel. On me nommait Sabé alors, c’était le nom que j’avais choisi de prendre dans mon existence publique. Padmé était notre Reine depuis bientôt huit ans et j’étais sa doublure depuis presque autant de temps. Nous étions toutes deux aussi proches que des sœurs, tant par l’apparence physique que par le cœur, et j’accomplissais souvent des missions diplomatiques en son nom. A l’occasion de l’une d’elles qui se déroulait dans la Bordure Intérieure, je me suis retrouvée par hasard face à Anakin Skywalker et à son Maitre, Obi-Wan Kenobi. »

 

Là, elle ne put s’empêcher de marquer une pause, plongée dans ses souvenirs, avant de poursuivre.

« J’avoue que j’ai eu du mal à reconnaitre Anakin. Dans mon esprit c’était toujours le petit garçon de Tatooine qui suivait Padmé partout avec des yeux remplis d’admiration. Mais, il avait changé… Il avait grandi et il était devenu aussi séduisant que plaisant. Certes, il était fougueux et porté à la désobéissance, mais j’ai rapidement apprécié son franc-parler.

Les négociations dont m’avait chargée ma Reine se sont éternisées et j’ai commencé à passer mon temps libre avec Anakin. J’aimais nos discussions et sa vivacité. Il voulait tout savoir de Padmé… soupira-t-elle. Un soir, je l’ai croisé alors qu’il venait d’avoir une violente dispute avec Obi-Wan. Anakin avait dix-sept ans, l’âge de se rebeller, sourit-elle. Nous avons bu un verre, puis deux, ensemble. Je l’ai laissé s’épancher et peu à peu, la conversation a pris un tour plus personnel, plus intime… »

 

Sabé baissa les yeux.

« J’étais consciente que ma ressemblance avec Padmé était la seule raison de son attirance pour moi, mais je m’en moquais. Je venais de passer les huit dernières années à jouer sa doublure et j’en étais venue à ne plus me différencier d’elle, à l’instar de tous ceux qui nous entouraient. Anakin me plaisait beaucoup trop pour que je m’arrête à ce détail. Lorsqu’il m’a raccompagnée dans ma chambre, je l’ai laissé entrer et j’ai fait mine de ne pas remarquer qu’il gémissait le nom de Padmé à la place du mien. »

Kaydel ne put retenir un léger mouvement de pitié mais Sabé l’écarta d’un geste.

« Ne me plains pas. J’ai voulu cette nuit. Anakin me fascinait. Il vivait tout d’une manière si intense, si passionnée… Je savais que les Jedis proscrivaient l’attachement et que je n’aurais qu’une seule occasion d’être avec lui, alors, je l’ai saisie. 

Lorsque je suis rentrée à Naboo, quelques jours plus tard, sans l’avoir revu, j’étais amoureuse. J’ai raconté ma rencontre avec les Jedis à Padmé mais je ne lui pas parlé de mes sentiments ou de l’intimité que j’avais partagée avec Anakin. J’avais envie de garder ces instants précieux pour moi, quelque chose de privé dans lequel Padmé n’avait aucune part… Je l’aimais, elle était ma meilleure amie, mais j’avais passé une grande partie de mon existence d’adulte à vivre pour elle et je voulais avoir quelque chose à moi seule. De plus, je me sentais un peu mal à l’aise… Padmé ne cessait de me poser des questions sur Anakin : à quoi il ressemblait, ce dont on avait parlé… Son intérêt dépassait la simple curiosité et je ne voulais pas la blesser inutilement. »

 

Kaydel résista à l’envie de poser sa main sur la sienne tandis que Sabé poursuivait.

« Malheureusement, je n’ai pu dissimuler mon aventure bien longtemps : deux mois après mon retour, j’ai découvert que j’étais enceinte. Sachant que je n’avais noué aucun autre attachement depuis que j’étais entrée au service de Padmé, le  père de mon enfant ne faisait aucun doute. C’était Anakin. En apprenant ma situation, Padmé a tenté de me faire avouer l’identité du responsable mais j’ai prétendu que c’était un homme de passage auquel j’avais cédé dans un moment de faiblesse et que j’ignorais son nom.

— Pourquoi ne pas le lui avoir dit ? murmura Kaydel.

— Pour ne pas lui faire de peine. Mais aussi pour protéger Anakin. Cela aurait pu briser sa carrière. Tu es une Jedi, tu n’es pas sans savoir que l’Ordre est sans indulgence sur la question des relations intimes. »

Kaydel sentit ses joues s’enflammer à ce rappel et Sabé poursuivit.

« Devenir Jedi était son rêve, je n’avais pas le droit de le mettre en péril pour une nuit d’égarement. J’étais trop attachée à lui pour ça. »

 

Le regard de Sabé se posa un bref instant sur le portrait puis, elle reprit son récit.

