Chapitre 2 : Leçon d'échecs

Allongé au fond de la cellule dans laquelle il avait été jeté quelques jours plus tôt sans plus d'explications que celles concernant les raisons de son emprisonnement, Will fixait le plafond humide de sa geôle. Des jours qu'il croupissait ici sans le moindre contact avec l'extérieur, hormis avec ses gardiens qui semblaient avoir reçus comme consigne de ne pas lui parler. Des jours sans nouvelles d'Elizabeth malgré ses suppliques répétées. 

 

Il n'avait pas revu sa fiancée depuis que Beckett l'avait arrachée à ses bras au matin de leur mariage et il ne pouvait s'empêcher de craindre pour elle. Où était-elle ? Beckett l'avait-il jetée en prison comme il l'avait fait pour lui ou alors son père avait-il réussi à la faire sortir ? Will frissonna en imaginant sa précieuse Elizabeth derrière des barreaux et se leva nerveusement pour secouer la grille de sa cellule pour la centième fois depuis qu'il était enfermé. Le jeune homme pesa de tout son poids sur les gonds, conscient de l'inutilité de ses efforts. La porte ne céderait pas, il était bien placé pour le savoir, il l'avait lui-même forgée... 

 

Un cliquetis résonna dans le couloir sombre et Will regarda d'un air dépité le petit chien qui trottinait allègrement dans la prison, les clefs menant à la liberté soigneusement serrées dans sa gueule. Will soupira et s'accroupit puis tendit le bras vers l'animal.

« Viens... Murmura-t-il avec douceur. Je ne te ferais pas de mal. »

Le petit chien gémit un peu et fit un pas dans sa direction, semblant attendre des caresses.

« Oui c'est ça. Continua Will. J'ai un bel os pour toi, viens le chercher... » 

Le chien s'approcha encore un peu et Will sentit ses poils rêches au bout de ses doigts. 

« Oui c'est ça. » Continua-t-il en prenant garde de ne pas paraître impatient.

 

Le chien fit un pas de plus et Will tenta de refermer ses doigts sur le cou de la petite bête qui grogna brutalement et s'écarta rapidement de lui. Will laissa son poing s'abattre sur le sol, frustré. Chaque jour, chaque heure, c'était le même manège... Le chien s'approchait, puis au moment où il pensait la partie enfin gagnée, l'animal s'écartait en grognant. Las de ce petit jeu, Will se laissa retomber sur le sol de sa cellule et soupira.

 

Son esprit le ramena malgré lui au jour de son arrestation qui aurait dû être le plus beau de sa vie. Le jeune homme sourit fugacement en évoquant la beauté d'Elizabeth ce jour-là. Il revit en esprit ses longs cheveux blonds et soyeux, la coiffure compliquée qui mettait en valeur son visage fin, avant d'imaginer les lèvres gourmandes de sa fiancée. Un gémissement à la fois inquiet et frustré lui échappa tandis qu'il s'imaginait ce qui aurait dû être. Lentement, il joua en pensée la scène qui l'obsédait depuis son emprisonnement (voir même avant). Elizabeth, vêtue de sa longue robe de mariée, face à lui dans une chambre illuminée de bougies. Ses lèvres sur les siennes tandis qu'il la déshabillait lentement en prenant le temps de la découvrir. Les yeux clos, Will imagina la douceur de la peau d'Elizabeth sous ses doigts, les mots d'amour qu'il aurait pu lui murmurer à la faveur de l'étreinte qui aurait été la première pour tous les deux. Perdu dans son fantasme, Will n'entendit pas les pas pressés qui résonnèrent soudain dans le couloir pas plus qu'il ne s'aperçut de la présence du Gouverneur devant sa geôle jusqu'à ce que ce dernier prenne la parole dans un chuchotis pressé.

 

Will sursauta brutalement et se précipita vers les barreaux en reconnaissant le père de sa fiancée.

« Gouverneur Swann !! Où est Elizabeth ? Comment va-t-elle ? » S'exclama t'il.

Le gouverneur lui adressa un regard désolé et secoua la tête en signe d'ignorance 

« Pas maintenant mon garçon... Nous n'avons pas beaucoup de temps. » Annonça-t-il.

Sans hésiter il attrapa le chien d'un geste résolu et lui arracha les clefs de la gueule, provoquant un couinement outré chez l’animal qui s’éloigna à toutes pattes. 

