Elizabeth, à présent Lady Beckett, était assise sur le lit de la grande chambre de son époux qui était désormais la sienne. Après le léger malaise qu'elle avait ressenti devant la curieuse déclaration de Cutler, elle s'était vite reprise et attribué sa phrase à une jalousie bien justifiée. Elle promena son regard autour d'elle et chercha à se reconnaître dans le décor riche et chaud de la pièce. Elizabeth sourit en découvrant un plateau chargé de deux verres en cristal et d'une carafe remplie d'un vin aussi rouge que la courtepointe qui recouvrait le lit du Lord. Un peu nerveuse à l'idée que bientôt son époux viendrait la rejoindre dans leur chambre, Elizabeth leva sa main à laquelle brillait à présent l'anneau somptueux que Cutler lui avait passé au doigt. Mariée. Elle était mariée et son époux allait exercer son droit conjugal.
Ses baisers auront-ils la même douceur que ceux de Jack, l'étreinte de ses bras sera-t-elle aussi forte et tendre que celle du pirate ou alors Cutler se révélera-t-il aussi ennuyeux que l'était James ?
Agacée de ne pouvoir cesser de penser à Jack, même au soir de ses noces, Elizabeth se leva et commença à faire le tour de la pièce tout en se demandant ce qui pouvait retenir Cutler.
Ce faisant, son regard se posa sur le miroir et elle passa machinalement une main dans ses cheveux pour les arranger avant de regarder sa silhouette, étroitement corsetée dans la robe que son époux avait choisie pour elle. Le décolleté plongeant mettait en valeur sa poitrine menue et la coupe ajustée de la robe soulignait ses courbes harmonieuses pourtant Elizabeth ne put retenir une grimace en se voyant. Elle se sentait vaguement mal à l'aise devant l'audace de la robe tellement éloignée des tenues sages que son père lui offrait. Son sourire revint lorsqu'elle imagina l'étincelle de désir qu'une telle robe susciterait à coup sur dans les yeux de Jack avant de disparaître lorsqu'elle pensa à la trahison que représentait la simple pensée du pirate quelques heures à peine après son mariage. Elizabeth se détourna vivement du miroir et de la femme inconnue qui s'y reflétait et alla jusqu'au secrétaire de Cutler, dont elle effleura la délicate marqueterie du bout des doigts. Le lord est un homme de goût songea-t-elle.
Rien de commun avec un pirate dégénéré et pervers… Ajouta-t-elle sans pouvoir s'en empêcher.
Agacée de ne pas réussir une fois de plus à contrôler ses pensées, Elizabeth ouvrit machinalement le premier tiroir du meuble et ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'elle découvrit ce qui y était rangé.
Les mains un peu tremblantes à la peur d'être découverte, Elizabeth sortit la série de gravures qui se trouvait dans le tiroir, fascinée par la scène représentée sur la première d'entre elles. Un couple s'y trouvait, la manche de la femme déjà à demi ôtée laissait apparaître un sein blanc à la rondeur généreuse tandis que l'homme derrière elle, le nez dans son cou, posait une main hardie sur la poitrine ainsi découverte. Elizabeth examina le dessin et rougit devant le sourire lascif de la femme. Le cœur battant à l'idée d'être surprise, elle examina la gravure suivante. Le même couple y était représenté mais cette fois, la femme était nue et les mains de son partenaire la caressaient sans gêne ce qui rappela à Elizabeth la sensation des mains de Jack sur elle.
Avaient-ils ressemblés à ce couple ? Et elle ? Avait-elle eu la même expression que cette femme aux yeux mauves qui renversait la tête en arrière, sous l'effet du plaisir ?