« La nouvelle de ma grossesse m’a ébranlée. Je ne suis pas issue d’une famille riche ou  prestigieuse, mes parents étaient de simples paysans, et je ne devais ma position à la cour qu’à ma ressemblance étonnante avec Padmé. A cette période, il était mal vu sur Naboo qu’une femme célibataire, qui plus est une suivante de la souveraine, ait un enfant. J’ai rapidement compris que je ne pourrais à la fois garder ma place et mon bébé. Padmé a bien essayé d’argumenter mais ses conseillers ont été formels : une mère célibataire n’était pas une compagnie appropriée pour la reine de Naboo. 

— Alors, vous avez abandonné votre fille pour conserver vos privilèges, constata Kaydel d’un ton où perçait une pointe de critique.

— Pour lui offrir une chance d’avoir une belle vie, riposta Sabé. Je te l’ai dit, je n’avais rien et, en dépit de la protection de Padmé, ma fille n’aurait jamais eu la moindre chance de briguer une place dans la société sans avoir de père à revendiquer. Cependant, j’ai longtemps hésité, c’était mon enfant et je l’aimais déjà. C’est Obi-Wan qui m’a persuadée que l’adoption était la meilleure solution pour tous.

— Et Anakin ? Il n’avait pas son mot à dire ? » s’étonna Kaydel. 

 

Sabé secoua tristement la tête.

« Il ignorait mon état. Son Maitre, en revanche, a tout compris dès l’instant où il a eu connaissance de ma grossesse grâce à l’un de ses contacts dans la garde royale. Il est venu me voir en secret afin de s’assurer de mon silence et de me convaincre d’accepter de faire adopter mon enfant. J’ai cédé pour Anakin et pour ma fille. Je ne voulais pas ruiner leurs vies. Dans le même temps, Padmé m’a appris que sa sœur et son mari désespéraient d’avoir un second enfant et étaient prêts à prendre en charge mon futur bébé. »

Elle marqua une nouvelle pause dans son récit puis poursuivit.

« Entre bénéficier de l’aura de la famille Naberrie ou être le bâtard d’une servante déchue… le choix était vite fait. J’ai décidé d’offrir le plus de chances possibles à ma fille, même si cela signifiait devoir y renoncer. Par ailleurs, du fait de ma proximité avec Padmé, je pourrais la voir grandir sans attirer les soupçons de quiconque. Je me suis donc écartée de la cour durant quelques semaines lorsque ma grossesse est devenue impossible à cacher et, une fois qu’elle est née, j’ai confié ma fille à Sola et son époux. Quelques temps plus tard, j’ai revu Anakin. J’avoue avoir envisagé de lui apprendre sa paternité, j’ai même rêvé pendant quelques secondes de le voir quitter les Jedis pour être avec nous mais… je ne pouvais pas briser le cœur de Padmé. Ses sentiments pour Anakin ne cessaient de grandir en dépit des efforts qu’elle faisait pour les dissimuler et j’étais bien placée pour savoir que, de son côté, il ne l’avait pas oubliée. Je ne voulais pas être celle qui les séparerait, alors, je me suis tue et j’ai continué à veiller de loin sur ma fille. »

 

Une boule remonta dans la gorge de Kaydel.

« C’est admirable mais tellement triste, murmura-t-elle. Se sacrifier comme vous l’avez fait… Accepter d’être ainsi séparée de son enfant.

— C’était pour son bien. Je voulais le meilleur pour ma petite Pooja. C’est le nom que ses parents adoptifs lui ont donné. »

Là, elle s’interrompit et fixa Kaydel avec attention. La jeune femme se troubla légèrement et murmura.

« C’était le prénom de ma mère… »

Sabé la regarda avec fièvre :

« Mon cœur ne s’est donc pas trompé… Tu es l’enfant de mon enfant. » 

Kaydel se leva d’un mouvement brusque, les mains tremblantes, repoussant de toutes ses forces l’idée affreuse qui cherchait à se frayer un chemin de son esprit.

« Non ! C’est impossible ! Vous vous trompez, je ne suis pas, je ne peux pas être…

—  Quel était le nom de naissance de ta mère, jeune Kaydel ? l’interrogea Sabé avec douceur.

— Janren, répondit la jeune femme avec une pointe d’agressivité. Je ne sais pas ce que vous vous imaginez à mon sujet, mais je n’ai rien à voir avec l’histoire que vous venez de me raconter. Mes parents n’ont jamais fait de politique, c’étaient des gens simples, des commerçants. Le fait que ma mère se prénomme Pooja est un hasard, rien de plus ! Je refuse d’écouter vos élucubrations plus longtemps, » déclara-t-elle en se dirigeant vers la porte.

Sabé la fixa.