« Dites-moi au moins comment va Elizabeth ... Supplia Will 

- Elle va bien... Du moins je l'espère. Répondit le Gouverneur en déverrouillant sa cellule. Sortez. »  

 

Will ne se le fit pas dire deux fois et se précipita hors de la prison tandis que le Gouverneur jetait des petits coups d'œil inquiets autour de lui. 

-« Venez. » Intima-t-il à Will. 

Le jeune homme commença à avancer avant de s'immobiliser. 

« Pas sans Elizabeth. »

Agacé, le gouverneur se retourna vers lui.

« Croyez-vous que je laisserais ma fille croupir dans cette prison et que je choisirais de vous libérer à sa place ? »

Will rougit brutalement et hocha la tête puis s'empressa de suivre le gouverneur.

« Une voiture nous attend, j'ai un peu d'argent à vous donner, cela paiera votre passage vers, où vous voudrez. Continua le père de la jeune femme.

- Et Elizabeth ? » Demanda Will, inquiet.

 

Ils arrivèrent tout deux devant la calèche et le gouverneur posa un regard las sur Will. Ce dernier constata avec angoisse que le visage du Gouverneur accusait de nouvelles rides et que le père d'Elizabeth se tenait à présent voûté, comme écrasé par un poids invisible.

«  Où est-elle Gouverneur ? Je vous en prie... Je, je ne partirais pas sans elle, vous le savez. »

Le gouverneur hocha la tête d'un air de compréhension puis se décida à parler, le regard fuyant.

« Le fait est William, que j'ignore où se trouve ma fille... hormis le fait qu'elle a quitté Port Royal depuis la nuit de votre emprisonnement, je n'ai aucune nouvelles. Admit-il d'une voix brisée

- Que voulez-vous dire ? S'affola Will. Que s'est-il passé ? »

Le gouverneur reprit la parole avec amertume, le regard toujours fuyant.

« Beckett ... Il ne m'a pas laissé le choix. Soit j'acceptais de lui confier la garde d'Elizabeth et je lui donnais toute autorité sur elle, soit il laissait la procédure suivre son cours, le procès... »

 

Will blêmit.

« Vous lui avez abandonné Elizabeth !!! Mais comment avez-vous pu faire ça ! »

Cette fois le gouverneur le regarda franchement, l'air désemparé.

« Pour lui sauver la vie ! Beckett a accepté d'abandonner les charges pesant sur elle si elle acceptait à son tour d'être envoyée dans une sorte d'endroit qui la ré éduquerait. J'aurais accepté n'importe quoi pour qu'elle reste en vie. »

Will digéra la nouvelle et fixa le gouverneur avec incompréhension.

« Ré éduquée ???

- Oui selon Beckett, l'éducation que j'ai donné à ma fille était imparfaite... Il a donc pris les choses en main. Sûrement l'a t'il envoyée dans une abbaye quelconque en Angleterre. » Soupira-t-il avec amertume.

Will serra les poings alors qu’il imaginait Elizabeth traînée de force vers un navire et fixa le gouverneur.

« Pourquoi m'avez-vous sorti de prison ? »

 

L'homme soupira et posa un regard bienveillant sur lui, un éclair de nostalgie traversa son visage.

« Parce que je voulais tenir la promesse faite à ma fille. Elle n'a accepté de partir et de sauver ainsi sa vie qu'après avoir reçu l'assurance que je ferais en sorte que vous ayez un procès équitable. »

Le cœur de Will se pinça légèrement alors qu'il comprenait qu'Elizabeth avait accepté d'elle même d'être éloignée de lui et il se força à refouler son amertume.

« Je vois... Pourtant je n'ai pas encore été jugé alors... pourquoi ?

- Parce que le procès n'aurait rien eu d'équitable William. Beckett veut votre tête. Et moi je veux honorer ma promesse, la dernière que j'ai faite à ma fille. Je ne la trahirai pas. » Expliqua le gouverneur d'une voix tremblante.

Will réfléchit quelques instants, pesant les mots du gouverneur

« Et vous dites que vous ne savez pas où elle se trouve ?

- Je ne sais même pas si elle est encore vivante. Admit le gouverneur dans un souffle, laissant libre court à son angoisse. Seul Beckett sait ce qui lui est arrivé. Chaque matin, je, j'espère recevoir une lettre, un mot de sa main... »

 

Will déglutit, son esprit dériva vers l'absente qui était leur seul lien puis il se tourna vers le gouverneur, l'air bravache.