Elizabeth s'attarda un instant sur le travail de l'artiste, les couleurs utilisées ressemblaient à s'y méprendre à celles de la chair. Rougissant de plus belle, un désir naissant dans son bas ventre, Elizabeth écarta le dessin pour regarder le suivant. Cette fois la femme était allongée sur une couverture de satin mordorée tandis qu'au-dessus d'elle, la position de l'homme ne laissait aucun doute sur la nature de leurs activités. Le cœur battant, Elizabeth fixa son regard sur le couple, elle s'attarda sur l'extase indécente qui était peinte sur le visage de la femme aux yeux mauves et s'imagina une fois encore dans cette situation avec Jack. Rougissant de cette nouvelle trahison, Elizabeth s'apprêtait à soulever le dessin qui avait si bien ancré le désir en elle lorsqu'un murmure la fit s'arrêter net.
« C'était la dernière de cette série Elizabeth. »
De surprise, la jeune femme lâcha les dessins qui s'éparpillèrent sur le sol et rougit à la fois de colère et d'embarras.
« Ne vous a-t-on jamais appris à frapper ou à vous annoncer avant de pénétrer quelque part ? »
Cutler eut un sourire bref.
« Et depuis quand dois je me faire annoncer dans ma propre demeure ? Et dans ma chambre qui plus est ! »
Elizabeth rougit de plus belle mais releva le menton d'un air de défi.
« J'aurais pu être en train de me déshabiller. »
Cutler sourit et vint se placer derrière elle.
« Au lieu de regarder des gravures que vous avez trouvées en fouillant mes affaires. Vous a-t-on jamais dit que la curiosité était un bien vilain défaut ? Susurra-t-il en effleurant la peau douce de ses bras ce qui la fit frissonner.
- Je ne fouillais pas. Murmura-t-elle sans conviction.
- Oh, alors vous visitiez. Ironisa Beckett qui déposa un léger baiser sur sa nuque avant de se détourner. Alors dites-moi, ces gravures vous plaisent elles ? Demanda-t-il en ramassant les dessins épars sur le sol.
- Je les trouve véritablement indécents et révoltants. » Affirma Elizabeth d'une voix mal assurée que le désir qui la tenaillait faisait trembler.
Le sourire de Cutler mourut aussi vite qu'il était apparu.
« Ne jouez pas les vierges effarouchées, ce rôle ne vous sieds guère. Dois-je vous rappeler les circonstances qui ont précipité notre union ? »
Elizabeth rougit à nouveau avant de le fixer.
« Être votre femme ne signifie pas que je vous appartienne. Du reste il ne me semble pas vous avoir menti. Lui lança-t-elle avec défi, rouge de honte et de rage.
- C'est là que vous faites erreur ma chère. Votre personne, votre âme, votre corps, sont à moi. Murmura Cutler en faisant glisser la bretelle de la robe d'Elizabeth. J'ai moi aussi été franc avec vous. Je vous veux pour orner ma couche. Et ce dès maintenant. »
Elizabeth s'écarta brutalement de son époux, outrée par ses paroles qui lui semblaient brutalement bien loin de l'idée qu'elle se faisait du mariage.
« Laissez-moi donc Cutler, je suis morte de fatigue. »
Son époux la fixa un instant avant d'immobiliser ses poignets et de la pousser vers un coin de la pièce.
« C'est fort regrettable Elizabeth, mais voyez-vous je ne vous laisserai pas me priver de ma nuit de noce pour rester dans ces draps à rêver à celui qui vous a ravi votre honneur, ma patience a des limites. »
Elizabeth sentit tout son corps se tendre, à la fois révoltée et excitée par l'autorité dont faisait preuve Cutler. Lentement ce dernier la força à se retourner afin de faire face au miroir. Sans dire un mot, mais son sexe dur contre elle, Cutler ôta la robe d'Elizabeth dont il défit d'une main experte les lacets compliqués avant de se détourner d'elle pour leur servir un verre du vin capiteux qui les attendait dans la carafe.
« Buvez ma chère, je crains que vous n'ayez soif. »
Elizabeth en colère mais ne parvenant pas à se dérober, but son verre d'un trait et s'attira un froncement de sourcils de son époux.
« Vous êtes donc pressée vous aussi. Soit ma chère… » Murmura Cutler avant de lui ôter le corset qui était le dernier bastion de sa nudité.