« Le nom de l’homme que Sola Naberrie a épousé était Darred Janren. Ils ont adopté le nom de Naberrie afin de bénéficier de l’aura de Padmé pour leurs carrières, lui asséna l’ancienne suivante. Ma mère se prénommait, quant à elle, Kaydel. Cela commence à faire beaucoup de coïncidences, tu ne trouves pas ? »

 

Kaydel émit un son entre le gémissement et le sanglot et Sabé s’approcha d’elle. La vieille femme posa ses mains sur ses épaules et l’obligea à faire face au portrait d’Anakin.

« Regarde-le et ose prétendre que tu ne vois pas la ressemblance. Je t’ai menti tout à l’heure, je ne t’ai pas aidée parce que tu semblais en avoir besoin mais parce que j’ai su qui tu étais à l’instant où j’ai posé les yeux sur toi. Ma descendante et celle d’Anakin.

— Non… souffla Kaydel. Mes parents ne sont jamais venus sur Naboo, c’étaient de simples commerçants… répéta-t-elle.

— Demande à ta mère où elle a passé les premières années de son enfance. Elle avait presque cinq ans lorsqu’elle a quitté Naboo, je suis certaine qu’elle s’en souvient. Du reste, le prénom qu’elle t’a donné prouve qu’elle a appris la vérité à un moment ou un autre de son existence. J’imagine qu’Obi Wan s’est décidé à faire preuve de franchise, pour une fois. »

 

Kaydel se décomposa.

« Mes parents sont décédés tous les deux, ça fait presque sept ans maintenant. »

Les traits de Sabé s’altérèrent à cette nouvelle et elle porta la main à son cœur.

« Comment sont-ils morts ? »

La jeune Jedi déglutit.

« Kylo Ren les a assassinés sous l’ordre de Snoke. »

La vieille femme ferma les paupières pour contenir ses larmes et Kaydel tendit la main vers elle.

« Je suis désolée, la nouvelle doit vous faire un choc aux vues de ce que vous imaginez sur ma mère, mais je suis certaine que vous vous méprenez et que votre fille est en vie quelque part. »

Un rire douloureux et ironique secoua brièvement Sabé.

« Vraiment ? Dans ce cas, si je me trompe, pourquoi l’ancien Suprême Leader du Premier Ordre s’est-il donné la peine d’envoyer son apprenti tuer ta famille ? Tu l’as dit toi-même : tes parents étaient des marchands. Quelle menace pouvaient-ils représenter pour Snoke, hormis celle de faire partie de la lignée d’Anakin Skywalker ? »

 

Un grand froid se propagea dans le cœur de Kaydel et elle balbutia de nouveau que son hôtesse se trompait. Sabé, le visage blême, reprit :

« C’était ce que je redoutais lorsque Pooja et sa famille ont brusquement quitté Naboo. Que, d’une manière ou d’une autre, Palpatine ait découvert l’identité du père de mon enfant. Il s’est toujours servi d’Anakin, depuis le début il voulait s’approprier son pouvoir dans la Force. J’imagine que c’est le genre de chose qui se transmet d’une génération à l’autre. C’est pour cela que les Jedis ont séparé Luke et Leia à leur naissance : pour les dissimuler à l’Empereur afin qu’il ne s’empare pas de leurs esprits. Ils ont fait pareil avec ma fille… 

— Ma mère n’était pas sensible à la Force, souligna Kaydel.

— Mais toi, si. A ton avis, d’où te vient cette aptitude ? 

— C’est impossible, répéta la jeune Jedi. Je ne peux pas être celle que vous croyez.

— Il n’y a pas d’erreur possible. Tu as ses yeux et tu possèdes la Force. Quant au reste… Il suffit de regarder les traits de ton visage pour voir que tu es une Skywalker. »

 

Kaydel secoua négativement la tête prête à argumenter de nouveau mais, à cet instant, des pas résonnèrent dans la rue et la jeune femme se raidit. Elle connaissait ce bruit… C’était celui qui avait annoncé le massacre de ses parents. Visiblement, Sabé le connaissait également car elle se tourna vers la jeune femme.

« Par-là, la pressa-t-elle en la poussant dans un passage dérobé. Cours et ne te retourne pas.

— Mais…balbutia Kaydel. Et vous ? Venez avec moi. »

Sabé la fixa avec tendresse.

« Grâce à toi, je sais enfin ce qu’est devenue ma fille et j’ai eu la chance de te rencontrer. C’est déjà beaucoup. Je les retiendrai. Pars, maintenant. 

— Pas sans vous », protesta Kaydel.

Sabé lui caressa doucement la joue.

« A-t-elle été heureuse ? Ma Pooja.

— Oui, elle aimait mon père et il l’aimait.

— Merci, mon enfant, » souffla Sabé.

 

Sur ces mots, elle referma le passage dérobé sur la jeune femme et un cliquetis léger se fit entendre. Sabé avait verrouillé l’issue de son côté.