« Je la retrouverai Gouverneur. Croyez-moi, je ne l'abandonnerais pas. Je la sortirais de sa prison et, je l'épouserai comme il se doit. Si, si elle veut encore de moi. » Murmura Will d'un ton inquiet.

Le gouverneur sourit brièvement avec une pointe de tristesse.

« Elle m'a confié un message pour vous William. »

Le visage de Will s'emplit d'une attente avide et le gouverneur détourna le regard, ému par l'affection évidente que le jeune forgeron portait à sa fille.

« Elle m'a demandé de vous dire que son cœur vous appartiendrait toujours. Déclarât ’il en se sentant un peu ridicule

- Elizabeth... » Souffla Will avec tristesse.

 

Un bruit de pas précipité résonna derrière eux et le gouverneur se retourna avec un air effaré.

« Les soldats, vous devez partir William ! Allez vers le port. »

Le jeune homme fixa son sauveur et lui tendit la main

« Merci Gouverneur. Je la retrouverai et je vous promets de la rendre heureuse. Je ne la laisserai pas.

- Je vous souhaite d'y parvenir mon garçon, pour vous deux. Fuyez maintenant ! » Lui jeta le gouverneur d'une voix apeurée.

 

Will serra brièvement sa main dans la sienne et se détourna. Sa silhouette disparut rapidement dans les ombres de la nuit tandis que le Gouverneur affectait le calme serein d'un homme qui faisait une promenade nocturne.

« Belle soirée n'est-ce pas ? » Déclara-t-il avec bonhomie aux gardes qu'il rencontra.

Les hommes dédaignèrent de lui répondre, trop absorbés dans la traque du fuyard qu'ils recherchaient...

 

()()

 

Une fois seul, Will se dirigea d'un pas résolu vers le port et évita les soldats en mettant à profit sa connaissance des quartiers les plus sombres de Port Royal. Une fois à proximité du port, le jeune homme se dirigea vers le bâtiment occupé par la Compagnie des Indes et sourit de plaisir en constatant que Beckett n'avait pas pris la précaution de faire abattre le grand arbre qui jouxtait l'édifice. Se hissant à la force des bras, le jeune forgeron parvint facilement au plus haut de ce dernier et rampa silencieusement le long d'une large branche, retenant son souffle alors qu'une escouade de soldats passait quelques mètres plus bas. Le danger écarté, Will se laissa retomber sur un des balcons du bâtiment et s'approcha de la fenêtre la plus proche.

 

Le jeune forgeron ne mit pas longtemps à crocheter la serrure, cette dernière était d'un modèle assez simple pour qui connaissait le travail du métal. Prenant garde à ne pas faire de bruit, il pénétra dans la pièce et faillit laisser échapper une exclamation de victoire en comprenant qu'il se trouvait sans nul doute possible dans le bureau du Lord. Sans perdre une minute, Will se précipita vers le secrétaire et en ouvrit les tiroirs à la hâte, fouillant les divers papiers qu'il contenait à la recherche d'une information sur l'endroit où se trouvait Elizabeth.

 

Absorbé par sa tâche, Will sursauta lorsqu'une lumière se diffusa brutalement dans la pièce.

« Vous ne trouverez rien ici Monsieur Turner... Croyez-vous que je sois assez bête pour consigner par écrit d'aussi précieuses informations ? Lui demanda Beckett d'un ton ironique.

- Dites-moi où se trouve Elizabeth ! S'exclama le jeune homme avec fougue.

- Il me semble que vous n'êtes pas en position d'exiger quoique ce soit Monsieur Turner. Répondit Beckett avec calme.

- Il me semble au contraire que c'est vous qui n'êtes pas en mesure de refuser de me répondre. Rétorqua Will en refermant sa main sur le petit pistolet que contenait le tiroir de Beckett avant de mettre le lord en joue.

- Intéressant. Commenta ce dernier en reculant légèrement

- Dites-moi où vous l'avez emmenée. » Exigea Will en relevant le chien de l'arme.

 

Beckett sourit légèrement et se servit un verre avec désinvolture.

« Sinon quoi Monsieur Turner ? Vous tirez ? Ironisa-t-il

- Je n'hésiterais pas. Lui lança Will d'un ton froid

- Un vrai pirate. Ironisa à nouveau Beckett tandis que Will se crispait. Cependant Monsieur Turner, il y a un élément que vous devez considérer avant d'essayer de me tuer...