D'une main ferme il la força à lui faire face et caressa d'un regard appréciateur les courbes de sa femme avant de la tourner à nouveau afin qu'elle soit face à elle-même dans le miroir. Un sourire aux lèvres, il se pencha pour effleurer son cou d'un baiser et sa main droite caressa doucement le téton offert dont la réaction trahit le désir d'Elizabeth.
« Alors qu'as-tu ressenti en voyant ces dessins ? As-tu imaginé que tu étais elle ? » Murmura-t-il d'une voix rauque à l'oreille d'Elizabeth.
Elle répondit involontairement par un gémissement, ses hanches caressant instinctivement l'érection de Cutler.
« Laisse-moi parfaire ton éducation petite Elizabeth. Le passé n'a plus d'importance, la seule chose qui compte c'est que tu m'appartiennes. » Murmura Cutler.
Doucement, le Lord descendit sa main jusqu'à son intimité et savoura son humidité avant s'y introduire un doigt. Elizabeth gémit et voulut se retourner vers lui mais son époux l'en empêcha.
« Non. Regarde-toi. » Ordonna-t-il en la forçant à fixer le miroir.
Elizabeth obéit et ce qu'elle vit lui fit peur. Ses yeux étaient comme agrandis et son visage avait l'expression que, quelques minutes plus tôt, elle jugeait scandaleusement indécente chez la fille de la gravure. Derrière elle, Cutler sourit avant de s'insinuer en elle avec une violente poussée, ses doigts pinçant les pointes offertes. Elizabeth gémit en le sentant en elle alors qu'il commençait un va et vient rapide et la forçait toujours à regarder leur reflet dans le miroir. Elizabeth se mordit les lèvres lorsque, de sa main, Cutler vint caresser son clitoris gorgé de plaisir, continuant à aller en venir en elle, son souffle sur son cou.
« Regarde-toi. Regarde à quel point tu aimes ça. » Chuchota-t-il.
Et, sans s'en rendre compte, Elizabeth obéit, suivant, fascinée, les mouvements de l'homme derrière elle qui la prenait sans la moindre délicatesse, ses coups de reins se faisant de plus en plus violent à mesure que leurs gémissements emplissaient la pièce. Finalement, vaincue par les caresses dont il abreuvait son clitoris, Elizabeth sentit le plaisir l'inonder. Elle observa entre ses cils les traits tendus de son visage et reconnut à peine cette inconnue qui jouissait sous les coups de boutoir d'un époux déchaîné qui finit par se lâcher à son tour dans un râle animal, serrant le corps mince contre lui à le briser. Finalement il se retira.
« Délicieuse. Charnelle. Tout à fait ce que je t'attendais de toi. Tu es faite pour cette vie. Souffla-t-il avant de s'écarter. Bien je retourne à mes affaires. Repose-toi. J'ai encore beaucoup à t'apprendre. » Conclut-il avant de sortir, la laissant seule et pantelante devant un miroir qui lui renvoyait l'image d'une femme qu'elle redoutait d'apprendre à connaître.
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Une fois à l'extérieur, Cutler sourit à Mercer qui sortit d'une porte dérobée qui menait à la chambre.
« Vous rendez vous compte Mercer, la jeune Lady Beckett n'a pas hésité une seconde à regarder des gravures aussi licencieuses. » Se moqua-t-il.
Mercer lui sourit en retour.
« Je dois dire Milord que, jusqu'à présent, peu de vos amies ont manifesté si rapidement un tel enthousiasme pour ces choses.
- Ah vous aussi vous avez remarqué. Et avez-vous également vu que ma chère épouse est amoureuse, désespérément, d'un autre ? Et le plus drôle c'est qu'elle-même l'ignore, ce qui ne change rien à mes plans. Elle se laisse si joyeusement pervertir que repousser ses limites va être d'une jouissance sans pareille. Ricana-t-il avant de s'éloigner sans un regard vers la pièce où il laissait sa jeune épousée.