 

 

Destroyer Mandator,

 

Hux écouta l’officier lui faire son rapport et grimaça à l’énoncé des pertes subies par le Dernier Empire. Il avait beau faire, il ne comprenait pas l’entêtement de Rey au sujet de Naboo. Certes, il y avait eu la perspective du bene d’Ohma D’Un mais le filon était quasiment à sec, exploité par les hommes de Ren avant leur arrivée. 

 

La voix de Sloane crachota dans le comlink et il se tourna vers ce dernier d’un air las.

« Général Hux ! De quel droit avez-vous déserté votre poste sur Coruscant ? »

La Grande Amirale était furieuse et Hux ne put s’empêcher d’y trouver un plaisir aussi savoureux que pervers.

« Ordre direct de l’Impératrice. Elle souhaite que je supervise les opérations sur Naboo. »

Un grondement lui répondit et Hux s’autorisa un léger sourire. Sloane se devait de maintenir les apparences. Rey était le visage du Dernier Empire et ils ne pouvaient se permettre de l’évincer trop tôt. Certes, il paierait sans doute cette insubordination, mais, si tout se passait comme il l’avait prévu, sa disgrâce serait de courte durée…

 

Naboo,

 

 

Le cœur cognant dans ses tempes comme un tambour, Kaydel fuyait… Abandonner Sabé aux mains des Chevaliers de Rey lui avait semblé aussi douloureux que lâche mais l’ancienne suivante de Padmé avait fait en sorte que Kaydel ne puisse pas la rejoindre. Lorsque la porte dérobée s’était refermée sur la Jedi dans un bruit mat, il était déjà trop tard pour intervenir.

 

L’Obscurité était là et la souffrance de Sabé inondait la Force.

 

Kaydel courait à l’aveugle, à la fois terrifiée par les Chevaliers sur lesquels elle se savait incapable de prendre le dessus et les révélations de Sabé… Si les suppositions de l’ancienne suivante étaient justes, elle était la petite fille d’Anakin. La nièce de Luke. Son estomac se révulsa à cette idée et, après avoir expulsé un mélange de bile et de soupe, la jeune femme s’efforça de se reprendre… Ce n’étaient que des élucubrations de vieille femme, un fantasme né de son amour pour Anakin… Pourtant, en dépit de ses efforts pour s’en persuader, elle sentait au fond d’elle-même que Sabé disait vrai… 

 

Tout s’imbriquait logiquement : sa sensibilité à la Force, l’ordre de mort porté à son encontre par Snoke, sa ressemblance avec Leia… Tout, sauf Luke. A cette pensée, la jeune femme poussa un gémissement avant de s’obliger à avancer. Elle ne devait pas penser à ça maintenant. Pour l’instant, elle devait s’éloigner des Chevaliers afin que le sacrifice de Sabé ne soit pas vain.

 

()()

 

 

Lorsque Lanzora ouvrit les yeux, elle croisa les prunelles sombres de Finn. Elle esquissa un léger sourire avant que la réalité de leur situation ne la frappe de plein fouet. La moitié de son unité était morte, la Jedi avait disparu et ils étaient coupés du reste de leurs alliés. De quoi douter de ses compétences d’officier.

 

« Bien dormi ? » l’interrogea Finn.

D’abord sur la défensive, Lanzora comprit qu’il n’y avait aucun sous-entendu ironique dans sa question et se détendit.

« Mieux que jamais… » souffla-t-elle en murmure séducteur, ses anciennes habitudes reprenant le dessus.

Loin de s’en formaliser, Finn la serra contre lui avant de la gratifier d’un long baiser. Lanzora frissonna, consciente que son devoir l’appelait mais incapable de résister à l’attirance que le jeune homme exerçait sur elle.

 

 

Destroyer Equilibrium,

 

Poe referma la lanière de son casque et se tourna vers ses hommes. L’escadron était fourni et il n’avait pas encore eu le temps de connaitre tous ceux qui le composaient. Une grimace lui échappa. Après cette mission qui confinait au suicide, il aurait sans doute moins de soldats à rencontrer…

« Tu n’es pas obligé de faire ça, lâcha Holdo. Nous pouvons réfléchir à une autre stratégie…

— Et laisser nos amis sur Naboo à la merci des Chevaliers que Rey a lâchés sur eux ? Hors de question, » rétorqua Poe.

 

L’inquiétude d’Amilyn était visible et il lui effleura brièvement la main.

« Si tu étais à ma place, que ferais-tu ? souffla-t-il.

— Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour les tirer de là, reconnut l’Amirale. Cela ne rend pas pour autant les choses plus faciles.

— Crois-moi, je compte bien revenir, affirma Poe. Mais, il faut que nous agissions, c’est la raison d’être de notre mission… De ton côté, il faudra que tu continues à avancer quoiqu’il arrive. Dès que j’aurais désactivé le bouclier, tu dois envoyer les navettes sur Naboo.

— Je sais ce qu’il faut que je fasse, s’agaça Holdo, sur les nerfs. Ce n’est pas ma première opération je te signale ! »

Poe caressa sa main dans un geste d’apaisement.