- Et lequel ? »

Beckett sourit légèrement et leva son verre dans sa direction.

« Me tuer reviendrait à tuer la délicieuse Miss Swann aussi sûrement que si vous appuyiez vous même sur la gâchette... »

Troublé, Will baissa légèrement son arme.

« Je ne comprends pas. »

 

Beckett soupira et le toisa comme s'il était un parfait imbécile.

« Croyez-vous que je ne me doutais pas de ce que le Gouverneur ferait ? Il était évident que ce faible vous sortirait de prison, comptant sur vous pour agir comme il n'a pas le courage de le faire.... Aussi ai-je donné des instructions précises. A la minute où l'annonce de ma mort parviendra à l'endroit où Miss Swann est détenue, et croyez bien qu'ils l'auront, elle périra tragiquement. Suis-je clair ?

- Parfaitement. Répondit Will d'une voix blanche.

- D'ailleurs vous ne resteriez pas en vie suffisamment longtemps pour apprendre la mort de votre ex fiancée. Voyez-vous, il y a en ce moment même une bonne dizaine de soldats derrière cette porte. » Annonça Beckett en désignant l'issue.

 

Will le regarda avec haine, cherchant désespérément une solution

« Pas si je vous prends en otage. Alors vous serez forcé de m'emmener près d'Elizabeth.

- Ma disparition aurait le même effet que ma mort Turner. Bien sûr vous pouvez tenter votre chance en espérant que je vous donne sa vraie localisation mais êtes-vous prêt à prendre ce risque ? »

Will pinça les lèvres et fuya le regard de Beckett, le cœur serré. Le risque était trop grand, s'il arrivait quoique ce soit à Elizabeth par sa faute...

« C'est bien ce que je pensais. Ironisa Beckett. Dans ce cas, il me semble que nous sommes dans une impasse non ? »

 

Will releva le menton et le toisa.

« Si vous saviez ce qu'allait faire le Gouverneur... Pourquoi l'avoir laissé faire ? »

Beckett éclata de rire et le regarda avec condescendance.

« Vous êtes naïf Turner en plus d'être stupide. Voyez-vous, vous n'avez aucune importance à mes yeux. Que vous soyez pendu ou non m'importe peu, en revanche, votre évasion me procure un moyen de pression supplémentaire sur l'homme qui vous a aidé. Un atout non négligeable.

- Vous aviez tout prévu.... Lâcha Will avec amertume

- Nous sommes à l'aube d'une nouvelle ère Turner, une époque où ni vous ni vos amis pirates n'avez de place.

- Et Elizabeth ? Pourquoi ne pas la relâcher ? Puisque vous avez maintenant un autre moyen de pression sur son père que représente-t-elle à vos yeux ? » S'exclama Will.

 

Un sourire rusé éclaira le visage de Beckett et il répondit, détachant lentement les syllabes.

« Une marchandise de prix .... Une fois domptée, Miss Swann me servira à affermir certaines alliances précieuses. Voyez-vous le sexe s'avère être un moteur puissant pour les actes des hommes, bien plus que ce que vous appelez l'amour. Miss Swann sera un atout de choix pour mes négociations.

- Elle n'est pas un objet ! S'insurgea Will

- Croyez-vous Turner ? Pourtant vous la désirez, vous aussi, sinon vous ne seriez pas ici…

- Je l'aime !! » Cria Will, oubliant toute prudence.

 

Beckett le regarda avec froideur.

« Vous vous bercez d'illusions romantiques. Seulement, vous n'avez aucune place sur l'échiquier qu'est devenu ce monde Turner, vous êtes à peine un pion, un simple pion dont on peut se passer facilement. Miss Swann en revanche est la reine, une pièce puissante, maîtresse, qui, bien utilisée peut accorder la victoire à celui qui la manipule.

- Ou que l'on peut sacrifier ! Explosa Will.

- Vous savez donc jouer ? Ironisa Beckett. Je ne l'aurais pas cru. Dans ce cas je pense que vous avez compris ce que je viens de vous expliquer non ? Le pion, la reine. Vous saisissez la différence ?

- Parfois un simple pion suffit à gagner la partie et la reine. » Répondit Will en se dirigeant vers la fenêtre.

 

Beckett le regarda s'éloigner avec un sourire, sans faire un mouvement pour l'arrêter.