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A bord du Black Pearl, l'état de Jack était de plus en plus inquiétant. En effet la fièvre qui l'avait pris à l'annonce du départ d'Elizabeth pour Port Royal ne l'avait pas lâché, le clouant au lit tandis que ses hommes d'équipage l'écoutaient délirer sans rien pouvoir faire pour le soulager.
Jack étreignit les couvertures alors qu'il plongeait dans un cauchemar. Il se revit, tout jeune lieutenant de la marine, fier de prendre son service et sa charge, heureux d'échapper à son lourd héritage familial. Il se souvint de son supérieur et un gémissement lui échappa tandis que Gibbs, mortellement inquiet, s'efforçait de le rafraîchir.
« Allons Jack. Ça va aller mon gars. »
Jack ne l'entendit pas, pas plus qu'il ne sentait le roulis rassurant du Pearl. Du fond de son délire il lui semblait encore entendre les cris des esclaves qu'il avait bien involontairement convoyés tandis que la fièvre le renvoyait sans pitié sur les traces de son passé.
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Dans la cale du Wicked Wench, l'obscurité régnait, et seules des masses informes étaient visibles. Jack mit sa main devant son visage écœuré par l'odeur de pourriture et de miasmes qui dominait la pièce. Le jeune homme se demanda un moment si la nourriture entreposée ici n'était pas avariée, ce qui expliquerait ainsi la puanteur et le bourdonnement des mouches. Il fit un pas en avant pour faire un peu de lumière, en effet étant fils de marin (de pirate) né au beau milieu d'une tempête Jack savait bien que les épidémies se répandaient vite sur les navires et il était de son devoir de faire ce qu'il pouvait pour préserver le Wicked Wench et ses passagers d'une telle avarie. Jack avança à tâtons et cherchait une lampe lorsque ses mains rencontrèrent un objet flasque, dont la chaleur et la texture évoqua à Jack celle de la fille qu'il avait besognée avant son départ, se servant avec bonheur du prestige et du charme que lui conférait son uniforme tout neuf de lieutenant de la marine. Qu'il était fier alors d'appartenir à la Compagnie des Indes, d'être reconnu comme un soldat, un homme bien et non un gibier de potence. Pourtant Jack frémit jusqu'au fond de son être lorsque la chose émit un gémissement poignant, un gémissement humain…
« Y a quelqu'un ici ? » Demanda-t-il d'une voix qu'il détesta entendre trembler.
Un grondement lui répondit, sorte de borborygme que Jack ne parvint pas à comprendre mais qui lui parut de mauvaise augure. Il avança encore, sa main frôla cette fois ce qu'il commençait à discerner, des corps entassés, nus, la texture de la peau humaine, reconnaissable entre toutes. Affolé, les gestes désordonnés, Jack recula, n'osant y croire. Il se tourna vers la porte, décidé à trouver une lampe qui lui permettrait de voir ce que cette cale sombre à l'odeur viciée contenait réellement …
Une fois dehors, il faillit se heurter au second du Capitaine, Mercer, qui le regarda d'un air froid.
« Que faisiez-vous ici Lieutenant Sparrow ? Qui vous a autorisé à pénétrer dans cette cale ? » Lui demanda-t-il d'un air sévère
Jack le fixa, un peu perdu.
« Je, je une drôle d'odeur s'échappe de cet endroit Mr Mercer, je suis entré pour voir si rien ne pourrissait à l'intérieur.
- Oh … Et quels déchets avez trouvés à l'intérieur ? Demanda Mercer d'un ton suave qui mit Jack sur ses gardes.
- Aucun, Monsieur. Je sortais justement pour me procurer une lampe afin d'y voir plus clair.
- Très bien Sparrow. Vous êtes un bon lieutenant de vous préoccuper ainsi de ce qui pourrait nuire à nos intérêts. Je vous remercie de m'avoir prévenu, je vais donc de ce pas prendre l'affaire en main. Retournez à votre poste. » Ordonna l'autre d'un ton qui ne souffrait aucune contradiction.