« Je suis au courant. Tout comme je sais que, comme moi, tu feras l’impossible pour que nous réussissions.

— Sois prudent, souffla Holdo.

— Toi aussi. »

 

 

Naboo,

 

 

Lanzora tourna un visage heureux vers Finn. En dépit de la situation quasi désespérée dans laquelle ils se trouvaient tous, elle ne pouvait s’empêcher de sourire. Elle éprouvait les vertiges de l’amour pour la première fois de son existence et, même si elle savait devoir reprendre la lutte, la jeune Générale se sentait mieux que jamais. Ses doigts caressèrent le torse de son amant et elle effleura le pendentif en forme de croissant de lune qu’il portait toujours.

« C’est joli, murmura-t-elle. D’où te vient-il ? »

Finn se crispa immédiatement et s’arracha à son étreinte.

« Ça ne te regarde pas, lâcha-t-il d’un ton sec. Je crois qu’on ferait mieux de rejoindre les autres. Tu as assez pris de vacances, Générale. »

 

Déstabilisée par ce brutal changement d’attitude, Lanzora le suivit des yeux tandis qu’il s’habillait à la hâte, sans lui accorder un regard. La jeune femme poussa un profond soupir et se vêtit à son tour.

 

Après s’être assurée du moral de ses troupes, Lanzora retrouva Lando et Chewbacca devant le comlink rudimentaire qui leur servait à établir une communication avec le Destroyer.

« Qu’est-ce que j’ai manqué ?

— Dameron et l’Escadron Doré vont attaquer de front le Destroyer principal, selon Ben, il existe une faille dans l’armement. Avec un peu de chance, ils réussiront à désactiver le bouclier et le reste de nos troupes pourra nous rejoindre.

— Je croyais que nous devions agir depuis le sol », protesta Lanzora, consciente du risque que présentait la manœuvre.

 

Lando la fixa.

« Le problème dans ce plan, c’est que nous n’avons plus aucun avantage. Nous avons perdu la moitié de nos hommes ainsi que Kaydel.

— Je sais, pesta Lanzora qui s’en voulait énormément de ne pas avoir réussi à sauver la jeune Jedi. 

— Vous avez fait tout ce que vous pouviez pour la retrouver, murmura Lando. Quant au piège dans lequel nous sommes tombés, il était impossible de deviner qu’ils nous attendraient…

— Vous croyez qu’il y a un traitre dans nos rangs ? s’inquiéta brusquement Lanzora.

— Non. Je ne pense pas. Si c’était le cas, nous serions déjà morts ou en route pour Coruscant. L’expérience m’a appris que l’Empire diffère rarement ses captures d’opposants. »

 

La jeune femme hocha la tête puis :

« Nous allons devoir sortir d’ici, nous ne pouvons pas rester terrés en attendant qu’on nous secoure. Notre plan initial était de nous rendre maitres du palais. Je refuse d’y renoncer. »

Chewbacca manifesta son approbation avec vigueur et Lando jeta un œil de biais à la jeune femme.

« Je ne voudrais pas m’immiscer mais je pensais que Finn serait avec vous… »

Lanzora soupira.

« Moi aussi, mais je suppose que j’ai encore dit ou fait quelque chose qu’il ne fallait pas… Il est parti sans un mot après que… Bref. Pour l’instant, le plus important c’est notre mission.

— Finn est un bon gars, affirma Lando sans tenir compte de sa tentative pour changer de sujet. Mais, il a du mal à accorder sa confiance et il a été énormément blessé par le passé. »

La jeune femme ne put résister à poser la question qui la taraudait depuis quelques temps :

« Il a un collier qu’il ne quitte jamais et se referme dès qu’on y fait allusion… Est-ce que vous savez quelque chose à ce sujet ? »

 

Lando hésita quelques instants puis poussa la porte pour leur donner un peu de confidentialité.

« Ce n’est sans doute pas à moi de vous parler de ça, mais je crois que c’est mieux que vous l’appreniez par quelqu’un d’autre que Finn. »

Surprise par la gravité du ton du forban, Lanzora garda le silence.

« Ce pendentif appartenait à une résistante, Rose. Finn et elle étaient devenus très proches mais elle est morte lors de notre dernière mission sur Naboo. Nous étions sur Ohma D’Un et, à cause de l’égoïsme de l’ancienne sénatrice Bérenko, notre présence a été découverte. Les hommes du Premier Ordre nous ont poursuivis. Leur mission était d’éliminer tous les témoins. Rose est morte en tentant de protéger la sénatrice. Finn ne s’en est toujours pas remis. Il culpabilise à cause du temps perdu avec elle et c’est pour cela qu’il hait autant Ben. Il le rend responsable de la disparition de Rose et veut qu’il paye. »

 

Le visage de Lanzora vira au blanc à mesure que les choses se mettaient en place dans son esprit. Secouée, elle vacilla un instant sous le regard acéré de Lando.

