Cœur pour cœur, tentacule pour tentacule



Résumé : Basée sur la scène post générique de Dead Men tell no Tales Et si la visite de Davy Jones après la destruction du Trident n'était pas restée inaperçue par Henry et sa jeune amie ?

 

Genre : Angst

 

Rating :T

 

Note :Ecrit pour les nuits du FoF  sur le thème "Tentacule"


Cœur pour cœur, tentacule pour tentacule

Bien sûr qu’Henry avait entendu parler du terrible Davy Jones et de son visage de poulpe animé par divers tentacules : après tout, si son père avait été absent durant la majorité de sa vie, c’était à cause de ce monstre. Seulement, jusqu’à la nuit qui vit les retrouvailles bruyantes de ses parents, il n’avait jamais compris à quel point la légende était vraie…

 

Tout ce qu’on disait sur Jones était exact.

 

L’absence de cœur : ça, Henry avait bien pu en sentir la véracité aux vues du coffret dont sa mère ne se séparait jamais et sur lequel elle avait versé des larmes abondantes la majeure partie de son existence. En revanche, jusqu’à cette nuit, le côté « transformation en créature marine pour ne faire qu’un avec l’océan » lui avait toujours semblé un peu trop fantasmé.  Après tout, comment croire qu’un être humain puisse se muer en crustacé ou en poulpe ? Mais la preuve se trouvait sous ses yeux ébahis. 

 

Un homme, enfin, une sorte d’homme, se tenait devant la chambre de ses parents. Il avait laissé des empreintes humides sur son passage, comme des témoignages de sa réalité, et des morceaux spongieux tombaient à intervalles réguliers de son visage. Le tout était profondément répugnant et Henry ne put réprimer un haut-de-cœur. L’immonde créature tendit sa main en décomposition vers la poignée de la porte et une pince de crabe s’abima sur le sol.

 

Perdu, Henry commença à trembler… Il ne savait s’il cauchemardait après la terrible aventure qu’il venait de vivre ou si tout ce qu’il voyait était réel. Parce que, même si l’on admettait l’existence de créatures fantastiques telles que le Kraken ou Jones, la destruction du Trident de Poséidon aurait dû y mettre un terme. 

 

Non ? 

 

Un hoquètement d’horreur, venu de sa droite, confirma à Henry qu’il n’était pas en plein sommeil. Les deux mains plaquées sur sa bouche, Carina Barbossa lui adressa un regard paniqué. Henry songea qu’il devrait ramener la jeune femme jusqu’à sa chambre avant que Jones ne s’aperçoive de leur présence, mais il avait un temps de retard. Alors qu’il cherchait à prendre la main de sa douce amie, Jones se retourna et darda ses yeux d’un bleu irréels sur eux. 

 

« Carina Barbossa, siffla-t-il tandis que des morceaux de tentacules tombaient de son visage. Fille de pirate, aussi inconstante et perverse que son géniteur. »

Au grand dam du jeune Turner, la jeune femme s’insurgea et riposta.

« De quel droit osez-vous salir la mémoire de mon père ? Le capitaine Barbossa était certes un pirate, mais il y avait du bon en lui ! »

Méprisant, Jones, ricana.

« Bien sûr, cependant la pomme ne tombe jamais loin de l’arbre. Tout comme pour toi, Henry Turner, » siffla-t-il, la voix emplie de fiel.

Le jeune homme recula alors que le monstre en décomposition s’avançait vers lui.

« Il est scientifiquement impossible que vous soyez ici, Davy Jones, intervint Carina. Nous avons brisé les malédictions marines et vous devriez être… où vont les monstres dans votre genre, » conclut-elle maladroitement.

 

Jones écarta un tentacule pourrissant de son visage et ce dernier s’écrasa sur le plancher avec un bruit de succion.

« Tu as encore beaucoup à apprendre sur les malédictions, petite. Le Trident ne brisait que celles lancées par l’océan. Moi, je me suis maudit seul en corrompant ma mission… Calypso… »

Là, il se crispa avant de reprendre.

« Calypso a fait de moi le capitaine du Hollandais Volant, mais ce que tu vois est mon œuvre. C’est le résultat de l’inconstance d’une femme et d’un cœur arraché… »

Il se tourna alors vers Henry ; agitant les quelques tentacules qui restaient sur son visage.

« Ton père m’a privé de ma vengeance. Il m’a relégué dans les abysses en prenant ma place. Mais, à présent que tu m’as libéré de ma prison marine, il est juste que Will Turner reçoive la rétribution de ses actes… Après tout, le Hollandais Volant a besoin d’un nouveau capitaine. »

 

Henry se décomposa et jeta un coup d’œil paniqué vers Carina tandis que Jones avançait vers lui.

« Pauvre innocent… tu penses qu’elle t’attendra patiemment et brisera la malédiction comme ta mère aurait pu le faire, si seulement elle avait été plus constante… »

Le jeune homme se troubla en comprenant le sous-entendu mais Jones ne lui laissa pas le temps de réfléchir. Sans hésitation, il enfonça sa main mi humaine mi crustacée au bout de laquelle s’agitait encore un moignon de pince dans le torse du jeune homme et en extirpa son cœur.

« Cœur pour cœur, tentacule pour tentacule… » annonça-t-il tandis qu’Henry s’écroulait sur le sol.

 

Il se tourna ensuite vers Carina, qui, muette d’horreur, étouffait un cri.

« Jack Sparrow a jeté l’ancre à quelques nœuds. Le retrouver ne te prendra que quelques minutes si tu empruntes le rivage. »

Carina posa un regard anéanti sur le corps d’Henry.

« Il va revenir à lui afin de prendre son poste, se moqua Jones. La suite t’appartient, Carina Barbossa… » déclara-t-il avant d’entrer dans la chambre des Turner.

 

Eperdue de douleur, Carina se précipita vers Henry mais le corps du jeune homme était déjà froid. Pourtant, il ouvrit les yeux :

« J’aurais dû te le dire dès le premier jour. Mon cœur t’appartient, Carina… 

— Non, non, non ! » balbutia-t-elle avant de s’enfuir dans les ténèbres nocturnes prenant inconsciemment la route qui conduisait à Jack Sparrow…

 


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