Jack claqua les talons en guise de soumission et s'engagea vers le pont, se promettant in petto de découvrir ce que le second semblait tellement désireux qu'il ignore.
L'occasion lui vint quelques heures plus tard….
Sachant que Mercer était parti se reposer après son quart nocturne, Jack, cette fois muni d'une lampe à huile, pénétra dans la cale du navire en prenant bien garde de se faire aussi silencieux que possible, talent qu'il avait acquis aux côtés de son père. Une fois à l'intérieur, la puanteur pestilentielle le prit de nouveau à la gorge et lentement, redoutant ce qu'il allait découvrir mais ne pouvant se dérober en faisant mine de ne pas savoir, Jack leva sa lampe.
Ils étaient peut être cent, peut-être plus, entassés comme des animaux à même le sol, leurs corps d'ébène nus et luisants de sueur et de maladie. Jack retint un haut de cœur en découvrant des femmes et des enfants parmi les prisonniers, tous entassés les uns sur les autres dans cette cale, sans la moindre aération ni même de l'eau. Certains levèrent les yeux vers lui, une flamme de révolte tremblant encore dans leurs yeux sombres mais la plupart ne firent même pas attention à lui. Tout près de Jack gisait une femme, les yeux à demi clos qui berçait contre son sein un enfant que la vie semblait avoir déserté depuis longtemps à en juger par la nuée de mouches autour d'eux. Jack s'approcha doucement de la femme.
« C'est ... Il est mort. » Murmura-t-il en saisissant la main de la femme.
Cette dernière se recroquevilla à son contact et le gratifia d'un regard brûlant de haine que Jack reçut de plein fouet et qui lui tordit les tripes.
« Lâche. » Ordonna une voix derrière lui.
Jack se tourna vers l'homme qui venait de parler et qui le dévisageait avec haine. Rapidement l'œil exercé du fils de pirate repéra les fers qui enserraient étroitement les poignets du colosse ainsi que les coups qui zébraient son corps. Levant les bras, Jack tenta de l'apaiser.
« Je ne veux aucun mal. » Déclara-t-il en détachant chaque syllabe
L'homme lui répondit d'un air méprisant.
« Toi pareil autres. Nous esclaves. Vendus plus offrant. »
Jack blêmit, il savait que malgré son mauvais anglais aucune méprise n'était possible sur le sens des paroles de l'homme. Refusant d'accepter de participer à la privation de liberté, à la torture d'autres êtres humains, Jack prit sa décision. Sans réfléchir il sortit son couteau ce qui fit frissonner le colosse.
« Toi oui tue moi. Mieux mort qu'ici. »
Jack lui sourit et introduisit la lame dans le cadenas de ses fers, il tripota ce dernier jusqu'à ce qu'un petit déclic se fasse entendre. L'homme le regarda stupidement, n'osant apparemment y croire. Sans attendre, Jack se pencha sur la femme à coté du premier et l'aida à se lever, avant de jeter au colosse.
« Sortez d’ici. Prenez les chaloupes et aller dans la direction de par là. » Indiqua-t-il.
L'homme le regarda et brusquement se mit à l'aider, comprenant enfin que Jack tentait de les sauver, il lança à la ronde des mots dans sa langue natale qui eurent pour effet de galvaniser les hommes dans les yeux desquels une lueur d'espoir recommença à briller. S'armant de tout ce qui leur tombait sous la main, la marée humaine se jeta sur le pont, bousculant tout sur son passage et détruisant ce navire qui était le tombeau de nombre d'entre eux. Jack, anéanti, les suivit Il les regarda mettre à sac et briser le navire qu'il aimait tant, impuissant à contrôler la furie qu'il avait lui-même libéré.
Fendant la foule, évitant les coups, Mercer vint jusqu'à lui. Il saisit Jack par le bras avant de l'entraîner vers les entrailles du navire.