« C’était vous, n’est-ce pas ? murmura-t-il. L’officier en charge de cette opération. J’ai mis du temps à vous reconnaitre mais à présent, c’est évident pour moi. Peu des officiers du Dernier Conclave de l’Ordre de l’Equilibre appartenaient au Premier Ordre et vous êtes la seule femme dans ce cas. »

La jeune femme leva un regard brouillé par les larmes sur lui.

« Oui, avoua-t-elle dans un souffle. Je suis celle qui a donné l’ordre de mort. »

Sincèrement désolé pour elle, Lando pressa son épaule.

« Dans ce cas, il serait mieux pour tout le monde que Finn continue à l’ignorer…

— Vous me conseillez de mentir ? s’indigna Lanzora. Mais comment voulez-vous que nous bâtissions une relation saine sur…

— Il a juré de tuer tous les responsables de la mort de Rose, le coupa Lando. Je vous l’ai dit, ce n’est pas un mauvais homme mais il est obtus. Lui apprendre la vérité ne ferait qu’augmenter sa rancœur et sa haine. Il tient à vous, Lanzora. Ne gâchez pas sa vie et la vôtre pour soulager votre conscience. »

 

()()

 

Immobile derrière la porte, Finn serra les poings. Il était venu rejoindre Lanzora, honteux de son comportement récent, mais alors qu’il s’apprêtait à entrer, un brusque pressentiment l’avait retenu. La rage au cœur, il avait écouté Lando parler de Rose à Lanzora. La suite de la conversation l’avait dévasté. 

 

Lanzora. Sa Lanzora. La femme dont il était tombé amoureux avait tué Rose sur ordre de son Maitre. Retenant un cri de rage, Finn porta la main à son pendentif avant de se détourner. Il traversa leur refuge d’un pas décidé.

 

Sans se préoccuper des regards surpris de ses compagnons, il s’engagea dans le tunnel menant à la surface.

 

TIE Silencer,

Escadron Doré,

 

Grisé par l’adrénaline, Poe louvoyait entre les nombreux tirs et appareils déployés par le Dernier Empire afin de protéger leur Destroyer.

« Les tourelles, c’est notre priorité absolue, » répéta-t-il pour la quinzième fois dans le comlink.

Un tir le frôla et BB-8 protesta qu’ils allaient se faire tuer.

« C’est probable, » reconnut Poe avant de foncer droit vers la première tourelle.

 

Les plus hardis de son escadron étaient dans son sillage et il poussa un grognement lorsqu’un tir de turbolaser venu de l’Equilibrium fit exploser le chasseur qu’il avait en joue.

« Amilyn ! Qu’est-ce que tu fous ? Il n’a jamais été question que l’Equilibrium participe à la bataille, ils ont un Destroyer de plus que nous, ils risquent de vous descendre !

— Si tu crois que je vais rester bien au chaud à distance pendant que vous vous faites massacrer, c’est mal me connaitre, riposta Holdo. Concentrez-vous sur les tourelles du Mandator, on s’occupe de leurs appareils.

— S’ils abîment l’Equilibrium, Ren va te faire passer un sale moment, grommela Poe. Il a dit « pas de risques inutiles… »

— Non, il a dit de minimiser les pertes. Les vies passent avant le Destroyer.

— Amilyn, s’ils vous descendent, vous serez projetés vers Naboo. Si cela arrive avant que nous ayons désactivé le bouclier déflecteur, toi et tous ceux qui sont à l’intérieur vont… »

 

La communication s’interrompit et Poe fixa avec incrédulité le comlink.

« Je le crois pas… Elle a carrément coupé ! Non mais tu as vu BB-8 ! Cette femme est… »

Les bips affolés du petit droïde l’interrompirent dans son élan et Poe piqua à la hâte.

« D’accord, d’accord, je me concentre. Mais tu admettras quand même qu’Amilyn est gonflée de… »

BB-8 bipa de nouveau avec hargne et Poe se tut.

 

Destroyer Mandator,

 

« Général, ils nous attaquent sur tous les fronts, que devons-nous faire ? »

Hux secoua la tête et observa le Destroyer ennemi qui s’approchait d’eux, cherchant visiblement l’affrontement.

« C’est une manœuvre désespérée pour nous déstabiliser. Ils savent qu’ils ont perdu les hommes qu’ils ont envoyés sur Naboo. Que tous les canons de notre flotte se concentrent sur leur Destroyer, les chasseurs ne sont que des moucherons. »

 

TIE Silencer

Escadron Doré,

 

« Une folle suicidaire, voilà ce qu’elle est, marmonna Poe avant de pousser ses moteurs. Visez les tourelles les gars ! Uniquement les tourelles ! 

— Hey ! Il y a des filles aussi », crachota la pilote du Tie numéro 8 avant de se précipiter droit vers la tourelle la plus proche. 