« Une dernière chose Turner, une précision tout au plus. »

Will se retourna vers lui, exaspéré.

« Si vous aviez l'intention de retrouver Miss Swann et que vous y parveniez. Sachez que vous la placeriez face à un choix difficile. » Susurra calmement Beckett.

Will leva les yeux au ciel et se retourna vers lui.

« Quel genre de choix? Demanda-t-il avec réticences

- Partir avec le pion et sacrifier le fou en la personne de son père. Ou bien dire adieu au pion et épargner les siens. Un choix difficile et douloureux pour la reine dans les deux cas... Ce serait faire preuve d’une incroyable cruauté de l’y exposer. Se moqua Beckett.

- Vous êtes... Commença Will qui bredouilla alors qu'il cherchait un qualificatif à la hauteur de ce qu'il ressentait à l'égard du Lord.

- Pragmatique. Annonça Beckett. Une qualité dont vous semblez totalement dépourvu Turner. Je pense que vous devriez sortir de l'échiquier du moins si vous tenez suffisamment à la reine. Profitez donc de votre liberté retrouvée pour disparaître, mes hommes vous retrouveront tôt ou tard de toute manière. »

 

Will ne répondit pas, le regard assombri par la peine et se précipita vers la fenêtre, sortant de la pièce aussi facilement qu'il y était entré.

« Échec et mat Turner.... » Murmura Beckett sans faire le moindre geste pour l'arrêter, le jeune forgeron n'avait plus d'importance à présent ....

 

()()

 

Le lendemain matin Beckett regarda avec un plaisir non dissimulé le Gouverneur faire son entrée dans la pièce, étroitement menotté.

« Est-ce bien nécessaire ? Demanda Weatherby d'un ton las en agitant ses chaînes.

- Il me semble Gouverneur Swann que cela est nécessaire lorsqu'un homme se rend coupable de complicité avec un dangereux criminel

- Je ne vois pas de quoi vous voulez parler. Répondit le gouverneur d'une voix chevrotante.

- Au contraire, vous le voyez très bien. Susurra Beckett, un éclat triomphant dans le regard. C'était stupide de votre part de faire sortit Turner de prison et encore plus de penser qu'il pourrait délivrer votre fille.

- Que lui avez-vous fait ? » S'horrifia le Gouverneur.

Beckett sourit légèrement.

« Rien de plus qu'une petite leçon d'échecs Gouverneur Swann. Je pense que Turner a maintenant compris où se trouvaient sa place et son intérêt ainsi que ceux de Miss Swann. »

 

Weatherby laissa échapper un soupir soulagé et Beckett sourit de nouveau.

« Reste à définir la manière dont vous allez payer votre trahison Gouverneur. Miss Swann pourrait sérieusement en pâtir.

- Ne lui faites pas de mal ! S'exclama le bon gouverneur

- Moi ? Non c'est vous qui allez lui en faire Gouverneur... Asseyez-vous. » Ordonna Beckett.

 

Le gouverneur obéit et Beckett fit signe à l'un des hommes de défaire ses chaînes tout en poussant une feuille et une plume vers lui.

« Écrivez. Ordonna-t-il. Ma chère Elizabeth, je suis au regret de t'annoncer que malgré tous mes efforts, William Turner a été pendu hier matin.

- Non ! S'insurgea le Gouverneur en repoussant la feuille.

- Vous n'avez pas le choix. Rétorqua Beckett. Du reste c'est ce qui se serait produit si vous ne l'aviez pas sorti de prison. Il est temps de payer les conséquences de vos erreurs Gouverneur Swann.

- Ça la tuera... Gémit le Gouverneur

- Allons, elle m'est bien trop précieuse pour que je l'autorise à mourir... Susurra Beckett. A présent écrivez Gouverneur. Ordonna-t-il d'un ton froid.

- Seigneur j'ai honte de ce qu'est devenu l'Angleterre... Murmura le gouverneur.

- Toutes les victoires ont un prix Gouverneur. Tout comme les hommes. Voici celui que j'exige pour la sécurité de votre fille. Rétorqua Beckett. Pour commencer... » Ajouta-t-il dans un sourire.

 

Cette fois, Weatherby Swann ne répondit pas et prit la plume d'une main tremblante puis il traça l'un après l'autre les mots qui briseraient le cœur de sa fille unique...


Chapitre 1                                                                                                          Chapitre 3


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