« Pauvre fou, c'est très vilain ce que tu as fait là. Dit-il avec ironie avant de se tourner vers les soldats. Tirez ! Tirez sur eux mais ne les tuez pas. Visez les jambes, qu'ils restent immobiles. Mieux vaut les blesser, le Capitaine Beckett espère encore tirer un bon prix de ces nègres. » Ordonna Mercer, confirmant à Jack que le Capitaine qu'il croyait si digne de respect n'était en fait qu'un vulgaire marchand d'êtres humains.
Les larmes aux yeux, Jack vit les hommes qu'il voulait tant sauver, cloués au sol par les tirs des très honorables soldats de la Royal Navy. Affolés, les esclaves se mirent enfin à obéir aux directives de Jack. Renonçant à détruire le Wicked Wench ils se ruèrent vers les chaloupes et tentèrent de les décrocher pour fuir. La poigne de Mercer se resserra sur le bras de Jack tandis qu'il entrait avec lui dans la cabine du Capitaine.
C'était la première fois que Jack y pénétrait et il comprit instantanément pourquoi aucun homme hormis Mercer n'avait l'autorisation d'y entrer. Le cœur au bord des lèvres, il découvrit celle que Beckett cachait depuis le début du voyage, la fameuse Lady Beckett que l'on disait souffrir du mal de mer. Jack se mit à trembler en découvrant la femme du capitaine. Elle était nue, à quatre pattes sur le sol, et portait autour de son cou une sorte de laisse attachée au pied de la chaise du capitaine. Jack sentit la nausée l'envahir à la vue des marques sanglantes qui maculaient le dos de la jeune femme dont la chevelure formant un ensemble compact collé par le sang qu'elle avait versé. Ci et là, Jack pouvait voir des marques plus profondes ce qui indiquait qu'on s'était servi d'une lame pour la torturer. Les différents orifices de la femme étaient comblés par des objets qui firent frémir Jack qui détourna le regard.
« Vous vous dites que c'est cruel ? L'interrogea suavement Beckett. Mais c'est tout ce que cette chienne mérite. Déclara-t-il en faisant aller et venir lentement la tige qu'il avait placée dans le vagin de sa femme qui commença à gémir presque malgré elle, ses ongles crispés dans le sol.
- Pitié Cutler. Supplia-t-elle sans que l'autre y fasse attention.
- Votre avis Lieutenant Sparrow ? Croyez-vous que ce soit à cause de l'enfant qu'elle porte que cette catin aime autant être prise ? » L'interrogea Beckett qui continua à la flatter avec une douceur factice, la faisant gémir de plus belle.
Jack ne répondit pas, pétrifié d'horreur devant les actes de son capitaine. Avec un sourire désagréable, Beckett se pencha sur sa captive et murmura.
« Regarde notre ami Audrey. Regarde le et je te libère je te le promets. »
La femme ne bougea pas, seule une longue plainte signala qu'elle était encore en vie. Beckett se pencha alors et enfonça sa tige plus profondément.
« Obéis. Tu m'appartiens n'oublie pas. »
Lentement, comme à regret, la femme brune tourna la tête vers Jack.
Jack croisa le regard de la femme et découvrit son visage qui n'était autre que celui d'Elizabeth.
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Le corps agité de soubresauts, en sueur, Jack voulut hurler du fond de l'enfer de son délire mais n'y parvint pas, ne réussissant qu'à prononcer des mots inintelligibles. Gibbs se pencha à nouveau sur son capitaine, le cœur serré devant les larmes qui coulaient des yeux clos de Jack.
« Calme-toi Jack. Ce n'est rien, c'est la fièvre, tout va bien Jack. Murmura-t-il d'un ton apaisant
- Lizzie … Lizzie non, non ! Gémit Jack avec angoisse.
- Elle va revenir Jack. Promit Gibbs pour le calmer. Ne t'en fais pas.
- Lizzie… » Murmura une nouvelle fois Jack avant de sombrer dans l'inconscience.
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