Poe poussa un gémissement alors qu’elle s’écrasait contre le canon, le faisant exploser au passage. Une voix anonyme, une femme qu’il n’avait pas eu le temps de connaitre et qui venait pourtant de sacrifier sa vie pour sauver ceux de Naboo et les occupants de l’Equilibrium. Pendant un instant, l’émotion lui brouilla la vue puis, il se reprit.

« Tenez bon ! Plus que quinze ! » lâcha-t-il d’un ton qu’il espérait ne pas être trop désemparé.

 

En dépit des recommandations de Ren, leurs pertes étaient énormes. Mais ce n’était rien au regard de ce qui arriverait s’ils échouaient… Dans ce cas, étant en infériorité numérique, Holdo et les autres finiraient sans doute par être abattus et le Destroyer se fracasserait contre le bouclier, signant l’arrêt de mort de tous ses occupants et l’échec total de leur mission de libération. 

 

Un des chasseurs de son Escadron explosa à quelques mètres de lui et BB-8 gémit.

« On continue, » ordonna Poe.

 

Naboo,

 

Kaydel leva les yeux vers le ciel et un frisson la parcourut en découvrant les flashs de lumière qui ne cessaient de l’illuminer. Quelque part plus haut, Poe, Amilyn et les autres se battaient… A cet instant, la jeune femme eut honte d’elle-même. Ses amis n’hésitaient pas à risquer leurs vies tandis qu’elle n’avait fait que fuir depuis son arrivée sur Naboo. Elle prit une brusque inspiration et referma ses doigts sur son sabre laser. Celui de Luke. 

 

A cette pensée, son cœur flancha puis, elle fit demi-tour, se dirigeant droit vers la ville. Si Sabé avait raison sur son ascendance, elle n’avait, de toute manière, plus rien à perdre. 

 

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Lanzora se décomposa en apprenant le départ de Finn.

« Je, je ne comprends pas, pourquoi il est parti tout seul, bégaya-t-elle avant de se reprendre. Nous le retrouverons plus tard. Pour l’instant, il est hors de question de rester terrés ici pendant que nos amis se battent pour nous ! » 

 

()()

 

Jamais Finn ne s’était senti aussi trahi. Lanzora, Chewie, Lando… Ils conspiraient tous contre lui. Même la « gentille » Kaydel n’avait pas hésité à utiliser la Force pour le persuader de pardonner à Lanzora. Au début, il avait pensé qu’elle avait agi ainsi pour lui venir en aide mais, désormais, il comprenait. Ils l’avaient roulé. Ils se prétendaient ses amis mais c’était faux. Ils n’étaient qu’un ramassis de vendus à la cause de Ren. Mais cela était terminé. Il ne se laisserait plus aveugler par leurs protestations d’amitié. Sa seule amie était Rose, il le voyait à présent et il était hors de question qu’il laisse sa mort impunie.

 

Tandis qu’il avançait vers son but, Finn sentit la pression de la Force autour de lui, un murmure qui lui soufflait qu’enfin il allait prendre sa place légitime. Pourtant, en dépit de sa certitude, le cœur du jeune homme manqua un battement lorsqu’il se retrouva face aux cinq Chevaliers Obscurs. Les bras écartés en signe de soumission, il avança lentement vers eux.

 

TIE Silencer,

Escadron doré,

 

Trois. Il restait trois tourelles encore debout et une vingtaine d’entre eux pour les détruire. Poe évita de peu la catastrophe tandis qu’une nouvelle tourelle explosait non loin de lui.

« Plus que deux, » souffla-t-il.

 

Destroyer Equilibrium,

 

« Où en sommes-nous ? interrogea Holdo d’une voix rendue stridente par le stress.

— Notre flanc gauche a été sérieusement endommagé et le second bouclier ne tiendra plus longtemps, Amirale. »

La peur du lieutenant était palpable et Holdo se tourna vers le petit TIE qu’elle n’avait pas réussi à quitter des yeux depuis le début du combat.

« Dépêche-toi, Poe, murmura-t-elle, avant de déclarer d’une voix forte. Eh bien, il faudra qu’il tienne encore un peu.

— Amirale, si nous nous replions maintenant, nous pouvons…

— Quoi ? Fuir comme des lâches en laissant nos amis se faire abattre ? Non. On continue. »

 

TIE Silencer

Escadron Doré,

 

« Oui ! » exulta Poe en voyant l’avant dernière tourelle s’effondrer.

Son sourire mourut sur ses lèvres alors que le TIE responsable de cet exploit partait en vrille et se fracassait contre le Destroyer ennemi. Une perte de plus. Ils n’étaient plus que dix désormais… Il avait perdu quarante hommes depuis le début de cette mission mais, s’ils renonçaient maintenant, les pertes seraient bien plus conséquentes.

 

La rage au cœur, Poe repartit à l’assaut de la dernière tourelle. S’il la descendait ce serait sa huitième. La plus importante, celle qui leur laisserait le champ libre pour atteindre le centre de contrôle du bouclier. Il évita trois ennemis, arrachant des bips de terreur à BB-8. La tourelle n’était pas loin, juste dans sa ligne de mire… Il suffisait de dégager un peu d’espace.

 

« Je vous couvre, Commandant Dameron, » déclara une voix. 

 

Un gémissement échappa à Poe alors qu’un de ses hommes se précipitait vers la mort et il poussa sa propulsion au maximum, tirant en continu vers la tourelle. Le cœur battant la chamade, il dévia sa trajectoire à l’instant où elle explosait et le TIE oscilla violemment sous l’effet de la déflagration. Les mains crispées sur les commandes, Poe s’efforça de conserver le contrôle de son appareil.

 

Destroyer Mandator,

 

« La dernière tourelle dorsale vient d’être détruite, Général… » 

Hux frémit. Ils avaient le Destroyer ennemi dans leur ligne de tir. Leurs adversaires s’étaient trop exposés et il était certain qu’il n’était pas loin de réussir à les mettre hors d’état de nuire bientôt. Seulement, la perte de leur dernier canon rendait vulnérable le dispositif maintenant le bouclier sur Naboo en place.

« Général Hux ? »

Non… L’occasion de faire des prisonniers ennemis était trop belle. 

« Condamnez le pont supérieur. Concentrez tous vos efforts sur le Destroyer, je veux le voir sombrer. Et descendez-moi ces fichus chasseurs ! »

 

TIE Silencer,

Escadron Doré,

 

Poe vit les portes du pont supérieur commencer à se refermer et inspira. C’était leur seule chance de d’accéder au centre de contrôle du bouclier. Il fallait absolument le détruire et il n’y avait qu’une façon de le faire : en se jetant dans la gueule du loup.

« On y va, BB-8, » murmura-t-il avant de pousser sa propulsion au maximum. 

 

Le TIE partit dans tous les sens alors que les portes effleuraient la queue du chasseur en se refermant mais Poe n’en tint pas compte. Concentré, il filait à l’intérieur du gigantesque vaisseau, droit vers l’antenne commandant le bouclier. Alors qu’il approchait de son but, il s’adressa calmement à BB-8.

« Communication avec l’Amirale Holdo, s’il te plait. »

 

La voix d’Amilyn s’éleva.

« Poe, on ne va plus pouvoir te

— J’ai l’antenne juste devant moi. Prépare-toi à te replier et à envoyer les navettes de soldats sur Naboo. Je pense qu’après ça, ils auront trop de dégâts à bord pour poursuivre le combat. Il ne restera que le second Destroyer et, avec un peu de chance, ils préféreront soutenir le Mandator plutôt que de vous prendre en chasse. Tu as compris ? Vous décrochez maintenant. »

La réponse d’Holdo fut faite d’une voix si ténue que le pilote faillit ne pas l’entendre.

« Non, Poe… Pas…

— Je t’aime, » la coupa le pilote avant d’interrompre la communication.

Puis, il passa ses moteurs en pleine puissance et fonça droit vers l’antenne tandis que BB-8 bipait frénétiquement.

 

 

Naboo,

 

Une vive lueur inonda brusquement le ciel de Naboo et Kaydel se protégea les yeux de la main avant d’utiliser la Force pour se débarrasser d’un adversaire, l’envoyant valser à quelques mètres de là.  A bout de forces, elle leva son sabre laser et para maladroitement un nouvel assaut. Un tir de blaster la toucha au flanc et elle tomba à genoux, priant silencieusement la Force de l’accueillir à présent que la fin était arrivée.

 

Le Soldat de l’Eternel qui s’apprêtait à la frapper s’effondra brusquement et Kaydel leva les yeux. Une vague de reconnaissance l’inonda à la vue du corps massif et velu de Chewbacca puis du sourire triomphant de Lando. 

« Vous comptiez reprendre le palais à vous toute seule ? lui jeta Lanzora en multipliant les tirs de blaster.

— Votre aide est la bienvenue », souffla Kaydel, épuisée.

Lando lui adressa un regard soucieux mais la jeune Jedi se redressa.

« Il faut trouver les hommes de l’Empire et en finir. »

 

Destroyer Equilibrium,

 

Des cris de victoire éclatèrent autour d’Amilyn lorsque le bouclier entourant Naboo céda mais elle les entendit à peine. Son sang pulsait dans son crâne et une douleur sourde s’empara de son cœur. 

 

Poe avait réussi. 

 

Son comlink restait définitivement muet. 

 

L’Amirale s’obligea à se reprendre au prix d’un immense effort. D’une voix morne, elle ordonna le déploiement des navettes remplies de soldats vers Naboo. Le temps n’était pas venu de pleurer leurs morts, pour l’instant, seuls comptaient les vivants.

 


Chapitre 60                                                                                                  Chapitre 62


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